Test du piano numérique Roland FP-90X - Un upgrade à la hauteur

Design et ergo­no­mie

Pas de grands chan­ge­ments comparé au design du FP-90 d’ori­gine. Il avait été très appré­cié à ce niveau, donc pas de raisons parti­cu­lières de réin­ven­ter l’eau tiède et modi­fier ce qui fonc­tionne. Pas de révo­lu­tion ques­tion colo­ris (noir et blanc), mais cela lui sied et c’est une sobriété qui se veut de bon goût. Très joli tableau de bord. La longue barre laté­rale des enceintes est très sympa et s’in­tègre bien dans l’en­semble.

Les boutons-pous­soirs comportent deux niveaux d’in­ten­sité de lumière selon qu’ils sont utili­sés ou non (le contraste pour­rait être un poil plus tran­ché). C’est un rétroé­clai­rage que Roland nomme « guides de lumière », utile lors de condi­tions d’uti­li­sa­tion où la lumi­no­sité est faible. L’écran LCD (132×32 pixels) n’est pas très grand avec une lumière blanche tout ce qu’il y a de plus conven­tion­nelle et ajoute au côté mini­ma­liste de l’en­semble.

Les polices de carac­tère sur le tableau de bord sont élégantes, inscrites en blanc sur noir, donc bien lisibles. En résumé, c’est un parti pris alliant classe et sobriété que ce clavier propose. La pédale sustain DP-10 donne une impres­sion de soli­dité quoiqu’elle méri­te­rait d’être un peu plus longue.

Ce n’est typique­ment pas un piano de scène et les dimen­sions s’en font ressen­tir. Inclure 4 haut-parleurs néces­site forcé­ment de faire des conces­sions vis-à-vis de l’as­pect compact. Le FP-90X a une hauteur de 13,7 cm envi­ron, une largeur de 1,34 m, une profon­deur de 39 cm et pèse tout de même envi­ron 23,6 kg. Une méca­nique à marteau avec touches en bois amène forcé­ment un poids supplé­men­taire.

Fonc­tion­na­li­tés du Roland FP-90X

Le FP-90X n’est pas pingre ques­tion fonc­tion­na­li­tés ; pratique­ment chaque fonc­tion comporte un bouton ou un fader dédié et vous trou­ve­rez un total de 25 boutons et 8 curseurs. J’aime le côté « slide » de l’equa­li­zer et des volumes, tout en regret­tant tout de même le côté plas­tique. Toute­fois le glis­se­ment se veut précis avec une légère résis­tance, ce qui n’est pas désa­gréable lorsque l’on veut être précis. Ils ont eu la bonne idée de le garder, car l’avoir direc­te­ment sous la main est très pratique pour régler en temps réel surtout qu’il est simple à utili­ser.

En cas de split ou de sons super­po­sés, deux faders sont à dispo­si­tion pour contrô­ler direc­te­ment et indé­pen­dam­ment chaque son ; c’est simple clair et précis.
Les boutons-pous­soirs sont agréables à manier. L’en­fon­ce­ment ne permet aucun doute, le retour est bon. Roland a utilisé des ressorts héli­coï­daux élas­tiques sous chaque tête de bouton.
L’écran LCD entre en jeu pour aller plus loin dans l’édi­tion et les para­mètres plus avan­cés. La navi­ga­tion est simple et fonc­tion­nelle.

Haut-parleurs et qualité sonore

Les quatre haut-parleurs (2×25 watts prin­ci­paux, 2×5 watts twee­ters) offrent un son riche et un système plus puis­sant que ses concur­rents, notam­ment le Casio PX-S7000 doté lui aussi de quatre haut-parleurs. La nouveauté de Roland se trouve dans les ports de tona­lité à l’ar­rière qui gèrent les fréquences aiguës, amenant un son plus équi­li­bré que sur le FP-90. Même au volume maxi­mum, la qualité de sortie reste bien audible, pas de satu­ra­tion, la carcasse ne bronche pas, un très bon point à ce niveau. Cette puis­sance n’est pas au rabais dans un inté­rieur et peut même s’avé­rer utile lors d’une petite répé­ti­tion ou concert ne néces­si­tant pas de gros moyens. Évitez tout de même de tomber dans le piège concer­nant la pres­ta­tion scénique de plus grande enver­gure (si toute­fois vous choi­sis­sez ce type d’ins­tru­ment), le son en sortie directe peut s’avé­rer tout à fait diffé­rent. À véri­fier donc si c’est à votre goût…

Touches et méca­nique du clavier

Très bonne surprise que ce clavier PHA-50 de Roland (action de marteau progres­sive) qui se veut l’un des fleu­rons de la marque. Il équipe égale­ment certains autres pianos numé­riques de Roland comme les HP603 et 605 ou le LX-17. La concep­tion a été soignée, c’est un travail honnête qui a été effec­tué ici.


