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UVI Percussion Factory
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Test de l’UVI Percussion Factory

Percussion atonale virtuelle de la marque UVI

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Prix public : 149 € TTC
Test écrit
18 réactions
Berceuse à percussions
9/10
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Après nous avoir régalés avec de belles boîtes à rythmes et une batterie au gros caractère, UVI s’intéresse aux percussions avec Percussion Factory. Allons voir de quel bois se chauffent ses peaux !

Les batteurs comme les arran­geurs le savent : la percus­sion, c’est ce petit détail qui peut faire toute la diffé­rence lorsqu’il s’agit d’em­bal­ler un morceau tout en lui donnant une couleur, une iden­ti­té… On n’est donc pas mécon­tent de voir UVI s’y inté­res­ser même s’il y a déjà pas mal de monde sur ce marché. Recon­nais­sons-le toute­fois : aucune solu­tion ne fait vrai­ment auto­rité comme Toon­track peut le faire dans le monde de la batte­rie et vu que le papa d’EZ­drum­mer semble ne pas s’in­té­res­ser plus que ça à ce marché, on se retrouve à piocher ça et là des banques dédiées à telles ou telles percus sans avoir de solu­tion vrai­ment globale. Bref, il y a un coup à jouer et c’est à UVI de se frot­ter à l’exer­cice avec cette Percus­sion Factory rassem­blant 1,46 Go de sons compres­sés en 678,6 Mo pour un total de plus de 1000 sons agen­cés en 500 presets…

Préci­sons-le d’em­blée : les percus­sions chro­ma­tiques ne sont pas concer­née. Ici, on parle de tambours et tambou­rins divers et variés, de bongos, djem­bés et autres congas, mais encore de triangles, de claves, etc. La bonne nouvelle, c’est qu’au­cun conti­nent n’a été oublié : Afrique et Amérique du Sud évidem­ment, mais aussi Asie, Europe, Amérique du Nord, Océa­nie. Un beau petit tour du monde de la frappe en somme…

Reste à parler de ce qui va vrai­ment faire la diffé­rence, à savoir l’in­ter­face permet­tant de program­mer tout cela et les fonc­tion­na­li­tés avan­cées de la bête.

Percqui­si­tion

mainLa fenêtre qui nous accueille fait montre d’une grande clarté : dans le bandeau supé­rieur, le gestion­naire de présets, le volume de sortie, l’ac­cès aux trois panneaux (Main qui nous accueille donc, Edit et FX dont les libel­lés se passent de commen­taires) et trois icônes : une pour annu­ler la dernière manip, une pour géné­rer un nouveau préset, et une pour verrouiller les sons lors de la géné­ra­tion d’un nouveau preset (seules les séquences changent alors).

En dessous, 8 pads se présentent dans des cercles de couleurs, dont le pour­tour est parsemé de plus petits cercles : nous y revien­drons. On trouve aussi le nom de la percus­sion chargé sur le pad, un visuel la repré­sen­tant, des fonc­tions Mute et Solo, une icône pour verrouiller la percus­sion (sa séquence ne sera pas concer­née par une nouvelle géné­ra­tion de préset) et un raccourci pour l’af­fi­cher dans le panneau Edit.

sampleEn cliquant sur le centre du pad : on accède au navi­ga­teur de son qui permet de chan­ger la percu utili­sée… Dans ce dernier, on peut choi­sir la famille de l’ins­tru­ment (Hand Drums, Shaken, Metal, Fric­tion et Wood), puis l’ins­tru­ment et enfin une de ses arti­cu­la­tions. Un petit moteur de recherche et un système de favo­ris n’au­raient pas été de trop mais tout demeure assez clair pour qu’on se passe de ce genre d’ou­til…

Bien­ve­nue dans la Factory !

