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Sujet Pour ceux qui défendent la démocratie et ceux qui la questionnent.

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Sujet de la discussion Pour ceux qui défendent la démocratie et ceux qui la questionnent.

Sujet qui découle du sujet sur Dieudonné. Il faut entendre ici démocratie au sens moderne avec ses corollaires: libéralisme, laïcité, capitalisme, etc...

 

J'ajouterai d'ici peu quelques citations issu de La crise du monde moderne de Guénon qui aborde cette question.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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L’émancipation, ça se discute, on a surtout remplacé une classe dominante par une autre.
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L'emancipation, ca ne veut pas forcement dire qu'il n'y a plus de classe dominante, mais plutot que tu as gagne en libre arbitre et en marge de manoeuvre. Les barrieres pour acceder a la classe dominante sont egalement bien moins infranchissables qu'il y a 5 siecles. Ca ne veut pas dire que c'est facile, mais juste que c'est nettement plus faisable sans avoir besoin de recourir a des extremes.

[ Dernière édition du message le 05/12/2013 à 12:00:15 ]

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ben oui, on a laissé derrière nous le servage, on a gagné la laïcité, le libéralisme en terme de moeurs, les conditions sanitaires et sociales se sont améliorées pour tout le monde, l'école gratuite et obligatoire est passée par là - faisant reculer la superstition au passage... bcp de choses qui ne s'accorderaient pas avec un régime de droit divin.

je reviens à cette histoire de pouvoir/charge : quand un type est élu député, je suis désolé, mais il a bien le pouvoir de faire n'importe quoi pendant la durée de son mandat. pour ce qui et de l'illégalité, il aura de la facilité à la couvrir car il dispose de pas mal d'outils ; il dispose aussi de protection judiciaire : l'immunité. de plus il a un salaire qui le fait basculer dans l'aisance, il es quasi assuré de ne JAMAIS finir sa vie dans la rue. ceci, l'assemblée nationale ne compte pas un seul ouvrier - c'était vrai il y a peu en tout cas.

la bourgeoisie est au pouvoir, et c'est pas une charge pour elle.

 

edit : d'autre part, et j'y ai déjà fait allusion, je m'étonne que le débat soit focalisé sur le pouvoir, surtout sur le haut de la pyramide, alors que si la réflexion portait à la base, ce serait plus intéressant. quel est le but d'une société ? sa survie, son harmonie. Bien. quand est-ce qu'on bâtira enfin une société dont le seul but est la vie décente de TOUS ses membres, y compris les feignants, les vieux, les malades ?

pendant ce temps-là, la France fait l'aumône pour les banques.

c'est sûr que l'aristocratie pouet pouet de droit divin se contrefout des clodos ou du RSA comme de sa dernière excommunication.

je pense de plus en plus qu'un régime qui tente de résoudre en priorité la question du pain et du toit est déjà dans un processus de démocratisation, puisque ce sont les préoccupations de la majorité qui vont structurer la réponse politique.

[ Dernière édition du message le 05/12/2013 à 14:02:29 ]

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Hors sujet :
je ne veux surtout pas vous couper sur Guénon, pardon pour le retard

Citation :
C'est le cas de l'Iran, que tu as l'air de considérer comme un exemple de démocratie éclairée.

j'aime bien la petite touche d'ironie:-D, sinon j'abonde dans ton sens, excepté que ce sont plutôt les démocraties occidentales, (France en tête), que j'ai du mal à considérer comme des démocraties éclairées. Très clairement.

je ne viens pas faire la promotion d'un système comme étant meilleur qu'un autre, c'est juste un cas de figure différent; qui peut nous éclairer sur nous mêmes, et des valeurs dont on se réclame (souvent avec arrogance :o:), pour faire court.
Pour l'Iran, la Russie et la Syrie, je ne prétends pas que ce sont des modèles de démocraties éclairées, (quand bien même la situation de ces pays change avec l'histoire), ceci dit un contre pouvoir nécéssaire aux démocraties occidentales (aux pays de l'OTAN en fait), est une position qui peut se défendre, celle d'un monde multipolaire.
Cette position peut se défendre dans la mesure ou les lignes ont bougé, d'autre part, on ne sait plus vraiment, au niveau de la population, quel est le sens de la démocratie dans nos pays,
et par ailleurs sur un plan géopolitique, la France qui n'est plus un état souverain, etc... en fait il y aurait d'autres choses plus intéressantes à dire là dessus mais bon là c'est pour faire bref.

