Sujet "Souvent, chez les artistes, le public est assimilé à la mère"
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Fuyuhiko
Alors sans se demander si la formule est valable ou pas, qu'attendez-vous réellement et sincèrement du public en live ?
Je vois déjà débarquer les "qu'il prenne du plaisir" et autre "qu'il oublie les tracas du quotidien" et autre "échanger" ... là ce serait plutôt une discussion sur "qu'il me vénère comme une pornostar", "qu'il me redonne confiance" ou "qu'il me reconnaisse".
Ami performer, quand tu fais du live, souhaites-tu faire jouir ta mère ou seulement qu'elle te reconnaisse en tant qu'artiste ?
A toi
I'm Back
snafu
N'empêche je me tape plus de filles en tant que sondier qu'en tant que musicos, spa normal.
Dom Janvier
Si le jour de ta naissance, un éléphant et mort et que depuis ce jour là tu le portes à ton cou,
Si tu as un détonnateur juste à côté du coeur,
Alors Débranche,
Dé-bran-che Touuuut.
C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi, le jeune (je peux te vouvoyer ?), ca veut dire beaucoup.
Et retiens ceci, on regardait les bateaux, on suçait des glaces à l'eau...
Certes...
Mais n'oublie pas :
Elle a fait un bébé tout seul
PS : fais gaffe, quelque-chose viens de tomber sur les lames de ton plancher. La Rouquine carmélite va encore gueuler.
Dom Janvier
Et s'il y a une image qui représente cet acte militant, ce don de soi, c'est bien celle-là :
snafu
Tu crois que ça te donne de la crédibilité de le dire en anglais?
L'honnêteté ça commence là, mon petit bonhomme.
Anonyme
Anonyme
Comme tous ceux du pub finalement
Dom Janvier
Citation : J'ai commencé très / trop tôt avec les concerts en pleine adolescence. A l'époque je me disais que dans quelques années j'allais produire aux autres ce que d'autres groupes avaient pu procurer chez moi comme sensations ... (HAHAHA)
Y'a pas à chier, si t'es pas un performer qui crée sur place, tu restes chez toi à faire du studio-recording, vas-y que je te bounce ta mère et punch in punch out dans ta face, quadruple equalisation et overdubbing de l'espace ... mais pas sur scène, où tu dois justifier ta présence à tout instant.
Non seulement j'ai abandonné l'idée de transposer du home-made en live, mais j'ai surtout monté un projet avec de vieux potes pour faire un plan strictement dédié au live, avec peu de repères et la majorité des ressources mises à dispo pour la "re-création".
Ptain j'en ai ras le cul d'aller voir des formations d'amateurs qui se trémoussent avec des copains-copines qui hurlent des private-jokes dans la fosse et qui vont ensuite poster des "bravissssssimo" sur le site dédié au groupe pour qu'il se cristallise encore plus dans l'illusion la plus totale.
Bien entendu, je ne parle pas des groupes de teenagers puisque je suis moi-même passé par là, je parle de ceux qui ont dédié leur vie à leur misérable musique, ceux dont les amis un peu obligés détiennent les rares copies de leur désoeuvre comme des photos ratées de leur triste existence de trentenaires assistés ...
Ami lurker, si tu te reconnais là-dedans, j'espère que ta vie future sera meilleure
Là où je me retrouve totalement à 300% avec Fuyuhiko c'est dans l'emploi du pronom personnel "je" et de la conjonction de coordination "mais". J'aime bien aussi le "aller voir des informations" et "un plan strictement".
Surtout "strictement".
Number-6
Larsen Lupin
A y réfléchir, c'est en fait plus pour prendre quelque chose. Je pense que de voir des gens kiffer ta musique, ton propos, ça te renforce à fond, et ça te motive pour continuer ton son.
Concernant ma mère, je sais pas j'ai pas fait d'analyse
en tous cas c'est clair que mes parent et ma mère tout particulièrement, ont contribués très largement à mon eveil artistique et que surement je cherche leur reconnaissance également, même si je suis certain que je pourrais la trouver par d'autres moyens.
Will Zégal
Moi aussi j'ai commencé tôt à me produire en public.
En fait, dès gamin, j'assurait à peu près à la flûte à bec alors on me collait aux fêtes des écoles pour faire des intermèdes entre les spectacles le temps qu'on place les autres gamins en rond derrière le rideau.
J'ai immédiatement pris goût aux applaudissements. Ça avait beau être de l'ordre de l'hymne à la joie à la flûte à bec, le frisson de se retrouver seul en scène face à tout le village, pour faire seul un truc choisi par moi et répété par moi seul alors que mes condisciples tournicotaient sur une chorégraphie signée maîtresse sur le dernier tube de la douchka du moment...
Donc, probablement, envie de se singulariser et culture de l'égo, oui.
Puis je me suis mis à faire du jazz avec des vieux. J'avais dans les 11 ans. J'ai pris une bonne claque d'humilité avec ces zicos excellents et j'ai découvert les joies de la création pure et de l'improvisation. Du partage avec d'autres zicos, surtout. Le moment magique ou tout le monde est bien dans le même trip, où ça fusionne grave, où chacun sent et comprend ce que l'autre fait , va faire, ce qu'il raconte, où il veut aller.
Donc, onanisme du plaisir pur de jouer de la musique, mais aussi plaisir du partage. Pas tant avec le public qu'avec les mecs avec qui tu joues.
Entre ça et le premier point, la vocation de la scène parraît évidente !
Ensuite, il y a plein d'autres choses qui s'ajoutent. Le live, c'est aussi tout un contexte : la tournée, les rencontres, les contacts humains, notamment quand on reste des heures après le concert avec tout le staff autour d'une table à refaire le monde en picolant. Et puis les galères aussi (se coltiner le matos, les caprices des véhicules... )
Mais je crois aussi (du moins en ce qui me concerne) qu'il y a l'élément de générosité. C'est comme quand tu fais une bonne bouffe pour tes potes qui viennent manger. T'es content des félicitations évidemment, mais ça te fait surtout plaisir de voir le plaisir qu'il tirent de ce que tu as fait.
Pareil pour la scène.
Traitez-moi de mytho si vous voulez, mais quand des gaziers viennent nous voir à la fin d'un concert avec des étoiles plein les yeux en disant "j'ai passé une super soirée", c'est aussi un grand pied. Ça justifie les heures de répet, les tones de matos trimballés, les galères de balances, les salaires de misère...
Et puis, ça assure une justification sociale. On est dans une société où l'art est omniprésent, mais où le premier réflexe de la plupart des gens est de penser que "ça sert à rien".
Ben si.
Maintenant, je ne vois toujours pas ce que ma mère à a voir là-dedans.
Mais je suis pas psychanalyste
Sinon, j'ai rarement des potes qui viennent me voir en concert : peut-être un concert sur 20 ou 30.
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