Synthés dans la techno dans les années 90.

Hô ça serait cool que tu nous dises avec quoi tu bossais dans les 90's

En 1994 quand je me suis lancé à corps perdu dans le métier de DJ et artiste musicien, j’avais déjà réuni quelques machines qu’on m’avait prêtées et quelques unes achetées dont un séquenceur Roland MSQ700 avec lequel j’ai réalisé mon premier disque en avril 1994 et une TB303 (à 600F), une TR808, un sampleur Sequential P2002 (prêt), Ensoniq VFX (prêt), spirit folio 4 (prêt), Ensoniq DP4 (prêt), RE201 (prêt), sampleur Akai S01.
Suite au succès des deux premiers disques, j’ai vite acquis d’autres machines par la suite dont voici la liste. Des machines qui ont font parties d’une discographie très évolutive. Je regrette fortement de les avoir pratiquement toutes vendues. On peut tout faire avec un Mac et une poignée de softwares bien choisis. Mais quel plaisir de toucher des boutons.
 
1994 : les morceaux étaient programmés avec le Roland MSQ700 et en 1995 je suis passé sur PC 386 et cakewalk sous DOS, puis un an après, PC486 et cakewalk sous win 3.11. Tout en midi évidemment.
Quand le Mac G3 est sorti : Adieu le monde des PC. Mac G3/233 avec une petite carte Digidesign Audiomedia 3 comme tout le monde et Digital performer que j’ai immédiatement détesté, donc direction Emagic Logic 4, logiciel qui reste mon préféré d’entre tous. La Logic control quand elle est sortie!
Une digidesign digi001, puis vers 1998 Mac G4 et Pro tools, 2x 888 + Apogee AD8000. 
 
Coté synthés entre 1994 et 2000, beaucoup de belles machines sont passées entre mes mains. Parfois le temps d’une disque, parfois quelques années. Zdar m’a prêté un Arp odyssey avec lequel j’ai fait beaucoup de morceaux. J’ai eu donc un Micromoog (un peu trop mou pour moi), Un Roland SH/9, un MS20 et MS10 que je n’ai pas gardés longtemps car je n’aime pas le son du filtre, Korg Monopoly, EMU 9090 the dance planet, un Moog Prodigy, le Jupiter 6 ayant appartenu à Trisomie 21 revendu en 2006 :-(, Juno 106, un Memorymoog en 1996 que je regrette amèrement, vocodeur Synton SPX216 et … mon premier Doepfer Modulaire qui a révolutionné la façon de faire de la musique vers 1999.
 
Les sampleurs : j’ai commencé avec un Sequential P2002 avec 2,5 secondes de samples en 1995, puis 2 autres rapidement dont un avec 8 sorties séparées. Un Akai S01 quand il est sorti, et grâce à la compilation de Mayday, je me suis offert un Kurzweil K2000R avec carte sampleur et disque dur blindé de RAM. C’est un Synthé/sampleur que j’adore, mais le son est vraiment trop digital et manque de corps. J’aurais du acheter un Ensoniq EPS mais la machine buggait trop à mon goût. Je n’avais pas le choix puisque jé déteste par dessus tout le son Akai S1000 etc. Il y a un clic au début de chaque déclencemeent franchement atroce. Je hais le son Akai.
 
Les tables de mixage : vers 1995, Yamaha Promix01 pour débuter. A l’époque c’était génial, car il y avait des mémoires mais le son est franchement pourri. Alors j’ai opté pour une Allen & Heath GS3 24/8/2 que j’ai gardée jusqu’en 1998 pour enfin trouver la table idéale Soundcraft Ghost 24/8/2.
 
Les enceintes : au début, des Tannoy 10 DMT avec ampli Carver, puis j’ai changé pour des Mackie 824 pendant quelques temps, pour finalement adopter le standard de l’époque Genelec 1030A
 
Boites à rythme : sont passées par là une TR606 (que je regrette), TR626 sans aucun intérêt, Kaway R100, 3x TR 808, 3x TR909, 3x Drumtraks. Si j’avais su le prix de maintenant, j’aurais tout gardé
 
Séquenceur : Doepfer Maq 16/3, Arturia Beatstep Pro (pas franchement terrible)
 