autre chose: quand quelqu'un constate que la France n'est plus un état souverain, on rétorque souvent que ce serait du nationalisme et dans ces cas la j'avoue être surpris moi même :-D ça me laisse perplexe, le phénomène étant relativement nouveau...(dans la conscience populaire j'entends)
D'un autre côté depuis un certain temps déjà, pas mal de gens se demandent si ce n'est pas la question de la souveraineté qui posait problème en Lybie avec Kadhafi, avec la question du nucléaire civil en Iran, avec El Hassad en Syrie, etc... Patrice Lumumba; Thomas Sankara...etc...

je pose juste ici la question, sans prendre vraiment parti, et je précise bien que je ne mets pas tous ces exemples que je cite dans le même panier !

je ne doute pas que cette argumentation va paraître à certains plutôt banale ou laborieuse, mais au moins en espérant que ça puisse éclaircir des points.

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je doute par contre sérieusement de l'état de la démocratie en occident, que je considère en phase de déclin, et du niveau de désinformation et d'hypnose massive combinés à la fois des médias et de l'industrie du spectacle. (les mots ici sont pesés: industrie-du-spectacle)
D'un côté on donne des leçons de démocratie, d'un autre on exploite les ressources,
d'une part on impose un modèle de liberté d'expression, au final on observe que ces possibilité d'expression consistent pour la plus grande part à créer de la fiction et du divertissement.

On ne s'éloigne pas du sujet, en fait il s'agit plus d'un questionnement sur les systèmes de valeurs.
(je n'ai rien contre le divertissement, moi même j'apprécie).
Je pense que par exemple ressortir Guénon de nos jours est un symptôme de cet état de fait. (symptôme équivalent à celui de relire Foucault il y a quelques années sous Sarkozy, par exemple, pour d'autres raisons liées au contexte)



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C'est certain qu'on est pas dans un système parfait, mais comme je l'ai dit plus haut, je préfère une illusion de liberté à la certitude d'un asservissement. Comme je suis fier de cette fulgurance, je la repasse un coup. Et j'ajoute :
La liberté consiste à connaitre la longueur de sa laisse (Cavanna).
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Ben je trouve cette formule honnête et bien tournée. Mais à vous entendre on dirait que le tiers état sous l'ancien régime n'avait pas son mot à dire. Ça me parait être aussi une illusion entretenue par le roman républicain. L’Église protégeait les pauvres et le roi était de leur coté pour mieux asseoir sa souveraineté. Il y avait également les corps intermédiaires qui était comme les syndicats de notre époque.

La démocratie est pour moi la plus grosse illusion soutenue au dessus par notre ego.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Clairement, faut être naïf pour croire que la démocratie telle qu'on la vit c'est effectivement le pouvoir du peuple sur lui même.
Cela dit c'est toujours préférable selon moi à une autocratie ou un pouvoir totalitaire.
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Citation :

 La liberté consiste à connaitre la longueur de sa laisse

 c'est pas trop difficile, c'est grosso modo proportionnel au compte en banque - mieux vaut être Cahuzac que voleur de mob. c'est en cela que la démocratie ne fonctionne pas en France, pas plus qu'ailleurs. tant que les libertés politiques et judiciaire ne prennent pas en compte le fait social, on ne peut parler que de privilégiés et de non-privilégiés.

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Autre citation de La crise du monde moderne:

 

Citation :

 Cela dit, il nous faut encore insister sur une conséquence immédiate de l’idée « démocratique », qui est la négation de l’élite entendue dans sa seule acception légitime ; ce n’est pas pour rien que « démocratie » s’oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu’il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l’élite. Celle-ci, par définition en quelque sorte, ne peut être que le petit nombre, et son pouvoir, son autorité plutôt, qui ne vient que de sa supériorité intellectuelle, n’a rien de commun avec la force numérique sur laquelle repose la « démocratie », dont le caractère essentiel est de sacrifier la minorité à la majorité, et aussi, par là même, comme nous le disions plus haut, la qualité à la quantité, donc l’élite à la masse. Ainsi, le rôle directeur d’une véritable élite et son existence même, car elle joue forcément ce rôle dès lors qu’elle existe, sont radicalement incompatibles avec la « démocratie », qui est intimement liée à la conception « égalitaire », c’est-à-dire à la négation de toute hiérarchie : le fond même de l’idée « démocratique » c’est qu’un individu quelconque en vaut un autre, parce qu’ils sont égaux numériquement, et bien qu’ils ne puissent jamais l’être que numériquement. Une élite véritable, nous l’avons déjà dit, ne peut être qu’intellectuelle ; c’est pourquoi la « démocratie » ne peut s’instaurer que là où la pure intellectualité n’existe plus, ce qui est effectivement le cas du monde moderne.

