Les addicts des raves party, fans de la Motown, des Beatles, de Bob, Rage against the machine, inconditionels du Funk ou de Miles Davis, nous avons tous un point commun, nous avons entendu une ligne de basse qui nous a fait trembler. Dans chaque style, la basse occupe une place prépondérante.
Les addicts des raves party, fans de la Motown, des Beatles, de Bob, Rage against the machine, inconditionels du Funk ou de Miles Davis, nous avons tous un point commun, nous avons entendu une ligne de basse qui nous a fait trembler. Dans chaque style, la basse occupe une place prépondérante. Si Laurent Garnier, Jeff Mills se passent volontiers d´accordéon ou de guitare dans leurs albums, on les voit mal ne pas mettre une ligne de basse sur leurs parties rytmiques.
La basse connaît, en outre, une influence de plus en plus forte dans nos musiques. Avec l´explosion de la techno et de l´acid jazz, la puissance de la fusion, le retour de la pop, la basse et les bassistes se sont fait une place d’or dans le monde de la musique. Il est certain que Miles Davis n´a pas attendu Jamiroquai pour mettre son bassiste en valeur, mais la question n´est pas là. Chacun son style, ses préférences.
Ce dossier est à l’usage tant du musicien debutant qu’au musicien voulant se mettre à ce merveilleux instrument, ou simplement le connaitre mieux. Bien évidemment, les personnes qui auront en charge d’enregistrer cet instrument ne sont pas oubliés.
Ce dossier est divisé en deux grandes parties :
- Une présentation de l’instrument ainsi qu’un petit guide technique pour vous convaincre de vous y mettre.
- Une présentation des techniques d’enregistrement en studio, sur votre PC.
Cette dernière partie peut également interesser les autres guitaristes (ceux a 6 et 12 cordes).
Comme tout instrument, la basse nécessite un certain professionnalisme pour en tirer le maximum. Une bonne ligne de basse, c’est ne rien laisser au hasard au moment fatidique du concert et bien sûr de l´enregistrement.
Bonne lecture and Keep the rhythm…
Petit apparté : il est possible de faire de très bonnes lignes de basse en midi. Pour la techno et plus généralement pour les musiques électroniques, le midi est le meilleur moyen de rendre une basse puissante et surtout calée au millième près grâce à la fonction de quantization. Cependant pour les autres styles de musique, si l´on peut utiliser une basse midi, le resultat sera bien meilleur en doublant cette ligne par un enregistrement audio. Les sons issus du jeu particulier à chaque bassiste, (bends, glisses…) sont d´une richesse qu´une machine peut difficilement reproduire. C’est pourquoi nous nous concentrerons sur la basse éléctrique dans cet article.
Tonalité et rythme
La basse occupe deux fonctions principales : elle donne tout d´abord la tonalité en jouant la ou les notes principales de l´accord, tout en accompagnant les changements. Ensuite, comme nous le verrons plus tard, elle donne le rythme et l´impulsion du morceau, tâche qu’elle partage avec la batterie. Ce sont ces deux fonctions rythmiques et harmoniques qui rendent la basse indispensable dans toutes les musiques.
Elle se met plus ou moins en avant suivant le style. En général, pour le funk et la techno, on mettra plûtot sa puissance en avant, alors qu’en jazz, on rechercha de préférence sa capacité à marquer les temps, on utilisera son independance et on placera les autres instruments autour. Enfin, en rock, elle aura une fonction plus accompagnatrice.
Dans pratiquement tout les cas, la basse travaille en symbiose avec la baterie pour former ce qu’on appelle « la base rythmique ».
C’est ce que l´on retrouve géneralement, mais, quelque soit le style de votre musique, il suffit d´écouter Marcus Miller, Jaco Pastorius, Flea puis Mac Cartney pour se rendre compte que chacun a sa maniere de placer la basse dans le morceau.
Les styles de légende
Voici une petite liste de bassistes dont le but est de presenter quelques particularités de son et de jeu.
James Jamerson | ||
James Jamerson est le bassite « officiel » de la Motown. Influence principale de la soul music et de bien d´autres de ses ramifications actuelles. De Diana Ross à Mickael Jackson en passant par Stevie Wonder, ses lignes de basse melodiques ont inspiré un grand nombre de bassistes. | ||
Marcus Miller | ||
Bassiste entre autres de Miles Davis, Marcus signe également de nombreuses compositions. Un groove et un son travaillés qui lui sont propres. Un des grands maîtres du studio. Une référence du slap funky. Une des basses Fender porte son nom, c’est tout dire ! | ||
Jaco Pastorius | ||
Notre Hendrix de la basse. La brève carrière de Jaco Pastorius a été riche en inventivité et génie musical. Un des plus grands musiciens des années 70 et 80, au style énergique, a ouvert une autre voie sur sa basse Fretless. | ||
Alain Caron | ||
Une technique de slap unique, un virtuose très imaginatif.
