Sujet Trop jeune pour cette beauté?
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espèce de provocateur, va 
Une guitare éléctrique n'est pas meilleure qu'une acoustique. Avec un tel raisonnement, on pourrait aussi dire "je veux faire de la guitare, mais je n'ai jamais appris, je ne suis pas digne d'en avoir une". Fonce.
milles bravo à Berzin pour sa magistrale demonstration pleine d'intelligence (bien la reference à Elias que trop peu de gens connaissent; pourtant, beaucoup de zicos, notamment sur ce site, feraient bien d'y jeter un oeil histoire de revenir sur terre..); enfin quelqu'un de lucide, ça fait du bien (et ça fait d'autant plus plaisir que ça vient d'un professionnel, donc quelqu'un qui a d'une certaine manière "réussi" dans la musique et pour qui il pourrait paraitre plus confortable de cautionner l'escroquerie intellectuelle du "don" et des "gênes" )! 
et pour répondre à la truite, il y' a toujours des exceptions parce que l'influence de l'environnement ne se limite pas -heureusement- à la famille, mais à toutes les rencontres que tu peux faire dans ta vie. après, énormément de "grands" guitaristes, je dirais même une majorité, sont issus d'un environnement "favorable" ou ont tiré profit de rencontres enrichissantes. Berzin cite Vai, mais je renverrais à Slash, qui séchait les cours et passait une dizaine d'heure par jour à bosser sa guitare, tout en , parrallèlement, tirant partie de son environnement familial (sa mère, costumière pour des rocks stars, passait des disques à longueur de journée.. si tous les gamins béneficiaient de ce genre de conditions, tous ne serais certes pas musiciens , mais auraient au moins le sens du rythme et/ou l'oreille). donc, les exceptions qui ne tirent pas profit de l'environnement ne le font pas faute de travail suffisant car ce dit environnement, s'il permet de transmettre des pré-requis facilitant le travail et l'apprentissage, ne les remplace pas pour autant.
Après, tout est effectivement question de motivation, liée au plaisir (ou au besoin) que représente la musique et la pratique d'un instrument. il est évident que celui qui est issu d'un environnement favorable mais qui ne trouve ni besoin ni plaisir dans la musique n'éprouvera pas l'envie de travailler, et donc, ne progressera pas.
à contrario, celui qui n'a aucun pré-requis mais pour qui la musique est un besoin, s'accrochera et continuera -laborieusement- à bosser malgré les commentaires désapprobateurs de l'auditoire. si j'avais écouté un musicien pro auquel j'ai eu à faire dans mon adolescence, lequel, alors que j'avais à tout casser 6 mois de guitares (donc, en tenant compte de mes lacunes rythmiques, quasiment rien) m'a déclaré que je ne serais jamais guitariste et que je n'avais rien à attendre de la guitare, je serai passé à côté de plein de choses et d'une donnée essentielle dans mon équilibre actuel... encore le parfait exemple du connard qui a réussi en musique en partie grâce à son environnement et qui, pour flatter son ego, ferme les yeux là dessus et se persuade que tout est histoire de dons ou génetique, ce qui est, il est vrai, plus facile comme démarche intellectuelle.
fredian
1804
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
espèce de provocateur, va Anonyme
tofe
5731
Je poste, donc je suis
Membre depuis 20 ans
Berzin
23585
Vie après AF ?
Membre depuis 19 ans
Citation : J'ai 17 ans et ça ne fait que 2 ans que je joue de la guitare électrique, est-ce que vous trouvez que ce n'est pas résonnable d'acheter cette merveille avec si peu d'expérience?
Une guitare éléctrique n'est pas meilleure qu'une acoustique. Avec un tel raisonnement, on pourrait aussi dire "je veux faire de la guitare, mais je n'ai jamais appris, je ne suis pas digne d'en avoir une". Fonce.
Hors sujet : Pour ce qui est des gènes, faudrait attérrir, ça fait longtemps qu'on sait que le génétique n'a qu'une très faible emprise et que ce qu'on appelle le "don" vient du milieu culturel. Lisez Mozart, Sociologie d'un Génie de Norbert Elias. Il explique comment le jeune Mozart est devenu le génie que l'on sait, car son père, excellent musicien et pédagogue a reporté sur lui tout sa hargne de musicien frustré par les rapports sociaux (nobles/roturiers) de l'époque.
Anonyme
Berzin
23585
Vie après AF ?