editVenons-en main­te­nant au panneau Edit qui vous donne une vue d’en­semble sur les huit instru­ments et les séquences qui sont asso­ciés à chacun. On pourra ici aussi, pour chaque percus­sion, éditer son volume, son pano­ra­mique, mais aussi la vitesse à laquelle tourne sa séquence et plus impor­tant, le nombre de pas de cette séquence. C’est en effet la première bonne nouvelle de ce test : Percus­sion Factory permet de faire de la poly­ryth­mie en offrant la possi­bi­lité de mélan­ger des séquences se jouant sur 16 pas, d’autres sur 13 ou 15, d’autres encore sur 8, 7 ou 3… Dans le sillage de cette fonc­tion, le potard Deci­mate permet de désac­ti­ver plus de pas de la séquence à mesure que sa course progresse : une bien bonne idée qui permet d’ob­te­nir des varia­tions de patterns sans pour autant chan­ger complè­te­ment de groove. Quatre icônes sont encore à noter : l’une qui permet de char­ger un son au hasard sur le pad, l’autre qui permet de géné­rer une séquence au hasard pour le son, et les deux dernières qui permettent d’ac­cé­der à l’édi­tion avan­cée du pad, soit du son qu’on y a chargé, soit de la séquence.

soundCette édition se présente en effet en trois onglets : dans Sound, vous gérez le sampling propre­ment dit : Pitch, dyna­mique, enve­loppe ADSR, courbe de vélo­cité MIDI et Smooth, un filtre passe-haut avec une pente douce de 6 dB par octave pour atté­nuer genti­ment les aigus qui peuvent très présents sur certaines percus… En vis-à-vis de ce dernier, on dispose aussi d’un filtre moins utili­taire et plus créa­tif puisqu’il s’agit d’un multi­mode réson­nant doté lui aussi de sa propre enve­loppe. À noter que les deux enve­loppes de volume comme du filtre disposent de réglages pour jouer sur les courbes d’at­taque, de déclin et de relâ­che­ment : bref, c’est bien complet…

insertfxPassons à l’on­glet FX où nous attendent quatre effets en insert (distor­sion, flan­ger, frequency shif­ter et EQ para­mé­trique 3 bandes) et les départs vers les deux bus d’ef­fets que propose le logi­ciel, lesquels sont assi­gnés à un delay et une réverbe. Pour régler ces derniers, on se rendra dans la section d’ef­fet globale du logi­ciel où l’on décou­vrira encore d’autres choses : une satu­ra­tion, un maxi­mi­seur et un EQ ainsi que nos deux effets pour les bus auxi­liaires. Si le delay se passe de commen­taires, il est à noter que la réverbe est en fait un proces­seur à convo­lu­tion propo­sée avec de nombreuses réponses impul­sion­nelles allant bien au-delà de la réverbe et s’aven­tu­rant en terre soun­de­si­gnesque…

globalfxBref, la section d’ef­fets est inté­res­sante, même si l’on aurait aimé dispo­ser d’un petit bitcru­sher/down­sam­pler, d’un réso­na­teur, voire d’un Unison comme en propose Melda, ce qui permet­trait à de simu­ler des ensembles de percus­sions…

Reve­nons toute­fois à notre édition de pad pour décou­vrir le dernier onglet Seq où nous attend un séquen­ceur à pas à 5 étages : le premier pour la vélo­cité, le second pour subdi­vi­ser le pas en un maxi­mum de quatre parties, le troi­sième pour défi­nir le pitch du pas, le quatrième pour gérer son Gate et enfin le dernier pour défi­nir sa proba­bi­lité d’être lu, ce qui vous assure qu’une même séquence pourra évoluer aléa­toi­re­ment à chaque lectu­re…

stepseqQuatre commandes sont dispo­nibles en regard de tout cela : une pour remettre à zéro la séquence, une pour géné­rer une séquence au hasard, une pour déca­ler l’off­set de la séquence en milli­se­condes (ce qui aura un grand impact sur l’al­lant du groove en jouant plus ou moins au fond ou en avant du temps) et enfin Auto-align qui mérite un commen­taire.

