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Pour le féminisme

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Sujet de la discussion Pour le féminisme
Bon il paraît que ce serait mal d’être sérieux dans Bingo Point macho. Du coup on peut faire les débats et discussion ici.

Et du coup pour faire un message pas trop vide, je remets cette vidéo de Charlie à propos du sexisme dans les jeux vidéos :

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Je flag ;)

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

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Citation :
L’actrice Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel » lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans. Son récit est conforté par de nombreux documents et témoignages. Mediapart retrace son long cheminement, de la « prise de parole impossible » au « silence devenu insupportable ». Le cinéaste conteste « catégoriquement » les faits.


https://www.mediapart.fr/journal/france/031119/metoo-dans-le-cinema-l-actrice-adele-haenel-brise-un-nouveau-tabou

Citation :
La comédienne envisage sa prise de parole publique comme un nouvel « engagement politique », après son coming out sur la scène des César, en 2014. « Dans ma situation actuelle – mon confort matériel, la certitude du travail, mon statut social –, je ne peux pas accepter le silence. Et s’il faut que cela me colle à la peau toute ma vie, si ma carrière au cinéma doit s’arrêter après cela, tant pis. Mon engagement militant est d’assumer, de dire “voilà, j’ai vécu cela”, et ce n’est pas parce qu’on est victime qu’on doit porter la honte, qu’on doit accepter l’impunité des bourreaux. On doit leur montrer l’image d’eux qu’ils ne veulent pas voir. »
Si l’actrice en parle publiquement aujourd’hui, insiste-t-elle, « ce n’est pas pour brûler Christophe Ruggia » mais pour « remettre le monde dans le bon sens », « pour que les bourreaux cessent de se pavaner et qu’ils regardent les choses en face », « que la honte change de camp », « que cette exploitation d’enfants, de femmes cesse », « qu’il n’y ait plus de possibilité de double discours ».

Un constat partagé par la réalisatrice Mona Achache, pour qui il ne s’agit pas de « régler des comptes » ou « lyncher un homme », mais de « mettre au jour un fonctionnement abusif ancestral dans notre société ». « Ces actes découlent du postulat que la normalité siège dans la domination de l’homme sur la femme et que le processus créatif permet tout prolongement de ce principe de domination, jusqu’à l’abus », analyse-t-elle.
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Et malheureusement en rapport :

Citation :
Le toujours très difficile traitement des plaintes pour violences sexuelles

Procédures classées sans suite, instructions à rallonge… deux ans après #metoo, le parcours des femmes qui saisissent la justice est aussi long qu’incertain.


https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/06/deux-ans-apres-metoo-le-difficile-traitement-des-plaintes-pour-violences-sexuelles_6018168_3224.html

Citation :
L’abandon des poursuites dans ces affaires médiatiques n’a rien d’exceptionnel en matière de plaintes pour violences sexuelles. Selon les dernières données disponibles du ministère de la justice, en 2016, sur un total d’environ 32 700 plaintes traitées, 73 % d’entre elles ont été classées sans suite. Dans la majorité des cas, pour cause « d’infraction insuffisamment caractérisée ». Les difficultés à obtenir des preuves scientifiques, comme de l’ADN, ou à réussir à établir le consentement ou non de la plaignante au moment des faits, compliquent les poursuites.


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Déprimant:(
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En plus Christophe Ruggia vient d’écrire son point de vue. Selon lui il n’a eu aucun des gestes physiques dont l’actrice l’accuse, il a juste voulu être son pygmalion et lui donner le maximum de chances au cinéma.

Il finit par se placer en victime, évidemment :
Citation :
Mon exclusion sociale est en cours et je ne peux rien faire pour y échapper.

« Le Moyen Âge avait inventé la peine du pilori mais c’était la sanction d’un coupable qui avait été condamné par la justice. Maintenant, on dresse, hors de tout procès, des piloris médiatiques tout autant crucifiant et douloureux et aujourd’hui c’est à mon tour de les subir. »


Sauf que : si tout était faux, quel intérêt aurait l’actrice à porter ces accusations ?

Et en plus il y a plein de témoignages de tierces personnes, dont beaucoup étaient proches du réalisateur avant le tournage, pour dire qu’il était trop proche, trop « tactile »...

Je suis tenté de dire que même les photos de presse (où elle doit avoir entre 12 et 14 ans), c’est déjà un peu « trop » :

le-pub-des-gentlemen-2790499.jpeg

le-pub-des-gentlemen-2790500.jpeg

le-pub-des-gentlemen-2790501.jpeg

Et Nicole Belloubet en a profité pour dire que l’actrice devrait aller en justice car grâce à LAREM ce type d’affaire va bientôt être beaucoup mieux pris en compte... Et puis la marmotte va avoir du papier alu aussi...

[ Dernière édition du message le 06/11/2019 à 17:04:42 ]

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Citation :
Une photographe française accuse Roman Polanski de l’avoir violée en 1975
Valentine Monnier a déclaré au « Parisien » avoir été frappée et violée à 18 ans par le cinéaste, qui le conteste.

C’est la sortie au cinéma du film J’accuse, consacré à l’affaire Dreyfus, de Roman Polanski, qui l’a décidée à parler. La photographe française Valentine Monnier a affirmé au Parisien que le cinéaste l’avait violée en 1975, une information que le quotidien explique avoir vérifiée auprès de plusieurs témoins. Dans un texte publié par le journal, elle raconte :
« En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel ni professionnel, et le connaissais à peine. (…) Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad [suisse]. Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans et ma première relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir. »
Les faits, qui sont aujourd’hui prescrits, se seraient déroulés dans le chalet du cinéaste à Gstaad, en Suisse. La Française, qui fut mannequin et actrice dans quelques films, n’a jamais déposé plainte.

(...)

