Pour le féminisme
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Dr Pouet
52037
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Sujet de la discussion Posté le 30/10/2019 à 22:30:16Pour le féminisme
Bon il paraît que ce serait mal d’être sérieux dans Bingo Point macho. Du coup on peut faire les débats et discussion ici.
Et du coup pour faire un message pas trop vide, je remets cette vidéo de Charlie à propos du sexisme dans les jeux vidéos :
Et du coup pour faire un message pas trop vide, je remets cette vidéo de Charlie à propos du sexisme dans les jeux vidéos :
Dr Pouet
52037
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11 Posté le 10/11/2019 à 13:25:50
C’est sûr.
Peut-être que pour le dépôt de plainte il faudrait que ce soit spécialisé. Par exemple des policières volontaires qui ont suivi une formation ou quelque chose dans le genre...
Peut-être que pour le dépôt de plainte il faudrait que ce soit spécialisé. Par exemple des policières volontaires qui ont suivi une formation ou quelque chose dans le genre...
Dr Pouet
52037
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12 Posté le 12/11/2019 à 14:48:24
Citation :
Un député de la majorité, Pierre Cabaré, est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel et moral sur sa suppléante. Quatre anciens collègues confirment les accusations. Mais aucune sanction ou mise en retrait n’a été demandée par LREM.
(...)
S’en remettre à la justice et, en attendant, surtout ne rien faire. C’est, en résumé, la politique de La République en marche (LREM) face aux affaires de violences sexistes et sexuelles. Et le contexte n’y change rien, ni l’approche des élections municipales, ni le Grenelle organisé par le gouvernement, ni les engagements publics d’Emmanuel Macron ou de sa ministre Marlène Schiappa.
Le parti majoritaire s’est ainsi refusé à prendre toute mesure à l’encontre du député Pierre Cabaré, visé depuis plusieurs semaines par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel et moral. Lui parle de « fausses accusations » et a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse.
Malgré les témoignages de plusieurs de ses anciens collaborateurs, qui s’étaient adressés tous ensemble aux principales instances du parti, ainsi qu’à Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale (lire notre enquête), l’élu de Toulouse continue de siéger au groupe LREM, qui n’y voit aucune difficulté. Pierre Cabaré est même très présent à l’Assemblée, selon plusieurs sources parlementaires.
En revanche, il a dû démissionner de la vice-présidence de la délégation aux droits des femmes. Mais il continue de relayer ses actions. Il était aussi présent mi-octobre pour la rencontre entre Emmanuel Macron et Angela Merkel à Toulouse.
https://www.mediapart.fr/journal/france/121119/face-aux-violences-sexuelles-lrem-ordonne-le-silence-dans-les-rangs
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Citation :
Cette enquête pour harcèlement moral et sexuel, initialement révélée par France 3, a été déclenchée par un signalement de l’Inspection du travail. Un document que Mediapart s’est procuré. Daté du 21 mai 2019, il porte sur des « faits de harcèlement moral, harcèlement sexuel, agression sexuelle et défaut de visite médicale d’aptitude à l’encontre » de l’ancienne collaboratrice de Pierre Cabaré, Lucie Schmitz. Celle-ci est aussi sa suppléante à l’Assemblée.
D’emblée, l’inspecteur du travail prévient que son rapport est « établi sous toutes réserves, en raison de [son] incapacité à enquêter plus avant, du fait notamment du statut de parlementaire de l’employeur et de la salariée ». Mais les éléments sont jugés suffisamment solides pour justifier de saisir la justice au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.
Le signalement reprend les déclarations de la collaboratrice qui, après avoir adressé plusieurs courriers à son employeur en mars 2019, saisit l’inspection du travail le 5 avril. Elle fait part de son « importante détresse », précise le rapport. Alors en arrêt maladie, Lucie Schmitz affirme alors qu’elle « ne dispose pas des moyens pour exercer ses missions » – elle ne dispose pas de bureau notamment –, qu’elle a des « difficultés pour avoir des bulletins de salaire » et qu’elle n’a passé « aucune visite médicale d’aptitude lors de son embauche ».
La députée suppléante dénonce aussi des « actes déplacés à caractère sexuel de la part du député, sans son consentement (mains aux fesses notamment) ».
Le 12 avril, en entretien à l’inspection du travail de Toulouse, Lucie Schmitz évoque aussi des « propos déplacés, injurieux et obscènes » : « salope » ; « il parle de sexe tout le temps », précise encore le signalement.
Par mail, le 19 avril, la collaboratrice est encore plus précise. Selon son récit, Pierre Cabaré lui a demandé de « rester dormir avec lui car il avait envie [d’elle] » lors de la campagne législative de 2017.
Quelques semaines plus tard, lors du mariage de son fils, le député « [lui] a mis la main aux fesses à plusieurs reprises et a réédité ses avances », affirme Lucie Schmitz. Un geste que l’élu LREM aurait répété le 7 avril 2018, lors d’une réunion « En marche pour l’Europe » organisée à Blagnac, le 28 août 2018, « le jour du Facebook live de Marlène Schiappa », la secrétaire d’État aux droits des femmes, et le 9 septembre 2018, à l’occasion d’un déplacement « au lac de Sesquières ».
