réactions au dossier L'impact de l'équipement audio et musical sur l'environnement, et vice et versa...
- 138 réponses
- 36 participants
- 6 403 vues
- 43 followers
Los Teignos
Lire l'article
Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'un article. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
ElectroKarma
Un mois utile, instructif, motivant aussi car pas le choix : va falloir réfléchir et agir, innover - dans le bon sens du terme - pour trouver des solutions aux problèmes qui se poseront à notre échelle.
Passionné de synthés depuis les années 80, j'ai touché à pas mal d'entre eux. Et je me suis résolu à apprendre comment ça pouvait fonctionner à l'intérieur. J'ai suivi une formation en électronique et ai un peu bidouillé dans mon temps libre, surtout des réparations, mais quelques modifs sympas au passage aussi.
Je vis en HLM, un milieu où la classe populaire à laquelle j'appartiens compte depuis longtemps déjà son pécule mensuel pour assurer sa subsistance. On en revient vite à l'essentiel ici. Il m'arrive de bricoler des trucs qui tombent en panne, car pas le choix : ces trucs sont trop cher à remplacer par du neuf pour les petites bourses, mes voisins ne peuvent plus, moi pas trop non plus même si ça va un peu mieux depuis quelques mois (même que j'ai racheté des synthés, rhôôô
Alors ils m'apportent leurs trucs. Pas des synthés non, des postes de télévision, un pc qui lâche, un ampli, du petit électro-ménager. Les trucs de tout-le-monde. Y a que les machins automobile que j'ai pas touché. C'est un peu ésotérique pour moi... faut dire ; je ne conduis pas, du coup... bref. .
C'est le synthé qui m'a mené à tout ça. J'avais longtemps caressé l'espoir de réaliser un rêve : contruire un modulaire... programmable avec mémoire et tout et tout. Toujours ces idées à la con, franchement du domaine de l'inutile et, qui plus est, hors de mes compétences véritables
Mais n'empêche que ça m'a poussé à comprendre le rôle de chacun des composants, savoir les tester, faire des mesures, modifier un bout de circuit, en crâmer un autre
Et si je ne fabrique rien de vraiment époustouflant, au moins ai-je quelques compétences pour maintenir le plus longtemps possible un parc matériel qui frise pour certaines machines les 25 ans de bons et loyaux services
Pour les pièces, je ne fais pas de recyclage et essaie de ne rien acheter en neuf (pas facile car je n'ai pas toujours tout sous la main quand il le faut...),
Arnaud a bien expliqué dans son article cette évidence : il n'est absolument pas possible de dissocier tous les éléments contenus dans nombre de nos produits. Et c'est sacrément prégnant dans l'électronique. Les puces (circuits intégrés), semi-conducteurs "discrets" (transistors, diodes,...), les passifs (condensateurs et résistances notamment) contiennent quantité d'éléments chimiques (retardateurs de flamme, dopage du sillicium pour atteindre les caractéristiques attendues dans les semi-conducteurs, plastiques et colorants pour les boîtiers et leur enrobage, etc) qui rend impossible leur recyclage. Avant leur fabrication ça exige une extraction minière de dingue (voir confs d'Aurore Stephant pour s'en donner une idée chiffrée, en complément des données du présent article), avec forte consommation d'eau, et de nombreux problèmes environnementaux et sociaux (citons le cas emblématique du traffic de matières premières minérales entre la RDC et le Rwanda, régions minières du Nord Kivu (étain) et Kigali (cuivre et cobalt)).
Du coup, je m'emploie depuis pas mal d'années à récupérer les composants à partir des circuits imprimés d'appareils en panne - lorsque l'engin n'est pas réparable (une pièce essentielle introuvable le plus souvent, ou des dispositions prises par l'industriel qui rendent difficile une quelconque réparation, les salauds !).
Lorsqu'un appareil tombe en panne, c'est le plus souvent en raison de la défectuosité d'un seul composant, ayant pu en affecter deux trois autres au passage, mais rarement plus. Sauf si ça a bien crâmé
Si le composant incriminé est introuvable, l'appareil est d'ordinaire confié à la déchetterie.
Celle-ci, incapable de récupérer quoi que ce soit dessus va acheter les services à une grosse boî-boîte pour faire le taf - ça se compte à la tonne, parmis des centaines d'autres appareils, classés dans les DEEE ou D3E. Ce sont des multinationnales comme Veolia en partenariat avec Seb par exemple, qui font ça. C'est le cas par exemple par chez moi pour Veolia.
