Evolution Evs-1

Expander 19' / 1 u . 3 modes de synthèse cohabitent dans l'engin , la FM chère à Yamaha , la modulation de phase ou "phase distorsion" de chez Casio plus une synthèse additive . Les classiques triangle - carré - dent de scie plus des formes d'ondes plus complexes (20 en tout); la FM peut se faire avec autre chose que des sinusoïdes , ce qui compense les 4 opérateurs disponibles . Polyphonie 16 voix , multitimbral 8 parties en mode "layer" (superposées) ou "split" (ce qui dispense d'avoir un clavier "splittable") . On peut accoupler 2 de ces engins un "maître" et un "esclave" pour doubler la polyphonie . 100 mémoires de "patch" dont seulement 20 (!!) pour l'utilisateur , le reste est en EPROM donc non modifiable , un des gros "bugs" de l'engin . Aucun effet incorporé , mais 2 "drumkits" échantillonés . Pour l'époque une bécane assez puissante et originale .

UTILISATION

C'est là que les romains s'empoignèrent ...
La face avant , quoique bien fournie , ne permet pas l'édition d'un son individuel mais l'édition des "groupes" en utilisation multitimbrale , pas mal de fonctions MIDI et de réglages sonores (panoramique , volume de chaque partie etc...) . Pour l'édition "en profondeur" il faut absolument le soft fourni avec , plus la notice car c'est plutôt "prise de tête" . Pour ceux qui seraient intéressés je peux envoyer par mail la version PC dudit (j'ai aussi celle pour ATARI , mais où ...?) , quelques banques de sons et les codes "SYSEX" pour les fanas de programmation qui voudraient se faire leur propre éditeur . Pour le bouquin (in english only) je pourrais éventuellement faire un fichier .pdf s'il y a de la demande .
Bref , à moins d'être un fana de CAO , c'est pas vraiment génial ...

SONORITÉS

Comme d'habitude les sons "d'usine" sont .. euh ... très moyens en général . Le problème c'est qu'il y en a une kyrielle ! Après , ceux des banques de sons (en général faits par des utilisateurs) c'est mieux , et même nettement . Les possibilités de programmation sont très complètes (et complexes) , on peut , moyennant patience , obtenir des résultats impressionants , mais , sauf avec la synthèse additive , c'est assez peu prévisible . La réaction au clavier est bonne et on peut affecter un tas de paramètres à des contrôleurs MIDI externes pour des modifs de sonorité "à la volée" . Cet engin est en fait très complémentaire des claviers , pads et autres contrôleurs MIDI de chez Evolution , on s'en douterait un peu . Avec un "master keyboard" assez bien fourni en boutons c'est vraiment pas mal . Sonorités en général très typées "FM" , sauf en synthèse additive où on peut sonner plus "analogique" .

AVIS GLOBAL

Je l'ai depuis une quinzaine d'années , et il marche encore ! Donc c'est fiable . C'est une machine originale , vendue à peu d'exemplaires , avec un potentiel intéressant . Ca c'est pour le positif .
Pour le négatif cet engin ne se suffit pas à lui-même , il faut absolument un micro pour la programmation et un clavier-maitre bien fourni en contrôleurs MIDI . En fait la config' qui devait être prévue à l'époque c'est un Atari (ou Mac ou PC) plus 2 EVS1 plus encore un clavier de chez Evolution . Auquel cas on devait avoir un synthé qui tenait bien la route (dans les années 80) .
Petits trucs pour finir : en cas de fonctionnement bizarre à la mise sous tension , voire pas de son du tout , ouvrir la bête et changer la pile-bouton qui fait la sauvegarde de la mémoire , puis réinitialiser le tout suivant la procédure du bouquin . Dommage , vos super sons persos se sont envolés .. Et puisque vous avez ouvert les bricoleurs en électronique trouveront que c'est plein de vide : on peut donc y mettre une alim' interne , voire tenter d'y incorporer un multi effets rudimentaire .

Ce petit rack 1 U, d'une profondeur de 15 cm environ, est donc bien plus léger que ne le laisse supposer l' illustration ci-dessus...
Multitimbral 8 parties ( dénommées banks ), sa polyphonie est de 16 notes seulement; toutefois le menu Key mode autorise 5 options d'allocation dynamique des notes entre les banks, voire en mode cascade avec un second EVS-1. Les fonctionnalités midi sont les plus complètes possibles pour l'époque: chaque bank à son canal en mode omni off et le "groupe", c'est à dire l'ensemble des 8 banques peut être rappelé sur un canal qui lui est propre.
Tous les contrôleurs de 0 à 127 sont reconnus et peuvent être ou non activés. Ils peuvent être affectés dans la matrice de modulation au source de modulation des sons comme LFO, enveloppes, aftertouch, vélocité, etc. grâce au menu Controller change. Mais évidemment il faut utiliser l'éditeur logiciel sur Atari 1040, avc 2 Mo de Ram minimum; c'est alors l'occasion de réactiver ce vénérable ordinateur ! une version PC a dû exister également (à vérifier).
L'EVS contient 100 sons 16 bits/44.1 Khz, dont 20 seulement sont programmables; mais alors, quels sons ! Avec des combinaisons de FM, PM, WM et Ring Modulation, qu'on retrouve souvent sur les ultimes models de la vague FM, comme le Yamaha SY 77.

UTILISATION

La configuration de cet expander est simple, mais l'édition des sons demande de sérieuses connaissances en synthèse et pas seulement FM, voire un certain professionnalisme. De même que le logiciel est nécessaire, le manuel est d'une grande utilité pour programmer, au point qu'il vaudrait mieux renoncer à acquérir l'EVS-1 sans cet accessoire indispensable.
Il détaille les algorithmes, ainsi que les formes d'onde dont on se sert de manière très didactique. Comment alors évaluer une telle complexité ? Positivement ou négativement ? Un autre avis serait bien utile à ce sujet.

SONORITÉS

Peut-être l'EVS-1 a-t-il été conçu dans les années 80, comme le module central d'un home studio Hi tech, mais aujourd'hui il est bien la victime d'une fatale... évolution. Il peut encore occasionnellement rendre service, comme un complément de nostalgie.
Personnellement je ne désespère pas de programmer une dizaine de sons réellement intéressants sur cette machine... Déjà quelques presets sont du plus bel effet et ne me paraissent nullement démodés.

AVIS GLOBAL

Je l'utilise en effet depuis peu et l'ai acquis par curiosité et aussi dans le cadre de mes études théoriques sur les différentes formes de synthèse, et non dans l'idée de m'en servir pour produire le prochain skud. Il vaut bien les cent cinquante euros, qu'il m'a coûté !
Sans l'Atari pour le programmer, je n'aurais pas fait ce choix.