« Il m’a redit qu’il avait envie de moi et m’a remis la main aux fesses en me disant qu’il arriverait à ses fins », dénonce encore Lucie Schmitz.
Le 16 décembre 2017, « lors de la soirée pour ses 60 ans », « il a essayé de [l]’embrasser », écrit-elle aussi.
La collaboratrice décrit par ailleurs un climat de travail détestable, et un environnement sexiste. « Il m’a humiliée en me traitant de “salope” auprès des autres collaborateurs », affirme-t-elle.
Selon son récit, les attachés parlementaires du député étaient la cible de critiques, alors que Lucie Schmitz estime qu’elle recevait des « ordres et contre-ordres » et n’avait pas les moyens matériels pour assurer sa mission (pas de bureau, d’imprimante, de téléphone professionnel, etc.).
« Ces faits, s’ils sont établis, pourraient révéler que Monsieur Pierre Cabaré a commis à l’égard de Madame Lucie Schmitz les infractions suivantes : harcèlement moral, […] harcèlement sexuel, […] agression sexuelle […], défaut de visite médicale », conclut l’Inspection du travail.
Le parquet de Toulouse a ensuite décidé d’ouvrir une enquête préliminaire et d’auditionner Lucie Schmitz. C’est dans ce cadre que l’ancienne collaboratrice a finalement porté plainte contre Pierre Cabaré, pour harcèlement sexuel et moral.
Dans le procès-verbal de son audition du 6 août 2019, que Mediapart a pu consulter, Lucie Schmitz a répété devant les policiers ce qu’elle avait dit à l’Inspection du travail – les documents le montrent.
Elle rappelle aussi qu’elle aurait été la cible de propos « à caractère sexuel », comme « Est-ce que tu aimes sucer ? » ou « Est-ce que t’es bonne ? », et « humiliants et dégradants », comme « C’est une salope, une fille facile, une pute », est-il indiqué sur procès-verbal.
Dans les deux cas, elle détaille aussi les fois où d’autres personnes auraient été témoins des faits qu’elle rapporte. Quatre d’entre elles, qui ont demandé à protéger leur anonymat par peur des représailles, ont confirmé auprès de Mediapart avoir entendu des propos « sexistes » ou assisté à des gestes non désirés.
« Il disait que c’était une fille facile et qu’elle voulait coucher avec lui », estime l’une d’elles. Lors du mariage de juillet 2017, « [elle a] même assisté à plusieurs reprises à des moments où le député […] a mis la main aux fesses de Lucie Schmitz ». La même source insiste : « Il la qualifiait régulièrement de “salope”. »
« Il la traitait de conne, de salope, il lui prêtait des relations sexuelles avec d’autres. Quoi qu’elle fasse, il avait des propos dégradants », explique une deuxième source.
Très émue, plusieurs mois plus tard, une troisième personne explique : « Je n’ai jamais été témoin de gestes. Mais j’ai confirmé devant les policiers l’ambiance nocive dans laquelle nous avons travaillé. J’ai aussi entendu régulièrement Pierre Cabaré parler de Lucie Schmitz avec des propos sexistes et blessants. »
Devant les policiers qui l’ont interrogée, la députée suppléante explique : « La façon dont M. Pierre Cabaré m’a mis la main aux fesses à plusieurs reprises ne peut pas être un dérapage ou un geste involontaire. Lorsqu’il l’a fait, la main était posée sous la fesse pendant quelques secondes, le tout accompagné d’un pétrissage. »
« Je tiens à préciser que cela fait de nombreuses années que je travaille dans un milieu assez masculin (l’industrie) et que je n’ai jamais eu ce genre de problèmes auparavant », a-t-elle également indiqué. Avant d’affirmer : « Je ressens une certaine honte et culpabilité à l’idée de ce que j’ai subi. » « J’avais perdu le sommeil, j’ai également fait un peu d’eczéma, depuis j’ai augmenté ma consommation de tabac », ajoute Lucie Schmitz.
(...)
Dr Pouet
52037
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13 Posté le 12/11/2019 à 15:02:56
Citation :
Au fil des ans, cinq adolescentes ont accusé Roman Polanski de violences sexuelles
L’affaire Roman Polanski rebondit à nouveau, avec la révélation vendredi dans Le Parisien d’un cinquième témoignage d’une femme accusant le cinéaste de viol lorsqu’elle était adolescente, en 1975. Le réalisateur « conteste fermement » les faits. Mediapart retrace les nombreuses accusations qui l’ont visé, depuis la première affaire, en 1977.
https://www.mediapart.fr/journal/international/091119/au-fil-des-ans-cinq-adolescentes-ont-accuse-roman-polanski-de-violences-sexuelles
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Citation :
Valentine Monnier
« Sans J’accuse, je serais restée dans mon silence, comme je le fais depuis 44 ans », a affirmé Valentine Monnier dans un texte adressé en septembre au Parisien. « En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel, ni professionnel, et le connaissais à peine, a-t-elle expliqué au quotidien. Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad (Suisse). Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans » (lire son récit détaillé ici et là).