swingUVI s’est en effet échiné à défi­nir pour chaque sample le temps fort de ce dernier car contrai­re­ment à ce qu’on observe sur un piano, ce n’est pas au début de son que réside le hit sur la plupart des percus­sions. Sur un tambou­rin par exemple, les cymbales de l’ins­tru­ment résonnent avant même que la frappe inter­vienne. Et c’est cette dernière que la fonc­tion Auto-align cale sur le temps, pour s’as­su­rer que le groove soit natu­rel, ce qui est indis­pen­sable pour un instru­ment à percus­sion.

D’autres choses à dire sur cette inter­face ? Oui ! Qu’elle permet évidem­ment de jouer chaque pad isolé­ment, chaque séquence isolé­ment ou l’en­semble de tout cela via les keys­witches du clavier, qu’un réglage Swing global vous permet de choi­sir entre diffé­rentes quan­ti­fi­ca­tions pour adap­ter un groove trop carré à un shuffle parti­cu­lier, que tout cela sortira en stéréo ou sur des sorties dédiées à chaque pad, et que la page Main est bien plus riche que nous avons voulu le dire plus haut.

Axiome d’Eu­cli­de…

euclideAu bas de cette dernière, on dispose de six potards permet­tant de faire gran­de­ment évoluer, en temps réel, le préset en cours d’uti­li­sa­tion sans avoir à mettre les mains dans le moteur, ce qui sera très pratique pour une utili­sa­tion en live. Outre le réglage Swing dont nous venons de parler, on y trouve Room pour doser la réverbe, Tone pour aller vers un son global plus brillant ou plus sombre, et surtout trois contrôles pour les séquences : Deci­mate qui supprime des pas dans ces dernières, Inten­sity qui joue sur les courbes de vélo­cité (pratique pour faire des moments plus calmes ou au contraire explo­sifs au cours d’un arran­ge­ment) et enfin Steps qui réduit le nombre de pas de tout le monde, ce qui donne l’oc­ca­sion de comprendre que les cercles dont nous avions parlé plus haut sont en fait une repré­sen­ta­tion eucli­dienne des séquences. À mesure qu’on réduit le nombre de pas des séquences, on voit ainsi les cercles se chan­ger en poly­gones avec toujours moins de côtés jusqu’à arri­ver au carré, au triangle et à la simple ligne…

Visuel­le­ment, c’est telle­ment plus parlant et effi­cace qu’un séquen­ceur à pas clas­sique pour faire des poly­ryth­mies qu’il est incom­pré­hen­sible que cette ergo­no­mie ne soit pas plus souvent présente dans nos logi­ciels comme dans nos maté­riels. Et c’est peut-être sur ce point qu’on adres­sera le plus grand reproche à UVI qui n’est pas allé au bout de son excel­lente idée : on aime­rait dès l’on­glet Main pouvoir agir sur le nombre de pas de chaque pad isolé­ment et pas globa­le­ment, acti­ver ou non un pas sur le pour­tour de la forme juste en cliquant dessus. Hélas, sitôt qu’on clique sur ces formes, on se retrouve un peu frus­tré dans l’in­ter­face de char­ge­ment de sample. C’est dommage vrai­ment !

Pour se faire pardon­ner, UVI nous propose toute­fois la petite fonc­tion qui tue : vous pouvez impor­ter vos propres samples dans Percus­sion Factory via un single cliqué-glissé. Merci d’y avoir pensé ! Là encore, le terrain de jeu s’agran­dit…

