Rien de tel que l'avis d'un musicien utilisant Amplitude Live sur scène pour savoir si le logiciel de la firme italienne répond aux besoins du guitariste. C'est que propose cette interview d'Eric Chautrand, guitariste faisant de la scène et journaliste.
Rien de tel que l’avis d’un musicien utilisant Amplitude Live sur scène pour savoir si le logiciel de la firme italienne répond aux besoins du guitariste. C’est que propose cette interview d’Eric Chautrand, guitariste faisant de la scène et journaliste.
La partie amplificateur d’Amplitube Les effets intégrés L’accordeur |
AF : Bonjour Eric, pourrais-tu te présenter brièvement ? Qui es-tu ?
EC : 43 ans, concubin, 2 filles, guitariste de piano-bars depuis plus de 15 ans, auteur d’articles dans la presse musicale et informatique pour différents titres et co auteur d’ouvrages sur Cubase, la MAO et la vidéo numérique.
AF : Pour commencer, quel set up hardware as-tu utilisé pour tester AmpliTube Live ?
EC : Un Powerbook G4 12" 867 MHz tout neuf avec 640 Mo de ram, une Fender Strat Clapton Signature, un pédalier MIDI FC50, la guitare étant préamplifiée par une tranche de M12E Roland et les sorties audio du PB sur 2 tranches en stéréo.
AF : As-tu rencontré des soucis particuliers de configuration ?
EC : Pour éviter d’entendre le son direct de la guitare sur la sono, j’ai routé la tranche guitare sur l’entrée du Powerbook via le préfader auxilliaire de la M12E. En théorie, il faudrait utiliser un préampli genre TubePre Presonus ou Mic100 Behringer pour adapter l’impédence d’entrée de la guitare sur le PB, sinon le signal fourni est trop faible pour qu’Amplitube donne son meilleur. Pour le reste, en dehors de la procédure d’autorisation du logiciel, il n’y a rien à faire.
AF : D’après toi, est-il nécessaire que le guitariste connaisse la MAO pour utiliser AmpliTube Live ?
EC : Non, les réglages offerts par Amplitube sont identiques à ceux que l’on retrouve couramment sur un véritable préampli. Comme Amplitube Live ne tourne que sous OSX pour l’instant, il faudra tout de même qu’il connaisse le Mac, au sens large…
AF : Quelles sont tes impressions concernant les 3 points les plus importants : la latence, les ressources du processeur et la qualité sonore ?
EC : Sur ma machine, il est difficile de se prononcer sur les points latence et ressources processeur puisque tout s’est passé de manière totalement transparente, comme avec un véritable préampli : on branche, on joue ! Donc, cela signifie que si latence il y a, elle est inaudible pour le musicien, quant aux ressources processeur, elles ne sont pas mesurables, du moins directement. D’autant que j’utilise les entrées/sorties audio standard du Mac gérées par CoreAudio. En ce qui concerne le son, je dirais très proche de ce qui se fait de mieux… En hardware !
AF : Dans quel(s) contexte(s) Live as-tu eu l’occasion de jouer avec AmpliTube Live ?
EC : Je viens de faire une série de conférences à la Cyberbase de la Cité des Sciences à la Villette durant la semaine de la fête de la Musique. J’y ai démontré le produit lors de chacune d’entre elles. Mais surtout, j’ai joué dans un bar à Orléans avec un pianiste et une chanteuse le soir du 21 dans de réelles conditions Live, sur un répertoire pour le moins varié. Et là, ce fût une tuerie, même à fort volume. Je pense sincèrement ne m’être jamais autant approché du son que j’aime.
AF : Comment a réagi l’assistance ?
EC : Curieuse dans un premier temps de voir un guitariste sans autre matos qu’un ordinateur. En conférence, c’est l’aspect virtuel temps réel qui a remporté les suffrages, en Live, le son, principalement.
AF : AmpliTube Live peut-il être considéré comme un concurrent sérieux du Pod ?
EC : Du Pod et du reste ! Je vais d’ailleurs bientôt mettre en vente mon Triaxis Boogie, superbe appareil mais parfois (pour ne pas dire tout le temps), bien plus difficile à régler en fonction de l’endroit que ne l’est Amplitube. Attention, ça n’engage que moi et je suis avide de savoir ce qu’en penseront les autres !
AF : Objectivement, qu’est-ce qui serait à améliorer dans les prochaines moutures ?
EC : Premier point, un simple effet de chorus. Pour les sons clairs d’accompagnement, ça manque un peu et je trouve dommage d’en rajouter un dans le circuit du signal guitare/ordinateur/sono. Second point, les commandes MIDI. En effet, Amplitube ne permet que d’incrémenter/décrémenter les N° de programmes. Cela implique de prévoir à l’avance des enchaînements de son dans les emplacements utilisateur. Ainsi, si l’on a besoin dans le même morceau d’un son clair et d’un son saturé, il faut qu’ils soient affectés l’un derrière l’autre. On imagine aisément le problème lorsque plus de 2 sons sont nécessaires. Et en [def]cafconc[/def] ou partout ailleurs qu’en home studio, ce cas de figure se présentera. Dans ma wishing list, je verrais bien aussi la prise en compte de contrôleurs externes via MIDI pour jouer sur un ou plusieurs des paramètres d’un son donné. Par exemple, faire varier en temps réel pendant le jeu, le taux de saturation avec une pédale de volume ou le temps de delay.
AF : Quelles conclusions sur AmpliTube Live ?
EC : En attendant une mouture qui tienne compte de tout mes désirs, je peux vous dire que partout où je jouerai cet été, Amplitube Live sera de la fête.