Elle n’a jamais déposé plainte et les faits sont aujourd’hui prescrits. Au fil des années, elle a relaté son histoire à plusieurs proches. Mais aussi, depuis #MeToo, dans des lettres à la police de Los Angeles, à Brigitte Macron, Franck Riester et Marlène Schiappa. Plusieurs témoignages recueillis par notre consœur du Parisien confortent le récit de la photographe.
(...)
Samantha Geimer
C’est le témoignage de cette fillette de 13 ans qui déclenche l’affaire, en 1977. Aux policiers, elle décrit, avec ses mots d’enfant, l’ingestion d’un sédatif et d'alcool et des relations sexuelles non consenties, dans la maison de Jack Nicholson, à Los Angeles, en 1977, alors que l’acteur était en voyage. Roman Polanski nie tout viol mais reconnaît alors avoir eu des relations sexuelles illégales avec cette mineure. En échange, les autres chefs d’inculpation sont abandonnés. Le cinéaste passe 42 jours en détention pour subir un examen psychologique, avant d’être relâché. En 1978, redoutant une annulation de cet accord amiable et une éventuelle incarcération, Polanski fuit vers la France. En 1988, Samantha Geimer poursuit Polanski.
Un arrangement financier clôt le procès au civil, mais pas au pénal. En 2003, Samantha Geimer explique qu’elle veut tourner la page et « pardonne » publiquement au réalisateur, tout en rappelant les faits : « Il m’a fait boire du champagne et avaler du Quaalude [un sédatif – ndlr]. Et a abusé de moi. » Elle demande, à plusieurs reprises, l’abandon des poursuites. En juin 2017, elle « implore » le juge du tribunal supérieur de Los Angeles, Scott Gordon, « de considérer une solution à ce dossier sans emprisonner un homme de 83 ans ». « Elle est fatiguée de cette affaire qui continue depuis 40 ans, déclare alors l’avocat de Roman Polanski, Harland Braun. Elle veut en finir avec ça. » Le dossier est officiellement clos (lire en page 2 les détails et réactions à l’affaire).
Charlotte Lewis
En mai 2010, l’actrice britannique Charlotte Lewis affirme que le réalisateur l’aurait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu’elle avait 16 ans, lors d’un casting organisé chez lui en 1983. « M. Polanski savait que je ne n’avais que 16 ans quand nous nous sommes rencontrés, et il m’a forcée (à avoir des relations sexuelles avec lui) dans son appartement à Paris », déclare-t-elle lors d’une conférence de presse à Los Angeles. Elle en avait alors parlé à un ami, qui l’a confirmé en 2010 dans une attestation remise à la police.
(...)
Robin M.
En août 2017, deux mois avant le séisme de l’affaire Weinstein, une femme identifiée sous le nom de « Robin M. » accuse le cinéaste de l’avoir agressée sexuellement lorsqu’elle avait 16 ans, en 1973. « La raison pour laquelle j’ai gardé cela pour moi, c’est que je ne voulais pas que mon père fasse quelque chose qui aurait pu l’envoyer en prison pour le reste de sa vie », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse à Los Angeles. Son avocate, Gloria Allred, affirme que l’agression aurait eu lieu au sud de la Californie, mais que sa cliente ne donnera pas plus de détails.
(...)
Renate Langer
Les déclarations de « Robin » ont poussé une autre femme à témoigner, un mois plus tard. En septembre 2017, Renate Langer, une ancienne actrice allemande âgée de 61 ans, dépose une plainte pour viol en Suisse. Elle affirme avoir été agressée en 1972 par le cinéaste, dans sa maison de Gstaad, alors qu’elle avait 15 ans.
Elle aurait rencontré Roman Polanski quand elle était mannequin à Munich et dit avoir accepté de venir le voir, étant donné la possibilité d’un casting.
Elle s’est confiée à son petit ami des années plus tard. Elle dit avoir tu cette affaire essentiellement par crainte que ses parents ne l’apprennent. « Ma mère aurait eu une crise cardiaque », confie-t-elle alors au New York Times, qui révèle les détails de son témoignage. « Je me sentais honteuse, embarrassée, perdue et seule. » Elle explique avoir décidé de parler en grande partie parce que ses parents n’étaient désormais plus en vie. Deux mois plus tard, la justice suisse déclare ces accusations prescrites.
Marianne Barnard
Quelques jours plus tard, ce témoignage et l’affaire Weinstein, convainquent une nouvelle femme de témoigner. Marianne Barnard, une artiste américaine, affirme que le cinéaste l’aurait violée en 1975, alors qu’elle avait 10 ans, lors d’une séance photo. Elle poste ce tweet (ci-dessous). Puis le 20 octobre 2017, elle témoigne dans le tabloïd britannique The Sun.