Membre depuis 19 ans
Je ne disais pas ça pour toi, mais en général. Après, on peut naître dans un milieu pas très favorable (parents non musiciens et n'écoutant que très peu de musique) et faire des rencontres dans sa vie qui vont influencer la culture de l'individu. Par exemple, ça sera un gosse qui vit à côté d'un club de jazz et qui toute son enfance va être intrigé par les musiciens qui y jouent, bien que lui-même ne fasse pas de musique.
Trop de gens pensent que la musique est innée. C'est avant tout une question de milieu et de travail. Je lisais récemment un entretien de Steve Vai, qui disait qu'ado, il n'aimait que la guitare et passait tout son temps avec elle. Il n'avait pratiquement aucune vie sociale, était un "boy friend misérable" (ce sont ses termes). Quand le sexe le titillait, il devait trouver une minute pour se masturber rapidement, afin de retourner jouer de la guitare au plus vite, car rien d'autre ne l'intéressait.
Je relate ça pour ceux qui pensent qu'on peut devenir Vai en jouant une heure par jour.
Trop de gens pensent que la musique est innée. C'est avant tout une question de milieu et de travail. Je lisais récemment un entretien de Steve Vai, qui disait qu'ado, il n'aimait que la guitare et passait tout son temps avec elle. Il n'avait pratiquement aucune vie sociale, était un "boy friend misérable" (ce sont ses termes). Quand le sexe le titillait, il devait trouver une minute pour se masturber rapidement, afin de retourner jouer de la guitare au plus vite, car rien d'autre ne l'intéressait.
Je relate ça pour ceux qui pensent qu'on peut devenir Vai en jouant une heure par jour.
newjazz
8740
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
Salut
Je suis pianiste et je suis tombé un peu par hasard sur ce thread. Mais il m'a donné envie de réagir.
J'ai commencé le piano à 8 ans, ça fait 25 ans que j'en fais, avec des interruptions, mais quand même de façon régulière.
Quand j'ai commencé, il s'est avéré que j'avançais assez vite. Je précise que je viens d'une famille de mélomanes non-pratiquants.
Mon prof a commis l' "erreur" de me dire que j'étais doué. Résultat: je me suis reposé sur mes lauriers, je suis devenu de plus en plus imprécis, etc. Et pour ce qui est du pur "niveau", je me suis fais dépasser par des gens qui bossaient plus que moi.
Donc le "don" ...
Je suis d'accord avec Fredian: ceux qui y voient un prérequis nécessaire au plaisir de jouer de la musique (ou d'exercer toute autre activité, d'ailleurs), sont dans une logique de compétition à mon avis assez contraire au vrai sens de la musique.
Parce que, au risque de sortir un gros lieu commun, ce qui compte avant tout, c'est le plaisir. Et que le travail dans ce cas-là sert avant tout à décupler le plaisir.
A niveau technique égal, le musicien (même débutant!) qui aura plaisir à faire ce qu'il fait apportera à son tour plus de plaisir à son auditoire qu'un type qui s'emmerde. Tu as plaisir a jouer de la guitare? Tu penses que cet instrument que tu convoites t'apportera encore plus de plaisir? Eh bien, comme te l'ont déjà dit d'autres dans ce thread, fonce, si tu en as les moyens fincanciers!
Entièrement d'accord: un bon instrument reste un bon instrument, quel que soit le niveau de l'interprète!
Encore une fois, si tu as le fric nécessaire, tu n'as aucune raison de ne pas bosser et t'éclater sur une bonne gratte!
Et n'écoute pas les gens qui te parlent de talent, écoute ceux qui te parlent de plaisir et de travail.
Je suis pianiste et je suis tombé un peu par hasard sur ce thread. Mais il m'a donné envie de réagir.
J'ai commencé le piano à 8 ans, ça fait 25 ans que j'en fais, avec des interruptions, mais quand même de façon régulière.
Quand j'ai commencé, il s'est avéré que j'avançais assez vite. Je précise que je viens d'une famille de mélomanes non-pratiquants.
Mon prof a commis l' "erreur" de me dire que j'étais doué. Résultat: je me suis reposé sur mes lauriers, je suis devenu de plus en plus imprécis, etc. Et pour ce qui est du pur "niveau", je me suis fais dépasser par des gens qui bossaient plus que moi.
Donc le "don" ...
Je suis d'accord avec Fredian: ceux qui y voient un prérequis nécessaire au plaisir de jouer de la musique (ou d'exercer toute autre activité, d'ailleurs), sont dans une logique de compétition à mon avis assez contraire au vrai sens de la musique.
