Pour le féminisme
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Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
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Sujet de la discussion Posté le 30/10/2019 à 22:30:16Pour le féminisme
Bon il paraît que ce serait mal d’être sérieux dans Bingo Point macho. Du coup on peut faire les débats et discussion ici.
Et du coup pour faire un message pas trop vide, je remets cette vidéo de Charlie à propos du sexisme dans les jeux vidéos :
Et du coup pour faire un message pas trop vide, je remets cette vidéo de Charlie à propos du sexisme dans les jeux vidéos :

dana12
17910

Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 16 ans
2 Posté le 02/11/2019 à 17:55:36
Je flag 

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Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
3 Posté le 06/11/2019 à 15:06:13
Citation :
L’actrice Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel » lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans. Son récit est conforté par de nombreux documents et témoignages. Mediapart retrace son long cheminement, de la « prise de parole impossible » au « silence devenu insupportable ». Le cinéaste conteste « catégoriquement » les faits.
https://www.mediapart.fr/journal/france/031119/metoo-dans-le-cinema-l-actrice-adele-haenel-brise-un-nouveau-tabou
Citation :
La comédienne envisage sa prise de parole publique comme un nouvel « engagement politique », après son coming out sur la scène des César, en 2014. « Dans ma situation actuelle – mon confort matériel, la certitude du travail, mon statut social –, je ne peux pas accepter le silence. Et s’il faut que cela me colle à la peau toute ma vie, si ma carrière au cinéma doit s’arrêter après cela, tant pis. Mon engagement militant est d’assumer, de dire “voilà, j’ai vécu cela”, et ce n’est pas parce qu’on est victime qu’on doit porter la honte, qu’on doit accepter l’impunité des bourreaux. On doit leur montrer l’image d’eux qu’ils ne veulent pas voir. »
Si l’actrice en parle publiquement aujourd’hui, insiste-t-elle, « ce n’est pas pour brûler Christophe Ruggia » mais pour « remettre le monde dans le bon sens », « pour que les bourreaux cessent de se pavaner et qu’ils regardent les choses en face », « que la honte change de camp », « que cette exploitation d’enfants, de femmes cesse », « qu’il n’y ait plus de possibilité de double discours ».
Un constat partagé par la réalisatrice Mona Achache, pour qui il ne s’agit pas de « régler des comptes » ou « lyncher un homme », mais de « mettre au jour un fonctionnement abusif ancestral dans notre société ». « Ces actes découlent du postulat que la normalité siège dans la domination de l’homme sur la femme et que le processus créatif permet tout prolongement de ce principe de domination, jusqu’à l’abus », analyse-t-elle.
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Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
4 Posté le 06/11/2019 à 15:11:58
Et malheureusement en rapport :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/06/deux-ans-apres-metoo-le-difficile-traitement-des-plaintes-pour-violences-sexuelles_6018168_3224.html
Citation :
Le toujours très difficile traitement des plaintes pour violences sexuelles
Procédures classées sans suite, instructions à rallonge… deux ans après #metoo, le parcours des femmes qui saisissent la justice est aussi long qu’incertain.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/06/deux-ans-apres-metoo-le-difficile-traitement-des-plaintes-pour-violences-sexuelles_6018168_3224.html
Citation :
L’abandon des poursuites dans ces affaires médiatiques n’a rien d’exceptionnel en matière de plaintes pour violences sexuelles. Selon les dernières données disponibles du ministère de la justice, en 2016, sur un total d’environ 32 700 plaintes traitées, 73 % d’entre elles ont été classées sans suite. Dans la majorité des cas, pour cause « d’infraction insuffisamment caractérisée ». Les difficultés à obtenir des preuves scientifiques, comme de l’ADN, ou à réussir à établir le consentement ou non de la plaignante au moment des faits, compliquent les poursuites.
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
Citation :
Des cas les plus médiatisés en France dans la foulée du mouvement #metoo, né il y a deux ans avec l’affaire Weinstein, beaucoup sont encore en suspens. Aucun n’est encore passé par la case tribunal. Sauf un, comme un pied de nez à la libération de la parole des femmes : la journaliste Sandra Muller a été jugée, fin mai, pour diffamation. Celle qui a popularisé le mot-clé #balancetonporc était poursuivie par Eric Brion, ancien patron de la chaîne Equidia, après avoir publié sur Twitter des propos sexistes qu’il aurait tenus. Le 25 septembre, elle a été condamnée à 15 000 euros de dommages et intérêts. Elle a fait appel.
La plainte visant le cinéaste Luc Besson, déposée par l’actrice Sand Van Roy, en mai 2018, a été classée sans suite par le parquet de Paris en février. L’affaire n’est pas close pour autant, car l’actrice s’est constituée partie civile. Une juge d’instruction a estimé qu’il était nécessaire d’enquêter sur les accusations de la jeune femme, relançant les investigations.