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Flea (Red hot Chili Peppers) | ||
Flea a un style peu orthodoxe et un son très puissant, mélange de punk et de funk. Il est une des principales influences de la fusion. A ecouter, l´album Mother´s Milk et le suivant, Blood Sugar Sex Magic. | ||
Exemple de morceaux connus: Give it away, Naked in the rain | ||
Sting | ||
Régulièrement mentionné dans le top ten de BassPlayer, Sting est un exellent bassiste et compositeur, très influencé par le jazz. | ||
Exemple de morceau connu : Walking on the moon | ||
Paul Mac-Cartney | ||
Le bassiste le plus connu sur terre a ecrit des lignes de basse vraiment très intéressantes et agréables, très mélodiques. Vous devriez trouver des extraits facilement. | ||
Steve Harris | ||
Un jeu original et un mixage en avant ont rendu célèbre Steve Harris et son Iron Maiden. A réserver principalement aux bassistes qui veulent améliorer leur endurance. | ||
Exemple de morceau connu : Running free | ||
John Entwistle | ||
Certainement le plus sage des Who mais qui, avec un son lourd rickenbacker, montre toute sa puissance. A écouter fort sur Summertime Blues de l’album « Live at Leeds ». Il est bien révélateur d’un jeu incisif des années 70. | ||
Maintenant, il vous faut définir votre style personnel, la profondeur et l´impression que vous voulez qu´il dégage. Autant de facteurs qui détermineront le style de jeu à adopter, les paramètres d´enregistrement et surtout le type d´instrument à utiliser.
Les types de jeu
Comment determiner votre style ? Vous avez bien entendu vos propres influences musicales. Ce sont ces rangées de disques placés sur cette étagère, jardin secret que vous defendrez jusqu´au bout, toutefois placé suffisament en évidence pour ceux qui voudraient mieux vous connaître. Imaginez maintenant que l´on vous demande de n´en emporter que 5 sur votre île déserte. Dilemne cruel, cette question est régulierement posée aux musiciens interviewés afin qu´ils devoilent leurs influences véritables. Choisissez donc 5 disques majeurs selon vous et interrogez-vous sur ce qui fait que cet album, ce morceau, cette ligne de basse vous est familière. Cherchez ensuite quelles influences vous pensez avoir reconnu dans ce même morceau.
Par exemple, la ligne de basse du morceau Beat it de Mickael Jackson, a influencé de nombreux autres bassistes et se pose en arrière fond de beaucoup d´autres compositions. Cette même ligne de basse est de la lignée des Motown dont le Godfather est James Jamerson. Lorsque vous aurez depoussieré votre discothèque et aurez pris le temps de réflechir sur vos influences, (tout ca n´est d´ailleurs pas si desagréable), vous aurez deja fixé votre point de départ, et tout au moins y verrez plus clair sur votre style et votre son.
Les types de jeu
Les trois manières principales (fingerstyle, slap, mediator), trois styles d´instruments (acoustique, electrique fretée et fretless), et les differentes techniques (walking bass, picking, glissé, bend…) font de la basse un instrument extrèmement riche.
Fingerstyle
Le plus utilisé pour obtenir le son rond et chaud de la basse. Utilisé dans quasiment tous les styles de musique. L´index et le majeur doivent jouer les cordes alternativement. Le pouce peut lui aussi être utilisé.
Mediator
Pour un son plus agressif, plus claquant. Il est plus utilisé en rock, et permet de tenir sa basse au niveau des genoux en sautant partout.
La position rock : la basse sur les genoux, à fond la caisse. Cela etant, mieux vaut revenir à l´enregistrement vers une position plus orthodoxe. La basse collée a la poitrine, pour avoir un positionement precis des doigts et surtout vraiment sentir les vibrations et le sustain de la basse.
Slap
En résumé, la technique du slap repose sur le jeu de percussion des cordes, jouée avec le pouce et l´index (« slap & pop »). Il existe bien sûr, de nombreuses manières d´utiliser ces trois techniques de jeu. C’est un tres vaste sujet que nous ne pourrons pas traiter aujourd’hui. Ce qui est important : arriver à sortir un son « propre » : outre le fait de savoir compter les temps, condition sinequanone pour les bassistes, l´enregistrement studio requiert une précision technique impécable :
- Au niveau des notes : la moindre erreur est fatale, alors qu’il peut etre pris pour un « effet de style » (!) en public. Le travail des gammes est alors un passage obligatoire.