Dans J’accuse, qui sort mercredi en France, Roman Polanski met en scène l’une des erreurs judiciaires les plus célèbres de l’histoire française ; dans une interview, il a dressé un parallèle avec l’acharnement dont il estime être victime, alors qu’il est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour avoir violé une mineure de 13 ans. Et Valentine Monnier de s’interroger :

« Est-ce tenable, sous prétexte d’un film, sous couvert de l’histoire, d’entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer, alors qu’il vous est interdit, à vous, victime, de l’accuser ? »

Interrogés par Le Parisien, plusieurs proches de la jeune femme ont relaté le récit que leur a fait la jeune femme au cours des décennies qui ont suivi, similaire à celui qu’elle livre aujourd’hui. Le quotidien cite également l’homme – qui a souhaité rester anonyme – chez lequel elle dit s’être réfugiée après le viol supposé, il y a quarante-quatre ans. Celui-ci raconte :

« J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »

« J’ai demandé à Valentine si elle voulait aller voir la police. Sous le choc, elle ne savait pas quoi faire », poursuit-il, ajoutant qu’il l’avait tout de suite « crue ». Cité par Le Parisien, l’avocat du cinéaste, Hervé Temime, a fait savoir que « Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol ».


https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/08/une-photographe-francaise-accuse-roman-polanski-de-l-avoir-violee-en-1975_6018554_3224.html

[ Dernière édition du message le 09/11/2019 à 03:43:57 ]

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Un exemple de dépôt de plainte pour violences conjugales :

Citation :
9h du matin. Commissariat d’un arrondissement du centre de Paris. Juin 2019. Accueil parfait par une jeune femme puis un homme vient me chercher. Je m’installe dans un bureau. Un boucan épouvantable. Le commissariat est en travaux. Le flic souffle.

Je lui explique ma situation : j’ai fait une main courante pour violences conjugales il y a un mois. Sur la main courante, il est écrit que je peux porter plainte à tout moment pour ces faits : mon conjoint m’a menacé de me « casser la gueule » en me serrant par le cou et m’a empêché de sortir de la pièce avec brutalité alors que j’essayais de m’échapper.

A l’époque de la main courante, j’étais tombée sur une femme qui voulait que je porte plainte. Je n’étais pas prête. Je montre le document au policier et lui explique que je veux porter plainte. Il refuse. J’insiste en lui disant que dans un commissariat du Val-de-Marne où j’étais allée, on était prêt à prendre ma plainte (à ce moment-là, je n’étais toujours pas prête). Il me répond : « Ils avaient qu’à le faire alors ! »

Il passe un coup de téléphone pour voir si quelqu’un d’autre est disponible. Personne ne peut. Il refuse à nouveau, il ne veut pas prendre ma plainte sans explication aucune (il ne veut pas bosser ?). Je m’effondre en larmes. J’ai mis plus d’une semaine à me décider pour porter plainte, je vis encore sous le même toit que mon conjoint. J’ai une enfant de 9 ans. Cela fait 10 mn que je suis face à lui.

Il réagit à mes larmes : « Madame, nous (la police) sommes les boucs-émissaires de la société ! » Moi : « Je sais Monsieur, je sais, mais je vous en prie, prenez ma plainte, c’est écrit là noir sur blanc que je peux porter plainte… » Je me ressaisis, ravale mes sanglots. Là un autre policier entre et dit : « Il faut que tu la prennes ! ». Après 15 minutes de négociations,je peux enfin porter plainte…

« L’entretien » commence alors. Il me pose des questions précises sur les faits. Il fait son boulot, tape ma plainte sur l’ordinateur. Et puis tout d’un coup, il lève la tête et me dit : « Entre nous, là c’est de la psychologie, vous avez une relation sado-masochiste avec votre conjoint ? » Sourire en coin. Moi : « Je n’éprouve aucun plaisir sexuel quand il me frappe si c’est ça que vous voulez dire. » Je me demande où je suis. Ce que je fais là. Je prends sur moi et n’oublie pas mon objectif : porter plainte.

Puis il me demande si mon conjoint est suivi en psychiatrie. Je lui dis que plus ou moins, c’est compliqué. Il me demande ce qu’il a. Je lui réponds que je ne suis pas psychiatre. Il insiste : « Il faut que je remplisse la ligne ! » Je répète : « Je ne suis pas psychiatre ! » « Madame il faut remplir la case ! » Je finis par donner mon « diagnostic » : névrose obsessionnelle avec tendances paranoïaques.

« Est-il psychophrène ? » Moi (heureusement que je suis de la partie, je suis psychologue !) :« Vous voulez dire psychopathe ou schizophrène ? Je ne sais pas ce qu’est un “psychophrène“… » Lui : « Oui, c’est ça psychopathe ou schizophrène. » Moi : « Ni l’un ni l’autre. » Il tape sur son clavier, lève la tête un peu gêné et me demande d’épeler « schizophrène »…

Cela fait à peu près 30 minutes que je réponds à ses questions. Je suis nerveusement épuisée.

Le bruit est incessant. A nouveau le policier se plaindra d’être un bouc-émissaire.

Au bout d’une heure de supplice, et je pèse mes mots, il conclut : « Vous allez faire souffrir votre fille en vous séparant… » Il m’achève. Je n’ai qu’une hâte, partir de ce bureau.

Il imprime ma plainte et me dis de signer. Je signe sans lire. Puis dans un moment de lucidité, je demande à relire ma plainte. Là il me dit d’un ton sévère : « C’est ce que vous m’avez dit ! ». Je capitule. « Et j’espère que vous allez pas la retirer votre plainte car on vous connaît vous les femmes ! » En sortant je m’effondre en larmes.

Quelques jours plus tard un autre policier me recontactera. Sur ma plainte, il est inscrit que j’avais des hématomes, ce qui est faux. Le policier au téléphone me dira : « Madame, il faut relire sa plainte avant de signer ! » Je lui expliquerai les conditions dans lesquelles ma plainte a été prise. Il me conseillera de porter plainte à la police des polices… Cause perdue d’avance…

Mon ex- conjoint a été convoqué, prise d’empreintes, photos sous toutes les coutures. Pas de garde à vue. Il doit se tenir à carreau pendant 6 mois, je crois. Je l’ai quitté. Jusqu’à présent, il n’a plus été violent avec moi. Je m’en sors bien.

Porter plainte pour violences conjugales dans ce commissariat de Paris, c’est-à-dire en France en 2019, est un véritable parcours du combattant. J’ai honte pour mon pays. On a fait tout un tapage médiatique à ce sujet ces derniers mois. Et si on commençait par former les policiers ?

Vraisemblablement ce policier était lui-même en souffrance, il se qualifiera tout de même de « bouc émissaire » à deux reprises en une heure ! Former et accompagner les policiers. Un bon début. Le B.A-BA.