Les plaintes pour viol et pour « abus de faiblesse » contre le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, ont été classées sans suite. Après plusieurs recours judiciaires infructueux, Sophie Patterson-Spatz, l’une de ses accusatrices, attend une décision de la Cour de cassation, prévue le 14 novembre, indique son avocate.
De nombreuses poursuites ont été abandonnées. Accusé de viols et d’agressions sexuelles, l’acteur Gérard Depardieu a vu la plainte le visant classée sans suite par le parquet de Paris, le 4 juin. Même issue pour les accusations de Solveig Halloin, une comédienne et militante féministe, contre le metteur en scène Philippe Caubère : le 15 février, le parquet de Créteil a estimé que « l’infraction dénoncée n’apparaissait pas caractérisée ». Une semaine plus tard, le 22 février, le procureur de Créteil classait également sans suite les plaintes pour viol visant l’entraîneur d’athlétisme Giscard Samba, pour le même motif.
Il y a un an et demi, en mars 2018, Emma Oudiou, jeune coureuse internationale, portait plainte contre Pascal Machat, un entraîneur fédéral. Au Monde, l’athlète dénonçait des mains aux fesses, des bisous dans le cou et autres gestes inappropriés de la part du technicien. Le début d’une course d’endurance à laquelle elle n’était pas préparée. Désormais, quand on l’interroge sur les avancées de son dossier, elle répond poliment : « No news. Je n’ai eu aucun retour. »
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sqoqo
7050

Je poste, donc je suis
Membre depuis 18 ans
5 Posté le 06/11/2019 à 16:04:22
Déprimant

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Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
6 Posté le 06/11/2019 à 17:03:14
En plus Christophe Ruggia vient d’écrire son point de vue. Selon lui il n’a eu aucun des gestes physiques dont l’actrice l’accuse, il a juste voulu être son pygmalion et lui donner le maximum de chances au cinéma.
Il finit par se placer en victime, évidemment :
Sauf que : si tout était faux, quel intérêt aurait l’actrice à porter ces accusations ?
Et en plus il y a plein de témoignages de tierces personnes, dont beaucoup étaient proches du réalisateur avant le tournage, pour dire qu’il était trop proche, trop « tactile »...
Je suis tenté de dire que même les photos de presse (où elle doit avoir entre 12 et 14 ans), c’est déjà un peu « trop » :



Et Nicole Belloubet en a profité pour dire que l’actrice devrait aller en justice car grâce à LAREM ce type d’affaire va bientôt être beaucoup mieux pris en compte... Et puis la marmotte va avoir du papier alu aussi...
Il finit par se placer en victime, évidemment :
Citation :
Mon exclusion sociale est en cours et je ne peux rien faire pour y échapper.
« Le Moyen Âge avait inventé la peine du pilori mais c’était la sanction d’un coupable qui avait été condamné par la justice. Maintenant, on dresse, hors de tout procès, des piloris médiatiques tout autant crucifiant et douloureux et aujourd’hui c’est à mon tour de les subir. »
Sauf que : si tout était faux, quel intérêt aurait l’actrice à porter ces accusations ?
Et en plus il y a plein de témoignages de tierces personnes, dont beaucoup étaient proches du réalisateur avant le tournage, pour dire qu’il était trop proche, trop « tactile »...
Je suis tenté de dire que même les photos de presse (où elle doit avoir entre 12 et 14 ans), c’est déjà un peu « trop » :



Et Nicole Belloubet en a profité pour dire que l’actrice devrait aller en justice car grâce à LAREM ce type d’affaire va bientôt être beaucoup mieux pris en compte... Et puis la marmotte va avoir du papier alu aussi...
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[ Dernière édition du message le 06/11/2019 à 17:04:42 ]

Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
7 Posté le 09/11/2019 à 03:43:28
Citation :
Une photographe française accuse Roman Polanski de l’avoir violée en 1975
Valentine Monnier a déclaré au « Parisien » avoir été frappée et violée à 18 ans par le cinéaste, qui le conteste.
C’est la sortie au cinéma du film J’accuse, consacré à l’affaire Dreyfus, de Roman Polanski, qui l’a décidée à parler. La photographe française Valentine Monnier a affirmé au Parisien que le cinéaste l’avait violée en 1975, une information que le quotidien explique avoir vérifiée auprès de plusieurs témoins. Dans un texte publié par le journal, elle raconte :
« En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel ni professionnel, et le connaissais à peine. (…) Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad [suisse]. Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans et ma première relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir. »
Les faits, qui sont aujourd’hui prescrits, se seraient déroulés dans le chalet du cinéaste à Gstaad, en Suisse. La Française, qui fut mannequin et actrice dans quelques films, n’a jamais déposé plainte.
(...)