Parce que, au risque de sortir un gros lieu commun, ce qui compte avant tout, c'est le plaisir. Et que le travail dans ce cas-là sert avant tout à décupler le plaisir.
A niveau technique égal, le musicien (même débutant!) qui aura plaisir à faire ce qu'il fait apportera à son tour plus de plaisir à son auditoire qu'un type qui s'emmerde. Tu as plaisir a jouer de la guitare? Tu penses que cet instrument que tu convoites t'apportera encore plus de plaisir? Eh bien, comme te l'ont déjà dit d'autres dans ce thread, fonce, si tu en as les moyens fincanciers!
Citation : Faut arreter avec cette histoire de niveau "alors je récapitule, pour les débutants, guitare de moins de 300 euros, les confirmés entre 300 et 1000, et pour les pros, fait peter la PRS Santana II a 6000 euros..."
Ben non, on s'en fout, tu peut etre mauvais et jouer sur une pure gratte, ou etre pro et t'eclater sur un bas de gamme....
Entièrement d'accord: un bon instrument reste un bon instrument, quel que soit le niveau de l'interprète!
Encore une fois, si tu as le fric nécessaire, tu n'as aucune raison de ne pas bosser et t'éclater sur une bonne gratte!
Et n'écoute pas les gens qui te parlent de talent, écoute ceux qui te parlent de plaisir et de travail.
newjazz
8740
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
Citation : Je relate ça pour ceux qui pensent qu'on peut devenir Vai en jouant une heure par jour.
Stagejeune
49
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 16 ans
Parcque j'ai une whale à 180€ et mon entourage me dit tout le temps que c'est déja très bien, qu'il faut pas être trop exigeant... Il me faut donc des arguments bétons pour contrer ça
fredian
1804
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
milles bravo à Berzin pour sa magistrale demonstration pleine d'intelligence (bien la reference à Elias que trop peu de gens connaissent; pourtant, beaucoup de zicos, notamment sur ce site, feraient bien d'y jeter un oeil histoire de revenir sur terre..); enfin quelqu'un de lucide, ça fait du bien (et ça fait d'autant plus plaisir que ça vient d'un professionnel, donc quelqu'un qui a d'une certaine manière "réussi" dans la musique et pour qui il pourrait paraitre plus confortable de cautionner l'escroquerie intellectuelle du "don" et des "gênes" )! et pour répondre à la truite, il y' a toujours des exceptions parce que l'influence de l'environnement ne se limite pas -heureusement- à la famille, mais à toutes les rencontres que tu peux faire dans ta vie. après, énormément de "grands" guitaristes, je dirais même une majorité, sont issus d'un environnement "favorable" ou ont tiré profit de rencontres enrichissantes. Berzin cite Vai, mais je renverrais à Slash, qui séchait les cours et passait une dizaine d'heure par jour à bosser sa guitare, tout en , parrallèlement, tirant partie de son environnement familial (sa mère, costumière pour des rocks stars, passait des disques à longueur de journée.. si tous les gamins béneficiaient de ce genre de conditions, tous ne serais certes pas musiciens , mais auraient au moins le sens du rythme et/ou l'oreille). donc, les exceptions qui ne tirent pas profit de l'environnement ne le font pas faute de travail suffisant car ce dit environnement, s'il permet de transmettre des pré-requis facilitant le travail et l'apprentissage, ne les remplace pas pour autant.
Après, tout est effectivement question de motivation, liée au plaisir (ou au besoin) que représente la musique et la pratique d'un instrument. il est évident que celui qui est issu d'un environnement favorable mais qui ne trouve ni besoin ni plaisir dans la musique n'éprouvera pas l'envie de travailler, et donc, ne progressera pas.
à contrario, celui qui n'a aucun pré-requis mais pour qui la musique est un besoin, s'accrochera et continuera -laborieusement- à bosser malgré les commentaires désapprobateurs de l'auditoire. si j'avais écouté un musicien pro auquel j'ai eu à faire dans mon adolescence, lequel, alors que j'avais à tout casser 6 mois de guitares (donc, en tenant compte de mes lacunes rythmiques, quasiment rien) m'a déclaré que je ne serais jamais guitariste et que je n'avais rien à attendre de la guitare, je serai passé à côté de plein de choses et d'une donnée essentielle dans mon équilibre actuel... encore le parfait exemple du connard qui a réussi en musique en partie grâce à son environnement et qui, pour flatter son ego, ferme les yeux là dessus et se persuade que tout est histoire de dons ou génetique, ce qui est, il est vrai, plus facile comme démarche intellectuelle.
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