Je pense souvent à toutes les femmes qui n’ont pas pu porter plainte. Certaines sont maintenant décédées sous les coups de leur conjoint… Et cela me révolte !


https://blogs.mediapart.fr/marive/blog/071119/vous-connait-vous-les-femmes
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Témoignage des conséquences d’un viol :

Citation :
J'ai 77 ans, j'ai subi un viol à 35 ans ; je n'ai pas participé au mouvement «Me too» ; je viens d'entendre et de regarder Adèle Haenel témoigner. Oui, il fallait autre chose, une Adèle, et sa grande émotion vraiment partagée. Nous sommes elle, elle est nous, nous toutes !

Que faire, comment faire en 1975 ? la gendarmerie d'un petit village, seul recours...

Mon mari était médecin. Il m'a entourée, encouragée à porter plainte, il a assisté et participé à toutes les démarches.

Les gendarmes en sa présence ont mesuré leurs propos : il les a recadrés ; il était plus qu'évident que je n'étais pas prise au sérieux.

Etre jolie est un motif de condamnation supplémentaire. Alors, ces sourires en coin, ces airs méprisants !

Y a-t-il eu de réelles recherches d'un coupable ? La moto étai une Honda, mais le numéro d'immatriculation était masqué ; c'était tout ce que pouvais leur dire. Homme jeune, yeux bleus, armé, qui, lorsque je lui ai demandé : « pourquoi ? pourquoi moi ? », m'a répondu : « parce que je te trouve belle, parce que ça me plaît ».

Les mois ont passé. Pas de nouvelles aucune nouvelle, affaire classée !

J'ai rencontré un psychiatre, une fois, une seule, le lendemain, encore incapable de parler, de dire... à cet homme de 50 à 60 ans, encore plus mal à l'aise que moi ; et puis, plus rien, livrée à mes peurs, à mes démons.

En 1975, personne, ni les policiers, ni les gendarmes, n'était formé pour apporter un secours, une aide, ni les médecins, ni même les psychiatres.

A nos enfants, une fille de 12 ans et deux jeunes garçons de 9 et 4 ans, nous n'avons rien dit.

Et moi, mutique, murée dans ma terreur que cet homme revienne dans cette rue où notre maison était l'unique maison, j'avais choisi, pour « survivre» tant bien que mal, de porter à la taille une ceinture munie d'un holster dans lequel se trouvait un 6,35 armé, héritage d'un oncle disparu ; je ne fus plus qu'une ombre, sans cesse aux aguets, une présence muette pour mes enfants : ma fille a quitté la maison à 15 ans. Terrible adolescence !

Alors, j'ai tenté de me reconstruire, repris des études. J'ai été encore plus absente pour mes garçons. Puis, j'ai compris que travailler ne changerait rien, n'aboutirait à rien, que j'étais mauvaise mère, coupable, et qu'il fallait que je meure : je ne sais comment ni pourquoi les doses létales que j'ai absorbées n'ont pas entraîné la mort. Peut-être la course folle de mon mari jusqu'au service de réanimation. Mais, 6 mois plus tard, Antoine, 18 ans, se suicidait d'une balle dans la bouche.

Maintenant, à 77 ans, je suis veuve depuis 8 ans, après quelque 12 années plus douces, malgré sa maladie, nous nous sommes retrouvés, encore aimés, entourés de nos enfants et de 6 petits enfants.

Nous avions compris que le silence est mortel, mais je n'ai jamais cessé de me sentir coupable de la mort de ce fils, qui a souffert plus que moi.

Oui, Adèle a raison, il faut aider tous ces hommes, il faut qu'ils comprennent à quel point ils détruisent ces vies en niant leurs terribles actes.

Il faut qu'ils parlent : il est impossible qu'ils puissent continuer à se taire. Comment peuvent-ils ne pas souffrir du mal qu'is font ?


https://blogs.mediapart.fr/clauduthoit/blog/061119/adele-haenel-par-son-courage-par-sa-force-domine-le-debat
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Combien connait-on de femmes qui ont été violentées, agressées ou violées, et qui n'ont jamais porté plainte, jamais parlé de "ça" ?
Moi, j'en connais 5, qui m'ont bien fait jurer de ne rien dire de la confidence qu'elles me faisaient, à moi et à moi seul (pour 3 d'entre elles, je suis effectivement le seul à savoir).
Pour l'une, je connais l'agresseur, mais il m'a fallu jurer que je ne lèverai jamais la main sur lui. Heureusement que je le côtoie très, très, très peu.
Pour une autre, j'ai un suspect mais pareil, je ne dois rien faire. J'ai promis, mais merde, ces types vivent bien, sans aucun remords ni sentiment de culpabilité ! Peut-être ont-ils même commis d'autres agressions !
J'imagine ces femmes que je connais aller parler à un flic qui les reçoit comme ça !

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

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C’est sûr.

Peut-être que pour le dépôt de plainte il faudrait que ce soit spécialisé. Par exemple des policières volontaires qui ont suivi une formation ou quelque chose dans le genre...
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Citation :
Un député de la majorité, Pierre Cabaré, est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel et moral sur sa suppléante. Quatre anciens collègues confirment les accusations. Mais aucune sanction ou mise en retrait n’a été demandée par LREM.

(...)

S’en remettre à la justice et, en attendant, surtout ne rien faire. C’est, en résumé, la politique de La République en marche (LREM) face aux affaires de violences sexistes et sexuelles. Et le contexte n’y change rien, ni l’approche des élections municipales, ni le Grenelle organisé par le gouvernement, ni les engagements publics d’Emmanuel Macron ou de sa ministre Marlène Schiappa.

Le parti majoritaire s’est ainsi refusé à prendre toute mesure à l’encontre du député Pierre Cabaré, visé depuis plusieurs semaines par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel et moral. Lui parle de « fausses accusations » et a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse.

Malgré les témoignages de plusieurs de ses anciens collaborateurs, qui s’étaient adressés tous ensemble aux principales instances du parti, ainsi qu’à Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale (lire notre enquête), l’élu de Toulouse continue de siéger au groupe LREM, qui n’y voit aucune difficulté. Pierre Cabaré est même très présent à l’Assemblée, selon plusieurs sources parlementaires.