Selon son témoignage, c’est sa mère qui aurait pris un rendez-vous avec Roman Polanski pour une séance de photos. « Je pensais aller à la plage à Malibu juste avec ma mère. Après un petit moment à deux, soudain, il était là, a-t-elle déclaré. Il y avait des rochers sur lesquels il a pris des photos de moi. Je pensais que c’était pour un magazine. D’abord, il a pris des photos de moi en bikini, puis j’ai dû remplacer le haut par une petite couverture en fourrure, puis il m’a dit d’enlever le haut de mon maillot de bain. Cela ne me dérangeait pas vraiment, vu que je n’avais que dix ans et que je me baladais souvent sur la plage sans haut. Mais ensuite, il m’a dit d’enlever la culotte de mon bikini, et là j’ai commencé à me sentir très mal à l'aise. Puis, à un moment donné, j’ai compris que ma mère était partie. Je ne sais toujours pas où elle était partie et je n’avais d’ailleurs pas compris jusque-là qu’elle avait quitté les lieux mais elle n’était juste plus là. Et c’est là qu’il m’a violée. »
L’artiste américaine explique alors pourquoi elle a attendu plus de 40 ans pour rendre l’affaire publique : « Je me sentais tellement mal que je n’ai rien dit pendant tout ce temps. Et avec toutes ces femmes qui ont osé parler courageusement, je me suis dit que je ne pouvais pas, en sachant ce que je sais, et en ayant traversé ce que j’ai traversé, ne pas m’exprimer », dit-elle, en regrettant « de n’avoir pas eu le courage de parler à une amie, un parent, un professeur à l’époque des faits ».
Que répond Roman Polanski face à ces différentes accusations ? Sollicité par Mediapart, son avocat, Hervé Temime, n’a pas répondu. Dimanche 10 novembre, après la publication de cet article, l’avocat a fait savoir dans la presse qu’il travaillait avec son client « aux suites judiciaires à apporter » au témoignage de Valentine Monnier, et il a précisé que le réalisateur, dont le film sort mercredi en France, « ne participera pas au tribunal médiatique et [lui] pas davantage ».
(...)
Toutes ces déclarations démontrent une seule chose : personne n’a écouté Samantha Geimer. Ces témoignages de soutien à Polanski non seulement véhiculent de fausses déclarations, mais participent à une culture du viol. En effet, en niant la gravité des faits et en justifiant les actes de Polanski (avec les arguments suivants : la fillette avait l’air plus âgée, elle le voulait, le viol ne peut être commis qu’avec force physique), tou·te·s minimisent et banalisent les violences faites aux femmes et renforcent les stéréotypes autour du viol.
Pourtant, il suffit de lire le témoignage de la fillette donné devant le tribunal (grand jury testimony) en août 1977. Sa déclaration est claire : âgée de 13 ans, elle a expliqué avoir dit « non » à plusieurs reprises à cet homme de 43 ans, avoir demandé à rentrer chez elle, avoir pleuré, eu peur, et Roman l’aurait, affirme-t-elle, pénétrée de force, sans son consentement.
(...)
On peut voir dans le documentaire Wanted and Desired de Marina Zenovich les photos prises par Polanski juste avant les actes sexuels. Le visage de Samantha Geimer porte encore les rondeurs de l’enfance d’une petite fille joyeuse. Selon André Gunthert, dans un article du site de l’EHESS, la plupart des images de la jeune fille qui ont circulé dans les médias sont des photos qui ont été prises après, ce qui brouillerait l'âge de la fillette dans un imaginaire commun. Samantha Geimer, elle, se présente dans son livre comme « une enfant » au moment des faits. Elle ne portait pas de soutien-gorge ce jour-là, parce qu'elle avait le corps d’une petite fille qui porte des marcels et des culottes comme sous-vêtements, qui a un poster de Spider-Man au mur de sa chambre.
D’autres éléments du témoignage, que l’on peut lire sur le site d’Abcnews ou du Los Angeles Times, sont glaçants. Les détails de son récit montrent la peur s’emparant de Samantha Geimer, qui veut échapper à Roman Polanski. Après avoir accepté de boire du champagne et de poser avec une coupe dans la main, Polanski lui offre du Quaalude, un sédatif, qu’elle avale, dit-elle : « Je devais déjà être bourrée sinon je n’aurais pas accepté. » D’après le récit de la jeune fille, il lui demande d’abord d’enlever son haut pour prendre des photos d’elle seins nus, puis de se diriger dans le jacuzzi pour poursuivre la séance. Toujours selon elle, le cinéaste lui demande alors d’enlever sa culotte couleur ocre trop voyante dans l’eau. Lorsque Polanski la rejoint et qu’elle commence à avoir peur, dit-elle, elle se met à mentir et prétexte qu'elle a de l’asthme pour qu’il la raccompagne chez elle. Il aurait refusé, selon elle.