Les touches sont compo­sées d’un noyau en bois et d’un revê­te­ment en plas­tique texturé imita­tion ivoire (direc­tion des textures alter­nant la droite et la gauche sur les noires et textures à ligne droite sur les blanches). Chose très appré­ciable égale­ment, l’ar­rondi des bords de touche est vrai­ment bien fait et témoigne du soin qui a été apporté à ce clavier. On n’ac­croche pas et c’est tout en douceur. Jouer dessus est loin d’être désa­gréable. C’est l’un des points forts de ce clavier.

Le poids des touches n’est pas des plus lourds, mais reste tout à fait accep­table pour un pianiste avec un lest censé être modi­fié selon le registre. Fran­che­ment, cela ne me paraît pas flagrant…

Le clavier offre une belle réac­­ti­­vité expres­­sive et les contrastes sont vrai­ment bien défi­nis. On trans­met sans diffi­culté ce qui veut être musi­ca­le­ment exprimé. La possi­bi­lité de jouer dans l’échap­pe­ment est assez bluf­fante. Cela s’avère un peu plus compliqué sans la pédale de tenue, mais cela reste toute­fois possible, même s’il se situe très proche du fond de la touche. C’est une habi­tude à prendre.

Le clavier a une belle profon­deur même pour une grande main. La méca­nique permet beau­coup de choses, l’ar­ti­cu­la­tion est bonne et de surcroit assez silen­cieuse. La poly­pho­nie est illi­mi­tée pour les parties piano avec ce FP-90X, c’est toujours bon à prendre.

Le son du Roland FP-90X

Je suis tombé sur certaines critiques assez acerbes concer­nant le son de ce clavier dans les aigus, et son manque de réalisme vis-à-vis d’un vrai son de piano dû à la tech­nique de modé­li­sa­tion utili­sée. Certains trouvent les sons trop brillants en enre­gis­tre­ment direct et préfèrent nette­ment la sortie haut-parleurs. Les enre­gis­tre­ments propo­sés à l’écoute (sans édition effec­tuée) vous lais­se­ront seuls juges. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas…
Le FP-90 utilise deux moteurs sonores. Le premier est l’ha­bi­tuel Super­NA­TU­RAL que Roland utilise sur la plupart de ses modèles, fonc­tion­nant avec des échan­tillons. La nouveauté de la gamme X est le second moteur, appelé PureA­cous­tic qui s’ap­puie quant à lui sur la modé­li­sa­tion concer­nant les sons de piano du FP-90X. Sur le papier, ce moteur s’adapte en temps réel à votre jeu pianis­tique à travers une puce de modé­li­sa­tion compor­te­men­tale. Diffi­cile de savoir jusqu’où va cette option dans le rendu.

Concer­nant les aigus qui claquent, j’avoue comprendre ce qui est décrié ici avec toute­fois une nuance à appor­ter. C’est une méca­nique qui demande pas mal de contrôle dans les aigus en termes de gestion du poids (bras, corps) et de mode d’at­taque (souplesse du poignet, départ de la touche, etc.). Si vous possé­dez une bonne tech­nique pianis­tique dans le contrôle du son à travers les bons gestes, les aigus ne vous pose­ront pas de problèmes. Je partage l’avis si une attaque plus directe est effec­tuée.
Il n’y a toute­fois pas de fata­lité ici, car on peut éditer chaque note afin d’at­té­nuer cet aspect via le « Piano desi­gner »… Sacré­ment complet, il permet de modi­fier tout de même beau­coup de choses concer­nant le son que vous avez envie de resti­tuer.

