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Le jeu des trônes
9/10
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Le Custom Shop de MXR a décidé de s’allier avec Analog Man et son fondateur Mike Piera, l’un des maîtres de la pédale dite Boutique. La « Duke of Tone » se présente comme une héritière d’une famille royale déjà composée de la « Prince of Tone » et de la « King of Tone ».

Test de la pédale MXR Duke of Tone CSP039 : Le jeu des trônes

Son Altesse Royale le Duc

La marque améri­caine n’est pas à sa première colla­bo­ra­tion et vous vous souve­nez proba­ble­ment du parte­na­riat avec Paul Cochraneface2 qui a donné la « Timmy Over­drive », pédale qui avait d’ailleurs été testée ici même par Hush­man et Swan Vaude. MXR a décidé cette fois-ci de colla­bo­rer avec Mike Piera, connu aussi sous le nom d’Ana­log Mike. Il est le père fonda­teur de la marque Analog Man et cette dernière béné­fi­cie d’une solide répu­ta­tion, justi­fiée, dans le monde de la pédale Boutique. Une colla­bo­ra­tion qui a pour inté­rêt, entre autres, de rendre les pédales d’Ana­log Man davan­tage acces­sibles au grand public, avec des points de vente plus nombreux et une dispo­ni­bi­lité théo­rique­ment plus impor­tante.

Au débal­lage de la « Duke of Tone », dont le nom de code est la « CSP039 », on se retrouve avec une mini-pédale à la teinte iden­tique à celle des modèles dont elle prend son inspi­ra­tion que sont la « King of Tone » et la « Prince of Tone ». Bien que minus­cule, le boitier semble ultra solide et pèse suffi­sam­ment lourd pour inspi­rer confiance et rester stable sur le pedal­board. Les réglages sont stric­te­ment iden­tiques à sa version prin­cière. On retrouve de la même manière trois poten­tio­mètres : VOLUME, DRIVE et TONE ainsi qu’un petit switch permet­tant de bascu­ler entre trois modes de fonc­tion­ne­ment qui vont agir sur les diffé­rentes nuances de clip­ping de la pédale que l’on peut sché­ma­ti­ser de la manière suivante :

  • OD : Un écrê­tage plutôt doux avec un peu de compres­sion
  • BOOST : Aucun écrê­tage, mais une augmen­ta­tion du signal
  • DIST : Un écrê­tage plus marqué avec plus de compres­sion

alimentationAu niveau de l’ali­men­ta­tion, cette pédale exige 9 V DC pour 6 mA. Il n’est pas possible de l’ali­men­ter par pile. En revanche, il est possible de l’uti­li­ser en 18 V DC. Ce dernier point est inté­res­sant, et nous le verrons dans les exemples audios, car il permet de gagner un peu de Headroom.

L’in­té­rieur de la pédale offre un réglage supplé­men­taire grâce à un Trim­pot. En tour­nant ce dernier dans un sens ou dans l’autre, on va pouvoir ajus­ter la réponse des fréquences aigües.

La « Duke of Tone » est une pédale fabriquée en Chine. Son prix de vente constaté au moment de ce test est d’en­vi­ron 220 euros.

Petite, mais carac­té­rielle

Commençons par tester le mode « OD » de la pédale avec diffé­rents niveaux de satu­ra­tion :

1 – OD – Drive 0 – Tone 5
00:0000:24
  • 1 – OD – Drive 0 – Tone 500:24
  • 2 – OD – Drive 3 – Tone 500:41
  • 3 – OD – Drive 6 – Tone 700:25
  • 4 – OD – Drive 10 – Tone 400:35

J’ai commencé ce test en enclen­chant la pédale avec le poten­tio­mètre de DRIVE à zéro. On remarque immé­dia­te­ment que même comme ça, la pédale commence à compres­ser légè­re­ment le signal et on entend une très légère satu­ra­tion. La sensa­tion de jeu est vrai­ment plai­sante et en combi­nai­son avec le micro manche de ma guitare, c’est un régal. En pous­sant la satu­ra­tion, en plus du gain, on ramène surtout du grain et du carac­tère. La compres­sion n’est pas exces­sive avec la satu­ra­tion au maxi­mum, ce qui permet à la pédale d’of­frir une réponse très dyna­mique et fidèle à l’at­taque du média­tor.

Voici main­te­nant quelques exemples sur le mode « DIST » :

5 – DIST – Drive 2 – Tone 5
00:0000:23
  • 5 – DIST – Drive 2 – Tone 500:23
  • 6 – DIST – Drive 7 – Tone 300:37
  • 7 – DIST – Drive 10 – Tone 700:34

C’est sans surprise que l’on retrouve un signal plus compressé et qui va plus loin au niveau de la plage de gain maxi­mal dispo­nible. La satu­ra­tion est aussi plus « granu­leuse » et si on avait déjà du carac­tère précé­dem­ment, on en a encore plus ici. Clai­re­ment, si vous recher­chez une satu­ra­tion plutôt lisse, ce n’est fran­che­ment pas le bon outil. J’ai égale­ment poussé un peu le poten­tio­mètre TONE et la « Duke of Tone » a su toujours rester musi­cale, sans percer les oreilles.

