Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Sujet de la discussion Commentaires sur le dossier : Les ingés son de Sodasound parlent de leurs relations avec les artistes
4320.png
Lors de notre visite dans les studios de Sodasound, Julien Maurel et Sébastien Cesar Petit nous ont partagé leur expérience sur la gestion des relations avec les artistes dans les sessions prises de sons et mixages.


Lire l'article


Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'un article. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !

Hushman

Suivez moi sur Instagram : @hushman_audiofanzine

Afficher le sujet de la discussion
21
Ça vous est déjà arrivé d'avoir un chanteur qui veuille faire lui-même le comping des prises voix ?

En plein déménagement. Disponibilité aléatoire.

22
Oui, moi-même dans mon propre home-studio :mrg:

Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

23
Non. Par contre, c'est le peu d'editing que je fais avec l'artiste. Notamment parce que c'est généralement assez rapide : je ne fais jamais du saucissonnage mot à mot avec 36 prises. Je pousse au maximum les chanteurs / chanteuses (mais aussi les autres musiciens) à faire des prises en on-shot ou en tous cas les plus longues possible (genre tout un couplet, tout un refrain...)
Le choix est toujours de privilégier la vie, la musicalité sur la perfection technique. Si au pire on a très bonne prise avec un pain (un bafouillement, une fausse note, un mauvais mot), on peut ne refaire que ce passage là.
Le fait de le faire immédiatement pendant la séance permet :
- de vérifier que les prises se tiennent, qu'on n'a pas un changement de timbre ou d'intensité non voulu entre deux parties qui s'enchaînent, sinon, on refait et l'artiste sait exactement quoi faire
- de valider tout de suite avec l'artiste de la justesse de privilégier la musicalité, la vie et l'émotion sur la perfection technique
- d'avoir une piste propre pour faire les back-vocals dessus quand il y en a (et c'est assez fréquent)

[ Dernière édition du message le 28/02/2022 à 07:35:36 ]

24
Merci pour ces précisions. Ça pourrait influer sur mon workflow, même si en bossant seul au casque on a du mal à s'entendre sur le moment avec les oreilles d'un technicien.

En plein déménagement. Disponibilité aléatoire.

25
Précision
Citation :
- de valider tout de suite avec l'artiste de la justesse de privilégier la musicalité, la vie et l'émotion sur la perfection technique

ça n'a rien d'évident.
C'est assez énorme le nombre de fois où, en écoutant une super prise très expressive, un musicien ou chanteur fait "ah, j'ai merdé là. Et là, et là c'est pas top, il faut la refaire" alors que tout le monde dans le studio trouve que la prise est très bonne.
Moi le premier, on a souvent du mal, concernant ses propres prises à voir la puissance de l'ensemble et on se focalise sur les éventuelles imperfections, aussi minimes soient-elles. Alors qu'on fait très bien la nuance quand il s'agit des prises des autres.
Quand j'ai affaire à un groupe, c'est assez facile puisque généralement, tout le monde est du même avis sauf le musicien dont c'est la prise.
Quand j'ai affaire à un artiste seul, il m'est arrivé de lui faire écouter des exemples de morceaux archi célèbres dans lesquels il y a des pains.

Entendons-nous bien : il ne s'agit pas de se contenter du médiocre si l'artiste peut faire mieux. Mais on cerne vite le niveau technique des musiciens à qui on a affaire et on sait vite donc s'ils pourront faire mieux techniquement tout en conservant une puissance d'interprétation.

Or, quand la technique ne suit pas, je privilégie l'interprétation, estimant qu'il vaut mieux une prise imparfaite techniquement, mais qui sonne, qui soit vivante, émouvante, qu'une prise nickel techniquement, mais où ça ne joue pas, plate, dans laquelle il ne se passe rien.
Or, chez les musiciens dont la maîtrise technique est perfectible, le fait de chercher la prise techniquement parfaite les conduit la plupart du temps à crisper leur jeu, à jouer très sage, en sécurité. Mon but est plutôt qu'ils se lâchent et qu'ils se donnent un max.