Dans J’accuse, qui sort mercredi en France, Roman Polanski met en scène l’une des erreurs judiciaires les plus célèbres de l’histoire française ; dans une interview, il a dressé un parallèle avec l’acharnement dont il estime être victime, alors qu’il est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour avoir violé une mineure de 13 ans. Et Valentine Monnier de s’interroger :
« Est-ce tenable, sous prétexte d’un film, sous couvert de l’histoire, d’entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer, alors qu’il vous est interdit, à vous, victime, de l’accuser ? »
Interrogés par Le Parisien, plusieurs proches de la jeune femme ont relaté le récit que leur a fait la jeune femme au cours des décennies qui ont suivi, similaire à celui qu’elle livre aujourd’hui. Le quotidien cite également l’homme – qui a souhaité rester anonyme – chez lequel elle dit s’être réfugiée après le viol supposé, il y a quarante-quatre ans. Celui-ci raconte :
« J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »
« J’ai demandé à Valentine si elle voulait aller voir la police. Sous le choc, elle ne savait pas quoi faire », poursuit-il, ajoutant qu’il l’avait tout de suite « crue ». Cité par Le Parisien, l’avocat du cinéaste, Hervé Temime, a fait savoir que « Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol ».
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/08/une-photographe-francaise-accuse-roman-polanski-de-l-avoir-violee-en-1975_6018554_3224.html
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[ Dernière édition du message le 09/11/2019 à 03:43:57 ]

Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
8 Posté le 09/11/2019 à 04:14:50
Un exemple de dépôt de plainte pour violences conjugales :
https://blogs.mediapart.fr/marive/blog/071119/vous-connait-vous-les-femmes
Citation :
9h du matin. Commissariat d’un arrondissement du centre de Paris. Juin 2019. Accueil parfait par une jeune femme puis un homme vient me chercher. Je m’installe dans un bureau. Un boucan épouvantable. Le commissariat est en travaux. Le flic souffle.
Je lui explique ma situation : j’ai fait une main courante pour violences conjugales il y a un mois. Sur la main courante, il est écrit que je peux porter plainte à tout moment pour ces faits : mon conjoint m’a menacé de me « casser la gueule » en me serrant par le cou et m’a empêché de sortir de la pièce avec brutalité alors que j’essayais de m’échapper.
A l’époque de la main courante, j’étais tombée sur une femme qui voulait que je porte plainte. Je n’étais pas prête. Je montre le document au policier et lui explique que je veux porter plainte. Il refuse. J’insiste en lui disant que dans un commissariat du Val-de-Marne où j’étais allée, on était prêt à prendre ma plainte (à ce moment-là, je n’étais toujours pas prête). Il me répond : « Ils avaient qu’à le faire alors ! »
Il passe un coup de téléphone pour voir si quelqu’un d’autre est disponible. Personne ne peut. Il refuse à nouveau, il ne veut pas prendre ma plainte sans explication aucune (il ne veut pas bosser ?). Je m’effondre en larmes. J’ai mis plus d’une semaine à me décider pour porter plainte, je vis encore sous le même toit que mon conjoint. J’ai une enfant de 9 ans. Cela fait 10 mn que je suis face à lui.
Il réagit à mes larmes : « Madame, nous (la police) sommes les boucs-émissaires de la société ! » Moi : « Je sais Monsieur, je sais, mais je vous en prie, prenez ma plainte, c’est écrit là noir sur blanc que je peux porter plainte… » Je me ressaisis, ravale mes sanglots. Là un autre policier entre et dit : « Il faut que tu la prennes ! ». Après 15 minutes de négociations,je peux enfin porter plainte…
« L’entretien » commence alors. Il me pose des questions précises sur les faits. Il fait son boulot, tape ma plainte sur l’ordinateur. Et puis tout d’un coup, il lève la tête et me dit : « Entre nous, là c’est de la psychologie, vous avez une relation sado-masochiste avec votre conjoint ? » Sourire en coin. Moi : « Je n’éprouve aucun plaisir sexuel quand il me frappe si c’est ça que vous voulez dire. » Je me demande où je suis. Ce que je fais là. Je prends sur moi et n’oublie pas mon objectif : porter plainte.
Puis il me demande si mon conjoint est suivi en psychiatrie. Je lui dis que plus ou moins, c’est compliqué. Il me demande ce qu’il a. Je lui réponds que je ne suis pas psychiatre. Il insiste : « Il faut que je remplisse la ligne ! » Je répète : « Je ne suis pas psychiatre ! » « Madame il faut remplir la case ! » Je finis par donner mon « diagnostic » : névrose obsessionnelle avec tendances paranoïaques.
