Rowen A12

Pour lire cet avis, il vous faudra d'abord vous munir d'une paire d'autocollants Albat, que vous devrez coller selon le pattern suivant :

- 1 sur votre cerveau, afin d'ouvrir vos chakras à un avis négatif sur une enceinte qui coûte quand-même la bagatelle de 16'000 Sfr (env. 12'800 Euros)... je sais, y'a encore des virgules après ça, mais je crois qu'on n'est plus à ça prêt.

- 2 sur vos lunettes, afin de pouvoir continuer à lire cet avis, réalisé sous la torture, jusqu'à la fin.


Rowen est une marque suisse qui fait, "normalement" du très bon matos. Il n'empêche que je constate, depuis des années, un virage ésotérique sérieux de la marque.

L'enceinte en question est en tous cas superbement construite et fourmille d'idées originales (à la limite du déluré) avec tous les HP disposés en paire gauche/droite pour chaque enceinte. Avec la possibilité d'activer l'enceinte via un aiguillage externe, permettant d'amplifier chaque paire de hp avec un ampli attitré (ce qui était le cas pour cet essai). la quantité de bois à disposition est aussi excellente, ce n'est pas tout à fait une absolution, mais on a le choix entre les essences majoritairement utilisées dans l'ameublement, et c'est tout ce qu'on demande.

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Mise en oeuvre :

L'auditorium n'était pas une référence en acoustique, de ce fait, mon avis doit être pris avec des pincettes. J'ajouterais simplement que vos salons ne sont, probablement, pas des références en acoustique non plus. De ce fait, le résultat me semble plus convenir à ce qu'un utilisateur lambda atteindra chez lui qu'autre chose.

Nous noterons la multiplicité d'éléments de très bonne qualité pour l'alimentation : un transporteur pro-ject CD Box RS et son DAC bi-processeur Pro-Ject DAC Box RS. Les cd's étaient les mêmes que j'utilise sur tous mes tests et que je connais sur le bout des doigts. Le pré-ampli de Rowen était L'Absolute Pre, un tout bon pré-amplificateur que nous avions aussi essayé sur d'autres combinaisons durant la journée (et que je recommande chaudement). La câblerie était d'un ésotérisme total avec des espèces de tuyaux de pompiers en argent et cuivre ofc gainé de rhodium... un truc de malade... je ne vais même pas m'y attarder tant ce gaspillage de ressources terrestres me fait vômir.

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Sonorités :
Pour moi, cette enceinte est la plus belle preuve que, passé un certain degré de perfection, il n'est plus possible aux fabricants d'améliorer une bonne restitution, et que toute tentative pour y arriver va bouffer une quantité de moyens énormes, qui, de plus, seront presque toujours sub-optimaux.

Exemple magnifique ici, avec un bel équilibre tonal en aigu et en médium et un grave qui peine à dépeindre l'intégralité du signal grave. Globalement, je n'ai pas l'impression que les artistes sont présents devant moi. Même si ça arrive parfois en fonction des enregistrements et types de musiques.

PIRE : l'impression de spacialisation quasiment toujours très bonne sur mes essais, est, ici, un peu tronquée et certains détails s'en trouvent effacés.

Sur l'excellent live unplugged d'Eric Clapton, le son de sa guitare n'est certes plus sythétique, mais des détails de son jeu ne sont plus audibles.

Les détails de contrebasse sur le sigh no more de Mumpford and sons, sont inexistants et/ou, majoritairement inaudible. Ce qui n'est pas dérangeant sur une enceinte de moins de 3000 euros, mais pas sur une enceinte de ce calibre.

Le tonnerre de cymbales de l'album mythique Where the west was won, de Led Zeppelin, n'est plus précisément dépeint et je peine à savoir quelle cymbale est frappée comment. Tout ça est un peu plat.

Je tiens à préciser, que tout ça se passe à des niveaux très élevés. En rapport avec une NAD blue 5005, la spacialisation tient la route et la définition dans le grave est même meilleure. Mais la blue 5005 était une enceinte sous la barre des 1000 euros.

Si on rapporte ça à une ATC SCM50, la Rowen A12 manque d'assise et d'articulation dans le grave, son médium est quelconque et ses aigus perfectibles. Idem en comparaison avec une PMC fact8, PSI A-215M et autre Xavian XN270.

J'ajoute que la A12 a besoin d'un effort d’ingénierie important pour être mise en oeuvre. Tant en amont qu'au niveau de la pièce. Là où les compères précitées ont juste besoin d'une bonne pièce, et là où la PMC peut se contenter d'un petit amplard dans une pièce correcte (vraiment excellente pour ça cette enceinte).

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Globalement : La A12 est, pour moi, un délire ésotérique aux résultat particulièrement manqué et qui fera date dans ma perception des enceintes THDG.