Samantha Geimer explique « qu’elle a du mal à marcher, à coordonner ses gestes, qu’elle se sent étourdie ». Puis, une fois dans la chambre, Polanski lui aurait fait un cunnilingus. Dans sa déclaration, Samantha explique que le cinéaste est descendu et qu’il a commencé à faire un « cuddliness » – une expression qui n’existe pas, mais qui, par homophonie, ressemble à « cunnilingus » dans la langue anglaise, montrant qu’elle ne connaît pas le bon terme, que ce mot ne fait pas partie de son vocabulaire. Quand le procureur lui demande ce que ce mot signifie, Samantha Geimer répond que le réalisateur a mis « sa bouche suron vagin ».
Elle continue : « J’étais prête à pleurer, je lui disais : “Non. Je t’en prie. Arrête.” » Samantha Geimer affirme qu’avant Roman Polanski, elle avait eu des rapports sexuels deux fois. D’après elle, le réalisateur la pénètre alors dans son vagin, lui demande pendant qu’il la pénètre la date de ses dernières règles. Elle répond qu’elle ne sait pas. Il lui demande de faire un effort, relate-t-elle. Elle répète qu’elle ne sait pas. Alors, il aurait changé de stratégie, d’après son récit, il lui aurait demandé si elle ne voulait pas qu’il la prenne « par derrière », ce à quoi elle a répondu « non », assure-t-elle. Il l’aurait tout de même pénétrée analement, selon elle.
Selon son témoignage, le rapport est interrompu par l’arrivée d’Anjelica Huston qui frappe à la porte. Polanski se serait levé pour lui ouvrir et lui aurait demandé de partir. Samantha Geimer aurait remis sa culotte, mais le réalisateur la lui aurait, à nouveau, retirée, et aurait repris la pénétration jusqu’à ce qu’il éjacule. La jeune fille dit avoir remis ensuite sa culotte et sa robe et l’avoir attendu dans la voiture en pleurant pendant dix minutes, alors qu’il parlait à Anjelica Huston, avant de la ramener chez elle.
Dès le lendemain, le 11 mars 1977, Polanski est arrêté et inculpé pour six motifs : avoir fourni une substance prohibée à une mineure, s'être livré à des actes licencieux et de débauche, s'être rendu coupable de relations sexuelles illicites, de perversion, de sodomie et de viol. Afin d’éviter un procès public où le nom de la victime deviendrait connu de tou·te·s, l’avocat de Samantha Geimer accepte que Roman Polanski plaide coupable d'avoir eu des rapports sexuels illégaux avec une mineure sans reconnaître les viols.
Malgré cette décision, le nom de la fillette fuite et Samantha Geimer va devoir vivre avec cette histoire collée à son nom toute sa vie. Polanski est condamné (pour détournement de mineure, donc) à 90 jours de prison pour conduire une expertise psychiatrique. Au bout de 42 jours, il est libéré pour conduite exemplaire. La veille de l’audience devant homologuer le rapport, Polanski apprend que le juge Rittenand estime la sentence insuffisante.
Le réalisateur décide de fuir les États-Unis avant que la justice ne close l’affaire. L’affaire reste donc ouverte aux États-Unis. En septembre 2009, lorsque Polanski est arrêté à Zurich dans le cadre d’un traité d’entraide judiciaire pénale entre la Suisse et les États-Unis, plusieurs réalisateurs prennent sa défense, de Woody Allen à David Lynch. À l’époque, le producteur Harvey Weinstein va jusqu’à écrire que Polanski a « déjà purgé sa peine ».
(...)
[quote] Plusieurs proches cités par le journal évoquent le récit que leur a fait Valentine Monnier, identique à celui qu’elle livre aujourd’hui. L’un d’eux raconte que la jeune femme s’était réfugiée chez lui aussitôt après le viol supposé, il y a quarante-quatre ans : « J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »[/quote]
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/09/la-photographe-valentine-monnier-accuse-roman-polanski-de-l-avoir-violee_6018611_3246.html
[ Dernière édition du message le 15/11/2019 à 17:32:31 ]
Dr Pouet
52037
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14 Posté le 13/11/2019 à 13:20:52
Citation :
Iris Brey, l’empêcheuse de l’omerta du cinéma français
Après le témoignage d’Adèle Haenel et en pleine affaire « Polanski », cette spécialiste de la représentation du genre et des sexualités au cinéma dissèque les systèmes de domination masculine à l’œuvre dans le 7e art.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/11/13/iris-brey-l-empecheuse-de-l-omerta-du-cinema-francais_6019007_4500055.html
Citation :
Elle ne veut pas être uniquement associée à « l’affaire Polanski », devenir l’exégète officielle des cinq femmes qui accusent le réalisateur de les avoir violées. Pourtant, l’universitaire franco-américaine Iris Brey, spécialiste de la représentation du genre et des sexualités au cinéma, est sûrement leur meilleure avocate tant elle déconstruit méticuleusement les systèmes de domination masculine à l’œuvre dans le 7e art.
