Comment vous gérez vos femmes ?

Rien que d'imaginer mon enfant se fourvoyer dans les bas-fond de la culture ça me rend malade, je te parle même pas de d'avoir constater qu'il n'a aucune culture politique ou philosophique, comme quoi 80% des ados d'aujourd'hui ?

J'ai tellement recherché tout ça ado et j'ai le sentiment que ça m'a tellement apporté, que je suis triste rien qu'à l'idée que mon gosse s'en désintéressera... Bon, d'un coté, je serais plus à même de l'y intéressé. Mais putain quand je vois mes cousin ou quoi, mon dieu qu'il sont ignorant, il n'ont aucune réflexion à proprement parler... Que ce soit d'ordre philosophique, artistique ou politique. Il se foute de l'art, des lettres, des plaisirs de l'intelligence, de la révolution à tous les sens du terme, etc. Mais bon, c'est rien ça.

Citation de moi même :

 

Et sinon, vous pouvez parler de vous aussi, hein, ce sujet n'est pas réservé à mes épanchements...

 

Ni au sujet des enfants.

Y'a deux erreurs a pas faire au sujet des gosses :

- Croire qu'on peut les modeler à son image, ou a ses attentes

- Croire qu'on a aucun controle sur la construction de leur personnalité et de leur culture.

Citation :

 

Et sinon, vous pouvez parler de vous aussi, hein, ce sujet n'est pas réservé à mes épanchements...

Ni au sujet des enfants.

 

Ben ça fait parti du sujet parce que ses non-plus-tard-jamais-2012-monde-de-merde ça pu la crise d'adolescence retardée et je commence à me fixer dessus.

Sinon avec ma copine ça fait 10ans que c'est la fusion (humour-noir/culture/curiosité/acidité), sauf sur ce sujet.

Et c'est LE problème à gérer sans avoir à lui bourrer le mou.

C'est bien ce qui me terrorise. Mais bien sûr, c'est pas ça qui me donne pas envie d'en avoir.

Le post d'avant était pour Traumax.

.....j'avais compris...

Toi c'est le temps à lui accorder que t'as pas envie de sacrifier ?

Ben on peut résumer ce topic, dans le désordre (c'est à dire pas par ordre d'importance) et grosso merdo (parce que y'a des grosses considération/réflexion intello/philosophico derrière chacun de ces points, la plupart étant réfléchis depuis plus de 10 ans) je veux pas faire d'enfant car :

- pour moi être heureux c'est avoir le minimum de contrainte, donc forcément, là, ça s'oppose. Je ne veux pas diminuer ma Liberté, qui existe en partie grâce à une femme fantastique qui est capable d'une réflexion profonde sur cette thématique et qui, du coup, fait de moi un homme comblé en matière de couple.

- mon anticonformisme me pousse automatiquement à aller à l'encontre de l'ordre établit qui veut que la famille c'est bien, le reste c'est pas bien. Et toutes les extensions qui vont avec... Une femme ne veut pas avoir d'enfant ? Elle est forte et à fait un choix de vie. Un homme ne veut pas faire un enfant ? Quel couard égoïste ! Ce genre de réflexion me pousse au meurtre. C'est forcément moi qui refuse son désir (elle le mien ? Dites ça et vous vous faites limite lyncher). Et de savoir que tout cela provient d'une mauvaise culture populaire dictée par des marques de couches et des politiciens fan de croissance, que les gens gobent sans même sans rendre compte et revomissent, persuadés de son bien fondé sans n'avoir jamais tenté la moindre réflexion un peu intello sur le sujet, limite le tabou n'arrange rien...

- un enfant est un asservissement au système selon moi. Je ne veux pas supporter d'être obligé de faire certaines choses qui pour moi sont "mauvaises" : ça va d'être asservis à la médecine moderne, à l'éducation telle qu'on la pratique, en passant par le club de sport le mercredi et les spectacles de fin d'années, les conventions sociales, tout le bordel... Et les conséquences qui vont avec. A lier avec le point précédent bien sûr. Dans le même sens avoir un enfant c'est se fermer des portes de sorties et être maintenu dans la société, ça diminue les possibilités de fuite ou de protection pour soi même face à se merdier incroyable dont on semble être fier alors que tout va de travers. J'ai chaque jour un peu plus le sentiment que pouvoir me déplacer seul et savoir me servir d'une arme risque de devenir une vrai priorité, même si je reste optimiste.

- l'argument évoqué il y a peu : faire un enfant aujourd'hui et le nourrir, c'est en priver un autre de nourriture (ça marche avec l'eau, l'énergie, etc.). Par extension, vais-je supporter de mettre au monde un enfant qui n'a rien demandé en sachant pertinemment que ce sera plus dur pour lui que pour moi, dans un monde de merde, à flipper pour lui ? Je sais que non.

- par extension des points précédents je ne veux pas faire un enfant par égoïsme (pour mon couple, ou sans considérer des arguments comme le précédent). Par extension encore on en reviens à l'asservissement qui fait que personne ou presque ne considère que faire un enfant puisse être un acte égoïste. Faire un enfant c'est le Bien. Ben non, philosophiquement ça se discute très bien, mais y'a une sorte de pensée unique insupportable pour moi autour de ça. Certains trouverons que c'est par égoïsme que je ne veux pas en faire. Peut-être mais là c'est pas un problème puisque je n'implique pas quelqu'un qui n'a rien demandé dans mon égoïsme et je n'oblige pas ma compagne à partager ce point de vue. Je suis un peu égoïste oui, pas vous ? Regardez bien autour de vous...

