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Test de l'AlphaTheta CDJ-3000X - Le GOAT ou la chèvre ?

9/10

AlphaTheta (ex-Pioneer DJ) s’est imposé depuis deux décennies comme la référence incontournable en matière de platines DJ numériques dans les clubs du monde entier. Le dernier CDJ-3000X était donc naturellement très attendu par la communauté, mais saura-t-il satisfaire les besoins d’un public de plus en plus exigeant ? On passe au test !

Test de l'AlphaTheta CDJ-3000X : Le GOAT ou la chèvre ?

Alpha­Theta CDJ-3000X : unboxing, design et premières impres­sions

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De l’ex­té­rieur, la boîte fabriquée en carton recy­clé peut faire peur, on peine­rait même à devi­ner qu’une nouvelle platine haut de gamme se cache à l’in­té­rieur. À l’ou­ver­ture, on découvre une machine de 490 × 345 × 130 mm pour un poids de 6 kg, et deux éléments nous saute aux yeux : la taille impres­sion­nante de l’écran d’une part (10,1 pouces), et l’ab­sence totale de la mention Pioneer (RIP) d’autre part, désor­mais rempla­cée par un unique logo Alpha­Theta du plus bel effet.TEST CDJ-3000X 4

Malgré cet écran surdi­men­sionné, la platine reste épurée et très agréable à l’œil : construite dans un châs­sis en alumi­nium, on retrouve toutes les commandes clas­siques de la série CDJ posi­tion­nées aux endroits habi­tuels. Il faut tout de suite souli­gner que la diffé­rence avec le CDJ-3000 est minime, mais les yeux aver­tis remarque­ront que le jogw­heel a été légè­re­ment modi­fié et que les commu­ta­teurs de boucle (avec leurs cercles lumi­neux jaunes), sont plus discrets que ceux des modèles précé­dents. On note égale­ment quelques chan­ge­ments au niveau des connexions.

Connexions de la CDJ-3000X : entrées/sorties audio, USB, Wi-Fi et cloud

TEST CDJ-3000X 5Comme le CDJ-3000, le CDJ-3000X dispose de sorties audio au format RCA accom­pa­gnées d’une sortie numé­rique coaxiale, d’un port RJ45 pour Pro DJ Link et d’un connec­teur d’ali­men­ta­tion verrouillable sur le panneau arrière. Au rayon des nouveau­tés sur le panneau arrière, on découvre un port USB-C pour la connexion à un ordi­na­teur, permet­tant ainsi la prise en charge du mode HID pour Rekord­box et Serato DJ Pro. En façade cette fois, en plus du port USB-A habi­tuel destiné aux clefs et aux disques durs, on trouve désor­mais aussi un port USB-C. Les DJ qui utilisent des SSD de dernière géné­ra­tion appré­cie­ront cette petite nouveauté.

Mais ce n’est pas tout, on remarque égale­ment un point NFC en façade, qui permet­tra la connexion au cloud via Wi-Fi : vous pour­rez ainsi accé­der à votre biblio­thèque person­nelle en ligne, via rekord­box Cloud­Di­rect­Play et Drop­box ou Google Drive, et bien sûr utili­ser des services d’abon­ne­ment comme Beat­port, TIDAL et depuis peu Spotify. Pour finir sur les connexions, le grand absent du jour reste le lecteur de carte SD qui a été pure­ment et simple­ment supprimé (RIP bis).