Le truc absurde est que si vous repérez un truc dans le compartiment des déchets électroniques qui permettrait d'effectuer une réparation ou est susceptible d'être réparé, c'est... interdit de le récupérer. Le contrat est passé avec Veolia, le truc est acheté par la compagnie. Tu récupère, tu paies une amende. Crac.
Les cons ! Accapareurs !
Et encore je râle là contre la méthode à la "Veolia" qui s'accapare des trucs qui pourraient tout à fait reprendre vie, moyennant le remplacement d'un seul composant de rien du tout, mais ça reste dans le fond toujours mieux que de les balancer dans des décharges à ciel ouvert dans les pays du sud, à empoisonner et exploiter leurs habitants au passage. Là en effet, ce n'est plus comparable.
Mais quand même, vous dénichez une TR909 en panne juste parce qu'un petit composant de rien du tout a tiré sa révérence, vous voulez la récupérer. Pour le bien de la planète s'entend... et poum, amende ! Bon ok, c'est jamais arrivé. Je sort
Donc je récupère, pour toutes ces raisons, pour dépanner, voire peut-être un jour concevoir un truc rigolo et musical (pas un de ces trucs débiles qui surveillent, fliquent, espionnent et aliènent !), enseigner au passage la bidouille car si ça peut être fait à plusieurs c'est encore plus sympa. En plus de transmettre un peu la musique et le mixage aux gamins, ça occupe.
C'est peut-être dans ces petits quartiers populaires qui vivent leur vie comme ils le peuvent, déjà confrontés aux réalités précaires évoquées par Los Teignos, que viendront des idées innovantes à échelle humaine.
Bon en ce moment, c'est plutôt grèves et manifs... mais ça c'est -presque- un autre chapitre.
Enfin tout ça pour évoquer une idée qui vaut ce que ça vaut :
J'ai un stock de composants, la plupart de récupération, mais parfois neufs aussi. Il m'est arrivé de devoir en acheter pour des réparations. Problème avec ces machins : ça coûte tellement rien (pour l'instant... car ça grimpe !) que ça ne se vend pas à l'unité. Je n'ai besoin que d'un exemplaire et je suis forcé d'acheter un lot de 10 ou 50 composants. Pas le choix. Du coup le stock en question s'agrandit. Et c'est sûr, jamais je ne me servirai de tous les composants en question. Il en va de même pour d'autres bidouilleurs qui ont également leurs stocks qui grossit.
Et si on mettait ça en commun ? Chacun fait la liste de ce dont il dispose, celle-ci est mise à disposition de la communauté et quand on a besoin d'une des pièces dispos chez un autre bricoleur, on se met en relation et on s'échange les trucs. Faut que ce soit un échange, pas un commerce. Pas d'argent : une pièce contre une autre.
Après, comment organiser ça... On ne va pas non plus faire une... plateforme.
Si ?
Et merde !
Pour finir, j'ai trouvé que ce doc résonne pas mal avec notre sujet. Il y a un passage qui m'inspire pas mal pour la récupération des plastiques. J'ai trouvé ça malin. Je vous le partage :
[ Dernière édition du message le 22/03/2023 à 01:09:11 ]
Los Teignos
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Will Zégal
Merci ElektroKarma. Tu t'es constitué un savoir-faire qui est précieux et le sera bientôt encore plus.
Et c'est sûr, jamais je ne me servirai de tous les composants en question. Il en va de même pour d'autres bidouilleurs qui ont également leurs stocks qui grossit.
Et si on mettait ça en commun ? Chacun fait la liste de ce dont il dispose, celle-ci est mise à disposition de la communauté et quand on a besoin d'une des pièces dispos chez un autre bricoleur, on se met en relation et on s'échange les trucs.
Le mieux serait de la faire au niveau local. En plus, ça constitue des réseaux : de connaissance, de passionnés, d'entraide, d'échanges de savoir...
Et ça évite le coût carbone d'envoyer des choses à l'autre bout de la France ou du monde.
En ce moment, il y a un mouvement chez moi autour des low-tech. Le sujet m'a toujours intéressé, mais je n'ai personnellement pas grand chose à y apporter. Pourtant, je vais aux colloques, forums, rencontres sur le sujet (comme sur d'autres bien sûr) pour ces questions de réseaux.
Outre que ça fait plein de belles rencontres avec des gens passionnés et sacrément futés, je découvre plein de trucs qui montrent qu'on peut faire énormément de choses avec peu.