Voici la liste de ce qu’il est possible de faire avec cette fonc­tion :

• Couvercle : j’ai appré­cié la possi­bi­lité de chan­ger la hauteur du couvercle à travers 6 posi­tions, la sixième étant le piano à queue avec couvercle retiré. Ça fonc­tionne et on entend une nette diffé­rence.
• Retrait de la touche : bruit d’une touche qui revient à sa posi­tion initiale. Pas frap­pant.
• Hammer Noise : simu­la­tion d’un marteau frap­pant les cordes.
• Duplex Scale : réso­nance des cordes par sympa­thie
• Accor­dage d’une seule note : on peut accor­der chaque note indi­vi­duel­le­ment. On serait tenté de se dire « quelle drôle d’idée », mais dans un process de compo­si­tion, sait-on jamais.
• Pédale douce : la pédale « una corda », située à gauche des trois pédales du piano.
• Réso­nance des cordes à pleine échelle : comme sur un vrai piano, les touches les plus proches de la touche jouée seront celles qui réson­ne­ront natu­rel­le­ment le plus par sympa­thie (on utilise souvent cette possi­bi­lité en musique contem­po­raine).
• Key Off Reso­nance : simu­la­tion de vibra­tions sympa­thiques lorsque les touches sont relâ­chées.
• Réso­nance du cais­son : inten­sité de la réso­nance du cais­son.
• Type de table d’har­mo­nie : on peut modi­fier le son de la table d’har­mo­nie du piano que l’on utilise.
• Damper Noise : bruit des étouf­foirs qui se lèvent lorsqu’on appuie sur la pédale de tenue.
• Carac­tère de la note unique : le timbre, attaque de chaque touche, est modi­fiable.
• Volume d’une seule note : le volume de chaque touche est modi­fiable.

J’ajou­te­rai que le decay lors de la tenue d’une note est très progres­sif, vrai­ment bien effec­tué (limite trop, par rapport à mon piano à queue et mon piano droit)…

Les huit pianos à queue de concert PureA­cous­tic contrastent forte­ment avec les autres sons de piano, notam­ment en termes d’am­pleur et de puis­sance sonore. Il se passe vrai­ment quelque chose de diffé­rent. Ils ont évidem­ment mis en avant les pianos PureA­cous­tic dans la program­ma­tion par défaut, car ils consti­tuent le point fort de ce modèle.
L’op­tion « My stage » accen­tue encore plus cette impres­sion, bien que cette sensa­tion d’es­pace sonore soit déjà présente sans cette option. 12 préré­glages diffé­rents sont présents dans la fonc­tion « My Stage », notam­ment des presets tels que Hall Stage, Medie­val salon, Recor­ding studio ou Jazz club. Chacun offre un carac­tère et une saveur distinc­te­ment diffé­rents l’un de l’autre, permet­tant aux utili­sa­teurs de contrô­ler rapi­de­ment et faci­le­ment le son du piano. Pour ceux qui n’ont pas envie de mettre les mains dans le cambouis, c’est une bonne option.

Les banques de son propo­sées sont au nombre de 5 :

1. 20 sons dans la caté­go­rie « piano » (je ne compren­drai jamais qu’on mette le clave­cin dans la caté­go­rie des pianos…)
2. 18 sons dans la caté­go­rie des pianos élec­triques
3. 18 sons dans la caté­go­rie des orgues
4. 27 sons de pads et strings
5. 279 sons de Synthés/Autres

Les sons de piano, mais aussi de E.piano (Wurlit­zer ou Rhodes) sont le point fort de ce clavier. Il y a forcé­ment des sons plus anec­do­tiques, mais les strings n’ont pas à rougir. L’ab­sence de pitch peut manquer sur certains sons de synthé, mais cela est un bon indi­ca­teur de la direc­tion prise par les concep­teurs de cet instru­ment.

Concert piano

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Lien

Code

• Concert piano00:31
• Concert ballad00:35
• Tine EP_100:52
• Elec­tric piano00:26
• Cham­ber strings00:30

Connec­ti­vité

Le FP-90X propose deux prises casque que vous pouvez utili­ser pour connec­ter deux casques ensemble (de 1/4″ et une de 1/8″). Cela peut servir dans la pratique d’un cours, d’une répé­ti­tion à quatre mains et en cas de présence de voisins problé­ma­tiques ou d’un envi­ron­ne­ment bruyant par exemple.

Le reste est comme souvent à l’ar­rière du clavier. Nous y trou­vons une entrée et sortie midi, les trois entrées pédale, une connexion USB memory, la possi­bi­lité de couper les haut-parleurs et sorties audio jack mono/stéréo.