CDJ-3000X en situa­tion : inter­face de jeu et perfor­mances audio
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Le démar­rage de la bête prend envi­ron 15 secondes : un grand logo Alpha­Theta appa­raît d’abord sur l’écran, puis le CDJ-3000X affiche son menu de sélec­tion de source(s). Deux options sont dispo­nibles : Local Library (clé USB ou disque dur externe) et Cloud (comptes cloud person­nels). Ces deux options peuvent bien sûr être utili­sées simul­ta­né­ment. Ensuite, force est de consta­ter que tout paraît beau­coup plus grand que sur le CDJ-3000. L’écran tactile de 10,1 pouces (comme sur l’Opus Quad ou le XDJ-AZ) déborde du châs­sis, et l’af­fi­chage est d’une lisi­bi­lité remarquable. À ce sujet, la taille de la police des play­lists est réglable selon 3 options : avec les deux plus grandes polices, l’écran affiche un maxi­mum de 12 pistes dans la play­list, et 16 pistes avec la police la plus petite. On a presque l’im­pres­sion d’uti­li­ser un logi­ciel DJ sur un ordi­na­teur portable. La qualité et la dura­bi­lité des boutons Play et Cue ont aussi été amélio­rées mais c’est surtout la rota­tion méca­nique du jogw­heel qui a été complè­te­ment retra­vaillée : sa plage de réglage de résis­tance a été éten­due, et il faut recon­naître que c’est une excel­lente nouvelle, car on peut vrai­ment affi­ner ses préfé­rences person­nelles et opter pour un jogw­heel qui offre un mouve­ment très lourd ou très léger.

TEST CDJ-3000X 6Mais là où le CDJ-3000 repré­sen­tait une vraie amélio­ra­tion par rapport au CDJ-2000 nexus 2 (huit Hot Cues direc­te­ment acces­sibles, des boutons dédiés au Beat Jump et à la synchro­ni­sa­tion de tona­lité, une sélec­tion des sources plus rapide, etc.), les amélio­ra­tions du CDJ-3000X sont plus discrètes, mais s’avèrent bien réelles à l’usage : la taille de l’écran permet, par exemple, de lais­ser les menus Beat Loop, Key Shift ou Beat Jump ouverts en perma­nence. Mais heureu­se­ment, ce n’est pas tout. Le CDJ-3000 offrait déjà une qualité sonore excep­tion­nelle, mais ici, Alpha­Theta a encore amélioré le rapport signal/bruit et la réponse en fréquence grâce à un nouveau conver­tis­seur DAC ESS Tech­no­logy 96 kHz/24-bit. Pour l’anec­dote, sur le papier, le CDJ-3000X possède les meilleures perfor­mances audio de tous les produits Pioneer DJ/Alpha­Theta à ce jour avec un rapport signal bruit supé­rieur à 115 dB, une réponse en fréquences qui s’étend de 4 Hz à 40 kHz et un taux de distor­sion harmo­nique totale mesuré à 0,001 8 %.

Autre amélio­ra­tion par rapport à la géné­ra­tion précé­dente : la fonc­tion Link Cue. En pleine pres­ta­tion il arrive souvent qu’on souhaite prévi­sua­li­ser la fin d’un morceau, voire même un autre morceau complè­te­ment diffé­rent (pour rappel, sur les modèles anté­rieurs, il fallait char­ger ce dernier sur une autre platine et le faire défi­ler), mais avec Link Cue, c’est beau­coup plus intui­tif. Rappe­lons d’abord que pour accom­plir cette tâche, le CDJ-3000X doit impé­ra­ti­ve­ment être connecté via DJ Pro Link à une table de mixage compa­tible Link Cue (DJM-A9, DJM-V10 ou DJM-900N­XS2). Ensuite, il suffit d’ap­puyer sur le bouton Link Cue situé sur la table de mixage et de faire défi­ler la forme d’onde du morceau choisi sur la platine, le tout alors même lorsque le CDJ concerné est en cours de lecture sur un autre morceau. Une grille s’af­fiche ensuite en vert sous la forme d’onde et vous pouvez défi­nir un Hot Cue pour la suite du mix. Pratique !