Et ce qui est aussi super là-dedans, c'est que l'ingénieur et le prof en fac de science côtoient le chaudronnier malin ou le menuisier passé au tout manuel (et déclarant au passage avec un grand sourire heureux que ça lui a supprimé ses TMS). La confrontation du savoir livresque et de l'intelligence de la main donne des trucs absolument magiques.
Cette confrontation est trop rare dans notre société. Quand je bossais dans le design, j'étais effaré de voir à quel point il était difficile d'avoir des chefs d'atelier dans les réunions de spécifications de produit "pas besoin, on a le responsable du bureau d'études et le directeur de la production qui connaissent très bien tout ça".
Sauf que quand on descendait à la fabrication discuter avec ceux qui font, on découvrait des choses qui remettaient en cause un paquet de trucs décidés pendant des heures de réunion, souvent avec des gens qui n'avaient rien à y foutre mais étaient là parce que c'étaient des décideurs.
J'ai pu alors mesurer à quel point notre séparation hiérarchique et la mentalité de supériorité des métiers dit intellectuels sur les manuels était délétère.
Kid_1604
Il n'en reste pas moins qu'il y a autour de 2000 morts attribués à la catastrophe nucléaire. C'est important de savoir si ces gens sont morts de radiations, de mauvaises conditions après avoir été évacués de chez eux, de suicide suite au traumatisme, etc ? Ils sont morts et ne le seraient pas, d'après le compte des autorités japonaises et de différentes sources internationales, si la centrale n'avait pas explosé.
Les particules fines c’est 40 000 morts par an en France (source : Santé publique France. Une étude anglaise dans Environemental Research chiffre à 100 000). Alors qu’on est un des pays les plus nucléarisés au monde, donc avec extrêmement peu de CO2 rejeté pour la production d’énergie.
L’Allemagne « écolo » sans nucléaire et avec ses centrales à charbon qui tournent à balle, c’est entre 53 000 et 200 000 morts liés aux particules fines par an. Oui, on fait pas tourner un pays de 85 millions d’habitant avec un champs d’éolienne.
Quand on parle énergie, il faut regarder les chiffres et comparer les ordres de grandeur, en laissant les postures idéologiques de côté. Ce que dit Janco en substance, c’est : tout le monde exagère largement les conséquences de Tchernobyl et Fukushima, qui ont fait largement moins de mort que chacun l’imagine, c’est dommage de refuser cette technologie qui nous ferait gagner un temps considérable pour réduire nos émissions de carbone.
C’est une position très raisonnable bien loin du lobbying béas.
La preuve de ces idées reçues et ce biais catastrophiste, tu évoquais 25 000 morts pour Fukushima, ce qu’aucun rapport ne retient. Les décès étant en écrasante majorité du fait des déplacements de population et du stress induit, comme le dit ronanr au dessus, qui sont inhérents à chaque catastrophe naturelle (si une usine pétrochimique avait explosée, cette conséquence aurait été identique, donc rattacher ces morts spécifiquement au choix du nucléaire est critiquable). A la rigueur, le risque majeur du nucléaire, c’est le fait en cas d’accident (qui sont rarissimes) de polluer une zone pour des siècles. La question du stockage très long des déchets est également primordiale (je conseille le beau film Into Eternity sur cette question), même si leur quantité est au final assez résiduelle, par rapport à d’autres types de polluant infiniment plus répandus et dangereux pour nos écosystèmes, comme les microplastiques.
Il y a aussi une réalité géopolitique : tous les pays ne sont pas aptes à s’équiper avec cette technologie en toute sécurité.
Mais pour rester chez nous, en France aucune centrale ne fonctionne comme celles de Tchernobyl et Fukushima, qui avaient de flagrant défauts de conceptions qui étaient connus avant même les accidents.
Etrangement, en France, les partis écolo sont basés sur les positions de Greenpeace, antinucléaire depuis Tchernobyl, alors que le monde d’aujourd’hui est totalement incomparable : notre priorité numéro 1 désormais, c’est réduire drastiquement les émissions de CO2. C’est l’enjeu principal de la lutte contre le réchauffement climatique. Or en termes de production d’énergie, le nucléaire est justement la techno qui en émet le moins par mégawatt, extraction et transport de l‘uranium compris (l’hydroélectrique fait mieux, mais on a plus d’emplacements dispo pour mettre des barrages, et détruire des zones naturelles et villages entiers n’est pas sans conséquences, comme on parlait justement de déplacement de population...).