Le 18 octobre, sur les conseils de l’actrice Adèle Haenel, les organisateurs du Festival international du film de La Roche-sur-Yon (Vendée) l’ont choisie pour animer la discussion précédant la projection du dernier film de Roman Polanski, J’accuse. L’uppercut, bien sûr, est arrivé à l’issue d’un enchaînement rodé : « Il est difficile, selon moi, de séparer l’homme de l’œuvre quand l’homme utilise son œuvre pour asseoir son pouvoir sur certaines femmes », a-t-elle posément tranché. En ce qui la concerne, elle ne veut pas voir le film.
(...)
Sa thèse portait sur « la représentation des mères déchaînées dans le cinéma français contemporain ». Si elle n’a jamais travaillé sur les gender studies en tant que telles, la question des représentations, qui irrigue l’université américaine depuis trente ans, l’a façonnée. « L’affaire Polanski est emblématique, juge Iris Brey. En France, on n’a pas eu de discussion post-#Metoo, on n’a pas voulu avoir notre Weinstein, le système a voulu protéger les artistes et leurs œuvres. Les victimes ne peuvent pas être entendues. »
Pour vraiment savoir, il faut, comme elle, avoir lu la déposition de Samantha Geimer, violée en 1977 par le réalisateur alors qu’elle avait 13 ans (et lui 43). Iris Brey restitue ses mots. C’est interminable, et cela se conclut ainsi : « Elle raconte la pénétration vaginale dans le Jacuzzi, elle explique qu’il lui demande quand elle va avoir ses règles, elle ne sait pas, il lui demande de « faire un effort », mais elle ne sait pas, alors il décide de la pénétrer analement. »
A 35 ans, la jeune femme – également critique de cinéma aux Inrocks et sur France Culture – connaît très bien les techniques cinématographiques et l’effet produit par un secret de famille brutalement mis en lumière. Elle pointe le manque de politisation du milieu du cinéma, souligne que « séparer l’artiste de l’œuvre est un privilège réservé aux hommes. On n’a pas de scrupule à évoquer la vie privée, l’orientation sexuelle d’une femme réalisatrice comme Chantal Akerman pour expliquer son travail, mais l’attrait de Polanski pour les adolescentes, par exemple, n’est pas étudié par les critiques… ».
(...)
[ Dernière édition du message le 13/11/2019 à 13:21:38 ]
Dr Pouet
52037
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15 Posté le 16/11/2019 à 13:06:47
Citation :
Après les dysfonctionnements des forces de l’ordre qui peinent à protéger les femmes victimes de violences, « Le Monde » prolonge son enquête. Plongée au cœur d’affaires qui interrogent les pratiques de l’institution judiciaire et mettent en évidence ses failles.
Ce 9 novembre 2018, Ludovic Dimec, 46 ans, sort furieux du tribunal du Puy-en-Velay. Il vient d’être sanctionné par un délégué du procureur pour violences conjugales : il devra verser 1 500 euros à son ex-compagne, Sylvia Bouchet, qu’il a menacée avec une serpette, et devra accomplir un stage de responsabilisation. Il reprend le volant, et avale les 40 km de lacets qui le séparent de son élevage de rongeurs, dans la Haute-Loire, qu’il gère encore avec la mère de ses trois enfants.
Le lendemain, le gardien du barrage de Lavalette fait sa ronde quotidienne sur cet immense ouvrage de béton, réservoir d’eau potable de la ville de Saint-Etienne. D’un côté de la route, il y a ce lac enserré par des collines arborées, de l’autre, un dénivelé abrupt de soixante mètres. Et le cadavre de Sylvia Bouchet, fracassé, en contrebas. La jeune femme porte encore son bleu de travail, il lui manque une chaussure.
Un mois plus tard, devant les gendarmes, Ludovic Dimec reconnaît qu’à sa sortie du palais de justice, il a donné une « grosse claque », dans le hangar de leur exploitation, à Sylvia qui tombe inconsciente ; il charge le corps dans son véhicule, puis le « bascule » par-dessus le garde-corps du barrage. Il est ensuite allé chercher ses enfants à l’arrêt de bus qui s’inquiétaient de ne pas y trouver leur mère, et a fait « comme si de rien n’était ».
(...)
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/16/feminicides-une-justice-trop-souvent-en-echec-face-aux-agresseurs_6019384_3224.html
Extraits :
Citation :
Isabelle Fort, la substitut générale à l’origine de l’enquête, y relève la forte pénalisation des auteurs avant leur passage à l’acte : « 89 % des auteurs ont des antécédents judiciaires, et 55 % d’entre eux ont des antécédents de violences ou de menaces sur conjoint. » Ces enquêtes étaient toujours en cours au moment des crimes dans 43 % des cas, la procédure avait été classée dans 25 %, et, dans 31 % des cas, « les auteurs bénéficiaient d’un suivi judiciaire en lien avec les violences au moment du meurtre ».