DAT : Tascam DA30MKII et Panasonic SV3700
 
Micro : Neumann TLM102 et un micro à lampe fabriqué par Seb de Bretagne
 
Au niveau périphériques, la progression a été lente et j’ai beaucoup changé de configuration.
Certaines sont fabuleuses, d’autres sont des appareils de débutants. 
Compresseurs : SSL G384, Urei 1176LN, Bellari, Gates STA level, Drawmer DL241, Altec 1591A,
Gates : BSS DRP522, Klark Teknik Octogate,
Effets : Ensoniq DP4, Eventide DSP4000, Lexicon PCM 91, 80, 70, 60, Roland RE501, Lexicon Prime time II, Korg Echo Tape.
EQ : Orban 674A et 672A, Fairchild 664, Neumann W492, 
Preampli : Sony SRA3, SSL channel strip 4000, Inovonics 375,
  

Nous habitions tout près de Home Studio rue Frochot pour pouvoir y aller tous les jours en 1996 nous nous sommes installés rue de la Rochefoucauld avec une pièce dédiée au studio de musique.

Je ne vais pas être très original
Arp odyssey a été longtemps mon Synthé préféré car je pouvais tout faire avec. D’ailleurs le SSS005 sur le label Drop Bass Network est réalisé à 97% avec cette machine, tous est samplé avec le Sequential P2000 et son fabuleux filtre analogique et évidemment, l’Ensoniq DP/4 pour l’effet Guit/Amp qui fait tout mon son
J’ai beaucoup aimé le Jupiter 6, mais à la longue je m’en suis lassé car trop utilisé et reconnaissable à 10 000 km. Trop utilisé. Le Mémorymoog était génial mais je ne supportais pas ne pas pouvoir retrigger le LFO : c’est la raison pour laquelle je l’ai vite revendu (2 100€ à l’époque). 
Pour la musique que je produisais à l’époque dans les années 90, les Moog étaient trop mous, les Korg trop stridents, je déteste les petits Yamaha. J’ai loupé les Oberheim, pourtant il y en avait plein sur le marché. Kobol, Oscar étaient déjà introuvables.
Niveau Software, j’ai tout de suite accroché à Logic. C’est ultra performant et on peut le configurer comme on le souhaite.

Je n’ai jamais réfléchis à comment faire les choses. Je me laisse guider par les machines, les synthés, les délays. En vrai, le son de mes productions était vraiment pourri. La disto d’Ensoniq DP/4 largement utilisé sur le BD, CP, CH, OH + Synthés était odieux et difficile à graver sur vinyle. Je me demande comment ça a aussi bien marché

J’ai toujours DÉTESTÉ les Technics SL1200 MKII pour la simple raison que : quand on la freine, son quartz tend à accélérer la vitesse pour rattraper la vitesse initiale. Il y a une réaction à notre action.
Autant que possible, j’ai emporté sur scène mes fabuleuses Dynacord. Au début des IST104 qui tournaient de -45 à +78 sans aucune discontinuité. Je les ai vendues à Liza N’Eliaz pour m’acheter de magnifiques IST204 blanches. Le rêve absolu avec des cellules Stanton 6800. Entrainement courroie pour pouvoir freiner ou accélérer en toute douceur.
 
J’ai commencé à mixer vers 13 ans avec une table Power MPK 703C, une Barthe Rotofluid PROIII dont la vitesse ne variait pas et une pauvre Technics SLB202. Quelle galère!!
En 1992 je me suis offert un LEM DM81. C’était pas mal pour l’époque.
En 1996 est arrivée la Freevox DJ7 qui a un son fabuleux, mais les potentiomètres contrôlent en tension, donc la table est lente à réagir. Pas la table pour une personne qui a besoin de réactivité. Je m’en suis séparé rapidement.
Le choix : une petit Ecler Nuo2 qui fait l’affaire, mais le son est assez mauvais par rapport à la Freevox.
Je rêve d’une Rodec 1800. Quand je serai grand

Argh. Beaucoup beaucoup de belles machines sont parties.
Je n’ai plus grand chose de la belle époque.
Toujours sur Mac et Logic 9.
Je n’ai plus de Synthés Hardware, sauf un modulaire avec lequel je m’amuse à créer des sons.
Les plug ins ont fait tellement de progrès qu’il est difficile de rivaliser.
Avec une petite configuration, on peut tout faire maintenant. Même pas besoin d’une grosse carte son.
Les temps ont changé!
Quand on voit le prix d’un Rhodes à 4 900€ ou d’un Oberheim à 17 000€. Ce n’est plus possible de pouvoir s’offrir un bon synthé de l’époque.
Acheter Behringer? peut être une jour, mais je n’ai pas vraiment essayé leur machines.

un MS20 et MS10 que je n’ai pas gardés longtemps car je n’aime pas le son du filtre