- Au niveau du doigté ensuite : le positionement des doigts sur le manche doit lui aussi être impeccable, et ne jamais permettre à la corde de « friser ». Là aussi les gammes et de nombreuses heures de travail sont nécessaires pour assurer un jeu sans faille.
La relation particulière basse / batterie : la quête du Groove
Le meilleur moyen de progresser rapidement est de jouer avec votre batteur jusqu´a ce que vous obteniez un feeling qui donnera à vos morceaux le dynamisme rythmique qui portera vos compositions et même vos reprises.
Vous devez avant tout assimiler son style de jeu, sa manière de marquer le temps. Et puisque c´est lui qui détient les clés du rythme du morceau, ce sera tout d´abord à vous de vous caler dans son rythme avant d´apprendre à jouer ensemble avec une certaine facilité, c´est a dire des automatismes.
Ces automatismes viennent bien sûr avec du travail, il vous faudra répéter des heures pour ne jamais être surpris et sentir au même moment l’évolution du morceau. C´est en vous attachant à ce point avec rigueur que vous progresserez dans votre jeu.
N´hésitez pas cependant à jouer avec des batteurs différents de temps en temps pour vous ouvrir d´autres portes et possibilités qui enrichiront votre jeu ainsi que celui de votre batteur.
Lorsque viendra le moment de votre partie solo, ces automatismes vous faciliteront la tâche pour retrouver votre chemin vers votre ligne rythmique et réussir une belle transition.
Pour ceux qui n´auraient pas de batteur sous la main, et utilisent soit des loops de batterie au format .wav ou bien en midi, le processus est le même. Il est tres important d’être « carré », c´est a dire de ne pas ralentir ou accélérer le tempo au cours du morceau. La rigidité de l´ordinateur vous servira en quelque sorte de métronome auquel vous pourrez vous fier, et rendra votre travail plus agréable qu’avec le « clic » de Cubase.
Le choix de sa basse
Les grandes marques
Le plus grand magasin de basses du monde ! aux US… étonnant non ?
Il faut choisir un instrument dont le son correspond à votre jeu, à votre musique. Celui-ci doit produire un son equilibré, puissant dans les graves, et une intonation riche, au sustain pur dans les aigus. Rapprochez vous le plus possible du son que vous desirez en branchement direct (basse + ampli) et ne pensez pas pouvoir rattraper cela à l´aide de votre table de mix ou d´effet.
Parmi les nombreuses marques susceptibles de vous faire craquer on peut citer :
Fender
La firme créatrice de la basse électrique est encore aujourd’hui une la référence du marché. Deux modèles bien établis composent l’essentiel de sa gamme : la jazz bass et la precision bass. Elles ont en commun une chaleur dans le son qui en font des instruments souvent plébiscités.
Pas de difference apparement entre la fender jazz bass mexicaine, et americaine… Sauf le prix, et la qualite du bois, les micros, le son… Cependant, la difference de prix, 6000 FRF entre les deux, n´est pas vraiment justifiée, et avec un peu de chance, vous tomberez sur une mexicaine de bonne série qui vous comblera.
Fender American Standard precision | Fender American Standard Jazz bass | Fender Mexican Standard Jazz |
Rickenbacker
La firme créatrice de la guitare électrique en 1931 s’est aussi illustrée dans le domaine « bassisstique ». Son modèle phare reste la 4001, basse à forte personnalité, réputée pour son attaque et sa précision imparables.
Ibanez
Une gamme impressionnante, une qualité certaine, les Ibanez sont nées plus récemment et s’adaptent parfaitement au funk et au jazz rock. Elles possèdent un son chaud et énergique et sont, grâce à leur dessin et manche 24 cases, très agréables à jouer.
MusicMan
Chaque marque a ses particularités de fabrication, du design au son, elles sont facilement reconnaissables. Ici les Music Man Sting Ray. |
Là aussi les Musicman Ernie Ball sont des références dans le monde des basses. Un excellent compromis entre puissance funk et gros son rock qui est très souvent plébiscité. Le Best seller est incontournablement la Stingray qui a été rejoint récemment par la Sterling.
Warwick
C’est d’Allemagne que nous viens cette firme qui en quelques années s’est batie une forte réputation dans les basses de qualité. Un son chaud et rond caractérise ces basses utilisée du jazz au hard rock (souvenez vous des Scorpions version début années 90 !).