Bref, il ne faut pas exagérer les « mensonges » de JMJ non plus... C’est un simple constat réaliste : tant qu’on ne peut pas faire tourner un pays entier avec des ENR, et que nos émissions de CO2 ne baissent toujours pas, c’est ballot de refuser l’aide de la technologie.
opaze
gouji
petit HS en passant, et désolé d'avance si le sujet a été abordé, je n'ai pas (encore) lu toute cette discussion.
C'est votre 2 ou 3ème sujet sur le thème écolo qui utilise de l'IA en image de tête d'article.
Je sais pas, moi c'est un truc qui me dérange fortement, surtout pour illustrer ces thèmes là. Quelque chose ne colle pas, n'est pas cohérent avec votre ligne éditoriale nouvelle et affirmée depuis quelque temps
Ça ne dérange peut être que moi, et ça n'a peut être pas bien d'importance, mais j'ai l'impression que le vers est déjà dans le fruit, finalement.
Los Teignos
1/ Aucune énergie n'est propre d'un point de vue environnemental, même si en regard des EGS, certaines sont à proscrire. Elles ont toutes en tous cas leurs avantages et leurs inconvénients, et il faut se méfier des discours décrivant telle ou telle techno comme parfaite. Ce n'est jamais le cas.
2/ Au point où nous en sommes et alors que le GIEC vient de dire qu'on n'était pour l'heure pas du tout dans le scénario des accords de Paris parce que loin d'avoir diminué, les EGS ont augmenté (on part donc sur 3° en 2100, soit deux fois plus que ce qu'on espérait si un gros coup de barre n'est pas mis), l'urgence nous dicte de profiter au mieux de tout ce que l'on a en termes d'installations, y compris du nucléaire qui n'est certes pas une fin en soi, mais demeure incontournable pour patienter en attendant qu'on déploie des énergies qui ne seront pas spécialement plus propres dans leur construction, mais qui offriront un moindre danger que le nucléaire dont même les déchets sont dangereux. La solution à l'heure actuelle est donc dans le mix, avec une vraie politique sur les énergies "vertes". Se passer du nucléaire brutalement, ce serait le risque de se retrouver dans la position de l'Allemagne qui a dû remettre en route des centrales à Charbon !
3/ L'énorme priorité surtout, c'est de réduire la dépense énergétique. Pour moi, ça veut dire éteindre définitivement au moins la moitié des éclairages publics, interdire ou écraser de taxes certains équipements énergivore qui relèvent de l'accessoire ou du confort (sèche linge, sèche cheveux, fer à repasser, climatiseurs hors secteur hospitalier à remplacer par des ventilateurs à large pales, pompes à piscine, plaque chauffantes à l'ancienne) et instaurer une limite de consommation électrique à chaque entreprise ou chaque événement, basée sur une étude préalable des besoins. Ça veut dire aussi faire évoluer les normes de construction pour que chaque appareil électrique qui a vocation à fonctionner en permanence (box, télé, etc) soit astreint à des limites de consommation et dispose d'un coupe circuit à l'état de veille.
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 22/03/2023 à 11:20:28 ]
Los Teignos
Concernant l’automobile, les émissions de particules fines propres aux moteurs diesel d’ancienne génération ne représentent que 20% de la population totale d’un véhicule. Les diesels les plus récents type Euro 6 n’émettent quasiment plus de particules fines. De plus les moteurs essences ont récupéré les technologies développées sur les diesel, filtre à particule, vanne EGR etc. Bref cela a bien arrangé les pouvoirs publics car la France raffine peu de gazole, essentiellement du super. Les 80% restants sont dus à la poussière des plaquettes de frein et surtout la gomme des pneumatiques qui se dépose partout. Michelin a averti qu’un pneu vert coûterait 3 fois plus cher à produire avec une durée de vie moindre. Et la pollution automobile reste bien inférieure à la pollution générée par les habitations. Je pense que l’on devrait plus s’intéresser au lobbying immobilier qu’automobile… car là les solutions existent et sont connues depuis longtemps.
Effectivement, sachant que le transport et le logement sont les deux chantiers les plus importants de la transition. Je pense qu'on se focalise aussi sur la voiture aussi parce qu'elle est, dans certains cas, un luxe alors que le logement est essentiel. J'entends par luxe tout usage d'un véhicule particulier pour des raisons de confort ou de loisir (quand on habite à Paris et qu'on travaille à Paris, on ne devrait pas avoir le droit d'avoir une voiture, même une petite, même une électrique). La seule chose qui justifie l'usage d'une voiture en somme, c'est de devoir se rendre à un travail distant et qui n'est pas desservi par des transports en commun...