« Est-il psychophrène ? » Moi (heureusement que je suis de la partie, je suis psychologue !) :« Vous voulez dire psychopathe ou schizophrène ? Je ne sais pas ce qu’est un “psychophrène“… » Lui : « Oui, c’est ça psychopathe ou schizophrène. » Moi : « Ni l’un ni l’autre. » Il tape sur son clavier, lève la tête un peu gêné et me demande d’épeler « schizophrène »…
Cela fait à peu près 30 minutes que je réponds à ses questions. Je suis nerveusement épuisée.
Le bruit est incessant. A nouveau le policier se plaindra d’être un bouc-émissaire.
Au bout d’une heure de supplice, et je pèse mes mots, il conclut : « Vous allez faire souffrir votre fille en vous séparant… » Il m’achève. Je n’ai qu’une hâte, partir de ce bureau.
Il imprime ma plainte et me dis de signer. Je signe sans lire. Puis dans un moment de lucidité, je demande à relire ma plainte. Là il me dit d’un ton sévère : « C’est ce que vous m’avez dit ! ». Je capitule. « Et j’espère que vous allez pas la retirer votre plainte car on vous connaît vous les femmes ! » En sortant je m’effondre en larmes.
Quelques jours plus tard un autre policier me recontactera. Sur ma plainte, il est inscrit que j’avais des hématomes, ce qui est faux. Le policier au téléphone me dira : « Madame, il faut relire sa plainte avant de signer ! » Je lui expliquerai les conditions dans lesquelles ma plainte a été prise. Il me conseillera de porter plainte à la police des polices… Cause perdue d’avance…
Mon ex- conjoint a été convoqué, prise d’empreintes, photos sous toutes les coutures. Pas de garde à vue. Il doit se tenir à carreau pendant 6 mois, je crois. Je l’ai quitté. Jusqu’à présent, il n’a plus été violent avec moi. Je m’en sors bien.
Porter plainte pour violences conjugales dans ce commissariat de Paris, c’est-à-dire en France en 2019, est un véritable parcours du combattant. J’ai honte pour mon pays. On a fait tout un tapage médiatique à ce sujet ces derniers mois. Et si on commençait par former les policiers ?
Vraisemblablement ce policier était lui-même en souffrance, il se qualifiera tout de même de « bouc émissaire » à deux reprises en une heure ! Former et accompagner les policiers. Un bon début. Le B.A-BA.
Je pense souvent à toutes les femmes qui n’ont pas pu porter plainte. Certaines sont maintenant décédées sous les coups de leur conjoint… Et cela me révolte !
https://blogs.mediapart.fr/marive/blog/071119/vous-connait-vous-les-femmes
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Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
9 Posté le 09/11/2019 à 04:19:56
Témoignage des conséquences d’un viol :
https://blogs.mediapart.fr/clauduthoit/blog/061119/adele-haenel-par-son-courage-par-sa-force-domine-le-debat
Citation :
J'ai 77 ans, j'ai subi un viol à 35 ans ; je n'ai pas participé au mouvement «Me too» ; je viens d'entendre et de regarder Adèle Haenel témoigner. Oui, il fallait autre chose, une Adèle, et sa grande émotion vraiment partagée. Nous sommes elle, elle est nous, nous toutes !
Que faire, comment faire en 1975 ? la gendarmerie d'un petit village, seul recours...
Mon mari était médecin. Il m'a entourée, encouragée à porter plainte, il a assisté et participé à toutes les démarches.
Les gendarmes en sa présence ont mesuré leurs propos : il les a recadrés ; il était plus qu'évident que je n'étais pas prise au sérieux.
Etre jolie est un motif de condamnation supplémentaire. Alors, ces sourires en coin, ces airs méprisants !
Y a-t-il eu de réelles recherches d'un coupable ? La moto étai une Honda, mais le numéro d'immatriculation était masqué ; c'était tout ce que pouvais leur dire. Homme jeune, yeux bleus, armé, qui, lorsque je lui ai demandé : « pourquoi ? pourquoi moi ? », m'a répondu : « parce que je te trouve belle, parce que ça me plaît ».
Les mois ont passé. Pas de nouvelles aucune nouvelle, affaire classée !
J'ai rencontré un psychiatre, une fois, une seule, le lendemain, encore incapable de parler, de dire... à cet homme de 50 à 60 ans, encore plus mal à l'aise que moi ; et puis, plus rien, livrée à mes peurs, à mes démons.
En 1975, personne, ni les policiers, ni les gendarmes, n'était formé pour apporter un secours, une aide, ni les médecins, ni même les psychiatres.
A nos enfants, une fille de 12 ans et deux jeunes garçons de 9 et 4 ans, nous n'avons rien dit.
Et moi, mutique, murée dans ma terreur que cet homme revienne dans cette rue où notre maison était l'unique maison, j'avais choisi, pour « survivre» tant bien que mal, de porter à la taille une ceinture munie d'un holster dans lequel se trouvait un 6,35 armé, héritage d'un oncle disparu ; je ne fus plus qu'une ombre, sans cesse aux aguets, une présence muette pour mes enfants : ma fille a quitté la maison à 15 ans. Terrible adolescence !
