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L'âge d'or de la musique

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Sujet de la discussion L'âge d'or de la musique
Salut,

Quelle serait pour vous la période la plus riche muscialement?


Pour moi, c'est sans conteste, les années 70 et pas mal les années 60 aussi.
A vous la parole... :clin:
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Citation : Debussy n'est pas plus révolutionnaire que stravinsky : tu sens pointer pleins d'idées qui vont être développées par d'autres après dans prélude à l'après midi d'un faune, mais ça reste des esquisses



Debussy me semble très novateur (révolutionnaire est peut-être un peu fort, je te l'accorde, quoique...) car sa musique, bien qu'évoluant encore dans le système tonal, l'élargit considérablement : gamme par tons, chromatisme (non wagnérien) et modalisme, etc. mais le plus impressionant, c'est que sa musique me paraît à chaque fois inouïe, comme s'il parlait d'ailleurs, d'un lieu et d'une époque non localisables, non répertoriés. Il a inventé son langage, en celà il est révolutionnaire, car si Schönberg peut sembler radical par sa démarche et le côté démocratique de son système (aucune prééminence naturelle d'un degré sur l'autre) il reste, c'est vrai, très attaché à une tradition, qui si elle est "germanique", l'est plus par l'esprit, que par la lettre. (d'ailleurs je ne crois pas à une "couleur" typée nationalement ou culturellement de la musique en elle-même : la tarte à la crême de la "musique française" ou "allemande"; s'il y a telle revendication, c'est plus le fait de paroles : on connaît l'anti-wagnérisme de Debussy, ou la folie française de Nietzsche) ; Stravinsky fut génial avec le Sacre, ce qui ne l'empêche pas d'être moyen par la suite (on ne peut pas toujours être bon...)
Quant aux compositeurs que je qualifierais d'intuitifs, certains sont effectivement mes chéris :Varèse, Satie, Scelsi...après il y a plusieurs manières de composer, au final, restent ceux qui travaillent vraiment le son comme un matériau, un peu moins la grammaire :clin:
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Ben stravinsky, d'après ce que j'ai retenu, c'est que c'est pas du tout un révolutionnaire, au contraire. J'en avais un peu parlé avec Risset ( je connaissais que les oeuvres pre neo classiques, qui m'ont fait un choc :) ) , et il m'avait dit que cela restait un mystère pour lui, le sacre du printemps, par rapport à l'oeuvre totale de Stravinsky.

Pour debussy, finalement, on est bien d'accord : novateur, sûrement, comme tous les grands compositeurs, mais il n'a pas "théorisé", ni generalisé ses idées que l'on retrouve dans certaines oeuvres. Quelque part, dans l'esprit, il a un côté un peu romantique ( il a dit une phrase qui plairait à insuable, je crois : il disait que ses règles musicales se bornaient à celles de son plaisir ).

Enfin, pour schnoenberg et la tradition germanique, je ne pense pas que ce soit de la tarte à la crème, vu que c'est très présent dans tous ses écrits. Partout, tu vois que pour lui, la musique, c'est avant tout la musique de tradition germanique, et il a toujours voulu être à la continuité de cette tradition. Il dit lui même qu'il a vécu le dodécaphonisme comme une déchirure, une sorte de plongeon dans un bain bouillant... Tiens, j'ai retrouvé la phrase exacte : "personellement, j'avais le sentiment d'être tombé dans un océan d'eau bouillante... Il me brûlait non seulement la peau, mais intérieurement". IL a desespérément voulu faire rentrer les nouvelles harmonies dans le système diatonique, puis a vu l'atonalité comme suite logique, car il devenait impossible de continuer à innover dans l'ancien système. Donc non, ce n'est pas un révolutionnaire, comme ont pu l'etre d'autres, à moins que par révolution tu admettes changement dans la continuté, mais c'est à l'opposé de ma conception de la revolution.

Citation :
au final, restent ceux qui travaillent vraiment le son comme un matériau, un peu moins la grammaire



Tu dois aimer shaeffer, alors, non ? :clin:
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Schaeffer est un esprit brillant, un grand théoricien, mais je ne suis pas très porté sur ses pièces qui ont le mérite d'exister comme recherches, défrichages, expériences. Je préfère, pour rester dans l'acousmatique, Chion, qui certes existe grâce à Scheaffer, mais qui conserve un vrai rapport physique au son, à la bande, au support, au texte, au sens. J'adore Nuit Noire, hommage délirant à Philip K.Dick.
Quant à Schönberg, pour finir (encore que ce n'est jamais fini :clin: ) j'adore cette phrase que tu as sortie : mais j'y vois plutôt une grande lucidité quant à ce qu'il venait de découvrir, ces possibilités de combinatoires, ce retour à Bach, mais un Bach diffracté, perverti, sadisé. Mais c'est vrai, tu as raison :bravo: , Schönberg est dans la continuité : il montre que le système tonal contenait sa propre déchirure, son dépassement (au sens Hegelien, Aufhebung), déjà inauguré par Beethoven et son opus 111. Alors, ce n'est pas une révolution, au sens d'un bouleversement : mais existe-t-il de vrais bouleversements ?
Tiens tu connais Risset ? Tu navigues dans les eaux de l'électro-acoustique ?
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Oh non, je le connaissais surtout pour litlle boy. IL se trouve juste que dans les cours que je suis, il y a un peu ( mais vraiment un peu ) de théorie musicale et d'histoire de la musique, et on a eu de la chance que JC Risset nous fasse deux cours de 3 heures. IL est génial : très humble, alors qu'il fait partie des fondateurs de la musique sur ordinateur.

Pour Shaeffer, c'etait une allusion à ta phrase prise hors contexte : celle du matériau sonore ( moi qui croyais que Depeche mode etaient les premiers à faire ça :lol: ). UNe boutade, quoi.