Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Test du KeyStudio 49i de M-Audio - Studio à queue

8/10

Aussi bien que dans le tout en 1, M-audio se lance ici dans le prêt-à-porter, avec un clavier de 49 touches dynamiques, équipé d’une interface audio stéréo, avec entrées XLR, instrument et line, doté d’un piano à queue Steinway intégré, pour pouvoir jouer même sans ordi, et livré avec un module GM pour se lancer dans l’orchestration. Y a plus qu’à s’y mettre…

Aussi bien que dans le tout en 1, M-audio se lance ici dans le prêt-à-porter, avec un clavier de 49 touches dyna­miques, équipé d’une inter­face audio stéréo, avec entrées XLR, instru­ment et line, doté d’un piano à queue Stein­way inté­gré, pour pouvoir jouer même sans ordi, et livré avec un module GM pour se lancer dans l’or­ches­tra­tion. Y a plus qu’à s’y mettre…

Keystudio 49i

Nette­ment orienté song­wri­ting, le KeyS­tu­dio est éton­nam­ment inspiré des claviers vintage, qui permet­taient à la fois de contrô­ler des expan­deurs Midi, de se connec­ter à un séquen­ceur, ou de fonc­tion­ner de façon auto­nome sur scène ou à la maison grâce à une banque de son inté­grée. En y ajou­tant une inter­face audio stéréo 16bits/44KHz, M-Audio élar­git sensi­ble­ment le concept et fait de son nouveau chou­chou l’ou­til idéal du musi­cien qui, sans se prendre la tête à élabo­rer une confi­gu­ra­tion compliquée, veut pouvoir compo­ser et enre­gis­trer sur son ordi (PC ou Mac) tout en conser­vant sa liberté de mouve­ment de clavier indé­pen­dant et volage. Un compro­mis qui semble donc inté­res­sant, surtout pour moins de 250 euros, si toute­fois il a été possible au fabri­cant de tenir le pari de la grosse produc­tion à petit budget ! C’est ce que nous allons essayer de décou­vrir tout de suite…

Déballe !

Les incon­di­tion­nels du travel­lin’­light seront convain­cus dès la première prise en main : on pourra aller très loin avec ce petit clavier, même à pied ! Léger et compact, le KeyS­ta­tion est conçu pour passer partout en toute discré­tion. Et il faut bien avouer que l’on est plutôt surpris de ne pas retrou­ver sur son tableau de bord l’ha­bi­tuelle armada de potards, boutons, pads et faders qui surchargent désor­mais la plupart des claviers de contrôle. C’est que juste­ment, le 49i n’en est pas un : twea­kers déjan­tés du réglage poly saturé, passez donc votre chemin ! Tout a été pensé ici pour rassu­rer les frileux du para­mètre : pas de LED, juste 3 potards, quelques boutons, un fader, et 2 molettes pitch et modu­la­tion… Le galbe élégant gris métal­lisé de notre vais­seau n’a pas été grêlé par l’acné tech­no­lo­gique : juste ce qu’il faut pour jouer du clavier, quoi… Basique et effi­cace, telle est notre devise !

Quand est-ce qu’on branche ?

Arrière

En faisant le tour du proprié­taire, on s’aperçoit cepen­dant que simpli­cité ne rime pas avec dénue­ment, puisque l’on est tout d’abord ravi de décou­vrir DEUX prises casque en façade (toujours plus pratique !), bien­tôt rejointes par le pelo­ton arrière, composé pour sa part de 2 sorties au format jack 6.35’’, une entrée XLR permet­tant de raccor­der un micro dyna­mique (pas d’ali­men­ta­tion fantôme !), une entrée ligne jack 6.35 (avec préam­pli haute impé­dance pour la guitare ou la basse) et une entrée stéréo auxi­liaire au format RCA, pour connec­ter par exemple un lecteur de Mp3. On dispose aussi, à côté du connec­teur USB, d’une sortie Midi et d’une entrée pour bran­cher une pédale de sustain (non four­nie). Bref, tout ce dont nous avons besoin pour faire le bœuf sur le dernier tube de Johnny avec un pote guita­riste et notre chan­teuse préfé­rée.