Alors, j'ai tenté de me reconstruire, repris des études. J'ai été encore plus absente pour mes garçons. Puis, j'ai compris que travailler ne changerait rien, n'aboutirait à rien, que j'étais mauvaise mère, coupable, et qu'il fallait que je meure : je ne sais comment ni pourquoi les doses létales que j'ai absorbées n'ont pas entraîné la mort. Peut-être la course folle de mon mari jusqu'au service de réanimation. Mais, 6 mois plus tard, Antoine, 18 ans, se suicidait d'une balle dans la bouche.
Maintenant, à 77 ans, je suis veuve depuis 8 ans, après quelque 12 années plus douces, malgré sa maladie, nous nous sommes retrouvés, encore aimés, entourés de nos enfants et de 6 petits enfants.
Nous avions compris que le silence est mortel, mais je n'ai jamais cessé de me sentir coupable de la mort de ce fils, qui a souffert plus que moi.
Oui, Adèle a raison, il faut aider tous ces hommes, il faut qu'ils comprennent à quel point ils détruisent ces vies en niant leurs terribles actes.
Il faut qu'ils parlent : il est impossible qu'ils puissent continuer à se taire. Comment peuvent-ils ne pas souffrir du mal qu'is font ?
https://blogs.mediapart.fr/clauduthoit/blog/061119/adele-haenel-par-son-courage-par-sa-force-domine-le-debat
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dana12
17910

Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 16 ans
10 Posté le 10/11/2019 à 08:52:45
Combien connait-on de femmes qui ont été violentées, agressées ou violées, et qui n'ont jamais porté plainte, jamais parlé de "ça" ?
Moi, j'en connais 5, qui m'ont bien fait jurer de ne rien dire de la confidence qu'elles me faisaient, à moi et à moi seul (pour 3 d'entre elles, je suis effectivement le seul à savoir).
Pour l'une, je connais l'agresseur, mais il m'a fallu jurer que je ne lèverai jamais la main sur lui. Heureusement que je le côtoie très, très, très peu.
Pour une autre, j'ai un suspect mais pareil, je ne dois rien faire. J'ai promis, mais merde, ces types vivent bien, sans aucun remords ni sentiment de culpabilité ! Peut-être ont-ils même commis d'autres agressions !
J'imagine ces femmes que je connais aller parler à un flic qui les reçoit comme ça !
Moi, j'en connais 5, qui m'ont bien fait jurer de ne rien dire de la confidence qu'elles me faisaient, à moi et à moi seul (pour 3 d'entre elles, je suis effectivement le seul à savoir).
Pour l'une, je connais l'agresseur, mais il m'a fallu jurer que je ne lèverai jamais la main sur lui. Heureusement que je le côtoie très, très, très peu.
Pour une autre, j'ai un suspect mais pareil, je ne dois rien faire. J'ai promis, mais merde, ces types vivent bien, sans aucun remords ni sentiment de culpabilité ! Peut-être ont-ils même commis d'autres agressions !
J'imagine ces femmes que je connais aller parler à un flic qui les reçoit comme ça !
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Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
11 Posté le 10/11/2019 à 13:25:50
C’est sûr.
Peut-être que pour le dépôt de plainte il faudrait que ce soit spécialisé. Par exemple des policières volontaires qui ont suivi une formation ou quelque chose dans le genre...
Peut-être que pour le dépôt de plainte il faudrait que ce soit spécialisé. Par exemple des policières volontaires qui ont suivi une formation ou quelque chose dans le genre...
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Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
12 Posté le 12/11/2019 à 14:48:24
Citation :
Un député de la majorité, Pierre Cabaré, est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel et moral sur sa suppléante. Quatre anciens collègues confirment les accusations. Mais aucune sanction ou mise en retrait n’a été demandée par LREM.
(...)
S’en remettre à la justice et, en attendant, surtout ne rien faire. C’est, en résumé, la politique de La République en marche (LREM) face aux affaires de violences sexistes et sexuelles. Et le contexte n’y change rien, ni l’approche des élections municipales, ni le Grenelle organisé par le gouvernement, ni les engagements publics d’Emmanuel Macron ou de sa ministre Marlène Schiappa.
Le parti majoritaire s’est ainsi refusé à prendre toute mesure à l’encontre du député Pierre Cabaré, visé depuis plusieurs semaines par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel et moral. Lui parle de « fausses accusations » et a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse.
Malgré les témoignages de plusieurs de ses anciens collaborateurs, qui s’étaient adressés tous ensemble aux principales instances du parti, ainsi qu’à Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale (lire notre enquête), l’élu de Toulouse continue de siéger au groupe LREM, qui n’y voit aucune difficulté. Pierre Cabaré est même très présent à l’Assemblée, selon plusieurs sources parlementaires.