En revanche, il a dû démissionner de la vice-présidence de la délégation aux droits des femmes. Mais il continue de relayer ses actions. Il était aussi présent mi-octobre pour la rencontre entre Emmanuel Macron et Angela Merkel à Toulouse.



https://www.mediapart.fr/journal/france/121119/face-aux-violences-sexuelles-lrem-ordonne-le-silence-dans-les-rangs

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13
Citation :
Au fil des ans, cinq adolescentes ont accusé Roman Polanski de violences sexuelles

L’affaire Roman Polanski rebondit à nouveau, avec la révélation vendredi dans Le Parisien d’un cinquième témoignage d’une femme accusant le cinéaste de viol lorsqu’elle était adolescente, en 1975. Le réalisateur « conteste fermement » les faits. Mediapart retrace les nombreuses accusations qui l’ont visé, depuis la première affaire, en 1977.


https://www.mediapart.fr/journal/international/091119/au-fil-des-ans-cinq-adolescentes-ont-accuse-roman-polanski-de-violences-sexuelles

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[quote] Plusieurs proches cités par le journal évoquent le récit que leur a fait Valentine Monnier, identique à celui qu’elle livre aujourd’hui. L’un d’eux raconte que la jeune femme s’était réfugiée chez lui aussitôt après le viol supposé, il y a quarante-quatre ans : « J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »[/quote]

https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/09/la-photographe-valentine-monnier-accuse-roman-polanski-de-l-avoir-violee_6018611_3246.html

[ Dernière édition du message le 15/11/2019 à 17:32:31 ]

14
Citation :
Iris Brey, l’empêcheuse de l’omerta du cinéma français

Après le témoignage d’Adèle Haenel et en pleine affaire « Polanski », cette spécialiste de la représentation du genre et des sexualités au cinéma dissèque les systèmes de domination masculine à l’œuvre dans le 7e art.


https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/11/13/iris-brey-l-empecheuse-de-l-omerta-du-cinema-francais_6019007_4500055.html

Citation :
Elle ne veut pas être uniquement associée à « l’affaire Polanski », devenir l’exégète officielle des cinq femmes qui accusent le réalisateur de les avoir violées. Pourtant, l’universitaire franco-américaine Iris Brey, spécialiste de la représentation du genre et des sexualités au cinéma, est sûrement leur meilleure avocate tant elle déconstruit méticuleusement les systèmes de domination masculine à l’œuvre dans le 7e art.

Le 18 octobre, sur les conseils de l’actrice Adèle Haenel, les organisateurs du Festival international du film de La Roche-sur-Yon (Vendée) l’ont choisie pour animer la discussion précédant la projection du dernier film de Roman Polanski, J’accuse. L’uppercut, bien sûr, est arrivé à l’issue d’un enchaînement rodé : « Il est difficile, selon moi, de séparer l’homme de l’œuvre quand l’homme utilise son œuvre pour asseoir son pouvoir sur certaines femmes », a-t-elle posément tranché. En ce qui la concerne, elle ne veut pas voir le film.

(...)

Sa thèse portait sur « la représentation des mères déchaînées dans le cinéma français contemporain ». Si elle n’a jamais travaillé sur les gender studies en tant que telles, la question des représentations, qui irrigue l’université américaine depuis trente ans, l’a façonnée. « L’affaire Polanski est emblématique, juge Iris Brey. En France, on n’a pas eu de discussion post-#Metoo, on n’a pas voulu avoir notre Weinstein, le système a voulu protéger les artistes et leurs œuvres. Les victimes ne peuvent pas être entendues. »

Pour vraiment savoir, il faut, comme elle, avoir lu la déposition de Samantha Geimer, violée en 1977 par le réalisateur alors qu’elle avait 13 ans (et lui 43). Iris Brey restitue ses mots. C’est interminable, et cela se conclut ainsi : « Elle raconte la pénétration vaginale dans le Jacuzzi, elle explique qu’il lui demande quand elle va avoir ses règles, elle ne sait pas, il lui demande de « faire un effort », mais elle ne sait pas, alors il décide de la pénétrer analement. »

A 35 ans, la jeune femme – également critique de cinéma aux Inrocks et sur France Culture – connaît très bien les techniques cinématographiques et l’effet produit par un secret de famille brutalement mis en lumière. Elle pointe le manque de politisation du milieu du cinéma, souligne que « séparer l’artiste de l’œuvre est un privilège réservé aux hommes. On n’a pas de scrupule à évoquer la vie privée, l’orientation sexuelle d’une femme réalisatrice comme Chantal Akerman pour expliquer son travail, mais l’attrait de Polanski pour les adolescentes, par exemple, n’est pas étudié par les critiques… ».

(...)

[ Dernière édition du message le 13/11/2019 à 13:21:38 ]

15
Citation :
Après les dysfonctionnements des forces de l’ordre qui peinent à protéger les femmes victimes de violences, « Le Monde » prolonge son enquête. Plongée au cœur d’affaires qui interrogent les pratiques de l’institution judiciaire et mettent en évidence ses failles.
Ce 9 novembre 2018, Ludovic Dimec, 46 ans, sort furieux du tribunal du Puy-en-Velay. Il vient d’être sanctionné par un délégué du procureur pour violences conjugales : il devra verser 1 500 euros à son ex-compagne, Sylvia Bouchet, qu’il a menacée avec une serpette, et devra accomplir un stage de responsabilisation. Il reprend le volant, et avale les 40 km de lacets qui le séparent de son élevage de rongeurs, dans la Haute-Loire, qu’il gère encore avec la mère de ses trois enfants.

Le lendemain, le gardien du barrage de Lavalette fait sa ronde quotidienne sur cet immense ouvrage de béton, réservoir d’eau potable de la ville de Saint-Etienne. D’un côté de la route, il y a ce lac enserré par des collines arborées, de l’autre, un dénivelé abrupt de soixante mètres. Et le cadavre de Sylvia Bouchet, fracassé, en contrebas. La jeune femme porte encore son bleu de travail, il lui manque une chaussure.

Un mois plus tard, devant les gendarmes, Ludovic Dimec reconnaît qu’à sa sortie du palais de justice, il a donné une « grosse claque », dans le hangar de leur exploitation, à Sylvia qui tombe inconsciente ; il charge le corps dans son véhicule, puis le « bascule » par-dessus le garde-corps du barrage. Il est ensuite allé chercher ses enfants à l’arrêt de bus qui s’inquiétaient de ne pas y trouver leur mère, et a fait « comme si de rien n’était ».

(...)


https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/16/feminicides-une-justice-trop-souvent-en-echec-face-aux-agresseurs_6019384_3224.html

Extraits :


Citation :
Isabelle Fort, la substitut générale à l’origine de l’enquête, y relève la forte pénalisation des auteurs avant leur passage à l’acte : « 89 % des auteurs ont des antécédents judiciaires, et 55 % d’entre eux ont des antécédents de violences ou de menaces sur conjoint. » Ces enquêtes étaient toujours en cours au moment des crimes dans 43 % des cas, la procédure avait été classée dans 25 %, et, dans 31 % des cas, « les auteurs bénéficiaient d’un suivi judiciaire en lien avec les violences au moment du meurtre ».

