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Test de l'Ibanez Promethean P3115 - Un petit rouge ?

Avant l'arrivée de la clique divine composée de Zeus et ses sbires, il n'y avait sur terre que des Titans. Pas un seul homme sur cette planète, juste des géants vaguant sans obligation précise. Si ce n'est se mettre sur la gueule et copuler : une belle époque en somme.

Parmi ces êtres formi­dables et pas forcé­ment distin­gués, il y avait deux frères : Promé­thée et Épimé­thée. Le premier était céré­bral, l’autre impul­sif. Pour vous résu­mer tout à fait la chose et passer à l’es­sen­tiel : Prome­thée était un titan à la cool, qui créa l’homme, le bichonna et l’aima au point de défier Zeus pour nous appor­ter le savoir. Ce fut le premier à souf­frir pour nous, bien avant qu’un hippie répon­dant au nom de Jésus se mît à faire parler de lui en Gali­lée. Voilà pour la petite histoire. Quant à ce qui touche à notre plai­sir person­nel, le test du jour concer­nera un combo pas bien connu de la marque Ibanez, baptisé en hommage à ce fameux titan gardien de l’hu­ma­nité. Atten­tion, ce test a la parti­cu­la­rité d’ou­vrir un compa­ra­tif entre cinq combos présents sur le marché, sous la barre des 450 €.

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À regar­der ce combo, je le trouve assez bien dessiné. J’avoue­rai même que c’est en aper­ce­vant ce joli design que je me suis senti comme inter­pellé par ce produit proposé à un prix fort raison­nable. Et puis je me suis dit qu’on ne parlait pas souvent des amplis Ibanez, qui se vendent depuis quelque temps de manière fort discrète.

Ibanez Promethean P3115

L’oc­ca­sion est donc de comprendre la raison de ce manque de popu­la­rité : pourquoi un combo qui propose 300 watts pour moins de 400 € ne fait pas plus parler de lui ? Un boomer de 15 pouces pour les basses, un twee­ter débrayable pour la brillance, un joli tolex et un cais­son fermé aux dimen­sions pratiques (45×36×55cm) pour un poids suppor­table de 17 kilos. Un gain, trois bandes d’éga­li­sa­tion, un contour, un limi­teur inté­gré, une entrée auxi­liaire et une sortie casque, le tout complété par un Line Out avec une connec­tique symé­trique.

S’il manque quelque chose au Prome­thean pour rencon­trer le succès, ça n’est certai­ne­ment pas sur son tableau de bord. Même la grille de protec­tion a du style, de visu il n’y a pas grand-chose à redire de cet ampli. Les premières mani­pu­la­tions suggèrent une fabri­ca­tion sérieuse, il y a néan­moins et selon moi deux points à opti­mi­ser sur le système : poser une poignée laté­rale pour faci­li­ter le trans­port de la chose (comme il est conçu, le Prome­thean 3115 a tendance à taper sur les mollets quand on se le balade) et éviter les connec­tiques à l’ar­rière, pour profi­ter tout à fait des vertus logis­tiques du cais­son fermé. À ce sujet, je ne compren­drai jamais pourquoi l’en­semble des fabri­cants s’oblige à poser le contrôle du twee­ter derrière les amplis et pas en façade. Si quelqu’un a une idée, ça me permet­trait de me coucher un peu moins belge ce mois-ci.

Je fini­rai ce para­graphe sur la seule chose vrai­ment néga­tive qui émane de ce tour du proprié­taire : la qualité des potards laisse à dési­rer, il suffit d’en tour­ner un pour se rendre compte de la fragi­lité des poten­tio­mètres qui équipent le tableau de bord. Quant aux cache-poten­tio­mètres, ils ont tendance à se déso­li­da­ri­ser un peu trop faci­le­ment de l’en­semble quand on les mani­pule.

Ques­tion ramage

Ibanez Promethean P3115

Pour cette série de tests érigée en compa­ra­tif, je vais utili­ser une banque de sons qui servira de base unique pour les extraits sonores. J’ai utilisé pour ça ma bonne vieille Jazz Bass et un Boss RC-20 qui me sert de sampler de scène depuis un bout de temps. Ainsi, pour chaque ampli enre­gis­tré, on aura une seule basse et des plans communs : deux lignes simples jouées aux doigts, un petit plan slap en passant et une ligne au média­tor, dans l’es­prit d’Her­bie Flower et qui progresse sur du growl. Pour tous ces tests, les extraits proposent un mix de la Sortie DI et d’une prise micro (Beyer­dy­na­mic M88), mais aussi la DI et le micro seuls.

Voici pour commen­cer une base neutre, corres­pon­dant à une égali­sa­tion plate, suivie de quatre extraits présen­tant les vertus du contour inté­gré (appelé “Phat”), le dernier présen­tant la correc­tion progres­sive qu’ap­porte ce potard.