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Will Zégal
même si leur quantité est au final assez résiduelle
Au 31 décembre 2007, 1 150 969 m3 de déchets étaient stockés sur les différents sites, dont 2 293 m3 de déchets de haute activité
environ 10 tonnes de plutonium par an qui se retrouvent finalement entreposés en piscine
1 g suffit à tuer une famille.
Ce sont en fait les déchets de haute activité (HA) qui constituent de loin le problème majeur auquel l'industrie nucléaire doit faire face. Ils sont composés de produits de fission, comme le césium, le strontium ou l'iode dont la durée de vie est relativement courte mais aussi d'actinides mineurs (car produits en faibles quantités) (isotopes du neptunium, de l'américium ou du curium) dont la durée de vie se compte en milliers d'années. Au 31 décembre 2007, le volume accumulé était de 2 293 m3
Pas grand chose en effet.
Le problème du nucléaire, c'est qu'il est exactement la même démarche de ces 100 dernières années (à peu près) qui consiste à privilégier l'immédiat et à léguer les gros problèmes aux générations suivantes.
C'est exactement ça qui nous a conduit où nous sommes.
Mais pour rester chez nous, en France aucune centrale ne fonctionne comme celles de Tchernobyl et Fukushima, qui avaient de flagrant défauts de conceptions qui étaient connus avant même les accidents.
Ben ouais. Nous les français, on est si tant tellement supérieurs. C'est sans doute pour ça qu'on est passé à un cheveu d'un Fukushima à la centrale de Blaye, parce qu'EDF avait traîné à réhausser une digue selon la recommandation de l'ASN.
Si on ajoute d'un côté que nos centrales sont vieillissantes et qu'on va les prolonger au delà du raisonnable et que de l'autre, non seulement il y a eu une grosse perte de savoir faire pour un faire de nouvelles (voyez les retards et l'explosion des coûts pour les EPR) et une dérive de qualité, cachée pour des raisons financières (voyez les malfaçons qui se sont multipliées sur les cuves, l'élément de base de sécurité du réacteur), c'est pas joyeux.
Si on ajoute qu'on est en train d'appauvrir (et même de piller) EDF avec la loi qui l'oblige à vendre sa production à perte à ses concurrents tandis qu'il doit leur racheter son électricité au plus fort, on se demande dans combien de temps EDF sera encore capable d'assurer l'entretien des centrales et les énormes investissements nécessaires à la gestion des déchets. Vous inquiétez pas que ce ne sont pas les actionnaires de Total Energie ou de Véolia qui vont mettre la main à la poche. Ne parlons même pas du démantèlement qu'on ne sait pas faire. La toute petite Brennilis n'est toujours pas démantelée (commencé en 1996, sensé se terminer en 1999, il a 24 ans !) et le budget initial a littéralement explosé tandis que se multipliaient les accidents.
En plus, nos centrales sont installées au bord de cours d'eaux nécessaires à leur refroidissements. Dans un contexte de bouleversement climatique où on nous annonce des phénomènes météorologiques extraordinaires croissants, super rassurant. Entre le manque d'eau obligeant à les arrêter ou les excès pouvant créer des accidents comme celui qui a failli se produire à Blaye, dans un contexte de restrictions budgétaires pour les raisons évoquées plus haut et de recours massif à une sous-traitance de moins en moins qualifiée, on joue avec le feu.
Et encore une fois, le nucléaire a certes des avantages, mais on refile la patate chaude aux générations suivantes. Dans un contexte probable de pénurie, comment nos enfants vont-ils pouvoir se dépatouiller avec ces bombes à retardement ? Dans un contexte très probable d'affaiblissement des pouvoirs centralisés, simplement par manque de moyens, qui va se retrouver à gérer ces mastodontes financiers ? Où et à quel prix trouver les pièces très techniques et les matériaux nécessaires à leur entretien ? Comment garder des compétences pour être capables de s'en occuper ?
[ Dernière édition du message le 22/03/2023 à 12:10:40 ]
Los Teignos
petit HS en passant, et désolé d'avance si le sujet a été abordé, je n'ai pas (encore) lu toute cette discussion.
C'est votre 2 ou 3ème sujet sur le thème écolo qui utilise de l'IA en image de tête d'article.