Comment une femme peut-elle encore être tuée alors que les violences qu’elle subit sont dans le circuit pénal ? Comment un auteur peut-il encore passer à l’acte alors qu’il est en train d’exécuter une peine pour des violences ?

La justice n’est pas une science exacte, et les membres du parquet sont certes débordés. Avec « le traitement en temps réel », les substituts du procureur ont cinq minutes au téléphone pour évaluer la gravité des faits, la dangerosité de l’auteur, la crédibilité des victimes et ont à prendre une décision, parmi les multiples plaintes que leur font remonter les forces de l’ordre.


L’histoire du mec qui veut se venger du départ de sa femme en lui brûlant le visage (et y parvient) est terrible par le nombre de plaintes déposées par la victime, et le nombre d’agressions préliminaires.

Citation :
« Avec toutes ces procédures qui n’aboutissent jamais à son incarcération, il s’est senti tout puissant, explique Cathy au Monde. J’accuse la justice ne pas avoir su me protéger en le relâchant à chaque fois qu’il a été interpellé et présenté au tribunal. » Même Me Jérôme Pouillaude, l’avocat de l’agresseur, en convient : « M. Bouembassa était dans un engrenage de passages à l’acte et même lui était persuadé qu’il allait être incarcéré bien plus tôt. Il n’a pas été arrêté à temps dans son parcours délictuel. »


Citation :
Le féminicide est en effet un engrenage rapide, qui s’enclenche souvent lorsque la victime veut se séparer de son conjoint. Conscients de l’enjeu, les Espagnols ont créé des tribunaux spécialisés, capables de juger les faits en moins de deux semaines. En France, le parcours judiciaire se compte en mois, une lenteur rarement compatible avec l’aggravation de la dangerosité de l’auteur, comme le montre l’histoire de Johanna Dias.



À noter : Le Monde a mis 12 journalistes sur le sujet des féminicides :

Citation :
Depuis le mois de mars, et pour une année complète, une équipe d’une douzaine de journalistes du Monde est mobilisée pour enquêter sur les féminicides, ou meurtres conjugaux, commis en France. Il s’agit de documenter, de la façon la plus détaillée possible, comment et pourquoi plusieurs dizaines de femmes meurent, tous les ans, en France, sous les coups de leurs conjoints.
Pour analyser en profondeur la situation et contribuer à la prise de conscience de sa gravité, nous avons choisi d’enquêter, de façon exhaustive, sur les 120 féminicides identifiés pendant l’année 2018. Dossier par dossier, nos journalistes tentent de reconstituer les faits, les histoires, les itinéraires, et surtout cherchent ce qui n’a pas été fait, ou ce qui aurait pu être fait, par la police, la justice, les services sociaux, afin de prévenir ces meurtres. Avec une conviction : une grande partie de ces féminicides pourrait être évitée, si la société française s’en donnait les moyens.

[ Dernière édition du message le 16/11/2019 à 13:50:05 ]

16
Citation :
Violences conjugales : l’Agence France-Presse présente son projet Féminicides

Comme « Le Monde », l’AFP a décidé de mobiliser ses journalistes pour décortiquer et expliquer ce phénomène au plus près de l’actualité, sur les cas de l’année en cours.


Article en accès libre :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/19/violences-conjugales-l-agence-france-presse-presente-son-projet-feminicides_6019729_3224.html
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Citation :
Accusé de viol, Roman Polanski visé par de premières sanctions de ses pairs

La Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs a voté lundi « la mise en place de nouvelles procédures de suspension pour tout membre mis en examen par la justice ».


Article en accès libre :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/19/accuse-de-viol-roman-polanski-vise-par-de-premieres-sanctions-de-ses-pairs_6019651_3224.html

Citation :
« Quarante ans se sont passés entre la première affaire qui concerne Roman Polanski et aujourd’hui. Je pense que le monde a beaucoup changé en quarante ans. Les crimes sont les mêmes, mais la façon dont ils sont perçus a énormément changé », a déclaré, lundi 18 novembre dans la soirée, le président de la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), Pierre Jolivet, à l’issue d’une réunion du conseil d’administration de cette association, qui regroupe près de 200 cinéastes. « On peut se mettre la tête dans le trou et se dire le monde n’a pas changé. Il a changé, on le prend en compte et c’est le résultat de cette décision », a-t-il ajouté.


Citation :
« Cette suspension concernerait Roman Polanski, dont l’information judiciaire est toujours ouverte aux Etats-Unis et pour laquelle il a fait l’objet d’une mise en examen », a-t-il poursuivi, alors que le réalisateur, qui a fui les Etats-Unis en 1978, est sous le coup de poursuites dans ce pays pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977. Le milieu du cinéma français est régulièrement soupçonné de protéger Roman Polanski, alors qu’aux Etats-Unis l’Académie des Oscars a décidé de l’exclure.


Citation :
Dans un témoignage publié par le quotidien Le Parisien, la photographe Valentine Monnier a accusé Roman Polanski de l’avoir frappée et violée en 1975 en Suisse alors qu’elle avait 18 ans, ravivant la colère des féministes à l’égard du réalisateur.

(C’était donc avant l’affaire publique de 1977, et une personne reconnaît avoir reçu le témoignage de Valentine Monnier le jour même en 1975)

Citation :
Le ministre français de la culture, Franck Riester, a annoncé la semaine dernière des mesures pour lutter contre le harcèlement sexuel dans le cinéma français, pour que les prises de parole « ne soient pas vaines ». Sans jamais nommer Polanski, il a estimé que « le génie [n’est] pas une garantie d’impunité ».
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Hors sujet :
sur les feminicides..c'est un truc qui m'avait frappé dans mon ancienne vie de journaleux : sur les fils de dépêches AFP/Reuters/AP, y avait une fois par jour, quelques fois deux, "femme retrouvée morte" avec ou sans mention d'enfants eux aussi victimes.
Tous les jours.

Et toujours sur la première dépêche, un truc du genre "les enquêteurs privilégient la thèse du drame familial"

La seconde dépêche, bingo, "le couple en pleine séparation" " divorce difficile" ..