En revanche, il a dû démissionner de la vice-présidence de la délégation aux droits des femmes. Mais il continue de relayer ses actions. Il était aussi présent mi-octobre pour la rencontre entre Emmanuel Macron et Angela Merkel à Toulouse.
https://www.mediapart.fr/journal/france/121119/face-aux-violences-sexuelles-lrem-ordonne-le-silence-dans-les-rangs
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
Citation :
Cette enquête pour harcèlement moral et sexuel, initialement révélée par France 3, a été déclenchée par un signalement de l’Inspection du travail. Un document que Mediapart s’est procuré. Daté du 21 mai 2019, il porte sur des « faits de harcèlement moral, harcèlement sexuel, agression sexuelle et défaut de visite médicale d’aptitude à l’encontre » de l’ancienne collaboratrice de Pierre Cabaré, Lucie Schmitz. Celle-ci est aussi sa suppléante à l’Assemblée.
D’emblée, l’inspecteur du travail prévient que son rapport est « établi sous toutes réserves, en raison de [son] incapacité à enquêter plus avant, du fait notamment du statut de parlementaire de l’employeur et de la salariée ». Mais les éléments sont jugés suffisamment solides pour justifier de saisir la justice au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.
Le signalement reprend les déclarations de la collaboratrice qui, après avoir adressé plusieurs courriers à son employeur en mars 2019, saisit l’inspection du travail le 5 avril. Elle fait part de son « importante détresse », précise le rapport. Alors en arrêt maladie, Lucie Schmitz affirme alors qu’elle « ne dispose pas des moyens pour exercer ses missions » – elle ne dispose pas de bureau notamment –, qu’elle a des « difficultés pour avoir des bulletins de salaire » et qu’elle n’a passé « aucune visite médicale d’aptitude lors de son embauche ».
La députée suppléante dénonce aussi des « actes déplacés à caractère sexuel de la part du député, sans son consentement (mains aux fesses notamment) ».
Le 12 avril, en entretien à l’inspection du travail de Toulouse, Lucie Schmitz évoque aussi des « propos déplacés, injurieux et obscènes » : « salope » ; « il parle de sexe tout le temps », précise encore le signalement.
Par mail, le 19 avril, la collaboratrice est encore plus précise. Selon son récit, Pierre Cabaré lui a demandé de « rester dormir avec lui car il avait envie [d’elle] » lors de la campagne législative de 2017.
Quelques semaines plus tard, lors du mariage de son fils, le député « [lui] a mis la main aux fesses à plusieurs reprises et a réédité ses avances », affirme Lucie Schmitz. Un geste que l’élu LREM aurait répété le 7 avril 2018, lors d’une réunion « En marche pour l’Europe » organisée à Blagnac, le 28 août 2018, « le jour du Facebook live de Marlène Schiappa », la secrétaire d’État aux droits des femmes, et le 9 septembre 2018, à l’occasion d’un déplacement « au lac de Sesquières ».
« Il m’a redit qu’il avait envie de moi et m’a remis la main aux fesses en me disant qu’il arriverait à ses fins », dénonce encore Lucie Schmitz.
Le 16 décembre 2017, « lors de la soirée pour ses 60 ans », « il a essayé de [l]’embrasser », écrit-elle aussi.
La collaboratrice décrit par ailleurs un climat de travail détestable, et un environnement sexiste. « Il m’a humiliée en me traitant de “salope” auprès des autres collaborateurs », affirme-t-elle.
Selon son récit, les attachés parlementaires du député étaient la cible de critiques, alors que Lucie Schmitz estime qu’elle recevait des « ordres et contre-ordres » et n’avait pas les moyens matériels pour assurer sa mission (pas de bureau, d’imprimante, de téléphone professionnel, etc.).
« Ces faits, s’ils sont établis, pourraient révéler que Monsieur Pierre Cabaré a commis à l’égard de Madame Lucie Schmitz les infractions suivantes : harcèlement moral, […] harcèlement sexuel, […] agression sexuelle […], défaut de visite médicale », conclut l’Inspection du travail.
Le parquet de Toulouse a ensuite décidé d’ouvrir une enquête préliminaire et d’auditionner Lucie Schmitz. C’est dans ce cadre que l’ancienne collaboratrice a finalement porté plainte contre Pierre Cabaré, pour harcèlement sexuel et moral.
Dans le procès-verbal de son audition du 6 août 2019, que Mediapart a pu consulter, Lucie Schmitz a répété devant les policiers ce qu’elle avait dit à l’Inspection du travail – les documents le montrent.
Elle rappelle aussi qu’elle aurait été la cible de propos « à caractère sexuel », comme « Est-ce que tu aimes sucer ? » ou « Est-ce que t’es bonne ? », et « humiliants et dégradants », comme « C’est une salope, une fille facile, une pute », est-il indiqué sur procès-verbal.