Des instruments tels que les Fender Precision & Jazz sont des références et ont un son particulièrement rond, adéquat pour le blues, le rock, et le jazz bien entendu. La Music Man Ernie ball est aussi un instrument très complet que vous utiliserez pour jouer les funk et les rocks les plus puissants.
Enfin Warwick, marque s´étant specialisée dans la basse et les amplis pour basse propose une gamme de produits tres variés, et de très haute qualité.
Dans ces marques phares, les prix sont un bon instrument de mesure de la qualité de finition. Testez le maximum d´instruments, choisissez quatre, 5 ou six cordes suivant vos envies et votre niveau.
Pour débuter, une basse quatre cordes (mi, la, ré, sol) est le meilleur choix (avec une préférence pour les Fender précision et Jazz Bass, 4000 FRF pour une fabrication au Mexique) : vous apprendrez les différentes techniques et pourrez jouer sur tous les types d´amplificateurs. En effet les basses cinq et six cordes ont en plus une corde de Si grave, qui, si vous n´avez pas un ampli adéquat, vous donnera un son saturé et vous obligera à baisser le volume. Ce qui peut-être très génant lors d´un concert.
Au cas où vous voudriez absolument obtenir un son plus grave, vous pourrez toujours accorder la corde de Mi en Ré, voir en Do.
En concert, procurez vous un Hip Shot, appareil que vous fixerez sur la clé de vôtre basse et vous permettra de définir à l´avance (et de changer en une fraction de seconde) sa position pour changer l´accordage de votre corde.
Les prix
Pour les petits budgets, ou ceux qui veulent essayer à moindre coût, il existe desormais des basses à tous les prix, la qualité étant parfois au rendez vous. En effet, dans les gammes moyennes et basses, ne vous fiez pas toujours au prix, la meilleur n´est pas toujours la plus chère. De même, ne vous laissez pas tromper par l´aspect exterieur, le design ne changera rien. Comme dans tous les domaines, il y en a pour toutes les bourses. Si globalement une basse correcte (son, lutherie, finition) tourne autour de 4000F (ex : Ibanez (SR 885 pour les gauchers), Fender Mexique) on peut grimper dans la gamme des 6000–8000 FF pour une bonne Yamaha ou Warwick, et à partir de 9000–10000 pour les plus prestigieuses (Fender US, Music Man StingRay).
Le grand moment : le choix
L´important au moment du choix est tout d´abord de se sentir à l´aise avec l´instrument. Considerez le poids, le manche, verifiez si vous pouvez modifier la distance entre les cordes et le manche à votre convenance. Paramètre important car en plus de votre confort, votre rapidité à jouer s´en ressentira.
Ensuite seulement, testez le son, écoutez d´abord sans amplification, l´oreille collée à la corde.
Une fois amplifié, testez les sons que vous pouvez obtenir en réglant l´ampli de differentes manières.
Essayez differents amplis, celui que vous choisirez. Il est préférable en effet d´acheter la basse et l´ampli en même temps. Renseignements sur Hugues & Ketner, Trace elliot, Ampeg…
N´essayez pas votre basse sur les amplis les plus chers, donc les plus puissants sur lesquels on vous branchera sûrement dès le départ. Une basse de qualité moyenne vous scotchera littéralement si vous la testez sur un très bon ampli. Demandez à être branché sur l’ampli qui vous intéresse ou sur un similaire, correspondant à votre budget. La marque Ampeg semble faire l’unanimité dans les studios d´enregistrement, particulièrement l´ampli à lampes Ampeg B-15.
Basse active, basse active
Essayez une basse passive puis une basse active. Si une basse passive peut vous donner un son très rond (Fender jazz), une basse active, préamplifiée vous decolera littéralement de votre siège dès la première note.
Le systeme passif fonctionne de la manière suivante : lorsque vous jouez la corde, sa vibration modifie le champ magnetique du micro. Suivant la note jouée, la frequence du signal de la corde entraîne le changement de fréquences du champ magnétique du micro qui se positionne alors sur la meme frequence. Vous pouvez alors, modifier légèrement le « ton », plus ou moins grave.
Cependant vous ne pourrez pas avoir une grande influence sur ce son. Si vous devez vous brancher sur une table de mix vous devrez passser par votre ampli ou un préampli type red box pour obtenir plus de dynamique et de possibilités.
En revanche, les basses actives ont un système de pré-amplification interne de la fréquence du champ magnetique du micro. Vous obtiendrez alors un son beaucoup plus chaud, en enregistrement comme en concert. Vous aurez bien plus de possibilités de colorer votre son, plus facilement qu´avec une basse passive.