Direct

Côté ‘On The Road Again’, M-Audio tient ses promesses. Un coup de prise USB, et le sapin s’illu­mine ! Sans un seul pres­sage de bouton supplé­men­taire, on peut entendre s’agi­ter les marteaux d’un vrai faux piano acous­tique, pres­sés de conduire les voicings les plus témé­raires jusqu’aux confins stel­laires de la pléni­tude harmo­nique. Encore mieux : si l’on décide de se dépla­cer sans portable, ce qui arrive encore à des gens très bien, no soucis : le KeyS­tu­dio est équipé d’une entrée DC pour pouvoir être alimenté de façon auto­nome par n’im­porte quel petit transfo 9V que l’on aura eu la géniale idée d’al­ler ache­ter chez l’épi­cier d’en bas. On pourra ainsi faire ses gammes n’im­porte où, à condi­tion d’être à portée d’une prise de courant, le compar­ti­ment à pile n’ayant pas trouvé place dans la coque de notre navire.

Du grand queue

Dessus

On peut donc décou­vrir sans lanter­ner ce somp­tueux Stein­way samplé en stéréo par les bons soins d’une équipe de concep­teurs estam­pillée Digi­de­sign, et béné­fi­ciant d’une réverbe que l’on peut acti­ver grâce à un bouton placé au dessus du clavier, à côté d’un potard de volume spécia­le­ment réservé au piano, ainsi que d’un autre switch permet­tant de reve­nir instan­ta­né­ment aux réglages d’usine si l’on a un peu trop bidouillé le son. Mais on n’en est pas encore là ! Profi­tons pour le moment de notre piano à queue en toute séré­nité. Ah ! c’est quand même bon de rencon­trer un clavier qui a tout de suite de la conver­sa­tion, quand on a telle­ment déprimé avec tous ces contrô­leurs muets qui néces­sitent de longues minutes de démar­rage d’ordi avant de cracher un mi bémol alors que l’ins­pi­ra­tion est en train de ne nous brûler les doigts par tous les bouts !

Et en plus, le p’tit piano, il est fina­le­ment assez convain­cant, rapport au son ! La tona­lité est claire sans être trop acide dans les aigus, et reste très défi­nie dans le grave, offrant des basses nettes et dyna­miques. Ainsi, sur l’ex­cep­tion­nelle éten­due de 11 octaves (grâce aux 2 boutons Octave qui permettent instan­ta­né­ment de monter le clavier de 4 et de descendre de 3), on retrouve les diffé­rentes couleurs d’un vrai instru­ment, repro­duites de façon réaliste, même dans les tessi­tures extrêmes, comme dans l’aigu, par exemple, où le contours des notes ne relève pas du simple FX, voire de la pure plai­san­te­rie. Ajou­tons à cela un clavier correct, repris du célèbre KeyS­ta­tion49 du fabri­cant, équipé de touches assez larges, qui permet une expres­sion précise même si on reste loin du toucher lourd des lestés, et l’on doit avouer que l’on se régale sans arrière pensée, malgré la poly­pho­nie limi­tée à 20 voix. De plus, les 2 prises casque nous laissent tout loisir d’en­ta­mer un fréné­tique 4 mains avec notre chérie, d’au­tant plus sensuel que l’exigüité des 49 touches nous obli­gera à une promis­cuité fort musi­cale.