Je sais pas, moi c'est un truc qui me dérange fortement, surtout pour illustrer ces thèmes là. Quelque chose ne colle pas, n'est pas cohérent avec votre ligne éditoriale nouvelle et affirmée depuis quelque temps
Ça ne dérange peut être que moi, et ça n'a peut être pas bien d'importance, mais j'ai l'impression que le vers est déjà dans le fruit, finalement.
Effectivement. Quand j'ai testé les IA d'images, j'en ai profité pour faire ces visuels mais tu as raison de pointer la contradiction qui va nourrir notre réflexion là-dessus : nous devons nous réunir au sujet des IA pour statuer, sachant que ce sont des pelleteuses pratiques pour certaines de nos tâches et qu'elle envahissent déjà nos métiers comme nos outils. Nous savons en outre que nous allons être très prochainement exposés à cette concurrence dans les faits, d'où la tentation d'en être par crainte d'être dépassé par le truc. Reste que cela pose de nombreux problèmes tant éthiques qu'écologiques et qu'il nous faut en débattre pour nous positionner sur ce sujet. Tout cela arrive si vite que pour l'heure, nous sommes pour la plupart hésitants entre crainte et fascination, sans même avoir été très loin dans nos investigations.
Le problème que tu pointes avec ces images (cette couv, celle du dossier live, celle du dossier d'intro du mois vert et celle du dossier sur le GAS) est le suivant : cela permet de faire facilement des visuels impactants et libres de droits qui n'ont pas d'équivalent dans les phototèques, nous n'avons pas les moyens de toutes façons de faire réaliser de tels visuels par un graphiste, et en même temps, dans les faits, cela concurrence le travail des graphistes, cela nourrit les IA, et cela se fait au prix d'une consommation énergétique qu'on peut deviner assez dingue... Bref, je sens que les débats autour du sujet seront complexes...
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 22/03/2023 à 13:23:09 ]
Kid_1604
Au 31 décembre 2007, 1 150 969 m3 de déchets étaient stockés sur les différents sites, dont 2 293 m3 de déchets de haute activité
Ça rejoint typiquement ce que je disais sur les échelles de grandeur et le catastrophisme : une piscine olympique, c’est 2500m³. Donc tous les déchets de haute intensité stockés en France rentre dans une simple piscine. Tout de suite, c’est moins impressionnant comme façon de présenter les choses. Au niveau industriel et pour un pays entier, c‘est parfaitement gérable. C’est la question de ce stockage dans un temps très long qui est important.
1 g suffit à tuer une famille.
Oui, 4 cuillère à soupe de muscade aussi. Ça tombe bien, on ne cherche pas à stocker ces déchets dans les cantines scolaires, mais dans des lieux adaptés. Evidemment, toutes les modalités sont un vrai sujet de débat (personne ne veut ça à quelques kilomètres de son jardin).
On peut tout à fait avoir les critiques que tu énonces (affairisme EDF/Areva, cout exorbitant de certains EPR, frais de démantellement etc) sans pour autant jeter bébé avec l’eau du bain. Car c’est toujours pareil, quelle est l’alternative ? On ne peut pas contraindre la population à passer brutalement sous 2T de CO2 par an, c’est impossible raisonnablement. Un changement pareil s’accompagne, avec les outils les moins pires à notre disposition. C’est du pragmatisme, c’est tout.
Los Teignos
Citation :Oui, 4 cuillère à soupe de muscade aussi.
Quelle saloperie la muscade !
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
gouji
Berzin
"Les gens d'en bas qu'il faut respecter". M. Barnier
Will Zégal
Ça rejoint typiquement ce que je disais sur les échelles de grandeur et le catastrophisme : une piscine olympique, c’est 2500m³. Donc tous les déchets de haute intensité stockés en France rentre dans une simple piscine. Tout de suite, c’est moins impressionnant comme façon de présenter les choses.
Dit comme ça. Mais ça donne quoi une piscine remplie de plutonium ?
On peut dire les choses autrement : on pourrait répartir ces déchets hautement radioactifs à vie longue dans chaque foyer français et ça ferait à peine 1 dl de déchets dans chaque foyer. C'est vraiment rien.
Entendons nous bien : je ne parle pas d'arrêter immédiatement l'ensemble du parc nucléaire français, mais d'arrêter de construire des centrales. L'énergie nucléaire coûte déjà plus cher que le renouvelable.
J'imagine que tu connais le scénario Négawatt ? Il montre qu'on peut sortir du nucléaire en 20 ans. Et sans s'éclairer à la bougie.