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Si vous aimez utili­ser les Hot Cues comme des pads d’échan­tillons, en utili­sant le réglage Gate Cue (bouton bleu à gauche de l’in­di­ca­teur Smart Cue/Auto Cue sur l’écran tactile), le morceau ne jouera que tant que le bouton Hot Cue restera appuyé (ce qui n’était pas le cas sur le CDJ-3000, car la lecture conti­nuait même après avoir relâ­ché le pad). Ceci, bien sûr, ne s’ap­plique que lorsque le morceau est arrêté, et non lorsqu’il est déjà en cours de lecture. L’idéal serait de pouvoir régler le temps de relâ­che­ment à notre guise, mais, pour l’ins­tant, ce n’est pas possible. En tous cas, c’est une fonc­tion très appré­ciable pour celles et ceux qui aiment taper en rythme sur leurs pads de manière créa­tive, un peu comme sur une MPC, par exemple. Logique­ment, on se demande tout de même si un produit encore plus grand et surtout plus cher était vrai­ment néces­saire pour doter la gamme CDJ de fonc­tion­na­li­tés stan­dar­di­sées, comme le Gate Cue, que Denon et d’autres logi­ciels DJ proposent déjà depuis des années. Au final, ces « amélio­ra­tions » sonnent un peu comme des petits détails qui parviennent à peine à cacher l’am­bi­tion réelle de la marque : la conquête du strea­ming en live.

Gestion du cache sur le CDJ-3000X : lecture USB, strea­ming et secours sans clé

TEST CDJ-3000X 7Comme nous le savons, chaque morceau lu par la platine est inté­gra­le­ment chargé dans le cache. Si la clé USB est reti­rée acci­den­tel­le­ment, le morceau conti­nue de jouer, non plus en boucle comme aupa­ra­vant, mais dans son inté­gra­lité (un point d’ex­cla­ma­tion jaune entre la pochette et le titre du morceau l’in­dique sur l’écran). Ainsi, vous pouvez conti­nuer à mixer, boucler et scrat­cher en toute sécu­rité. C’est égale­ment très pratique lorsque vous passez le relais au DJ suivant : on peut débran­cher sa clé USB et la ranger sans risque pendant que le dernier morceau est en cours de lecture. Alpha­Theta n’a pas précisé la taille du cache, mais il serait capable de conte­nir jusqu’à 80 fichiers MP3 (d’une durée de 3 min 30 s en moyenne). La capa­cité est évidem­ment réduite pour les formats WAV, AIF ou FLAC. Le CDJ-3000X permet ainsi de réali­ser un set DJ complet sans clé USB, en utili­sant unique­ment le cache.

Ce qui est inté­res­sant ici, c’est que, grâce au routeur Wi-Fi inté­gré et à la mémoire interne, les morceaux strea­més en direct seront eux aussi mis en cache. Ainsi, une fois chargé, le CDJ-3000X pourra conte­nir et lire plusieurs dizaines de fichiers MP3 de manière complè­te­ment auto­nome, même sans connexion inter­net ni aucun accès au cloud, du moins tant que le lecteur restera allumé (et que le compte restera actif, bien évidem­ment). Cette fonc­tion­na­lité est d’ailleurs compa­tible avec d’autres platines CDJ-3000X connec­tées ensemble via Pro DJ Link. Donc, fini les soucis de connexion instable sur scène ! Il faut recon­naître que c’est une petite révo­lu­tion pour l’uti­li­sa­tion du strea­ming musi­cal en live, alors chapeau Alpha­Theta.

Gestion des play­lists, tags et inté­gra­tion du cloudTEST CDJ-3000X 12

Les morceaux d’une play­list peuvent désor­mais être réor­ga­ni­sés ou suppri­més direc­te­ment sur l’écran tactile du CDJ-3000X par glis­ser-dépo­ser. Malheu­reu­se­ment, il n’est pas possible d’ajou­ter des morceaux à d’autres play­lists ni d’en créer de nouvelles. Les utili­sa­tri­ces·eurs qui jonglent fréquem­ment entre diffé­rentes play­lists appré­cie­ront les quatre empla­ce­ments mémoire pour épin­gler leurs favo­ris, situés à gauche du menu des play­lists. Celles-ci peuvent être enre­gis­trées direc­te­ment sur la platine et sont acces­sibles à tout instant. Celles et ceux qui sont habi­tuées·es au contrô­leur XDJ-RX3 connaissent déjà cette fonc­tion­na­lité pratique. Aupa­ra­vant, la fonc­tion de tags des CDJ permet­tait de parcou­rir faci­le­ment sa clé USB et d’ajou­ter des morceaux de diffé­rentes play­lists à la liste de tags, les gardant ainsi acces­sibles et prêts à être joués, à l’ins­tar des vinyles rangés verti­ca­le­ment dans une platine. La nouvelle « Global Tags List » asso­ciée au strea­ming, offre bien plus. Les DJ peuvent désor­mais assi­gner des morceaux prove­nant de diverses sources (hard­wares et cloud) à la liste de tags. Ces morceaux sont égale­ment char­gés dans le cache et peuvent être lus immé­dia­te­ment.