Les micros
Vous pourrez toujours, si vous êtes attaché à votre basse, en changer les micros facilement. Le micro doit vous produire un son clair et propre. C´est un élément important dans le prix de la basse. La marque est une référence : Bartolini, DI marzio, Seymour Duncan.
Attention aux basses ne comportant qu´un seul jeu, généralement les basses passives. Si vous ne disposez pas d´un très bon ampli, vous obtiendrez toutes sortes de bruits, et même la radio russe. De toute manière, choisissez en priorité votre basse, il serait dommage d´avoir un ampli excellent et de n´en sortir que des sons saturés à cause de la basse.
Le manche
Vous devrez vous sentir à l´aise sur le manche. Il existe deux types de manches standards : – Jazz bass et sterling : manche étroit, épais et bombé. – Précision Bass et Stingray : manche large et plat Votre manche comptera 20, 22, ou 24 « cases » separées par les frêts. Jouez toutes les notes du manche, et assurez-vous qu´il ne présente aucun défaut. Jouez les notes lentement en positionnant bien vos doigts, vous traquerez ainsi le moindre bruit suspect. Ne sautez pas cette étape surtout si vous essayez une basse d´occasion. Lorsque votre corde vibrera, le moindre défaut des frêts vous causera de nombreux bruits indésirables.
Examinez avec la meme minutie le chevalet. Evitez les chevalets de matière maléable comme le plastique. Jouez les notes à vide et vérifiez qu´en vibrant elles ne touchent aucune frêt. Dans tous les cas, vous devrez changer le chevalet au moindre défaut.
A l´opposé du chevalet, assurez vous que vous pouvez régler la hauteur de chacune des cordes.
Au bas du manche vous trouverez une tige qui traverse le manche de bas en haut. Elle sert à retablir le manche au cas ou il serait légèrement tordu, et à l´ajuster en fonction de la tension et de la grosseur des cordes. Prenez votre basse de manière à avoir le manche en perspective et, si vous constatez une distorsion mieux vaut confier ce réglage a un specialiste car une erreur pourrait être fatale à votre son. Même chose si vous decidez de changer de type de corde.
Enfin, si vous choisissez une basse dont le manche traverse le corps, vous constarez que vous obtiendrez un exellent sustain. Vous pourrez le tester en jouant une harmonique.
Testez en jouant de toutes les manières que vous le pouvez – fingerstyle, mediator, slap – mais de préférence celui qui correspond à votre style de musique.
Les cordes
Important : le choix des cordes est aussi important, chaque style de corde a un son bien particulier, fera votre bonheur dans un style particulier et ne rendra rien dans un autre (renseignez vous chez votre revendeur).
Il existe 2 types de cordes
Filet rond = se rapproche des cordes graves de guitares
Elles sont les plus répandues et garantissent un bon sustain, un son chaud ou metallique selon les marques.
Filet plat = se rapproche des cordes de contrebasse
Elles sont plutôt rares mais plus agréables au toucher, idéale pour les fretless avec un son chaud et etouffé.
Ces deux types de cordes seront impactées par le choix des tirants, la taille et la souplesse déterminant parfois le type de jeu slap… et le son heavy, jazz.
Les effets
Les effets les plus couramment utilisés sur la basse sont la compression / le wah wah / le delay / la reverb / les chorus et flanger. Les combinaisons sont multiples.
Le Wah wah
Suivant l´utilisation, la wah donnera une impulsion funky à votre morceau, et donnera un son ressemblant à une voix distordue. Plebicistée dans les années 70 (Herbie Hancock´s Headhunters).
Mieux vaut se procurer une pedale wahwah, utilisée par vous même. Ceci apportera les nuances nécéssaires à la personalité de votre morceau, correspondra mieux à votre style qu´un effet d´auto-wah que l´on trouve dans les plug-ins.
Le delay
Le delay prend le signal d´entrée et le ressort en répétition. Il peut être utile pour obtenir un son plus « plein », en réglant le delay au minimum; ou, au contraire, en le réglant au maximum, 30 secondes par exemple, il vous permet de jouer sur la première partie, soit un solo, soit pour doubler les notes.
Le delay se compose de trois éléments essentiels :
- le « delay » lui même, qui contôle le delai de répétition
- le « level » qui défini le niveau de sortie (volume) de la répétition
- « repeats » qui contrôle le nombre de répétitions
La reverb
En rajoutant de la reberb, on introduit la notion d´espace dans votre enregistrement. Vous pouvez soit comme nous l´avons vu précédemment jouer avec le positionnement des micros devant la sortie de votre ampli, soit rajouter l´effet depuis votre table d´effet ou plug-in.