 

Citation :

 Seulement, comme l’égalité est impossible en fait, et comme on ne peut supprimer pratiquement toute différence entre les hommes, en dépit de tous les efforts de nivellement, on en arrive, par un curieux illogisme, à inventer de fausses élites, d’ailleurs multiples, qui prétendent se substituer à la seule élite réelle ; et ces fausses élites sont basées sur la considération de supériorités quelconques, éminemment relatives et contingentes, et toujours d’ordre purement matériel. On peut s’en apercevoir aisément en remarquant que la distinction sociale qui compte le plus, dans le présent état de choses, est celle qui se fonde sur la fortune, c’est-à-dire sur une supériorité tout extérieure et d’ordre exclusivement quantitatif, la seule en somme qui soit conciliable avec la « démocratie », parce qu’elle procède du même point de vue. Nous ajouterons du reste que ceux mêmes qui se posent actuellement en adversaires de cet état de choses, ne faisant intervenir non plus aucun principe d’ordre supérieur, sont incapables de remédier efficacement à un tel désordre, si même ils ne risquent de l’aggraver encore en allant toujours plus loin dans le même sens ; la lutte est seulement entre des variétés de la « démocratie », accentuant plus ou moins la tendance « égalitaire », comme elle est, ainsi que nous l’avons dit, entre des variétés de l’individualisme, ce qui, d’ailleurs, revient exactement au même.

 Citation :

 il ne peut y avoir qu’un seul moyen de sortir du chaos : la restauration de l’intellectualité et, par suite, la reconstitution d’une élite, qui, actuellement, doit être regardée comme inexistante en Occident, car on ne peut donner ce nom à quelques éléments isolés et sans cohésion, qui ne représentent en quelque sorte que des possibilités non développées. En effet, ces éléments n’ont en général que des tendances ou des aspirations, qui les portent sans doute à réagir contre l’esprit moderne, mais sans que leur influence puisse s’exercer d’une façon effective ; ce qui leur manque, c’est la véritable connaissance, ce sont les données traditionnelles qui ne s’improvisent pas, et auxquelles une intelligence livrée à elle-même, surtout dans des circonstances aussi défavorables à tous égards, ne peut suppléer que très imparfaitement et dans une bien faible mesure. Il n’y a donc que des efforts dispersés et qui souvent s’égarent, faute de principes et de direction doctrinale ; on pourrait dire que le monde moderne se défend par sa propre dispersion, à laquelle ses adversaires eux-mêmes ne parviennent pas à se soustraire. Il en sera ainsi tant que ceux-ci se tiendront sur le terrain « profane », où l’esprit moderne a un avantage évident, puisque c’est là son domaine propre et exclusif ; et, d’ailleurs, s’ils s’y tiennent, c’est que cet esprit a encore sur eux, malgré tout, une très forte emprise.

C’est pourquoi tant de gens, animés cependant d’une incontestable bonne volonté, sont incapables de comprendre qu’il faut nécessairement commencer par les principes, et s’obstinent à gaspiller leurs forces dans tel ou tel domaine relatif, social ou autre, où rien de réel ni de durable ne peut être accompli dans ces conditions. L’élite véritable, au contraire, n’aurait pas à intervenir directement dans ces domaines ni à se mêler à l’action extérieure ; elle dirigerait tout par une influence insaisissable au vulgaire, et d’autant plus profonde qu’elle serait moins apparente. Si l’on songe à la puissance des suggestions dont nous parlions plus haut, et qui pourtant ne supposent aucune intellectualité véritable, on peut soupçonner ce que serait, à plus forte raison, la puissance d’une influence comme celle-là, s’exerçant d’une façon encore plus cachée en raison de sa nature même, et prenant sa source dans l’intellectualité pure, puissance qui d’ailleurs, au lieu d’être amoindrie par la division inhérente à la multiplicité et par la faiblesse que comporte tout ce qui est mensonge ou illusion, serait au contraire intensifiée par la concentration dans l’unité principielle et s’identifierait à la force même de la vérité.

 

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Pour moi l'exposé est clair, net et précis.

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