USB

Molettes

Mais reve­nons à nos amours USB, et connec­tons-nous sans plus tarder à une béca­ne…­Toujours dans l’es­prit de trans­pa­rence et de flexi­bi­lité, M-Audio a prévu des drivers géné­riques qui sont censés permettre une recon­nais­sance instan­ta­née et auto­ma­tique du maté­riel par Windows. En théo­rie, cela permet de se bran­cher à n’im­porte quel ordi même si on n’a pas emporté le CD d’ins­tal­la­tion et qu’on n’a pas de connexion Inter­net pour aller pêcher les drivers sur le site du construc­teur, ce qui peut parfois s’avé­rer tout à fait cool. Dans notre cas, malheu­reu­se­ment, cela reste de la théo­rie ! C’est vrai, XP recon­naît bien tout seul le clavier, et commence à instal­ler les 2 drivers requis. Pour le premier, pas de problème, ça roule tout seul. Mais pour le second, ça coince, et l’on nous signi­fie que, désolé, ça va pas le faire…

Bon, tant pis, on va voir du côté « panneau de confi­gu­ra­tion » pour voir si le 49i montre son nez. Et là, on s’aperçoit que seul l’au­dio In est reconnu. Alors, on se dit en toute logique que le Out doit être fourni par le driver qui a foiré, et l’on ouvre quand même Live d’Able­ton (une version 6 Lite illi­mi­tée étant gracieu­se­ment offerte en goodie par M-audio) et l’on se préci­pite dans le menu Préfé­rences/Audio, pour consta­ter que nous n’avons toujours que notre entrée présente dans la liste des pilotes MME/DX. Là, témé­raire, on tente le coup quand même, et crouicch : écran bleu ! Ah, ça fait mal ! Tant pis, on va se la jouer CD d’ins­tall, c’est pas la mort tout de même. Et puis on se console en espé­rant que sur d’autre configs, ou Vista (le test est réalisé avec XP SP2 et un Dual Core Intel 1.8GHz), ça ira tout seul !

CD fois mieux

Avec le programme d’ins­tal, là pas de problème. Les drivers sont recon­nus, et l’on envoie aussi sur le disque dur le module GM offert avec le clavier. On hérite donc au passage du proto­cole ASIO qui nous permet d’ob­te­nir une latence totale de 18.7 ms, ce qui est tout à fait correct pour l’en­re­gis­tre­ment, ou pour l’uti­li­sa­tion d’ins­tru­ments virtuels et d’ef­fets en temps réel. Cepen­dant, un mode Direct Moni­to­ring, accom­pa­gné d’un potard destiné au contrôle du volume, permet s’en­tendre sans passer par les circuits de l’ordi, pour éviter tout phasing dans le control room : toujours pratique !

GM ça !

Partie de gauche

Le module GM livré avec le clavier, qui pèse tout de même 200 Mo, peut être utilisé en Stand Alone, ou en plugin VST, ce dernier étant auto­ma­tique­ment installé dans votre dossier VST si vous en possé­dez déjà un. Avec une multi­tim­bra­lité de 16 instru­ments (1 par canal Midi), il permet donc déve­lop­per rapi­de­ment des orches­tra­tions complètes, d’au­tant que les presets se chargent instan­ta­né­ment, ce qui rend fluide les recherches de son lors de l’ébauche d’un arran­ge­ment.

L’er­go­no­mie est simplis­sime : on sélec­tionne l’un des 16 instru­ments, et l’on dispose alors pour ce canal d’un contrôle de volume, de pan, de tone (brillance du patch), d’un mode mute/solo, ainsi que d’une réverbe et d’un chorus pour épicer un peu les 128 presets GM. Dans l’en­semble, ceux-ci sont d’ailleurs plutôt accep­tables, avec quelques bons claviers, des basses ronflantes, et des drum kits assez pêchus. Bon, il ne faut pas non plus deman­der l’im­pos­sible, et l’on ne retrou­vera pas ici la puis­sance des grandes banques d’échan­tillons, surtout en ce qui concerne les instru­ments acous­tiques, comme les cordes ou les cuivres qui, indé­nia­ble­ment, sonnent comme sur la plupart des banques GM, c’est-à-dire assez peu ! Quoi qu’il en soit, on dispose tout de même d’une base suffi­sam­ment solide pour élabo­rer des orches­tra­tions complètes, le travail étant en plus faci­lité par une bonne cohé­rence des diffé­rents patchs qui, même s’ils sont parfois un peu ‘jus­tes’, se mélangent cepen­dant parfai­te­ment bien entre eux. Un bonus évident. Seul regret : l’ab­sence d’un petit lecteur de fichiers Midi qui aurait été bien pratique, surtout s’il avait proposé en plus une fonc­tion d’ex­port en .wav ou .mp3… On ne peut pas tout avoir !