Votre plug in de reverb vous propose les différents parrametres à régler :
- La taille de l´espace (depth / size)
- L´effet réflechissant des parois de l´espace
- L´orientation des paroies
La reverb vous aide a recréer votre son joué dans un espace particulier. Les plug-ins vous proposent généralement les mêmes reverbs predefinies que sur une chaîne hifi : room (pièce de taille normale), église, cathédrale (church, hall, large hall).
Le son de la basse étant à l´origine très profond, on utilisera plus généralement cet effet sur des tempo lents, ou sur une musique que l´on veut profonde et planante du genre Pink Floyd.
En funk, jazz, ou la basse marque les temps est et un instrument rythmique à part entière, la reverb, à moins de vouloir donner un effet particulier sur un pont, vous donnera plutôt un morceau inaudible apres le mix final. Mieux vaut alors rajouter de la reverb a la fin, sur la totalité du mix.
En pratique, la reverb fonctionne de la même manière que le delay, puisque l´effet rendu reviens a des répétitions très rapprochées.
Pitch Shifting
Cet effet transpose la note du signal d´entrée. Utile par exemple si vous jouez avec un saxophoniste qui voudra tout jouer en do ou Si bémol et avoir un son très grave. Si vous n´avez pas de basse cinq cordes, vous n´obtiendrez pas le son désiré, et c´est à ce moment là que le fait de baisser le tout d´une octave, fermera enfin le clapet de votre saxophoniste, qui vous laissera enfin… tranquille !
Chorus / flanger
Le chorus est l´effet le plus utilisé sur les basses. En poussant l´effet, vous pouvez arriver a un son plus lié, proche du son fretless si vous poussez l´effet au maximum.
Vous obtiendrez ainsi un son plus « gras », adéquat pour les lignes funk.
Il fonctionne de la manière suivante : considerez que deux basses jouent la même partition, jouant légèrement en décalage. C´est cet effet qui est stimulé par le chorus, qui duplique le signal de la même manière que le delay.
Avec le flanger on joue sur la fonction stereophonique.
L´utiliser sur une note seulement pour par exemple reprendre la ligne après une partie solo peut donner un effet dynamique.
Le chorus utilise un leger delay et un effet de phase Chorus / flanger pour vous produire un effet tres subtil et nuancé. Le flanger utilise un delay plus faible encore mais en allonge la longueur ce qui vous produira un effet plus important.
Les chorus et flanger ont trois réglages principaux.
- Depth : la profondeur de l´effet
- Speed : definit la vitesse à laquelle l´effet se produit
- Rate : contrôle le degré de mélange des signaux
Vous pouvez emprunter sans risque pour les tester les effets de votre guitariste, puisqu’il n’y a pas tant de différence. Vous obtiendrez cependant un meilleur son car les effets spéciaux pour la basse sont adaptés pour des plus basses fréquences.
Pour conclure cette premiere partie, voici un lien interessant, comme point de depart de la Communauté « Bassistique » sur le net : www.basslinks.com.
Enregistrer la basse
L’enregistrement de la basse est très difficile à réussir. Il n’existe pas de recette miracle. Certaines bases et techniques seront néanmoins à tester jusqu’à trouver le son désiré.
Puisque vous avez lu les parties précédentes et êtes désormais l’heureux possesseur d’une basse, vous savez que la première étape est de se procurer une basse de bonne qualité, c’est a dire avec un son plein, une tonalité riche, avec un bon sustain, sans bruits indésirables.
N’oubliez pas qu’au moindre « loupé », même le plus infime, il faudra tout recommencer. Le mix final ne pardonne pas, même les plus petites erreurs. Seconde étape donc, maîtriser suffisamment l’instrument et les morceaux pour les jouer de manière précise sans aucune hésitation.
Le son d’une basse
Un son de basse est constitué de deux choses :
- Le transitoire (son résultant de l’attaque de la corde) : duber, piquer ou slaper (le plus dur à reproduire en synthèse!)
- La note : elle est constituée de la fondamentale et toute ces harmoniques (les harmoniques en synthèse sont souvent bien reproduites mais sur à peine 2 octaves)
L’ingénieur du son prêtera donc importance à respecter ces deux paramètres. Il est d’usage de traiter d’abord l’attaque pour éviter toutes saturations.
Avant de commencer
Préparation de l’instrument :
- Montez des cordes neuves ou faites comme cet écossais qui les plaçait dans de l’eau bouillante pendant une demi-heure et les faisait sécher six a sept heures. Vous retrouvez ainsi un son « neuf », pour un coût de 0.80 FRF. L’opération n’est pas renouvelable éternellement bien sûr. Le choix du type de corde dépend du morceau que vous jouez, et comme nous l’avons vu au début du dossier, c’est un élément très subjectif, dont vous êtes le seul maître.
