Aussi bien que dans le tout en 1, M-audio se lance ici dans le prêt-à-porter, avec un clavier de 49 touches dynamiques, équipé d’une interface audio stéréo, avec entrées XLR, instrument et line, doté d’un piano à queue Steinway intégré, pour pouvoir jouer même sans ordi, et livré avec un module GM pour se lancer dans l’orchestration. Y a plus qu’à s’y mettre…
Aussi bien que dans le tout en 1, M-audio se lance ici dans le prêt-à-porter, avec un clavier de 49 touches dynamiques, équipé d’une interface audio stéréo, avec entrées XLR, instrument et line, doté d’un piano à queue Steinway intégré, pour pouvoir jouer même sans ordi, et livré avec un module GM pour se lancer dans l’orchestration. Y a plus qu’à s’y mettre…
Nettement orienté songwriting, le KeyStudio est étonnamment inspiré des claviers vintage, qui permettaient à la fois de contrôler des expandeurs Midi, de se connecter à un séquenceur, ou de fonctionner de façon autonome sur scène ou à la maison grâce à une banque de son intégrée. En y ajoutant une interface audio stéréo 16bits/44KHz, M-Audio élargit sensiblement le concept et fait de son nouveau chouchou l’outil idéal du musicien qui, sans se prendre la tête à élaborer une configuration compliquée, veut pouvoir composer et enregistrer sur son ordi (PC ou Mac) tout en conservant sa liberté de mouvement de clavier indépendant et volage. Un compromis qui semble donc intéressant, surtout pour moins de 250 euros, si toutefois il a été possible au fabricant de tenir le pari de la grosse production à petit budget ! C’est ce que nous allons essayer de découvrir tout de suite…
Déballe !
Les inconditionnels du travellin’light seront convaincus dès la première prise en main : on pourra aller très loin avec ce petit clavier, même à pied ! Léger et compact, le KeyStation est conçu pour passer partout en toute discrétion. Et il faut bien avouer que l’on est plutôt surpris de ne pas retrouver sur son tableau de bord l’habituelle armada de potards, boutons, pads et faders qui surchargent désormais la plupart des claviers de contrôle. C’est que justement, le 49i n’en est pas un : tweakers déjantés du réglage poly saturé, passez donc votre chemin ! Tout a été pensé ici pour rassurer les frileux du paramètre : pas de LED, juste 3 potards, quelques boutons, un fader, et 2 molettes pitch et modulation… Le galbe élégant gris métallisé de notre vaisseau n’a pas été grêlé par l’acné technologique : juste ce qu’il faut pour jouer du clavier, quoi… Basique et efficace, telle est notre devise !
Quand est-ce qu’on branche ?
En faisant le tour du propriétaire, on s’aperçoit cependant que simplicité ne rime pas avec dénuement, puisque l’on est tout d’abord ravi de découvrir DEUX prises casque en façade (toujours plus pratique !), bientôt rejointes par le peloton arrière, composé pour sa part de 2 sorties au format jack 6.35’’, une entrée XLR permettant de raccorder un micro dynamique (pas d’alimentation fantôme !), une entrée ligne jack 6.35 (avec préampli haute impédance pour la guitare ou la basse) et une entrée stéréo auxiliaire au format RCA, pour connecter par exemple un lecteur de Mp3. On dispose aussi, à côté du connecteur USB, d’une sortie Midi et d’une entrée pour brancher une pédale de sustain (non fournie). Bref, tout ce dont nous avons besoin pour faire le bœuf sur le dernier tube de Johnny avec un pote guitariste et notre chanteuse préférée.
Direct
Côté ‘On The Road Again’, M-Audio tient ses promesses. Un coup de prise USB, et le sapin s’illumine ! Sans un seul pressage de bouton supplémentaire, on peut entendre s’agiter les marteaux d’un vrai faux piano acoustique, pressés de conduire les voicings les plus téméraires jusqu’aux confins stellaires de la plénitude harmonique. Encore mieux : si l’on décide de se déplacer sans portable, ce qui arrive encore à des gens très bien, no soucis : le KeyStudio est équipé d’une entrée DC pour pouvoir être alimenté de façon autonome par n’importe quel petit transfo 9V que l’on aura eu la géniale idée d’aller acheter chez l’épicier d’en bas. On pourra ainsi faire ses gammes n’importe où, à condition d’être à portée d’une prise de courant, le compartiment à pile n’ayant pas trouvé place dans la coque de notre navire.