C'est marrant, l'ADEME dit la même chose (pour 2050). https://www.ademe.fr/recherche-innovation/construire-visions-prospectives/scenarios-2030-2050-vision-energetique-volontariste%20
Los Teignos
Ca veut dire quoi "dépendre de la Chine sur les terres rares ?"
Ça veut dire que si la Chine qui les extrait ne nous les vend pas, on n’en a pas. Or les terres rares sont impliquées dans la fabrication de quantité de choses et pas seulement de la hi-tech. Pas de terres rares, pas d’éoliennes, pas de solaire, pas de nucléaire, pas de voiture électrique, pas de smartphone et même pas certains médicaments ni équipements médicaux, pas de missiles non plus. La liste est très longue et explique à elle seule une grosse partie du Made in China, sachant que les autres métaux, la situations n'est forcément plus brillante en France...
Voici la liste des terres rares : Scandium, Yttrium, Lanthane, Cérium, Praséodyme, Néodyme, Prométhium, Samarium, Europium, Gadolinium, Terbium, Dysprosium, Holmium, Erbium, Thulium, Ytterbium et Lutécium. Et pour en revenir à notre milieu, rien que le neodyme devrait t'être familier car il est très utilisé pour faire des aimants permanents et se retrouve notamment dans la plupart des enceintes et des micros.
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 22/03/2023 à 19:44:31 ]
FrTh
ça fait effectivement froid dans la dos, au point qu'on puisse comprendre que certains préfèrent fermer les yeux.
même si la culture est une dimension fondamentale de l'humanité, je crains que nos préoccupations musicales soient très mineures face à ce qui se profile et qu'il ne reste soit plus grand chose d'audible, soit beaucoup moins d'auditeurs.
quelques options : faisons semblant de ne rien voir ; réjouissons nous tant qu'il est temps ; prenons sérieusement les choses en mains.
Berzin
Article intéressant sinon.
"Les gens d'en bas qu'il faut respecter". M. Barnier
Los Teignos
Ah d'accord, oui, la phrase n'est pas bien formulée : on va "dépendre des terres rares chinoises", mais pas "dépendre de la Chine sur les terres rares ?" Ca prête à confusion.
En fait, cette dépendance a des enjeux géopolitiques forts, bien plus que notre rapport à la Russie par rapport au gaz, de sorte qu'il vaut mieux que ça file doux entre eux et nous. En 2019, il y avait des tensions entre USA et Chine et la Chine a menacé de couper le robinet aux américains qui n'auraient pas fait les malins si ça avait été le cas... C'est donc bien du bon vouloir de ce pays que nous dépendons. Je précise par ailleurs que cette dépendance n'est pas inscrite dans le futur car ça fait des décennies qu'elle est là : la France ne dispose d'aucune ressources de ce côté...
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 22/03/2023 à 21:45:29 ]
Jagz
la France ne dispose d'aucune ressources de ce côté...
Ah si seulement nous avions encore notre empire colonial.... Le bon temps des colonies....(second degré caustique inside !)
Los Teignos
Enfin on rigole mais la Guyane et surtout la Nouvelle Calédonie pèsent lourd dans les ressources françaises...
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Jagz
Pour la Nouvelle-Calédonie, c'est essentiellement du nickel il me semble (peut être du cobalt également ?)
Los Teignos
Concernant la Nouvelle Calédonie, ce qu'il se passe là-bas est une nouvelle fois un désastre : avec le soutien de l'état qui subventionne à hauteur d'un demi-milliard leur "protection de l'environnement" (j'espère sincèrement qu'un jour, ces gens seront condamné à des peines de prison pour cela), les extracteurs de minerai défoncent complètement la nature comme ils ont bousillé la vie des villages qui vivaient de la pêche dans les lagons. Il est important de rappeler que c'est là bas que se trouve la seconde plus grande barrière de corail après celle de l'Australie qui est en train de mourir, et que c'est un écosystème d'une richesse incomparable...
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 23/03/2023 à 09:21:12 ]
ElectroKarma
Will Zégal : Le mieux serait de la faire au niveau local. En plus, ça constitue des réseaux : de connaissance, de passionnés, d'entraide, d'échanges de savoir... Et ça évite le coût carbone d'envoyer des choses à l'autre bout de la France ou du monde.
Oui, ce serait le mieux. Mais les spécificités de ma région (montagneuse) font que les échanges ne sont pas aisées, la population étant géographiquement distanciée, de petites bourgades en villages.