- Assurez-vous que votre basse est parfaitement accordée. Il serait une insulte de préciser qu’il existe des appareils à tous les prix pour s’accorder très précisément. Cependant je précise que l’affinage ne serait complet sans vérifier les harmoniques. Des harmoniques fausses alertent de l’usure des cordes.
Préparation du bassiste :
Relax et concentration, comme nous l’avons dit plus haut, car la moindre erreur est fatale. Les réglages effectués pour obtenir le son qui vous convient peuvent être longs et laborieux. Vous devrez faire de nombreux essais et recommencer à chaque nouvel enregistrement. Ces moments sont parfois stressants et, si vous enregistrez juste après avoir effectué ces tests, votre jeu s’en ressentira. Prenez votre temps et relaxez-vous entre ces deux activités. Mieux vaut enregistrer moins de morceaux ou prendre plus de temps, pour ne pas avoir de remords lorsque vous écouterez votre album final. Enfin, échauffez-vous en jouant suffisamment de gammes, en répétant le morceau suffisamment pour le connaître parfaitement.
Montage pour l’enregistrement
Vous disposez de trois possibilités :
- Brancher la basse directement sur la carte son ou sur la table de mixage
- Passer par un préampli type direct box
- Placer un micro devant votre ampli
L’enregistrement direct vous donnera le son de votre basse et plus de solutions de rechange sur vos réglages, particulièrement au moment du mix. En plaçant un micro devant l’ampli, outre le fait que votre enregistrement aura plus de « punch », celui-ci reproduira « votre » son basse et ampli.
C’est un choix que vous devrez faire suivant le type de morceau. Notez que vous pouvez toujours jouer avec les deux combinés. De même, si votre basse est active, testez l’enregistrement avec différents réglages, en commençant par mettre tous les réglages à 0 (sans égalisation, sans effet). Sinon, il reste les direct boxes qui ont de plus de succès avec leurs consoeurs simulateurs d’amplis.
Chaque montage vous donnera un son différent, une couleur différente à votre morceau. Expérimentez plusieurs branchements, testez les réglages avant de débuter un nouvel enregistrement. L’erreur souvent commise est, une fois trouvé le bon réglage sur le premier morceau, de garder le même réglage en pensant avoir trouvé le son « groove » de la basse. Prêtez-y autant d’attention qu’à la batterie. Si vous vous faites enregistrer par une autre personne, effectuez vous même les essais avec votre ingénieur du son. Aidez le à définir « vôtre son » sur chaque partie.
Testez aussi le son en variant la position de tonalité de votre basse (réglage des potentiomètres « tone » de la basse). Vous obtiendrez des résultats très différents. Au départ, réglez ces boutons en position « médium », pas trop de graves pour garder la clarté du son et pas trop d’aigus pour en garder la particularité « grave ».
Enregistrement avec le(s) micro(s)
Si vous enregistrez avec un micro placé devant votre ampli, essayez d’utiliser deux micros. Le premier placé tout près du speaker captera « l’attaque » de l’instrument le second un peu en retrait, à environ 1,5 à 2 mètres. Ce dernier captera la totalité des sons, mettant en valeur la rondeur du son de la basse puisque celui-ci requiert de l’espace pour se développer.
En variant le positionnement des micros, vous pourrez obtenir un son beaucoup plus riche qu’avec un seul microphone ou qu’en branchant directement la basse sur la table. Vous pourrez régler les problèmes de phase entre les deux micros en répartissant vos sorties toujours en expérimentant jusqu’à retrouver « votre » son.
La compression
Une fois le matériel testé et préparé, vient le moment de l’enregistrement. La basse est un instrument difficile à enregistrer : la variation du volume et de la dynamique est très importante d’une note à l’autre. Pour régler ce problème il convient de bien régler le compresseur. (Voir notre dossier pour comprendre les réglages d’un compresseur).
La compression est essentielle à un enregistrement correct de la basse. Utilisez la sans hésitation, réglez l’attaque, et réduisez le souffle en utilisant le noise gate. La compression peut s’utiliser à différents moments. A l’enregistrement seulement, au mix seulement ou aux deux. Dans le doute, mieux vaut repartir son utilisation au moment de l’enregistrement et du mix final, avec un seuil compris entre – 10 dB et 0 et un ratio de 4:1. Au final, une bonne compression ne doit pas s’entendre.