C’est ici, le bœuf ?

Gm module

Il est grand temps de bran­cher les potes en utili­sant les entrées audio de notre inter­face inté­grée. Et là, on découvre vrai­ment l’ori­gi­na­lité du KeyS­tu­dio : un micro, une gratte ou une basse, une boîte à rythmes, et go to the jam ! C’est vrai que dans cette confi­gu­ra­tion, il manque un troi­sième casque, mais après tout, la chan­teuse n’a pas besoin d’en­tendre la musique, non ? En tout cas, l’er­go­no­mie est vrai­ment top, alliant une simpli­cité désar­mante à une effi­ca­cité redou­table. Grâce à des potards de volume pour les entrées ligne et micro, on fait sa petite balance tranquille (pour nous faci­li­ter les réglages, des leds nous indiquent le seuil de satu­ra­tion), les signaux parve­nant des entrées venant se mixer au son de piano. Ainsi, pas besoin de table de mixage ni d’am­pli pour commen­cer à répé­ter avec son groupe. En plus, pour peu qu’on soit raccordé à l’or­di­na­teur, on peut égale­ment récu­pé­rer l’au­dio en prove­nance de n’im­porte quel séquen­ceur.

On peut ensuite enre­gis­trer direc­te­ment ses exploits sur les pistes de ce dernier (n’ou­blions pas que Live 6 est de la partie !). Par défaut, l’en­trée ligne sort sur le canal droit et l’en­trée micro sur le gauche, le piano et l’en­trée auxi­liaire arri­vant sur les 2. Cepen­dant, un switch ‘mono’ permet de repla­cer les entrées sépa­rées au milieu, et ainsi, de tout réduire en stéréo. Côté patate, les conver­tis­seurs font ce qu’ils peuvent dans cette gamme de prix, mais le grain est tout à fait satis­fai­sant et permet­tra de réali­ser de très bonnes maquettes sans aucun problème. Il convien­dra cepen­dant d’uti­li­ser des casques assez dyna­miques, car même à fond les manettes, le niveau d’écoute reste un peu bas. Mais cela a l’avan­tage de nous préser­ver des acou­phènes, et l’on peut bien sûr raccor­der les sorties audio à des enceintes ampli­fiées ou à une énorme sono, pour les plus trashs. Si après ça vous n’êtes pas créa­tifs, c’est que vous n’êtes pas fait pour le live !

Conclu­sion

En propo­sant à la fois une véri­table station de travail auto­nome et poly­va­lente, que l’on peut utili­ser à plusieurs grâce à ses 3 types d’en­trées audio et à son piano échan­tillonné inté­gré, et un clavier Midi qui, même s’il ne possède pas de matrices de contrô­leurs, permet­tra toute­fois d’en­re­gis­trer des séquences Midi avec préci­sion et toucher, M-Audio nous offre un nouveau concept de clavier très convi­vial, simple à utili­ser, facile à trans­por­ter, qui permet­tra de nombreuses appli­ca­tions concrètes, à la maison ou voyage, comme le jeu sur scène, le travail de program­ma­tion, la péda­go­gie (grâce à ses 2 prises casques), ou l’en­re­gis­tre­ment en live de plusieurs musi­ciens. Cette fraî­cheur devrait certai­ne­ment convaincre tous ceux qui, sans vouloir se prendre la tête avec la tech­nique ni se ruiner, veulent véri­ta­ble­ment jouer de la musique, dans tous ses états…

 

Notre avis : 8/10

  • Le côté convivial des entrées audio combinées au piano
  • La qualité du piano interne échantillonné
  • La transportabilité
  • Le niveau casque un peu faible
  • L’absence totale de contrôles hardware
Soyez le premier à réagir à cet article

    Vous souhaitez réagir à cet article ?

    Se connecter
    Devenir membre