Comment une femme peut-elle encore être tuée alors que les violences qu’elle subit sont dans le circuit pénal ? Comment un auteur peut-il encore passer à l’acte alors qu’il est en train d’exécuter une peine pour des violences ?
La justice n’est pas une science exacte, et les membres du parquet sont certes débordés. Avec « le traitement en temps réel », les substituts du procureur ont cinq minutes au téléphone pour évaluer la gravité des faits, la dangerosité de l’auteur, la crédibilité des victimes et ont à prendre une décision, parmi les multiples plaintes que leur font remonter les forces de l’ordre.
L’histoire du mec qui veut se venger du départ de sa femme en lui brûlant le visage (et y parvient) est terrible par le nombre de plaintes déposées par la victime, et le nombre d’agressions préliminaires.
Citation :
« Avec toutes ces procédures qui n’aboutissent jamais à son incarcération, il s’est senti tout puissant, explique Cathy au Monde. J’accuse la justice ne pas avoir su me protéger en le relâchant à chaque fois qu’il a été interpellé et présenté au tribunal. » Même Me Jérôme Pouillaude, l’avocat de l’agresseur, en convient : « M. Bouembassa était dans un engrenage de passages à l’acte et même lui était persuadé qu’il allait être incarcéré bien plus tôt. Il n’a pas été arrêté à temps dans son parcours délictuel. »
Citation :
Le féminicide est en effet un engrenage rapide, qui s’enclenche souvent lorsque la victime veut se séparer de son conjoint. Conscients de l’enjeu, les Espagnols ont créé des tribunaux spécialisés, capables de juger les faits en moins de deux semaines. En France, le parcours judiciaire se compte en mois, une lenteur rarement compatible avec l’aggravation de la dangerosité de l’auteur, comme le montre l’histoire de Johanna Dias.
À noter : Le Monde a mis 12 journalistes sur le sujet des féminicides :
Citation :
Depuis le mois de mars, et pour une année complète, une équipe d’une douzaine de journalistes du Monde est mobilisée pour enquêter sur les féminicides, ou meurtres conjugaux, commis en France. Il s’agit de documenter, de la façon la plus détaillée possible, comment et pourquoi plusieurs dizaines de femmes meurent, tous les ans, en France, sous les coups de leurs conjoints.
Pour analyser en profondeur la situation et contribuer à la prise de conscience de sa gravité, nous avons choisi d’enquêter, de façon exhaustive, sur les 120 féminicides identifiés pendant l’année 2018. Dossier par dossier, nos journalistes tentent de reconstituer les faits, les histoires, les itinéraires, et surtout cherchent ce qui n’a pas été fait, ou ce qui aurait pu être fait, par la police, la justice, les services sociaux, afin de prévenir ces meurtres. Avec une conviction : une grande partie de ces féminicides pourrait être évitée, si la société française s’en donnait les moyens.
[ Dernière édition du message le 16/11/2019 à 13:50:05 ]
Dr Pouet
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16 Posté le 19/11/2019 à 15:15:30
Citation :
Violences conjugales : l’Agence France-Presse présente son projet Féminicides
Comme « Le Monde », l’AFP a décidé de mobiliser ses journalistes pour décortiquer et expliquer ce phénomène au plus près de l’actualité, sur les cas de l’année en cours.
Article en accès libre :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/19/violences-conjugales-l-agence-france-presse-presente-son-projet-feminicides_6019729_3224.html
Dr Pouet
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17 Posté le 19/11/2019 à 15:21:59
Citation :
Accusé de viol, Roman Polanski visé par de premières sanctions de ses pairs
La Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs a voté lundi « la mise en place de nouvelles procédures de suspension pour tout membre mis en examen par la justice ».
Article en accès libre :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/19/accuse-de-viol-roman-polanski-vise-par-de-premieres-sanctions-de-ses-pairs_6019651_3224.html
Citation :
« Quarante ans se sont passés entre la première affaire qui concerne Roman Polanski et aujourd’hui. Je pense que le monde a beaucoup changé en quarante ans. Les crimes sont les mêmes, mais la façon dont ils sont perçus a énormément changé », a déclaré, lundi 18 novembre dans la soirée, le président de la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), Pierre Jolivet, à l’issue d’une réunion du conseil d’administration de cette association, qui regroupe près de 200 cinéastes. « On peut se mettre la tête dans le trou et se dire le monde n’a pas changé. Il a changé, on le prend en compte et c’est le résultat de cette décision », a-t-il ajouté.
Citation :
« Cette suspension concernerait Roman Polanski, dont l’information judiciaire est toujours ouverte aux Etats-Unis et pour laquelle il a fait l’objet d’une mise en examen », a-t-il poursuivi, alors que le réalisateur, qui a fui les Etats-Unis en 1978, est sous le coup de poursuites dans ce pays pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977. Le milieu du cinéma français est régulièrement soupçonné de protéger Roman Polanski, alors qu’aux Etats-Unis l’Académie des Oscars a décidé de l’exclure.
