réactions au dossier L'impact de l'équipement audio et musical sur l'environnement, et vice et versa...
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Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
opaze
J'aimerais savoir d'où vient cette affirmation du "toujours plus" et surtout le fait qu'elle soit inhérente à l'esprit humain.
J'ai bien lu un peu Thorstein Velben, mais ça "théorie des classes oisives" se situe dans un contexte d'abondance et concerne la bourgeoisie parasite qui vit sur le dos des classes laborieuses. Pas un contexte de pénurie où le partage devient nécessaire.
J'ai envie de répondre, si l'on prend pour point de départ Rome (et on pourrait remonter beaucoup plus loin), 2000 ans de conflits incessants. C'est un "toujours plus" philosophique, pas forcément manichéen d'ailleurs. Vouloir explorer, découvrir, améliorer, c'est toujours conquérir à un moment donné, ce qui engendre des excès et des conflits. Je ne connais pas Velben, mais tout est déjà dit chez Voltaire ou Balzac et tant d'autres...
Je lis aussi beaucoup d'histoire, notamment médiévale. Avant la création de la bourgeoisie à la fin du Moyen Age avec l'arrivée du capitalisme grâce aux gains de productivité ayant permis le développement de la finance, la société était essentiellement une société de partage.
Là je dirai plutôt une société de partage écrasée sous un système féodal, c'est moins romantique...
Et donc "toujours plus" de quoi ? De guitares, de voitures, de smartphones ?
Oui entre autres, ou de façon plus insidieuse. Des cartes Pokemon par exemple, des collections diverses dont le but est de créer des addictions. Mais c'est plus compliqué que ça. Peut-on empêcher un fabricant de guitare de sortir de nouveaux produits sous couvert qu'il y en a déjà pléthore sur le marché ? Faut-il mettre en place un quota ? Doit-on faire un tri entre ce qui utile et superficiel ? Pourquoi faire mieux ou plus quand on a déjà ce qu'il faut ? Pourquoi vouloir dépenser des milliards pour explorer Neptune quand on pourrait investir cet argent pour des populations en difficulté ?
Marrant, moi je vis entouré de gens qui ne veulent pas "toujours plus" de biens matériels, juste de quoi vivre dignement. Mais qui veulent toujours plus de savoir, d'amitié, de temps de relation, d'art, de partage...
On doit être des extra-terrestres, sans doute. Ou une minorité souffrant de malformation.
A moins que...
Je ne sais pas ce que tu sous-entends me concernant, pas grave. Il n'y a pas de dichotomie à faire sur le genre humain, je dis simplement que je ne crois pas à un "entre-deux". Pour moi, tout le monde doit bénéficier du progrès, parce que le progrès est dans nos gènes. Je ne crois pas du tout aux visions d'un espèce d'âge d'or communautaire et harmonieux avec une population raisonnée. Au niveau local oui pourquoi pas, sauf que tout est mondialisé, connecté, et le sera de plus en plus.
Los Teignos
sauf que tout est mondialisé, connecté, et le sera de plus en plus.
Ce n'est pas si évident en fait quand on considère que les technos numériques sont des colosses aux pieds d'argile qui ne sauraient survivre au manque d'énergie ou de matières premières, sachant que la période 2030-2040 va voir un effondrement structurel de ce côté. Perso, je ne parierais pas que Google existera encore dans 30 ans, parce que les serveurs et l'électricité dont il a besoin, je ne suis pas certain qu'on soit encore longtemps en mesure de les construire et qu'on préfèrera utiliser l'énergie pour des besoins essentiels plutôt que pour faire turbiner Youtube : qu'importe que Google s'équipe de panneaux solaires ou d'éolienne, quand il n'aura plus de plomb, de zinc, d'étain ou de cuivre pour fabriquer ses serveurs, il mourra à mesure que son parc tombera en panne. Quant à l'import/export, il repose complètement sur la capacité du transport à passer à des "énergies propres", ce qui semble pour l'heure en très mauvaise voie. Quand ce qui nous restera pour ramener des produits de Chine ou des US, ce sera des bateaux à voile, on risque d'être beaucoup plus sélectif sur ce qu'on va mettre dans les cales...
Il faut bien comprendre que l'avenir est au low tech non par choix vertueux, mais parce que tout ce sur quoi repose la high-tech est sur le point de s'épuiser.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 21/03/2023 à 10:52:26 ]
bert'nortt'
[ Dernière édition du message le 21/03/2023 à 10:55:24 ]
Los Teignos
Je lis aussi beaucoup d'histoire, notamment médiévale. Avant la création de la bourgeoisie à la fin du Moyen Age avec l'arrivée du capitalisme grâce aux gains de productivité ayant permis le développement de la finance, la société était essentiellement une société de partage.
J'ai visité Bruges, la Venise du Nord, et une théorie voudrait que le proto-capitalisme soit né là-bas pendant le Moyen-âge, parce que c'était le premier port marchand d'Europe et que le cours des denrées se négociait dans la maison de la famille Van der Beurse qui aurait, selon certains, donné son nom à la Bourse... Le truc drôle, c'est qu'avec son beffroi, quand il ne fait pas beau, Bruges a vraiment une gueule de Mordor où l'on s'attend d'une minute à l'autre à voir débarquer Sauron et Saroumane... :D
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 21/03/2023 à 10:56:55 ]
Los Teignos
Reste à savoir si l'on peut rester optimiste.