Du grand queue
On peut donc découvrir sans lanterner ce somptueux Steinway samplé en stéréo par les bons soins d’une équipe de concepteurs estampillée Digidesign, et bénéficiant d’une réverbe que l’on peut activer grâce à un bouton placé au dessus du clavier, à côté d’un potard de volume spécialement réservé au piano, ainsi que d’un autre switch permettant de revenir instantanément aux réglages d’usine si l’on a un peu trop bidouillé le son. Mais on n’en est pas encore là ! Profitons pour le moment de notre piano à queue en toute sérénité. Ah ! c’est quand même bon de rencontrer un clavier qui a tout de suite de la conversation, quand on a tellement déprimé avec tous ces contrôleurs muets qui nécessitent de longues minutes de démarrage d’ordi avant de cracher un mi bémol alors que l’inspiration est en train de ne nous brûler les doigts par tous les bouts !
Et en plus, le p’tit piano, il est finalement assez convaincant, rapport au son ! La tonalité est claire sans être trop acide dans les aigus, et reste très définie dans le grave, offrant des basses nettes et dynamiques. Ainsi, sur l’exceptionnelle étendue de 11 octaves (grâce aux 2 boutons Octave qui permettent instantanément de monter le clavier de 4 et de descendre de 3), on retrouve les différentes couleurs d’un vrai instrument, reproduites de façon réaliste, même dans les tessitures extrêmes, comme dans l’aigu, par exemple, où le contours des notes ne relève pas du simple FX, voire de la pure plaisanterie. Ajoutons à cela un clavier correct, repris du célèbre KeyStation49 du fabricant, équipé de touches assez larges, qui permet une expression précise même si on reste loin du toucher lourd des lestés, et l’on doit avouer que l’on se régale sans arrière pensée, malgré la polyphonie limitée à 20 voix. De plus, les 2 prises casque nous laissent tout loisir d’entamer un frénétique 4 mains avec notre chérie, d’autant plus sensuel que l’exigüité des 49 touches nous obligera à une promiscuité fort musicale.
USB
Mais revenons à nos amours USB, et connectons-nous sans plus tarder à une bécane…Toujours dans l’esprit de transparence et de flexibilité, M-Audio a prévu des drivers génériques qui sont censés permettre une reconnaissance instantanée et automatique du matériel par Windows. En théorie, cela permet de se brancher à n’importe quel ordi même si on n’a pas emporté le CD d’installation et qu’on n’a pas de connexion Internet pour aller pêcher les drivers sur le site du constructeur, ce qui peut parfois s’avérer tout à fait cool. Dans notre cas, malheureusement, cela reste de la théorie ! C’est vrai, XP reconnaît bien tout seul le clavier, et commence à installer les 2 drivers requis. Pour le premier, pas de problème, ça roule tout seul. Mais pour le second, ça coince, et l’on nous signifie que, désolé, ça va pas le faire…
Bon, tant pis, on va voir du côté « panneau de configuration » pour voir si le 49i montre son nez. Et là, on s’aperçoit que seul l’audio In est reconnu. Alors, on se dit en toute logique que le Out doit être fourni par le driver qui a foiré, et l’on ouvre quand même Live d’Ableton (une version 6 Lite illimitée étant gracieusement offerte en goodie par M-audio) et l’on se précipite dans le menu Préférences/Audio, pour constater que nous n’avons toujours que notre entrée présente dans la liste des pilotes MME/DX. Là, téméraire, on tente le coup quand même, et crouicch : écran bleu ! Ah, ça fait mal ! Tant pis, on va se la jouer CD d’install, c’est pas la mort tout de même. Et puis on se console en espérant que sur d’autre configs, ou Vista (le test est réalisé avec XP SP2 et un Dual Core Intel 1.8GHz), ça ira tout seul !
CD fois mieux
Avec le programme d’instal, là pas de problème. Les drivers sont reconnus, et l’on envoie aussi sur le disque dur le module GM offert avec le clavier. On hérite donc au passage du protocole ASIO qui nous permet d’obtenir une latence totale de 18.7 ms, ce qui est tout à fait correct pour l’enregistrement, ou pour l’utilisation d’instruments virtuels et d’effets en temps réel. Cependant, un mode Direct Monitoring, accompagné d’un potard destiné au contrôle du volume, permet s’entendre sans passer par les circuits de l’ordi, pour éviter tout phasing dans le control room : toujours pratique !
GM ça !