Citation :
Dans un témoignage publié par le quotidien Le Parisien, la photographe Valentine Monnier a accusé Roman Polanski de l’avoir frappée et violée en 1975 en Suisse alors qu’elle avait 18 ans, ravivant la colère des féministes à l’égard du réalisateur.
(C’était donc avant l’affaire publique de 1977, et une personne reconnaît avoir reçu le témoignage de Valentine Monnier le jour même en 1975)
Citation :
Le ministre français de la culture, Franck Riester, a annoncé la semaine dernière des mesures pour lutter contre le harcèlement sexuel dans le cinéma français, pour que les prises de parole « ne soient pas vaines ». Sans jamais nommer Polanski, il a estimé que « le génie [n’est] pas une garantie d’impunité ».
sqoqo
7050
Je poste, donc je suis
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18 Posté le 19/11/2019 à 15:32:05
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Hors sujet :sur les feminicides..c'est un truc qui m'avait frappé dans mon ancienne vie de journaleux : sur les fils de dépêches AFP/Reuters/AP, y avait une fois par jour, quelques fois deux, "femme retrouvée morte" avec ou sans mention d'enfants eux aussi victimes.
Tous les jours.
Et toujours sur la première dépêche, un truc du genre "les enquêteurs privilégient la thèse du drame familial"
La seconde dépêche, bingo, "le couple en pleine séparation" " divorce difficile" ..
Bien souvent, le mari meurtrier avait tenté d'attenter à ses jours mais la vie est mal faite, il avait loupé son coup.
Tous les jours.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
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19 Posté le 19/11/2019 à 18:48:07
Citation :
Et toujours sur la première dépêche, un truc du genre "les enquêteurs privilégient la thèse du drame familial"
La seconde dépêche, bingo, "le couple en pleine séparation" " divorce difficile" ..
Joli...
À rapprocher de cette langue de bois de rose : « crime passionnel ». Chouette passion...
Dr Pouet
52037
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20 Posté le 17/12/2019 à 10:12:08
Citation :
Les féministes s’affichent ensemble pour dire non à une réforme des retraites « sexiste »
Trois cents personnes ont assisté lundi à Paris, à un meeting sur le thème « Femmes et retraites », organisé à l’initiative de la députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain.
Contrer la parole gouvernementale et afficher un point de vue féministe sur les retraites. Clémentine Autain a réussi son pari en réunissant lundi 16 décembre, à la Maison des métallos à Paris, l’initiative intitulée « toutes gagnantes ».
Vingt-huit femmes, militantes associatives, syndicalistes, personnalités, chercheuses et politiques, se sont retrouvées devant 300 personnes pour dénoncer un projet gouvernemental « sexiste, injuste et discriminatoire » et lancer un appel pour son retrait. « Le gouvernement communique beaucoup sur les soi-disant avantages pour les femmes de la réforme Macron. C’est insupportable quand on sait ce que va être la réalité », a asséné la députée de Seine-Saint-Denis.
Les intervenantes se sont succédé pour souligner les inégalités femmes hommes qui vont, selon elles, se creuser avec la réforme à venir. Tout d’abord en rappelant que les pensions féminines sont, en moyenne, 25 % inférieures à celles des hommes : une différence due aux carrières hachées (temps partiel et chômage), au type d’emplois moins qualifiés occupés, aux écarts de prime et de salaires. Résultat : 37 % des pensionnées touchent moins de 900 euros, a dénoncé Caroline De Haas du collectif Nous toutes. « Cette réforme va accroître la précarité financière et réduire l’autonomie des femmes, avec toute la dépendance au mari ou au compagnon que cela entraîne », a-t-elle souligné.
La réforme annoncée par Edouard Philippe va agir comme « le miroir grossissant des inégalités salariales », a relevé Sophie Binet, responsable de la CGT en charge des droits des femmes. La dirigeante syndicale a mis en exergue les droits familiaux « rabotés » et les pensions de réversion « fragilisées ». Ajoutant : « Non, monsieur le premier ministre, les femmes ne sont pas les grandes gagnantes de la réforme ! Les femmes qui ont des carrières moins longues vont voir au contraire leur départ à la retraite repoussé ».
(...)
L’ambiance était inédite : pour une fois, les différents courants de gauche ont évité les piques et montré plutôt « une envie de se compléter », selon les mots de Sophie Tallié Polian, sénatrice et représentante de Génération.s. Toutes se sont retrouvées ensemble sur l’estrade à la fin du meeting comme pour souligner la différence avec leurs homologues masculins, qui ont eu bien du mal, le 11 décembre à Saint-Denis, de trouver des propositions communes.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/17/les-feministes-s-affichent-ensemble-pour-dire-non-a-une-reforme-des-retraites-sexiste_6023118_823448.html
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