Je songe à du plus long terme pour atteindre cet objectif. Une structure associative ou un Fab Lab' qui se ferait connaître et reconnaître serait l'outil le plus adapté. Reste qu'il me faut encore estimer ce que ça impliquerait au regard de mes possibilités. Dans l'état actuel, je partirais seul et ce n'est pas jouable ainsi.
Ce serait plus pertinent de partir dans cette aventure à plusieurs, chacun apportant des connaissances et ce fichu temps qui manque tant. Tout est à construire par ici, du moins en ce qui concerne la problématique des déchets électroniques.
Idéalement, j'aimerais pouvoir aussi combiner les activités de création artistique avec les activités techniques, tant dans un but de service (réparation, mise à disposition du matériel et des pièces) que pédagogique (composition, arrangement, et création/modification d'instruments musicaux récupérés, enseignement technique de base pour créer/réparer/modifier). Je vois bien le truc prendre en partenariat avec les écoles, la mairie, et la déchetterie elle-même, en dépit de ses liens avec Veolia. Il y a peut-être un coup à jouer là. Mais il me faut de l'aide, des gens motivés à suivre le projet, un réseau. Seul, c'est impossible en ce qui me concerne.
Merci en tout cas pour tes observations.
Kid_1604
Dit comme ça. Mais ça donne quoi une piscine remplie de plutonium ?
On peut dire les choses autrement : on pourrait répartir ces déchets hautement radioactifs à vie longue dans chaque foyer français et ça ferait à peine 1 dl de déchets dans chaque foyer. C'est vraiment rien.
Sauf que ça n’est pas ce qu’on fait, les déchets étant regroupés, donc c‘est un raisonnement par l’absurde
Car oui ce regroupement n’est pas délirant en termes de quantité. Mon point, c’est qu’à l’échelle d’un pays entier et très industrialisé, on est a priori capable de gérer le stockage d’une piscine olympique remplie de saloperie dans un endroit adapté, surtout si en échange on a produit une quantité phénoménale d’énergie pendant plus de 50 ans, qui a permis l’émergence d’une classe sociale qui dispose désormais du loisir de glander sur AF
A l’inverse, tu as des polluants moins nocifs en apparence qui sont absolument partout : on mange l’équivalent d’une carte de crédit par semaine en microplastiques, et les particules fines tuent 40 à 100 000 français chaque année. Et comme toujours, on flippe de façon déraisonnable sur les radiations, avec lesquelles on n’entrera a priori jamais en contact (ou autrement, par le biais de radios médicales... ou du granit breton
C’est exactement comme avoir peur des requins (15 à 50 morts par an dans le monde) et négliger les moustiques (plus de 750 000 morts par an).
Tu ironisais sur le fait que la France se croyait supérieure : mais c’est clairement le cas et c’est normal, on a été les leaders de cette technologie ! Ça n’est pas de l’arrogance de dire que nous pouvons faire des centrales mieux sécurisées que des trucs pourris de l’URSS d’il y a 40 ans, c’est factuel en fait (et à ce propos c’est toujours bon de le rappeler : personne au gouvernement n’a jamais dit que « le nuage s’était arrêté à la frontière », c’est une légende urbaine bien entretenue).
Bref, je ne veux pas me faire le thuriféraire de l’atome, ça n’est pas mon but, mais il faut dépassionner ce sujet. Je le vois juste comme un outil qu’il est dommage de négliger vu l’urgence actuelle, et c’est la position de JMJ (qui rappelons-le n’est pas un chercheur, c’est simplement un vulgarisateur scientifique, qui peut donc dire des conneries).
Sur négaWatt, j’ai envie d’y croire bien sur, mais c’est quasiment impossible, leur modèle est basé sur une réduction de la production d’énergie de deux tiers de ce qu’on produit aujourd’hui d’ici 25 ans. C’est beaucoup trop ambitieux, rénover toutes les passoires thermiques en France (le plus gros poste de gâchi) va déjà prendre un siècle au minimum... malgré toutes les aides publiques sur ce sujet précis. Politiquement, personne ne porte ça, même à gauche on se bat pour le maintien du pouvoir d’achat. On ne parle pas d’un retour au moyen age, mais à la société pré-industrielle d’après les projections de leur modèle (anté-1850), donc pas trop loin de la bougie quand même. Enfin bon, à ce rythme on finira surement pas y retourner de toute façon dans tous les cas...
- < Liste des sujets
- Charte