Dans les deux cas, elle détaille aussi les fois où d’autres personnes auraient été témoins des faits qu’elle rapporte. Quatre d’entre elles, qui ont demandé à protéger leur anonymat par peur des représailles, ont confirmé auprès de Mediapart avoir entendu des propos « sexistes » ou assisté à des gestes non désirés.
« Il disait que c’était une fille facile et qu’elle voulait coucher avec lui », estime l’une d’elles. Lors du mariage de juillet 2017, « [elle a] même assisté à plusieurs reprises à des moments où le député […] a mis la main aux fesses de Lucie Schmitz ». La même source insiste : « Il la qualifiait régulièrement de “salope”. »
« Il la traitait de conne, de salope, il lui prêtait des relations sexuelles avec d’autres. Quoi qu’elle fasse, il avait des propos dégradants », explique une deuxième source.
Très émue, plusieurs mois plus tard, une troisième personne explique : « Je n’ai jamais été témoin de gestes. Mais j’ai confirmé devant les policiers l’ambiance nocive dans laquelle nous avons travaillé. J’ai aussi entendu régulièrement Pierre Cabaré parler de Lucie Schmitz avec des propos sexistes et blessants. »
Devant les policiers qui l’ont interrogée, la députée suppléante explique : « La façon dont M. Pierre Cabaré m’a mis la main aux fesses à plusieurs reprises ne peut pas être un dérapage ou un geste involontaire. Lorsqu’il l’a fait, la main était posée sous la fesse pendant quelques secondes, le tout accompagné d’un pétrissage. »
« Je tiens à préciser que cela fait de nombreuses années que je travaille dans un milieu assez masculin (l’industrie) et que je n’ai jamais eu ce genre de problèmes auparavant », a-t-elle également indiqué. Avant d’affirmer : « Je ressens une certaine honte et culpabilité à l’idée de ce que j’ai subi. » « J’avais perdu le sommeil, j’ai également fait un peu d’eczéma, depuis j’ai augmenté ma consommation de tabac », ajoute Lucie Schmitz.
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Dr Pouet
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13 Posté le 12/11/2019 à 15:02:56
Citation :
Au fil des ans, cinq adolescentes ont accusé Roman Polanski de violences sexuelles
L’affaire Roman Polanski rebondit à nouveau, avec la révélation vendredi dans Le Parisien d’un cinquième témoignage d’une femme accusant le cinéaste de viol lorsqu’elle était adolescente, en 1975. Le réalisateur « conteste fermement » les faits. Mediapart retrace les nombreuses accusations qui l’ont visé, depuis la première affaire, en 1977.
https://www.mediapart.fr/journal/international/091119/au-fil-des-ans-cinq-adolescentes-ont-accuse-roman-polanski-de-violences-sexuelles
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
Citation :
Valentine Monnier
« Sans J’accuse, je serais restée dans mon silence, comme je le fais depuis 44 ans », a affirmé Valentine Monnier dans un texte adressé en septembre au Parisien. « En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel, ni professionnel, et le connaissais à peine, a-t-elle expliqué au quotidien. Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad (Suisse). Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans » (lire son récit détaillé ici et là).
Elle n’a jamais déposé plainte et les faits sont aujourd’hui prescrits. Au fil des années, elle a relaté son histoire à plusieurs proches. Mais aussi, depuis #MeToo, dans des lettres à la police de Los Angeles, à Brigitte Macron, Franck Riester et Marlène Schiappa. Plusieurs témoignages recueillis par notre consœur du Parisien confortent le récit de la photographe.
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Samantha Geimer
C’est le témoignage de cette fillette de 13 ans qui déclenche l’affaire, en 1977. Aux policiers, elle décrit, avec ses mots d’enfant, l’ingestion d’un sédatif et d'alcool et des relations sexuelles non consenties, dans la maison de Jack Nicholson, à Los Angeles, en 1977, alors que l’acteur était en voyage. Roman Polanski nie tout viol mais reconnaît alors avoir eu des relations sexuelles illégales avec cette mineure. En échange, les autres chefs d’inculpation sont abandonnés. Le cinéaste passe 42 jours en détention pour subir un examen psychologique, avant d’être relâché. En 1978, redoutant une annulation de cet accord amiable et une éventuelle incarcération, Polanski fuit vers la France. En 1988, Samantha Geimer poursuit Polanski.