Et le son me direz-vous ? Eh bien, à la faveur de tous ces outils, il n’y a aucun reproche à faire de ce côté, avec des presets bien foutus et la possi­bi­lité d’ob­te­nir très vite des rythmes complexes et des parties orga­niques qui s’adap­te­ront parfai­te­ment à tous les contextes, notam­ment grâce au para­mètre swing. Les samples embarqués comme les effets permettent en outre de s’aven­tu­rer bien au-delà des percus­sions tradi­tion­nelles et de réali­ser des grooves qui ravi­ront autant les musi­ciens élec­tro­niques que ceux qui font de la musique à l’image. Seul petit bémol peut-être : on aurait aimé dispo­ser dans la banque de samples de quoi faire des percus­sions de larges ensembles, qu’elles soient orches­trales ou ethniques. Impos­sible de faire des tambours de guerre en l’état actuel, alors que même sans propo­ser de samples de cela, un effet simi­laire au MUni­son de Melda aurait encore permis d’étendre la poly­va­lence de la Facto­ry…

Écou­tez toute­fois ce que ça donne sur diffé­rents presets pour vous faire une idée de la variété de choses qu’on peut obte­nir :

berwali
00:0000:04
  • berwali00:04
  • full­pa­lette00:04
  • golden­moon00:04
  • lasto­fus00:09
  • manden00:04
  • marching00:04
  • neptu­ne­ta­bla00:04
  • reflexion00:09
  • reframe00:09
  • roots00:04
  • rumba00:04
  • snor­ring00:09
  • snows­ledge00:04
  • super­crush00:09

Voyez qu’on peut tout abor­der : de la musique afri­caine, latine, mais aussi du sound design plus barré, de sorte que quel que soit votre genre musi­cal de prédi­lec­tion, vous devriez trou­ver votre bonheur dans cette Factory, que ce soit en studio ou en live… Et cela est d’au­tant plus vrai que vous pouvez impor­ter vos propres samples. Voyez ce que ça donne avec quelques sons de beat­box enre­gis­trées vite fait :

crash
00:0000:01
  • crash00:01
  • bell00:00
  • hat00:00
  • kick00:00
  • snare00:00
  • triangle00:01
  • beat­box00:08

Et la mini compo du test pour finir :

percus­sion­songs(2)
00:0000:54

Conclu­sion

À n’en pas douter, UVI fait très fort avec cette Percus­sion Factory qui sonne bien, s’avère extrê­me­ment poly­va­lente et dispose de tous les outils pour deve­nir LA réfé­rence en matière de percus­sions sur le marché. Trois choses manquent seule­ment pour en faire l’ins­tru­ment parfait : des samples d’en­sembles de percus­sion, orches­traux comme ethniques ou alors inclure un effet Unison, quelques autres effets encore (bits­cru­sher, réso­na­teur) et surtout un usage plus poussé de la repré­sen­ta­tion visuelle du séquen­ceur eucli­dien. Mais ce sera peut-être pour une mise à jour ou une V2… Quoi qu’il en soit, on tient là un bien beau cham­pion qui ne devrait pas déce­voir grand monde. Bravo !

9/10
Fabrication (?) : France
Points forts
  • Interface claire, lisible et ergonomique
  • Des percus du monde entier
  • Ouvert à la polyrythmie
  • La possibilité de générer des choses aléatoirement à différents niveaux
  • Decimate pour simplifier un groove simplement
  • Swing et ses différents mode de quantisation pour s’adapter à tous les grooves
  • La possibilité de jouer sur l’offset d’une séquence
  • Édition audio complète, avec gestion des courbes sur les enveloppes ADSR
  • Auto-align, indispensable pour des percus
  • La possibilité d’importer ses propres samples
  • Sympathique section d’effets...
  • …dont un processeur à convolution qui peut servir à bien d’autres choses que de faire des réverbes
  • La représentation géométrique des séquences euclidiennes…
Points faibles
  • …mais hélas sous-exploitée en termes d’interaction
  • Pas de percussions orchestrales, ni d'Europe, ni d'Océanie
  • Pas d’ensembles de percussions, ce qui aurait pu être compensé par un Unison dans la section d’effets
  • Un petit bitcrusher et un résonateur ne seraient pas de refus non plus…
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.