Le boulot peut être aussi, quand il y a un passage qu'un musicien n'arrive pas à passer, de le lui faire jouer autrement, de faire un truc plus facile. Ceci permet d'avoir une prise propre, de le rassurer et suffit parfois (pas toujours) à le libérer pour faire ensuite la prise telle qu'il voulait la jouer originellement sans se planter. Parce que la peur de se planter est généralement le meilleur moyen de se foutre dedans.
26
Je suis plutôt en accord avec ce que tu dis. Je me permets une question relative a la gestion du temps.

Toutes ces implications auprès des musiciens sont chronophages et je ne sais pas comment est organiser ton temps, si tu peux rajouter un jour ou deux heures de plus facilement (facturé je l’espère) mais dans mon cas le temps est vraiment compté et le débordement très difficile (l'artiste est prévenu de celà à l'avance, bien-sur).

Donc lorsqu'un musicien/groupe te contact, en fonction de ce qu'il veut, de son niveau technique, de son expérience en enregistrement et de la finalité de l'enregistrement, tu lui proposes un budget temps pour le faire, avec bien sur une marge de securité (20%).

Comment gères tu cet extra de temps demandé pour la gestion des artistes? utilises tu souvent ta marge de temps? la dépasses tu souvent (en le facturant)?

une petite dernière: quand et comment leur imposes tu une fin de session?

[ Dernière édition du message le 28/02/2022 à 10:30:31 ]

27
Ben je pense que c'est un peu comme ce que disent les ingés son de Sodasound dans la vidéo : on gère les trucs sur lesquels il faut passer du temps en fonction de l'importance qu'ils ont dans le résultat final et selon ce qui se passe en session.

Sur un truc avec du chant, c'est assez essentiel que celui-ci soit bon. Comme généralement on a déjà fait le reste avant, on sait où on en est en terme de temps (et j'ai une assez bonne vision du temps de mixage que j'aurai ensuite).

Sinon, les questions de rallonge et de leur facturation dépendent beaucoup de à qui j'ai affaire et de leurs moyens. Ceux qui ont les moyens et constatent que ça vaut le coup de rallonger le font sans problème.
Pour certains qui sont ric-rac, mais dont je kiffe le projet (et s'ils sont sympa), il m'arrive de leur offrir quelques heures de rallonge pour le résultat soit incomparablement mieux. C'est pas forcément économiquement très malin, mais c'est beaucoup plus satisfaisant pour moi.
Et ça me constitue finalement un petit réseau "d'obligés" à qui je peux aussi faire appel pour venir faire gracieusement une prise sur la prod d'un autre artiste désargenté.
Dès qu'il y a des moyens, c'est un impératif que tout le monde soit payé, ne serait-ce qu'au minimum légal.
Pour l'instant, la réalité est hélas que la plupart de mes clients sont des gens qui ont des budgets serrés.

Citation :
une petite dernière: quand et comment leur imposes tu une fin de session?

Quand la journée est terminée.

[ Dernière édition du message le 28/02/2022 à 11:04:09 ]

28
Merci Will, c'est bien ce que je présageais !

En tant que vieux con, je tends toujours à offrir la même qualité de service et la même implication peu importe l'univers artistique de ceux qui viennent me voir. Même si dès fois c'est difficile comme lorsqu'une artiste punk dur m'a demandé d'enregistrer un titre acoustique avec sa guitare classique et ses cris stridents (pardon, son chant) ! au final j'étais satisfait du résultat et j'ai enregistré 4 titres avec son groupe ;-)

100 personnes, 100 façons de faire

Yapade rêgle ;-)
29
Attention : je traite tout client avec le même sérieux. Question d'honneur, de conscience professionnelle et d'image de mon travail.
Après, il y en a qui sont "juste" des clients. Ils payent une prestation et je donne le meilleur que je peux dans le cadre de cette prestation.
Pour d'autres, je fais un peu plus.