Le module GM livré avec le clavier, qui pèse tout de même 200 Mo, peut être utilisé en Stand Alone, ou en plugin VST, ce dernier étant automatiquement installé dans votre dossier VST si vous en possédez déjà un. Avec une multitimbralité de 16 instruments (1 par canal Midi), il permet donc développer rapidement des orchestrations complètes, d’autant que les presets se chargent instantanément, ce qui rend fluide les recherches de son lors de l’ébauche d’un arrangement.
L’ergonomie est simplissime : on sélectionne l’un des 16 instruments, et l’on dispose alors pour ce canal d’un contrôle de volume, de pan, de tone (brillance du patch), d’un mode mute/solo, ainsi que d’une réverbe et d’un chorus pour épicer un peu les 128 presets GM. Dans l’ensemble, ceux-ci sont d’ailleurs plutôt acceptables, avec quelques bons claviers, des basses ronflantes, et des drum kits assez pêchus. Bon, il ne faut pas non plus demander l’impossible, et l’on ne retrouvera pas ici la puissance des grandes banques d’échantillons, surtout en ce qui concerne les instruments acoustiques, comme les cordes ou les cuivres qui, indéniablement, sonnent comme sur la plupart des banques GM, c’est-à-dire assez peu ! Quoi qu’il en soit, on dispose tout de même d’une base suffisamment solide pour élaborer des orchestrations complètes, le travail étant en plus facilité par une bonne cohérence des différents patchs qui, même s’ils sont parfois un peu ‘justes’, se mélangent cependant parfaitement bien entre eux. Un bonus évident. Seul regret : l’absence d’un petit lecteur de fichiers Midi qui aurait été bien pratique, surtout s’il avait proposé en plus une fonction d’export en .wav ou .mp3… On ne peut pas tout avoir !
C’est ici, le bœuf ?
Il est grand temps de brancher les potes en utilisant les entrées audio de notre interface intégrée. Et là, on découvre vraiment l’originalité du KeyStudio : un micro, une gratte ou une basse, une boîte à rythmes, et go to the jam ! C’est vrai que dans cette configuration, il manque un troisième casque, mais après tout, la chanteuse n’a pas besoin d’entendre la musique, non ? En tout cas, l’ergonomie est vraiment top, alliant une simplicité désarmante à une efficacité redoutable. Grâce à des potards de volume pour les entrées ligne et micro, on fait sa petite balance tranquille (pour nous faciliter les réglages, des leds nous indiquent le seuil de saturation), les signaux parvenant des entrées venant se mixer au son de piano. Ainsi, pas besoin de table de mixage ni d’ampli pour commencer à répéter avec son groupe. En plus, pour peu qu’on soit raccordé à l’ordinateur, on peut également récupérer l’audio en provenance de n’importe quel séquenceur.
On peut ensuite enregistrer directement ses exploits sur les pistes de ce dernier (n’oublions pas que Live 6 est de la partie !). Par défaut, l’entrée ligne sort sur le canal droit et l’entrée micro sur le gauche, le piano et l’entrée auxiliaire arrivant sur les 2. Cependant, un switch ‘mono’ permet de replacer les entrées séparées au milieu, et ainsi, de tout réduire en stéréo. Côté patate, les convertisseurs font ce qu’ils peuvent dans cette gamme de prix, mais le grain est tout à fait satisfaisant et permettra de réaliser de très bonnes maquettes sans aucun problème. Il conviendra cependant d’utiliser des casques assez dynamiques, car même à fond les manettes, le niveau d’écoute reste un peu bas. Mais cela a l’avantage de nous préserver des acouphènes, et l’on peut bien sûr raccorder les sorties audio à des enceintes amplifiées ou à une énorme sono, pour les plus trashs. Si après ça vous n’êtes pas créatifs, c’est que vous n’êtes pas fait pour le live !
Conclusion
En proposant à la fois une véritable station de travail autonome et polyvalente, que l’on peut utiliser à plusieurs grâce à ses 3 types d’entrées audio et à son piano échantillonné intégré, et un clavier Midi qui, même s’il ne possède pas de matrices de contrôleurs, permettra toutefois d’enregistrer des séquences Midi avec précision et toucher, M-Audio nous offre un nouveau concept de clavier très convivial, simple à utiliser, facile à transporter, qui permettra de nombreuses applications concrètes, à la maison ou voyage, comme le jeu sur scène, le travail de programmation, la pédagogie (grâce à ses 2 prises casques), ou l’enregistrement en live de plusieurs musiciens. Cette fraîcheur devrait certainement convaincre tous ceux qui, sans vouloir se prendre la tête avec la technique ni se ruiner, veulent véritablement jouer de la musique, dans tous ses états…