- je n'ai absolument pas envie de me taper toutes les tâches liées au role de parent et donc par extension, Sebz, de "perdre" du temps là dedans. Ca ne m'intéresse pas de changer des couches, d'aller au réunion parents profs, de chercher une nounou, de faire des trucs avec lui le dimanche, de planifier des vacances, etc. Sans parler là aussi du gros lot de pensée conformiste qui se cache derrière tout ça.

- j'ai pas envie d'une contrainte financière de 20 ans supplémentaire (celui qui répond, "han comment c'est mal de parler comme ça d'élever un enfant" peu aller se faire enculer violemment comme vous l'aurez compris en lisant ce topic).

- je n'ai pas envie d'être responsable d'un enfant.

- j'ai pas envie que ma femme change physiquement et mentalement (ben quoi je la force en rien et j'ai le droit d'avoir cette envie)

- je ne veux surtout pas devenir comme certaines de mes connaissances parents. D'une manière générale je supporte pas les parents et leur attitudes de merde conformisées. Merci, c'est pas le cas de tous les parents, certains sont "normaux" (à mon sens). Dans le même ordre d'idée je ne veux pas avoir à subir les sentiments des autres autour de mon enfant.

- j'ai peur des choix qu'il fera, de la personne qu'il deviendra, que tout ça me convienne pas.

- j'ai peur de regretter et des conséquences que ça peut avoir.

- la question de l'enfant c'est aussi celle du nombre d'enfant et de la contraception (celui qui déboule avec des théorie sur l'enfant unique n'est qu'un ramolli du bulbe intoxiqué à la fausse pensé positive collective occidentale). Je veux continuer à vivre ma sexualité pleinement, sans contrainte, comme aujourd'hui. C'est pas un argument contre les enfants mais c'est un sujet important dans la discussion autour de la reproduction.

Je crois qu'on a fait le tour même si chacun des points peut faire l'objet d'un développement en plusieurs pages.

Bon c'est peut-être pas très clair tout ça mais faut dire que les points que j'évoque sont particulièrement durs à énoncer sans passer pour un putain de taré. Si vous avez des questions.

Citation :

 je te parle même pas de d'avoir constater qu'il n'a aucune culture politique ou philosophique, comme quoi 80% des ados d'aujourd'hui ?

Non

Mon fils (avec qui je me suis engueulé grrrr) est pas spécialement activiste, ses copains non plus, mais ils sont bien au courant de ce qui se passe et des enjeux. La crétinisation des enfants a ses limites aussi, comme quoi tout n'est pas perdu.

Question culture, faut pas désespérer non plus : le mien écoute du Jeff Beck, des Foo Fighters etc... il est branché dessin sur des trucs que j'ai jamais vus, et ses films favoris sont rarement commerciaux.

Bref, les ados ne sont pas plus cons que nous, même si c'est l'image qu'on donne d'eux dans les médias habituellement. La seule différence que j'observe réellement, et c'est paradoxal, c'est qu'ils veulent s'émanciper de plus en plus jeunes mais la conscience économique et politque vient beaucoup plus tard (pas avant 18 ans pour le mien).

Citation :

mais ils sont bien au courant de ce qui se passe et des enjeux.

J'en doute pas mais pour moi c'est largement insuffisant. Il faut aussi connaitre le passé, les expériences, etc. sinon on ne peux pas interpréter et comprendre correctement le monde, et encore moins le changer. Aujourd'hui c'est quoi le passé intellectuel et politique d'un ados ? Ben c'est :

- un mandat de chirac vide et un mandat de Sarkozy qui est une insulte à la france dans son intégralité (c'est à dire y compris les politiques de l'opposition).

- BHL ou Onfray

- Le cinéma en 3D

- La haute technologie et surtout ces défauts

Où sont les combats, les valeurs, l'intellect (je fais parti de ceux qui pense qu'il y a de l'art et de l'esthétisme dans toute choses et qu'il faut un certain regard pour le voir et comprendre que c'est nécessaire, prétention ou élitisme si vous le souhaitez...) ? Où est la culture, où sont les grands penseurs politique ou philosophique, les révolutionnaires, etc.

Un exemple : l'international situationnisme n'a qu'une cinquantaine d'années et il est déjà dans l'oubli pour 80% de la population de moins de 40 ans alors que c'est une des clefs des plus intéressante pour débattre de la société actuelle.

Prenez par exemple l'excellent ouvrage " l'encyclopédie de la révolte au XXème siècle ", consulter-le, même si vous y trouverez beaucoup de choses que vous ne connaissaient pas dans le détails, peu de terme ou mouvement vous serons totalement étrangers. Faites ensuite l'exercice d'imaginer ce que contiendrai pour les 10 premières années le même bouquin mais pour le XXIème siècle... Si vous remplissez une demie page, je vous tire mon chapeau, l'autre bouquin est énorme.

Tout ça pour dire que ce n'est pas allé en s'améliorant mais bien en s'appauvrissant aux profits de valeurs ignoble telles que l'apparence, la propriété, l'identification à travers la conformité, la perte identitaire, etc. Et c'est pour cette raison même que ce n'est pas réversible et que nos vies sont de plus en plus bâties sur des futilités.

J'aborde pas souvent ce type de sujet sur AF parce que je sais bien à quel point il est difficile de parler de tout ça par le biais d'un forum, mais j'ai un passif très documenté en la matière et il ne me laisse entrevoir que les abîmes de l'enfer.