Je fais le pari que oui : la musique existait avant l'industrie de la musique et elle existera après, parce que la musique est, comme le reste de l'art, un besoin primordial de l'homme, comme boire ou manger. Mais oui, comme et avec quoi nous la faisons risque de connaître des bouleversements qu'il vaut mieux anticiper...
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
bert'nortt'
[ Dernière édition du message le 21/03/2023 à 11:13:15 ]
opaze
Citation :sauf que tout est mondialisé, connecté, et le sera de plus en plus.
Ce n'est pas si évident en fait quand on considère que les technos numériques sont des colosses aux pieds d'argile qui ne sauraient survivre au manque d'énergie ou de matières premières, sachant que la période 2030-2040 va voir un effondrement structurel de ce côté. Perso, je ne parierais pas que Google existera encore dans 30 ans, parce que les serveurs et l'électricité dont il a besoin, je ne suis pas certain qu'on soit encore longtemps en mesure de les construire et qu'on préfèrera utiliser l'énergie pour des besoins essentiels plutôt que pour faire turbiner Youtube : qu'importe que Google s'équipe de panneaux solaires ou d'éolienne, quand il n'aura plus de plomb, de zinc, d'étain ou de cuivre pour fabriquer ses serveurs, il mourra à mesure que son parc tombera en panne. Quant à l'import/export, il repose complètement sur la capacité du transport à passer à des "énergies propres", ce qui semble pour l'heure en très mauvaise voie. Quand ce qui nous restera pour ramener des produits de Chine ou des US, ce sera des bateaux à voile, on risque d'être beaucoup plus sélectif sur ce qu'on va mettre dans les cales...
Il faut bien comprendre que l'avenir est au low tech non par choix vertueux, mais parce que tout ce sur quoi repose la high-tech est sur le point de s'épuiser.
Je comprends très bien l'idée du low-tech et ses avantages. Mais c'est là notre désaccord, je pense que cela restera un complément tout au plus et qu'il est impossible d'arrêter cette espèce de course effrénée au progrès. Si Google disparaît, un autre prendra sa place. Donc comme je pense qu'on ne peut pas lutter contre, sinon oui cela nous conduira à la catastrophe avec l'effet inverse souhaité, il faut l'encadrer au maximum, l'encourager là où c'est nécessaire, le réprimer si besoin. Soit tu avances, soit tu recules mais tu ne peux pas stagner. Je suis bien plus inquiet pour l'eau que pour la production énergétique par ailleurs.
bert'nortt'
opaze
BobArctorDeParis
A notre niveau on peut être des acteurs du changement (j'ai arrêté de prendre l'avion) et des vecteurs aussi (je l'ai fait parce que mon guitariste lead l'a fait : avant j'étais dans une attitude légaliste type "tant que le kérosène ne sera pas correctement taxé, on empêchera pas les gens de prendre l'avion" et d'une certaine manière je suis toujours convaincu de ça, mais j'ai compris l'importance de l'exemplarité et du fait de vivre selon ses convictions, et tant pis si je me prive alors que d'autres non).
Je reste cependant très pessimiste quant à ce qui nous attend. Pour moi c'est une évidence que l'humanité (comme tout le vivant) est en lutte pour l'accès aux ressources d'une façon qui rend sa croissance démographique géométrique quand les conditions sont réunies.
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Darwin : "Il nait toujours plus d'être vivants que le milieu peut en nourrir".
Et ça a été le cas pour toute notre histoire, jusqu'à la révolution industrielle qui a formidablement augmenté nos capacités de production agricole et relevé d'une certaine façon drastiquement le cap de population soutenable par le milieu.
Hors, nous arrivons non seulement aux limites de notre inventivité concernant les manières d'améliorer la production alimentaire, mais nous consommons déjà 2 planètes environ (il faut dire que nous sommes déjà 2 fois plus nombreux qu'en 1973, année fantastique pour le jazz fusion). La fusion (nucléaire, elle), qui nous permettrait de relever le cap de population ou de nous maintenir sur une énergie propre, est encore une chimère. S'ajoute à ça le réchauffement climatique qui met en tension les approvisionnements en eau et menace les cultures.
Les gens voient dans l'accès à l'éducation le facteur principal de la baisse de l'indice de fécondité et c'est sans doute en partie vrai mais je pense que c'est surtout devenu très cher de faire des enfants dans un monde en tension. Je n'ai aucun doute sur le fait que, à énergie et ressources illimitées nous accueillerons chaque naissance comme une chance car c'est ce que la biologie nous condamne à penser.
Et donc, le problème est démographique. Reduce, Reuse, Recycle c'est très bien mais au fond ça se confronte directement aux paradoxe de Jevons et à la loi de l'évolution sus-citée: en améliorant notre impact sur nos ressources, nous créons juste plus de place pour plus d'humains et nous repoussons juste le problème.
Nos gouvernements n'agissent pas et conservent des politiques natalistes car ils savent très bien que la solution n'est pas écologique : il faudrait que tout le monde se mette d'accord et que les industries cessent d'essayer de maximiser leur profit et ça, on ne sait pas le faire (une industrie qui cesse de maximiser son profit meurt). Nous ne pouvons pas non plus choisir de réduire la population à un nombre soutenable pour le milieu car, là encore, aucune concorde : si nous le faisions nous créerions juste de la place pour le pays d'à côté et sa lebensraum.
Il n'y a qu'une seule façon que l'espèce humaine connait de réduire sa démographie dans un mouvement global : c'est la guerre.
Je garde espoir d'une sortie par le haut et cet article montre qu'une prise de conscience est en train d'opérer, restons sur ce constat positif. Cassandre n'a pas toujours raison.
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