DI 1 Neutre
00:0000:14
  • DI 1 Neutre 00:14
  • Micro 1 Neutre 00:14
  • Mix 1 Neutre 00:14
  • DI 2 1 quart de Phat 00:14
  • Micro 2 1 quart Phat 00:14
  • Mix 2 Un quart Phat 00:14
  • Di 3 Demi Phat 00:14
  • Micro 3 Demi Phat 00:14
  • Mix 3 Demi Phat 00:14
  • Di 4 3quart phat 00:14
  • Micro 4 3quart phat 00:14
  • Mix 4 Trois quart Phat 00:14
  • DI 5 phat pro 00:14
  • Micro 5 phat prog 00:14
  • Mix 5 Contour progres­sif 00:14

Assez pratique sur le papier, le contour baptisé “Phat”, permet de creu­ser le son en un tour de potard. On tourne le bouton tout rond et en prin­cipe, on se retrouve avec les basses et les aigus à la hausse. Ainsi, l’uti­li­sa­teur peut inver­ser la courbe de son égali­sa­tion sans avoir à mani­pu­ler les trois ou quatre bandes mises à sa dispo­si­tion. Si l’em­ploi d’un tel système s’avère perti­nent sur ce genre de combo, pouvant jouer en répet’ ou sur scène, j’au­rais aimé que la correc­tion qu’il apporte soit plus progres­sive : en-dessous de la demi-mesure, il ne se passe pas grand-chose (voir extrait numéro 5 qui donne la progres­sion sur toute la plage du potard). Sinon, à partir de midi, on commence enfin à sentir la diffé­rence.

Passons main­te­nant à de simples mani­pu­la­tions de l’éga­li­seur à trois bandes, d’une simpli­cité tout appré­ciée pour les gens qui, comme moi, on des goûts simples. Voici la même ligne de basse égali­sée une première fois avec une bosse dans les médiums et un second réglage avec un creux.

Di 6 egalo 1
00:0000:23
  • Di 6 egalo 1 00:23
  • Micro 6 egalo 1 00:23
  • Mix 6 bosse médium 00:23
  • DI 7 egalo 2 creux 00:23
  • Micro 7 egalo 2 creux 00:23
  • Mix 7 Creux 00:23
Ibanez Promethean P3115

Si le son n’a pas énor­mé­ment de carac­tère, il reste tout à fait effi­cace et trans­pa­rent. Person­nel­le­ment, j’ap­pré­cie la neutra­lité d’un ampli, ce qui ne sera pas forcé­ment le cas de tout le monde. Concer­nant l’éga­li­seur, je ferais à peu près la même critique que pour le contour : les bandes ne sont pas très effi­caces en début de course et il manque des repères visuels. La sobriété est peut-être de mise dans le design réussi de ce produit, mais quelques gradua­tions n’au­raient fâché personne. Il faut donc exagé­rer un peu les correc­tions pour obte­nir les correc­tions dési­rées. Ça n’est pas fâcheux, mais c’est dommage de ne pas pouvoir profi­ter d’un égali­seur plus précis.

Et pour finir, un trio d’ex­traits présen­tant les vertus percus­sives du Prome­thean, les sons de la gamelle de 15 pouces sans le twee­ter et enfin le rendu du jeu au média­tor.

Di 8 Slap twee­ter
00:0000:23
  • Di 8 Slap twee­ter 00:23
  • Micro 8 Slap twee­ter 00:23
  • Mix 8 Slap 00:23
  • Micro 9 no twee­ter 00:23
  • Mix 9 No twee­ter 00:23
  • DI 10 med 00:40
  • Mic 10 med 00:40
  • Mix 10 media­tor 00:38

Je ne trouve rien à redire sur le rendu lors du jeu au slap. Ici j’ai laissé l’éga­li­seur à plat et poussé à fond le contour pour obte­nir un rendu qui me convainc tout à fait. Je n’en dirais pas de même après avoir coupé le twee­ter. Le rendu deve­nant carré­ment nasal : shun­ter la corne des aigus oblige à modi­fier l’éga­li­sa­tion pour ne pas se retrou­ver avec de très vilains hauts médiums. ll y a donc peu d’in­té­rêt à mes yeux à condam­ner le twee­ter, sachant qu’il ne souffle pas trop quand il est actif. Il n’y a pour moi qu’un seul inté­rêt à la chose : si votre twee­ter fonc­tionne mal et produit des sons para­sites, vous pour­rez à loisir le faire taire. Même si je doute que ce combo délivre réel­le­ment une puis­sance de 300 watts, il a bien assez de coffre pour couvrir une scène moyenne.

Conclu­sion

Alors, concluons les amis. Mis à part les poten­tio­mètres médiocres qui l’équipent, les carac­té­ris­tiques du Prome­thean P3115 font de lui un premier ampli de répé­ti­tion et de scène poten­tiel­le­ment sérieux. Vrai­ment puis­sant pour le prix et l’en­com­bre­ment propo­sés, il permet­tra à son utili­sa­teur de dispo­ser d’une bonne resserve de watts. Qui peut le plus peut le moins, les amis ! Et en matière d’am­pli­fi­ca­tion pour basse, cette règle est d’Or.

  • Encombrement minime
  • Prix accessible
  • Plutôt joli et frais (même si on s'en fiche un peu)
  • Contrôles simples, parfaits pour un débutant
  • Grain neutre pas de coloration superflue
  • Les potards ne sont pas terribles et leurs caches pas assez bien fixés
  • Les corrections manquent de précision

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