Le FP-90X, comme la plupart des claviers actuels, peut être utilisé comme contrô­leur MIDI permet­tant de se connec­ter à un ordi­na­teur portable ou à un PC. Par contre, la vraie plus-value est la présence d’une connexion Blue­tooth pour le midi. Pas de wifi par contre.

Présence d’une entrée micro et effets vocaux. On peut se faire accom­pa­gner ryth­mique­ment avec l’ap­pli­ca­tion Piano Part­ner 2 Roland qui est incluse.

FAQ : Tout savoir sur le Roland FP-90X

1. Qu’est-ce que le Roland FP-90X ?

Le FP-90X est un piano numé­rique haut de gamme lancé par Roland. Il se distingue par ses fonc­tion­na­li­tés avan­cées, ses haut-parleurs inté­grés puis­sants, et sa méca­nique de touches en bois.

2. Quelles sont les fonc­tion­na­li­tés prin­ci­pales du FP-90X ?

• Méca­nique de clavier PHA-50 avec échap­pe­ment.
• Tech­no­lo­gie sonore Super­NA­TU­RAL et PureA­cous­tic.
• Éditeur de sons complet avec le « Piano Desi­gner ».
• Connec­ti­vité Blue­tooth MIDI et entrée micro avec effets vocaux.

3. Comment le FP-90X se compare-t-il au Yamaha P-515 et au Kawai ES-920 ?

Le FP-90X offre des haut-parleurs plus puis­sants, une meilleure modé­li­sa­tion sonore avec PureA­cous­tic, et une connec­ti­vité Blue­tooth. Cepen­dant, il est légè­re­ment plus cher que ses concur­rents.

4. Est-ce un bon choix pour une utili­sa­tion scénique ?

Bien que le FP-90X soit puis­sant et poly­va­lent, ses dimen­sions et son poids (23,6 kg) le rendent moins pratique pour les grandes scènes. Il est idéal pour un usage domes­tique ou des petits concerts.

5. Le FP-90X est-il compa­tible avec les logi­ciels DAW ?

Oui, grâce à sa connec­ti­vité MIDI (filaire et Blue­tooth), le FP-90X peut être utilisé comme contrô­leur pour des logi­ciels comme Able­ton Live, Logic Pro, ou Cubase.

6. Quels acces­soires sont inclus avec le FP-90X ?

• Une pédale sustain DP-10.
• Un pupitre.
• L’ap­pli­ca­tion Piano Part­ner 2 de Roland.

L’unité à trois pédales et les stands sont vendus sépa­ré­ment.

7. Peut-on person­na­li­ser les sons du piano avec le FP-90X ?

Oui, grâce au « Piano Desi­gner », il est possible de person­na­li­ser des para­mètres comme la réso­nance des cordes, l’ac­cor­dage des notes indi­vi­duelles, et le bruit des marteaux.

8. Le FP-90X est-il adapté aux pianistes débu­tants ?

Avec ses nombreuses fonc­tion­na­li­tés, il est idéal pour des pianistes inter­mé­diaires à avan­cés. Les débu­tants peuvent cepen­dant en tirer profit grâce à sa connec­ti­vité Blue­tooth et ses sons prépro­gram­més.

Carac­té­ris­tiques tech­niques du Roland FP-90X

• Dimen­sions et Poids : 134 cm x 39 cm x 13,7 cm ; 23,6 kg.
• Clavier : 88 touches PHA-50 avec échap­pe­ment, noyau en bois, revê­te­ment texturé, poly­pho­nie illi­mi­tée pour les sons de piano.
• Tech­no­lo­gies Sonores :
  • Moteurs : Super­NA­TU­RAL et PureA­cous­tic Model­ling.
  • Édition avan­cée via Piano Desi­gner : réso­nance, accor­dage, bruit des marteaux, etc.
• Haut-parleurs : 4 (2×25 W prin­ci­paux, 2×5 W twee­ters) avec ports de tona­lité pour des aigus équi­li­brés.
• Connec­ti­vi­tés :
  • Blue­tooth MIDI, USB, entrée/sortie MIDI, deux prises casque, entrée micro avec effets vocaux.
• Banques de sons : 20 pianos, 18 pianos élec­triques, 18 orgues, 27 pads et strings, 279 synthés/autres.
• Acces­soires inclus : Pédale sustain DP-10, appli­ca­tion Piano Part­ner 2.