Sujet Editorial du 10 janvier 2015 : commentaires
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Los Teignos
Les jours rallongent et pourtant, c’est le crépuscule qui semble, en ce début d’année, gagner du terrain. Le combat est vieux comme le monde : c’est celui de la plume contre l’épée, du feutre contre le fusil d’assaut, encre et sang mêlés dans la poussière, au cours d’une guerre qui semble ne jamais devoir connaître de trêve. Tant qu’il y aura des hommes pour dire ce qu’ils voient ou pensent du monde, il y en aura pour vouloir les réduire au silence… Comme il serait tentant alors pour les uns de déposer la plume en espérant que les autres déposent les armes. Mais au risque que seul le silence prévale, et que tout ce qui vienne le troubler puisse ensuite passer pour un crime.
Alors voilà, une vingtaine de morts plus tard, je ne vois pas de meilleure prière à adresser à des musiciens que de ne pas laisser le silence s’installer, de ne lui autoriser aucun répit, et de laisser résonner la moindre voix qui s’exprime, fût-elle dissonante, à l’heure où l’autocensure, la retenue et la prudence semblent être de mise.
Dans ce contexte, il m’apparait évidemment bien futile de vous parler des bancs d’essais de la semaine : La guitare Epiphone Slash Signature, le synthétiseur Pro 2 de Dave Smith ou le phénoménal outil TS de l’IRCAM Lab. Ou encore de la suite de notre série consacrée à la prod de The Arrows par Fab Dupont. Mais aussi vrai que la musique est un combat contre le silence, voici des armes qui, dans vos mains, auront une plus longue portée que n’importe quel AK-47.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
soup'machine
Le paradoxe c'est que la musique, même sans aucune parole (comme la caricature) est un outil fort pour apporter la bonne parole !
Chantez, nous faisons le reste
Soup'machine
nyelyon
villatte
villatte
BodyPercu
Je m' associe, bien évidemment à l' émotion de tristesse de la perte de tous ces gens innocents mais j' aurais tellement aimé entrevoir la même réaction face à ses enfants, femmes et civils innocents massacrés par des États et il n' y a pas si longtemps.
Je sais bien que l' on est, un peu plus touché, lorsque 'un événement se déroule juste à nos côtés, mais tout de même, il s' agit là, parfois de génocides...
Moi, je te remercie Los Tegnos, de n' avoir pas répété comme un perroquet le " Je suis Charlie" et je vous invite un lire cet article qui, même si on est pas d'accord, appelle à réflechir :
« Non, je ne suis pas Charlie. » Et je ne crois pas qu’il faille se sentir obligé de répéter cette phrase toute faite comme une incantation pour avoir le droit d’exprimer sa compassion, de plaindre les victimes et les familles, de dire son inquiétude.
Je ne suis pas Charlie parce que ce serait faire injure aux policiers qui sont morts, eux aussi. Ou alors, il faudrait dire également « je suis flic ».
Je ne suis pas Charlie, parce que j’en ai toujours détesté le contenu, et que je n’envisage pas de le prendre aujourd’hui à mon compte. Pour être solidaire de leur calvaire, pour être indignée par ces sordides exécutions, la France entière n’est pas forcée de s’identifier à Charlie Hebdo.
Je ne suis pas Charlie parce que ce n’est pas insulter la mémoire des morts de dire que la ligne du journal relève plus souvent de l’insulte que de l’humour… et que j’aime bien rire mais pas conspuer, choquer, ni humilier. J’entends sur toutes les radios qu’il faudrait absolument republier un peu partout les caricatures de Mahomet pour montrer que l’on ne courbe pas l’échine. Je crains que ce soit l’exemple type d’une fausse bonne idée. Ne pas baisser la tête est une chose ; agiter le chiffon rouge jusqu’à indigner les plus modérés, les blesser dans ce qu’ils ont de plus cher, jusqu’à peut-être les convaincre que les plus radicaux ont finalement quelque raison de s’exciter, en est une autre.
Paradoxe suprême : les mêmes clament à qui veut l’entendre qu’il ne faut pas stigmatiser les musulmans, qu’il faut même leur tendre la main. Tendre la main de cette façon-là revient à embrasser son prochain en lui disant « Nique ta mère ». Discuter pied à pied de l’islam, montrer les contradictions, souligner les exactions, forcer l’autre à user de sa raison, bref, convertir. Mais pas cracher à la figure.
Je ne suis pas Charlie parce que ce psittacisme facile m’indispose. Il ne suffira pas d’être Charlie, de décréter un deuil national, de mettre les drapeaux en berne pour tout résoudre, si l’on refuse de regarder la réalité en face, de soulever le couvercle d’une marmite dont on redoute les remugles. Cette fois, plus de déséquilibré, de loup solitaire, de paumé, ni de bronzé-fait-le-djihad qui aurait crié « Allahu akbar » pour se donner du courage. Il suffit de regarder la vidéo, le sang-froid, la façon de progresser des tueurs… Ces hommes-là savent faire la guerre. Mais peut-être qu’autour de Noël, si on avait évité précisément de minimiser, de psychiatriser, d’isoler, de démontrer par A + B que rien de tout cela ne relevait du terrorisme pour, au contraire, voir la petite lumière rouge, le signal d’alerte, et commencer à ratisser méthodiquement, les choses auraient pu être différentes. Non pas « Je suis Charlie », mais « Où est Charlie ? », le djihadiste planqué dans l’anonymat de sa cité, de sa banlieue, de sa cave.
Je ne suis pas Charlie. Mais je le serais, « j’aurais la rage ». La rage de penser qu’avec un gouvernement moins inapte, schizophrène et dans le déni, tout cela aurait, peut-être, pu être évité.
props
nicosplash
+1 gabrielle moi aussi je suis pas charlie pour plein de raisons
https://soundcloud.com/nicosplash
niquette
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