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Antelope entre en synergie
8/10
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Il y a un peu plus d’un an et demi, Antelope présentait les Discrete, une nouvelle série d’interfaces Thunderbolt et USB à préamplis discrets et toujours dotées de leur fameux module FPGA et de la flopée de modélisations d’effets qui va avec. Retour en juin 2019, et le constructeur ressort sa Discrete 4 en intégrant cette fois-ci deux DSP en plus du FPGA. Coup marketing ou véritable avancée ?

Première consta­ta­tion, la Discrete 4 Synergy Core est une Discrete 4. Elle reprend les mêmes traits, les mêmes dimen­sions (261 × 44 × 208 mm pour 1,7 kg), le même écran, les mêmes potards (qui passent du noir au gris métal­lisé) ainsi que la même connec­tique. Fina­le­ment, seule la séri­gra­phie change, avec l’ap­pa­ri­tion du logo « Synergy Core ».

Discrete4SC - 2On retrouve donc sur la face avant les deux premières entrées dotées de prises combo XLR/Jack 6,35 mm et capables d’ac­cep­ter des signaux au niveau ligne, micro et instru­ment. Les deux autres entrées analo­giques sont placées derrière et n’ac­ceptent quant à elles que les niveaux ligne et micro. À droite nous retrou­vons pas moins de 4 sorties casque, ce qui est assez rare pour être souli­gné, d’au­tant plus que ces sorties seront indé­pen­dantes, tant en termes de volume que de prove­nance du signal. Au milieu se trouvent l’écran doté d’une réso­lu­tion assez fine, les trois boutons et le gros potard cranté et cliquable. Tout ce petit monde vous permet­tra d’ajus­ter les niveaux en entrée (les quatre préam­plis) et en sortie (les quatre sorties casques et les sorties analo­giques Moni­tor et ligne) et d’avoir un aperçu global des niveaux de gain des quatre entrées et de leurs niveaux, de l’état de synchro­ni­sa­tion de l’hor­loge et de la fréquence d’échan­tillon­nage. Tout ça est très complet même s’il est un peu plus chro­no­phage de passer par des menus pour régler telle entrée ou sortie que d’avoir des potards dédiés. Il faut cepen­dant rester honnête, c’est aussi grâce à ce système que l’in­ter­face peut garder sa taille compacte.

À l’ar­rière, pas de surprise non plus, avec les deux entrées analo­giques citées plus haut, les trois paires de sorties stéréo au format Jack TRS (quatre Line Out et une Moni­tor), l’en­trée/sortie Word­clock au format BNC, la prise USB 2, la prise Thun­der­bolt 2, l’en­trée/sortie ADAT et l’en­trée/sortie S/PDIF. L’ali­men­ta­tion externe dispose d’un connec­teur qui se visse à l’in­ter­face afin d’évi­ter tout débran­che­ment intem­pes­tif. Dernière chose à savoir, la Discrete 4 n’a pas de bouton d’ali­men­ta­tion, ce qui peut-être gênant pour certains.

Gros plan sur la partie logi­cielle

Pour la partie logi­cielle, rien ne vaut une petite vidéo afin de vous montrer l’in­ter­face graphique et les possi­bi­li­tés offertes par la Discrete 4 Synergy Core.

Hard-Core

Discrete4SC - 4La grosse nouveauté de la Synergy Core, c’est l’ajout de deux DSP afin d’épau­ler le FPGA qui était déjà présent dans la Discrete 4 « tout court ». Après avoir ques­tionné le construc­teur sur l’in­té­rêt de la chose, ces derniers nous ont expliqué qu’ils se sont retrou­vés confron­tés à des temps de déve­lop­pe­ment très longs lorsqu’il s’agis­sait de déve­lop­per sur le puis­sant FPGA. S’ils arri­vaient à obte­nir des résul­tats satis­fai­sants sur les égali­seurs, préam­plis et compres­seurs, program­mer un réverbe comme l’Au­ra­verb leur prit beau­coup de ressources humaines et c’est aussi pourquoi on ne retrou­vait pas d’ef­fets à modu­la­tion dans leur cata­logue de plug-ins. Le passage au DSP leur permet­tra à l’ave­nir de propo­ser un cata­logue de trai­te­ments plus grand et plus diver­si­fié, grâce à un temps de déve­lop­pe­ment plus court, voire d’in­té­grer des plug-ins d’édi­teur tiers. Il reste à noter que le construc­teur n’est à l’heure actuelle qu’à l’étape de promesse et que les futurs poten­tiels ache­teurs feront un pari sur l’ave­nir. Néan­moins, Ante­lope promet une première livrai­son de plug-ins à la fin du mois (Mise à jour au 21/11/19 : 3 effets sont désor­mais dispo­nibles, le Vari-speed Tremolo, la Space Flan­ger et l’Opto 2A. D’autres devraient arri­ver, notam­ment l’Au­to­tune en parter­na­riat avec l’édi­teur Antares) et vous aurez déjà de quoi faire avec les 36 effets inclus, même s’il y a prin­ci­pa­le­ment des compres­seurs, des égali­seurs, des préam­plis micro et des simu­la­teurs d’am­plis de guitare. Ces derniers sont bons sans pour autant rempla­cer dans notre cœur ce que l’on peut retrou­ver chez Posi­tive Grid, par exemple. Les égali­seurs et compres­seurs restent en revanche une valeur sûre, et nous les utili­sons d’ailleurs dans notre podcast mensuel et en direct. Ante­lope propose aussi des plug-ins à l’achat, et on se rapproche des prix assez onéreux d’un Univer­sal Audio (250 à 300 €). C’est appa­rem­ment le prix à payer pour des effets inté­grés aux inter­faces audio…