La connexion au cloud s’ef­fec­tue soit par le scan d’un QR code, qui ouvre votre compte Alpha­Theta sur votre navi­ga­teur mobile, soit par l’in­ter­face NFC : il suffit alors de présen­ter votre smart­phone avec l’ap­pli­ca­tion rekord­box ouverte devant le lecteur, et, quelques instants plus tard, vos services de strea­ming s’af­fichent, rekord­box Cloud Play, Beat­port, TIDAL, Spotify, etc. Un compte rekord­box Crea­tive ou Profes­sio­nal est bien entendu requis pour effec­tuer cette opéra­tion.

Notre avis : 9/10

Proposé au prix construc­teur annoncé de 2 799 €, ce modèle s’adresse avant tout aux instal­la­tions profes­sion­nelles : n’ou­blions pas que le coût d’un setup complet (entre 2 et 4 CDJ accom­pa­gnés d’une table de mixage dernier cri) est rela­ti­ve­ment prohi­bi­tif pour un home-studio dont le budget est par essence limité. Mais on ne doute pas que ce CDJ-3000X figu­rera bien­tôt sur les fiches tech­niques des DJ du monde entier. Progres­si­ve­ment, il rempla­cera le CDJ-3000 et le CDJ-2000n­xs2 dans les clubs – jusqu’à l’ar­ri­vée du prochain bien évidem­ment. Mais soyons clairs, si vous avez récem­ment acquis une paire de CDJ-3000, ne vous inquié­tez pas et gardez-les bien au chaud : ce sont toujours d’ex­cel­lents lecteurs avec de grands écrans et une tech­no­lo­gie de pointe. À ce sujet, il nous aurait semblé plus judi­cieux qu’Al­pha­Theta ne délaisse pas immé­dia­te­ment le CDJ-3000, mais intègre plutôt certaines des fonc­tion­na­li­tés attrayantes du CDJ-3000X au modèle précé­dent, via une simple mise à jour du firm­ware.

Pour les DJ qui utilisent prin­ci­pa­le­ment des clés USB, Alpha­Theta ne propose aucune révo­lu­tion majeure avec le CDJ-3000X, et celles et ceux qui sont habi­tué·es aux modèles anté­rieurs trou­ve­ront leurs marques instan­ta­né­ment. Cepen­dant, les petites amélio­ra­tions appor­tées ici ou là prennent tout leur sens, notam­ment dans un contexte de DJing via le cloud. Et comme souvent chez ce fabri­cant, petit à petit, modèle après modèle, les habi­tudes chan­ge­ront, les petits détails devien­dront la norme et il sera de plus en plus diffi­cile d’ima­gi­ner un retour en arrière. Pour conclure, avec l’in­té­gra­tion récente de Spotify et le déve­lop­pe­ment colla­bo­ra­tif de OneLi­brary, Alpha­Theta confirme sa posi­tion de leader incon­testé du marché et fait du CDJ-3000X le nouvel étalon maître de la disci­pline, au grand dam de nos porte­feuilles et de notre G.A.S.

  • Qualité audio
  • Plage de réglage des jogwheels
  • Intégration des services de streaming et du cloud
  • Mise en cache des morceaux
  • Gate Cue et Link Cue

  • Aucune révolution majeure
  • Absence de lecteur pour carte SD
  • Prix élitiste
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