Bien souvent, le mari meurtrier avait tenté d'attenter à ses jours mais la vie est mal faite, il avait loupé son coup.

Tous les jours.
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Citation :
Et toujours sur la première dépêche, un truc du genre "les enquêteurs privilégient la thèse du drame familial"

La seconde dépêche, bingo, "le couple en pleine séparation" " divorce difficile" ..


Joli... :roll:

À rapprocher de cette langue de bois de rose : « crime passionnel ». Chouette passion...
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Citation :
Les féministes s’affichent ensemble pour dire non à une réforme des retraites « sexiste »

Trois cents personnes ont assisté lundi à Paris, à un meeting sur le thème « Femmes et retraites », organisé à l’initiative de la députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain.

Contrer la parole gouvernementale et afficher un point de vue féministe sur les retraites. Clémentine Autain a réussi son pari en réunissant lundi 16 décembre, à la Maison des métallos à Paris, l’initiative intitulée « toutes gagnantes ».

Vingt-huit femmes, militantes associatives, syndicalistes, personnalités, chercheuses et politiques, se sont retrouvées devant 300 personnes pour dénoncer un projet gouvernemental « sexiste, injuste et discriminatoire » et lancer un appel pour son retrait. « Le gouvernement communique beaucoup sur les soi-disant avantages pour les femmes de la réforme Macron. C’est insupportable quand on sait ce que va être la réalité », a asséné la députée de Seine-Saint-Denis.

Les intervenantes se sont succédé pour souligner les inégalités femmes hommes qui vont, selon elles, se creuser avec la réforme à venir. Tout d’abord en rappelant que les pensions féminines sont, en moyenne, 25 % inférieures à celles des hommes : une différence due aux carrières hachées (temps partiel et chômage), au type d’emplois moins qualifiés occupés, aux écarts de prime et de salaires. Résultat : 37 % des pensionnées touchent moins de 900 euros, a dénoncé Caroline De Haas du collectif Nous toutes. « Cette réforme va accroître la précarité financière et réduire l’autonomie des femmes, avec toute la dépendance au mari ou au compagnon que cela entraîne », a-t-elle souligné.

La réforme annoncée par Edouard Philippe va agir comme « le miroir grossissant des inégalités salariales », a relevé Sophie Binet, responsable de la CGT en charge des droits des femmes. La dirigeante syndicale a mis en exergue les droits familiaux « rabotés » et les pensions de réversion « fragilisées ». Ajoutant : « Non, monsieur le premier ministre, les femmes ne sont pas les grandes gagnantes de la réforme ! Les femmes qui ont des carrières moins longues vont voir au contraire leur départ à la retraite repoussé ».
(...)

L’ambiance était inédite : pour une fois, les différents courants de gauche ont évité les piques et montré plutôt « une envie de se compléter », selon les mots de Sophie Tallié Polian, sénatrice et représentante de Génération.s. Toutes se sont retrouvées ensemble sur l’estrade à la fin du meeting comme pour souligner la différence avec leurs homologues masculins, qui ont eu bien du mal, le 11 décembre à Saint-Denis, de trouver des propositions communes.


https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/17/les-feministes-s-affichent-ensemble-pour-dire-non-a-une-reforme-des-retraites-sexiste_6023118_823448.html
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Citation :
A Hollywood, le sexe sous haute surveillance durant les scènes de tournage

Ils sont coordinateurs d’intimité. Leur mission : planifier et encadrer les scènes de sexe pendant les tournages, en s’assurant que la dignité des actrices est respectée. Nombreux sont ceux qui, dans une industrie traumatisée par l’affaire Weinstein, ne veulent plus s’en passer.

Elles ne sont ni cascadeuses ni maquilleuses. Pas plus productrices, réalisatrices ou régisseuses plateaux. Mais depuis quelque temps, sur les tournages hollywoodiens, elles sont de plus en plus nombreuses. Les équipes techniques se sont habituées à leur présence à leurs côtés, à les voir vérifier que tout se passe comme prévu dans le script. « Lorsqu’un réalisateur dit : “Et là, il lui attrape les nichons”, je suis là pour lui rappeler que nous sommes au travail, explique l’une d’entre elles, Alicia Rodis. Quand j’entends : “Il la baise”, j’encourage l’équipe à reformuler et à préciser, pour que les acteurs sachent exactement où ils vont. »

Cette grande blonde originaire de l’Ohio a travaillé sur les séries The Deuce, Crashing, Watchmen et, plus récemment, sur le téléfilm Deadwood. Son métier ? Coordinatrice d’intimité. Une profession très en vogue à Hollywood, majoritairement féminine, dans une industrie traumatisée par l’affaire Weinstein. Le secteur s’est mis à relire l’histoire du cinéma, à l’exemple de la fameuse scène de sodomie subie par Maria Schneider sur le tournage du Dernier Tango à Paris, de Bernardo Bertolucci. Ce qui avait pu passer pour le coup de génie d’un réalisateur excentrique se révélait être du harcèlement sexuel, autorisé par la promesse d’une scène d’anthologie.

Le cinéma des années 1970 n’est pas le seul coupable. En novembre, l’une des stars de Games of Thrones, Emilia Clarke (alias Daenerys Targaryen), évoquait, dans le podcast « Armchair Expert » des acteurs Dax Shepard et Monica Padman, les pressions qu’elle avait subies sur le tournage de la première saison de la série. « Je me suis retrouvée complètement nue devant tous ces gens sans savoir ce que j’étais supposée faire », confiait-elle. Par la suite, l’actrice a appris à dire non, au prix de disputes avec la production qui lui glissait qu’elle risquait de « décevoir es fans ». « Je leur ai dit d’aller se faire foutre », concluait-elle, bravache.