Passons au mode « BOOST », proba­ble­ment mon préféré pendant ce test :

8 – BOOST OFF_ON Canal Clair – Drive 0 – Tone 5
00:0000:20
  • 8 – BOOST OFF_ON Canal Clair – Drive 0 – Tone 500:20
  • 9 – BOOST Canal Clair – Drive 5 – Tone 500:38
  • 10 – BOOST OFF_ON Canal Crunch – Drive 5 – Tone 5 – Level 1000:59
  • 11 – BOOST OFF_ON Canal Saturé – Drive 0 – Tone 5 – Level 1000:56

Le mode boost est une vraie réus­site. Sur un son clair qui n’est pas forcé­ment excep­tion­nel, le simple fait d’ac­ti­ver la pédale en lais­sant le poten­tio­mètre de DRIVE à zéro, le TONE à 5 et le LEVEL cali­bré sur le volume de l’am­pli­fi­ca­teur, permet d’ob­te­nir un léger crunch très réac­tif à l’at­taque du média­tor. Le constat est le même en pous­sant la satu­ra­tion. La pédale génère une compres­sion natu­relle très agréable aux oreilles et sous les doigts.

J’ai bien entendu voulu voir ce que la « Duke of Tone » pouvait donner en boos­tant les deux canaux satu­rés de ma Victory V30. La combi­nai­son est extra­or­di­naire ! Le son devient plein, les palm-mutes sont massifs et le sustain est quasi infini. Le résul­tat est ici diffé­rent de celui que pour­rait produire une TS9 par exemple. Si cette dernière a tendance à atté­nuer un peu le bas du spectre et à créer une bosse dans les médiums, la « Duke of Tone » va faire tout le contraire.

Pour conti­nuer ce test, j’ai voulu voir comment la pédale réagis­sait en tour­nant le Trim­pot à l’in­té­rieur du boitier. Voici deux extraits avec des réglages iden­tiques, mais le Trim­pot à fond dans un sens puis dans l’autre :

12 – OD – Trim MAX – Drive 10 – Tone 4
00:0000:15
  • 12 – OD – Trim MAX – Drive 10 – Tone 400:15
  • 13 – OD – Trim MIN – Drive 10 – Tone 400:14

Vous l’au­rez noté, c’est en tour­nant le Trim­pot dans le sens des aiguilles d’une montre que l’on enlève de la brillance. Les deux extrêmes m’ont semblé convain­cants, car même avec la brillance au maxi­mum, la « Duke of Tone » réus­sit l’ex­ploit de rester musi­cale. C’est un réglage qui permet­tra, entre autres, d’af­fi­ner le son en fonc­tion de la guitare et de l’am­pli­fi­ca­teur que l’on utilise avec la pédale.

interieur

 

Enfin, je ne pouvais termi­ner ce test sans essayer la pédale en 18 V. Voici quelques exemples :

14 – BOOST 18 V Canal Clair- Drive 5 – Tone 5 – Level 10
00:0000:33
  • 14 – BOOST 18 V Canal Clair- Drive 5 – Tone 5 – Level 1000:33
  • 15 – OD 18 V – Drive 7 – Tone 500:20
  • 16 – DIST 18 V – Drive 10 – Tone 500:29

Cela peut être un peu déli­cat à entendre sur ces seuls enre­gis­tre­ments, mais le son respire davan­tage. On gagne en effet du Headroom, ce qui pourra se montrer adapté à certains types de jeu. J’ai surtout trouvé la réponse sous les doigts agréable et natu­relle. C’est en tout cas un mode d’ali­men­ta­tion à tester si jamais vous souhai­tez vous procu­rer cette pédale. 

En conclu­sion

Cette colla­bo­ra­tion entre le Custom Shop de MXR et la marque Analog Man fonc­tionne très bien. La « Duke of Tone » est une pédale d’over­drive flexible grâce à ses trois modes. Elle excelle dans le rôle de boost et offre poly­va­lence et carac­tère dans ses satu­ra­tions. On notera aussi une fabri­ca­tion soignée et robuste en plus d’un format passe-partout. Seul le prix, d’en­vi­ron 220 euros, pour­rait dissua­der.

  • alimentation
  • face
  • face2
  • interieur
  • Trimpot

 

9/10
Fabrication (?) : Taïwan
Points forts
  • Qualité de fabrication
  • Trois modes de fonctionnement
  • Du gain, du grain et du caractère !
  • Fonctionne très bien en 18 V
Points faibles
  • Un peu chère malgré le positionnement « semi-Boutique »
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


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Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.