Cas des compresseurs multibandes
Ce sont les compresseurs de nouvelle génération. Un des petits derniers est celui de TC Electronic. Ces compresseurs peuvent appliquer une compression différente sur différentes fréquences (trois pour le TC). Il est évident que ce genre d’appareils est très utile pour des instruments comme la basse. En effet, la puissance ou répartition entre les fréquences basses, médiums et aigües d’une basse n’est jamais homogène. Ainsi, pour mettre en avant des médiums (l’attaque de la basse), vous pouvez appliquer une forte compression de grave et une faible compression de médium. Étant puriste, je mets en garde à ne pas dénaturer non plus le son caractéristique de certaines basses comme la Fender par exemple.
NB : Une saturation n’est pas toujours audible à l’oreille au moment du mix. Veillez donc à garder une marge de dynamique lors de l’enregistrement pour ne pas être surpris.
L’égalisation
Pour la basse, il ne faut surtout pas « se préoccuper » des graves mais surtout des aigus et médiums. En effet on influe réellement sur la caractéristique (timbre) de la basse en mettant plus ou moins de médiums et aigus. Par exemple : pour une basse produisant un certain souffle, on peut facilement repérer la fréquence du souffle et supprimer ce dernier. Mais le réglage ne sera pas le même suivant le style de jeu. Dans le même exemple, supprimer le souffle réduirait l’effet de percussion du slap.
En ce qui concerne les graves : les résonances sont le problème majeur de la basse. Entre alors le débat du filtre 100 Hz : la résonance basse (pas unique pour cet instrument d’ailleurs) classique, le « wouuumm », perturbe beaucoup les enregistreurs tout d’abord car ils saturent, ensuite parce qu’au mix, cela couvrira les autres instruments.
On peut penser résoudre ce problème en coupant les graves à partir de la table de mixage. Apparaît alors un autre problème, puisque les notes graves sont l’essence même de la basse.
Les solutions sont diverses et combinées entre :
- le compresseur un peu plus fort, une atténuation douce de ces fréquences ou une coupure plus radicale mais avec un enhancer
- les fameux big bottom (je ne traduis pas!) qui restaure les basses mais sans cette résonance.
Cette dernière solution changera le son de basse, c’est évident, mais c’est peut-être une très bonne solution dans certains cas. Votre serviteur a acheté un Behringer 3200 (c’est un « big bottom » entre autres), et a un bassiste qui l’utilisait en live derrière un ampli EBS qui dispose d’un filtre coupe bas pour ces fréquences : avec ce « truc » il sortait un son particulier…
La panoramique
Pour la plupart, la règle est simple. Une basse se met au centre – équilibre entre gauche et droite. Le problème cependant n’est pas aussi évident quand on commence à mettre des effets sur cette basse. Citons bien sur les chorus et flanger mais également la reverb. La panoramique d’une basse doit souvent poursuivre comme objectif de faire rentrer la tête de l’auditeur entre les deux enceintes pour qu’il ait l’impression que le son l’entoure. L’impression de chaleur et de relief est alors immédiate. Attention, il ne s’agit surtout pas de mettre de manière objective ou subjective plus de puissance à gauche ou à droite mais de simuler avec les effets le relief et la chaleur.
Un truc de votre serviteur : reliez en direct le channel de la basse sur 2 channels de votre console. Sur le channel d’origine vous conservez à l’aide de l’égaliseur uniquement les fréquences graves et vous paneurisez au centre. Sur les deux channels destination, vous ne gardez que les fréquences hautes et vous peneurisez à fond gauche / droite. Vous ne mettez les effets chorus et/ou reverb que sur ces 2 channels Vous pouvez mettre un léger flange sur la piste d’origine. Écoutez donc le résultat. Vous pouvez également répartir sur ces deux channels plus d’aigus d’un côté et de médiums de l’autre.
Les derniers petits conseils
- On commence par le son de la basse
- On y rajoute la batterie pour que la base rythmique reste cohérente : attention en particulier aux kicks et autres sons graves de la batterie qui peuvent se recouvrir spectralement avec la basse
- On rajoute les instruments d’accompagnement (synthé, nappes)
- On met le même compresseur stéréo pour tout ce petit monde
- Enregistrer une basse nécessite beaucoup de temps. Pour la mixer, multiplier par dix le temps d’enregistrement ! Alors, patience…
- Les enceintes de monitoring sont souvent trompeuses pour les basses par rapport a une hifi.
- Attention à vos oreilles : les big bottom génèrent des fréquences qui à haut volume sonore peuvent être destructrices pour les oreilles.
- Pour savoir si une basse est bien en placée dans un mix final. Mettre à un volume d’écoute « type ascenseur ». Si vous l’entendez (ressort), c’est que vous en avez trop mis.