Malaise en coulisses

Même lorsque aucune menace n’est proférée, le tournage peut être un lieu de malaise. Gabrielle Carteris, comédienne connue pour son rôle d’Andrea Zuckerman dans la série Beverly Hills 90210, préside aujourd’hui le SAG-Aftra, le principal syndicat d’acteurs d’Hollywood, fort de 160 000 adhérents. Elle confirme avoir vécu ce genre de pression : « S’il est écrit “ils s’embrassent” dans le scénario et qu’en arrivant sur le plateau on s’aperçoit que la scène a été modifiée, il est très difficile de dire non devant toute l’équipe, explique-t-elle. Vous voulez être pro. En plus, on vous met la pression en vous disant : “Tout le monde le fait.” Or, être pro, c’est souvent faire le job sans poser de question. C’est donc formidable d’avoir quelqu’un sur place qui vous soutient et qui peut porter votre voix auprès du réalisateur si besoin. »


https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/20/a-hollywood-le-sexe-desormais-sous-la-surveillance-attentive-des-coordinateurs-d-intimite_6023528_4500055.html
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Citation :
Marie, victime de violences sexuelles devenue policière: «On va enfin me croire»

Victime d’attouchements lorsqu’elle était mineure, Marie a attendu d’intégrer la police pour dénoncer son agresseur. Elle témoigne de la difficulté à se livrer à la justice, des insuffisances de l’accompagnement des victimes, mais aussi du poids de ses orientations de carrière pour que son témoignage soit jugé crédible.

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https://www.mediapart.fr/journal/france/181119/marie-victime-de-violences-sexuelles-devenue-policiere-va-enfin-me-croire?onglet=full

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« Les temps ont changé, il est devenu indéfendable » : dans un contexte post-#metoo, le malaise Gabriel Matzneff
La parution du livre « Le Consentement » crée une secousse dans le monde littéraire. L’auteure Vanessa Springora y raconte sa relation traumatisante, à 14 ans, avec cet homme de trente-six ans son aîné. Cet écrivain aux pratiques pédophiles assumées a longtemps bénéficié d’une vraie complaisance qui se mue aujourd’hui en omerta.

Le livre est à la fois cru et subtil. « À quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de cinquante ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche à l’heure du goûter. (…) De cette anormalité, j’ai fait en quelque sorte ma nouvelle identité. À l’inverse, quand personne ne s’étonne de ma situation, j’ai tout de même l’intuition que le monde autour de moi ne tourne pas rond. » Dans Le Consentement (Grasset), Vanessa Springora raconte tout, la rencontre avec G. en 1985, à l’âge de 13 ans, la fascination, l’amour qu’elle dit avoir éprouvé, l’emprise, la séparation, la chute, avec crises d’angoisse et épisode psychotique, puis les années pour s’en remettre. Il lui aura fallu trente ans pour livrer sa version de l’histoire. Jusque-là, en littérature, elle n’était que Vanessa, une des multiples conquêtes de « l’homme à la sortie du collège », un écrivain qui a eu son heure de gloire, mais que les moins de 50 ans ne connaissent guère : Gabriel Matzneff.

« Le Consentement » pousse à remonter le temps, jusqu’à ces années 1970 et 1980, quand le milieu littéraire et certains médias encensaient le dandy parisien, sans questionner les conséquences de ses attirances sexuelles.

Ce récit, qui sort le 2 janvier, est une première. Jamais les enfants et les adolescentes ayant eu une relation avec cet écrivain n’avaient pris la parole. Devenus adultes, aucun n’était sorti du silence. À 47 ans, Vanessa Springora, nouvelle directrice des éditions Julliard, se lance et couvre de ses mots ceux d’un homme de 83 ans, qui a toujours revendiqué son désir pour les mineurs – il ne dit pas pédophile mais « philopède », même si le verlan n’est pas son style. Récit littéraire, personnel et très fort, Le Consentement est aussi un ouvrage qui interroge la société. Il pousse à remonter le temps, jusqu’à ces années 1970 et 1980, quand le milieu littéraire et certains médias encensaient le dandy parisien, sans questionner les conséquences de ses attirances sexuelles.

Aujourd’hui, Gabriel Matzneff parle à ses amis de « retour du puritanisme » mais refuse de s’exprimer – « Je sors de chez le médecin, je n’ai pas la tête à ça, ce n’est pas du tout par désobligeance, croyez-le bien », répond-il, très courtois. Dans un contexte post-#metoo de remise en cause de la domination masculine et peu après le témoignage de l’actrice Adèle Haenel, il sait que l’époque ne lui est plus favorable.

Une autre époque

Crâne rasé, chemise grande ouverte sur torse bronzé, pantalon pattes d’éph, Gabriel Matzneff a 39 ans. Costume vert amande, chemise rose pâle et cravate bariolée, Bernard Pivot n’a pas un cheveu blanc. Nous sommes le 12 septembre 1975, sur Antenne 2. Présenté comme l’ami de Montherlant, l’écrivain est invité pour son essai Les Moins de seize ans (Julliard), sorti un an plus tôt. Déjà, il révèle ce qui fera tout son succès, ses airs d’aristocrate, son amour des interdits, son besoin de scandaliser. Déjà, ses propos sont limpides : « Je pense que les adolescents, les jeunes enfants, disons entre 10 et 16 ans, sont peut-être à l’âge où les pulsions d’affectivités, les pulsions sexuelles également, sont les plus fortes parce que les plus neuves. Et je crois que rien ne peut arriver de plus beau et de plus fécond à un adolescent ou une adolescente que de vivre un amour. Soit avec quelqu’un de son âge (…), mais aussi peut-être avec un adulte qui l’aide à se découvrir soi-même, à découvrir la beauté du monde créé, la beauté des choses. » Il enchaîne sur l’éveil, Bouddha, le Christ, les stoïciens.

Pédophile certes, mais pédophile mystique. « Est-ce que vous avez été choqué par le livre ? », interroge Pivot. Deux invités s’avouent gênés. Une professeure de lycée parle « d’attentat à la dignité de l’enfant » et un universitaire interroge l’écrivain, à propos « des petits garçons qu’il drague » : « Vous les avez peut-être traumatisés pour la vie ? » Matzneff ne se démonte pas : « Je vous dirais qu’il y a beaucoup d’autres façons de pourrir un enfant que de coucher avec. » Fin du débat. « Le livre n’a pas soulevé de vagues de protestation, se remémore Bernard Pivot. Ce sont les époques qui diffèrent. » Lui-même n’a aucun souvenir de cet essai. Il réinvitera l’écrivain à cinq reprises.