On peut aussi noter la présence de la réverbe Aura­verb qui rendra bien des services, même si on sera limité par une seule instance. Un master de-esser ainsi qu’un plug-in dénommé Afx2­daw sont aussi dispo­nibles dans le store. Ce dernier permet­tra d’uti­li­ser les effets Ante­lope dans votre STAN préfé­rée (jusqu’à 16 instances, 4 plug-ins par instance), ce qui est une super nouvelle. En revanche seuls les posses­seurs de Mac et Thun­der­bolt pour­ront en profi­ter et son prix reste assez élevé (195 €). Dommage !

Bench­mark

Nous avons réglé la mémoire tampon au mini­mum (32 échan­tillons) afin d’ob­te­nir la meilleure latence : 0,96 ms en entrée et 0,96 ms en sortie (en 96 kHz). C’est un excellent résul­tat, merci le Thun­der­bolt !

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait des bench­marks avec notre APx515 d’Au­dio Preci­sion, et nous allons pouvoir compa­rer les résul­tats à ceux obte­nus avec les inter­faces précé­dem­ment testées.

Voici les résul­tats avec les niveaux lignes, à 96 kHz :

deviation ligne

thd ligne

Avec une dévia­tion de ±0,171 dB, la Discrete 4 Synergy Core se place plutôt bien rapport à son prix et le nombre d’en­trées/sorties qu’elle propose. On peut retrou­ver de meilleurs résul­tats ailleurs (la dernière Apollo a obtenu ±0,097 dB), mais c’est souvent pour un prix large­ment supé­rieur (2,5 fois plus cher pour 4 préam­plis inté­grés). Ce résul­tat nous semble donc tout à fait normal, et l’on notera juste une très légère atté­nua­tion dans le haut du spectre (on parle ici en dixième de dB…).

La distor­sion reste quant à elle toujours sous le seuil des 0,002 %, quelle que soit la fréquence. Ce résul­tat est aussi très bon pour le prix, on pourra retrou­ver mieux ailleurs, mais souvent pour plus cher.

Voici les résul­tats en niveau micro avec le gain réglé sur 34 dB :

deviation microthd microLa dévia­tion nous fait la surprise de deve­nir légè­re­ment meilleure (±0,138 dB), ce qui est très agréable, et on notera le même profil avec une légère atté­nua­tion dans le haut du spectre. La distor­sion reste iden­tique au niveau ligne, avec moins de 0,002 % sur tout le spectre. Ces deux résul­tats prouvent que les préam­plis micro inté­grés sont très trans­pa­rents, ce qui est une bonne chose, surtout quand le construc­teur propose des simu­la­teurs de préam­plis à son cata­logue.

Au niveau du bruit de fond, on est, avec le gain à 34 dB, à 93 dB de signal/bruit, ce qui reste honnête pour le prix.

Nous avons aussi testé la sortie casque et les résul­tats sont tout à fait satis­fai­sants, avec une dévia­tion quasi­ment iden­tique de ±0,144 dB, une distor­sion à moins de 0,003 % (à volume maxi­mum), un rapport signal/bruit de 95 dB et une puis­sance de 7,9 Vrms, ce qui n’est pas énorme mais large­ment suffi­sant avec la majo­rité des casques.

Pour résu­mer, les perfor­mances audio nous semblent tout à fait correctes au vu du prix et du nombre d’en­trées/sorties. C’est d’ailleurs souvent le point fort d’An­te­lope.

Conclu­sion

Ante­lope ajoute une nouvelle corde à l’arc de sa Discrete 4 avec l’adjonc­tion de deux DSP promet­tant un avenir radieux côté plug-ins. La promesse du construc­teur est de propo­ser des trai­te­ments plus diver­si­fiés (réverbes, effets de modu­la­tion) et en plus grand nombre, même si le cata­logue offert est déjà consé­quent (36 trai­te­ments !). On espère que parole sera tenue (MAJ : déjà trois sont dispo­nibles au 21/11/19), car la Discrete 4 Synergy est une inter­face qui le mérite, avec son bon rapport qualité/prix.

  • Discrete4SC - 1
  • Discrete4SC - 5
  • Discrete4SC - 8
  • Discrete4SC - 2
  • Discrete4SC - 6
  • Discrete4SC - 3
  • Discrete4SC - 4
  • Discrete4SC - 7
  • deviation ligne
  • thd ligne
  • deviation micro
  • thd micro

 

8/10
Points forts
  • Bonnes performances audio pour le prix
  • 36 effets inclus
  • Qualité des compresseurs et égaliseurs
  • Thunderbolt et USB 2
  • Mac et Windows
  • Latence minime en Thunderbolt
  • Compacité
  • 4 sorties casque indépendantes
  • 4 préamplis
  • ADAT et S/PDIF
  • Le DSP et ses plug-ins
  • Contrôles en façade pratiques
Points faibles
  • Un peu moins convaincus par les amplis de guitare virtuels
  • AFX2DAW en option, pas donné et seulement sur Mac/Thunderbolt
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


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Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.

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