« Bernard Pivot invite systématiquement Matzneff, “Le Monde” ne dit jamais de mal de l’écrivain pendant les années 1970 et “Libération” en parle peu mais soutient le mouvement pro-pédophile. » Anne-Claude Ambroise-Rendu, universitaire

Une autre époque en effet. Une période difficile à juger avec les critères actuels. « Bernard Pivot invite systématiquement Matzneff, Le Monde ne dit jamais de mal de l’écrivain pendant les années 1970 et Libération en parle peu mais soutient le mouvement pro-pédophile, raconte l’universitaire Anne-Claude Ambroise-Rendu, auteur d’Histoire de la pédophilie : XIXe-XXe siècles (Fayard). Aux côtés de l’écrivain Tony Duvert et du philosophe René Schérer, il est la tête de proue de la défense de ce qu’il répugne à appeler la pédophilie, avec des arguments très structurés et ce qu’il faut de mauvaise foi. Le Monde et Libération y voient un discours de défense de la liberté, une cause plus que transgressive, révolutionnaire. Les seuls à critiquer Matzneff, au nom de la morale, sont des titres conservateurs, comme France Soir, ou d’extrême droite comme Minute. Le partage des médias est très politique. » À partir de 1977, l’écrivain tient une chronique hebdomadaire au Monde. Le journal y mettra fin en 1982 quand Gabriel Matzneff sera soupçonné de pédophilie, finalement à tort, dans l’affaire du Coral, un centre éducatif dans le Gard. Sa voix est reconnue, ses romans sont lus. Un de ses plus grands succès, Ivre du vin perdu, sort en 1981 et se vendra au fil des ans à 20 000 exemplaires.

(...)


https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/23/les-temps-ont-change-il-est-devenu-indefendable-dans-un-contexte-post-metoo-le-malaise-gabriel-matzneff_6023870_4500055.html


Assez dingue quand même :
https://www.dailymotion.com/video/x3ykex7


Citation :
Le cocktail qui suit est tendu, les olives passent mal. « C’était affreux, se souvient depuis Montréal, Denise Bombardier, 78 ans aujourd’hui. Les gens faisaient cercle autour de Matzneff, je ne suis restée que cinq minutes. » Bernard Pivot est alors le premier étonné : « Parfois j’organisais des conflits, mais là ce n’était pas le cas. Gabriel Matzneff avait le prestige de l’écrivain qui a une belle écriture. Ce qu’il racontait, on ne le trouvait pas dans d’autres livres, c’était original, osé, aventureux. À ceux qui pensaient qu’il bluffait, ses proches confirmaient que tout était vrai. Mais cela n’indignait pas comme aujourd’hui. » Sauf à venir d’un autre continent.

Après l’émission, les critiques ne visent pas l’homme mis en cause… Mais la femme qui a cassé l’ambiance. « Connasse ! », s’énerve Philippe Sollers, l’éditeur de Matzneff, le 19 mars, sur France 3. Dans Le Monde du 30 mars, Josyane Savigneau encense l’écrivain, qui « ne viole personne », et tacle la Canadienne : « Denise Bombardier a eu la sottise d’appeler quasiment à l’arrestation de Matzneff, au nom des “jeunes filles flêtries” par lui… Découvrir en 1990 que des jeunes filles de 15 et 16 ans font l’amour à des hommes de trente ans de plus qu’elles, la belle affaire ! [ni l’ex-responsable du Monde des livres, ni Philippe Sollers n’ont souhaité nous parler] ». Dans Le Nouvel Observateur, Guy Sitbon est un des rares à écrire un article au vitriol contre l’écrivain « qui ne recule devant aucune goujaterie ».

Impunité des artistes

Des années plus tard, le 18 mars 1999, à l’occasion de la critique d’un livre, le chroniqueur Pierre Marcelle pourfendra encore, dans Libération, les « glapissements torquemadesques » de la journaliste (en référence au grand inquisiteur espagnol Tomás de Torquemada) et écrira que « déjà Christine Boutin pointait sous Bombardier ». « Je me suis fait traiter de mégère et de mal-baisée, raconte celle-ci. Matzneff était protégé par une partie du milieu littéraire et des médias, complètement complaisants à son égard. Ils ont justifié l’injustifiable au nom de la littérature. » Aujourd’hui, Vanessa Springora s’étonne aussi de l’impunité des artistes. « Tout autre individu, qui (…) se vanterait de sa collection de maîtresses de 14 ans, aurait affaire à la justice », écrit-elle dans son récit.

Mais l’émission reste dans les mémoires et sonne la progressive mise au ban de l’écrivain. Tout le monde réalise que la pédophilie transforme l’enfant en simple objet de jouissance. Les années 1990 sont aussi celles de l’affaire Dutroux. Le pédophile n’a plus rien de libertaire, il devient un monstre. Pour son livre L’Enfant interdit, comment la pédophilie est devenue scandaleuse (Armand Colin, 2013), le sociologue Pierre Verdrager a étudié de près le parcours de l’écrivain. Il a une théorie cocasse : « Le journal de Matzneff est à la pédophilie ce que les carottes glacières sont à la climatologie. » Plus précisément, « les changements dans les mœurs se réfléchissent dans sa mauvaise humeur ». Ces années-là, l’écrivain au crâne rasé est bougon. Il est de moins en moins invité par les médias. Et quand il l’est, constate Verdrager, c’est moins pour la qualité de ses livres que pour le caractère sulfureux de sa vie.

[ Dernière édition du message le 23/12/2019 à 12:36:25 ]

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Flag.

Merci Pouet pour ce thread utile.

Je me rends compte depuis quelques années du nombre démesuré de cas de femmes victimes de violences sexuelles. Mon ex-femme (par son père). mes nièces et ma cousine (par 1 oncle "respectable") 1 ex petite amie (attouchements par son frère qui avait violé leur soeur), 1 amie de ma fille (par un ami de sa famille), la collègue de ma femme (son père), et je crois que j'en oublie. Je précise que dans mes exemples, parmi ces hommes, il y a un ouvrier, un agriculteur et un CSP++.

En vertu de ça, et veux pas la ramener ici, je sais que certaines de mes prises de positions en ulcèrent plus d'un, mais si vous avez un seul truc à écouter de moi, croyez moi sur parole, c'est vraiment de protéger au mieux vos enfants et de ne pas penser que ça n'arrive qu'aux autres: jamais, jamais les laisser avec quelqu'un que vous ne connaissez pas, sur qui vous avez le moindre doute, qui a pu avoir un comportement déplacé ne serait-ce qu'une fois, même si c'est la proche famille, pas de sieste avec grand-père ou ce genre de conneries.

Mon thread sur le jazz, principalement bop et post bop:

Wham Bam Jazz

[ Dernière édition du message le 23/12/2019 à 16:34:36 ]

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Le but de ce thread est d’éviter de trop plomber « Bingo point macho ». Mais lire ces témoignages remet un peu les idées en place et les pendules à l’heure...