Un arrangement financier clôt le procès au civil, mais pas au pénal. En 2003, Samantha Geimer explique qu’elle veut tourner la page et « pardonne » publiquement au réalisateur, tout en rappelant les faits : « Il m’a fait boire du champagne et avaler du Quaalude [un sédatif – ndlr]. Et a abusé de moi. » Elle demande, à plusieurs reprises, l’abandon des poursuites. En juin 2017, elle « implore » le juge du tribunal supérieur de Los Angeles, Scott Gordon, « de considérer une solution à ce dossier sans emprisonner un homme de 83 ans ». « Elle est fatiguée de cette affaire qui continue depuis 40 ans, déclare alors l’avocat de Roman Polanski, Harland Braun. Elle veut en finir avec ça. » Le dossier est officiellement clos (lire en page 2 les détails et réactions à l’affaire).
Charlotte Lewis
En mai 2010, l’actrice britannique Charlotte Lewis affirme que le réalisateur l’aurait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu’elle avait 16 ans, lors d’un casting organisé chez lui en 1983. « M. Polanski savait que je ne n’avais que 16 ans quand nous nous sommes rencontrés, et il m’a forcée (à avoir des relations sexuelles avec lui) dans son appartement à Paris », déclare-t-elle lors d’une conférence de presse à Los Angeles. Elle en avait alors parlé à un ami, qui l’a confirmé en 2010 dans une attestation remise à la police.
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Robin M.
En août 2017, deux mois avant le séisme de l’affaire Weinstein, une femme identifiée sous le nom de « Robin M. » accuse le cinéaste de l’avoir agressée sexuellement lorsqu’elle avait 16 ans, en 1973. « La raison pour laquelle j’ai gardé cela pour moi, c’est que je ne voulais pas que mon père fasse quelque chose qui aurait pu l’envoyer en prison pour le reste de sa vie », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse à Los Angeles. Son avocate, Gloria Allred, affirme que l’agression aurait eu lieu au sud de la Californie, mais que sa cliente ne donnera pas plus de détails.
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Renate Langer
Les déclarations de « Robin » ont poussé une autre femme à témoigner, un mois plus tard. En septembre 2017, Renate Langer, une ancienne actrice allemande âgée de 61 ans, dépose une plainte pour viol en Suisse. Elle affirme avoir été agressée en 1972 par le cinéaste, dans sa maison de Gstaad, alors qu’elle avait 15 ans.
Elle aurait rencontré Roman Polanski quand elle était mannequin à Munich et dit avoir accepté de venir le voir, étant donné la possibilité d’un casting.
Elle s’est confiée à son petit ami des années plus tard. Elle dit avoir tu cette affaire essentiellement par crainte que ses parents ne l’apprennent. « Ma mère aurait eu une crise cardiaque », confie-t-elle alors au New York Times, qui révèle les détails de son témoignage. « Je me sentais honteuse, embarrassée, perdue et seule. » Elle explique avoir décidé de parler en grande partie parce que ses parents n’étaient désormais plus en vie. Deux mois plus tard, la justice suisse déclare ces accusations prescrites.
Marianne Barnard
Quelques jours plus tard, ce témoignage et l’affaire Weinstein, convainquent une nouvelle femme de témoigner. Marianne Barnard, une artiste américaine, affirme que le cinéaste l’aurait violée en 1975, alors qu’elle avait 10 ans, lors d’une séance photo. Elle poste ce tweet (ci-dessous). Puis le 20 octobre 2017, elle témoigne dans le tabloïd britannique The Sun.
Selon son témoignage, c’est sa mère qui aurait pris un rendez-vous avec Roman Polanski pour une séance de photos. « Je pensais aller à la plage à Malibu juste avec ma mère. Après un petit moment à deux, soudain, il était là, a-t-elle déclaré. Il y avait des rochers sur lesquels il a pris des photos de moi. Je pensais que c’était pour un magazine. D’abord, il a pris des photos de moi en bikini, puis j’ai dû remplacer le haut par une petite couverture en fourrure, puis il m’a dit d’enlever le haut de mon maillot de bain. Cela ne me dérangeait pas vraiment, vu que je n’avais que dix ans et que je me baladais souvent sur la plage sans haut. Mais ensuite, il m’a dit d’enlever la culotte de mon bikini, et là j’ai commencé à me sentir très mal à l'aise. Puis, à un moment donné, j’ai compris que ma mère était partie. Je ne sais toujours pas où elle était partie et je n’avais d’ailleurs pas compris jusque-là qu’elle avait quitté les lieux mais elle n’était juste plus là. Et c’est là qu’il m’a violée. »
L’artiste américaine explique alors pourquoi elle a attendu plus de 40 ans pour rendre l’affaire publique : « Je me sentais tellement mal que je n’ai rien dit pendant tout ce temps. Et avec toutes ces femmes qui ont osé parler courageusement, je me suis dit que je ne pouvais pas, en sachant ce que je sais, et en ayant traversé ce que j’ai traversé, ne pas m’exprimer », dit-elle, en regrettant « de n’avoir pas eu le courage de parler à une amie, un parent, un professeur à l’époque des faits ».
Que répond Roman Polanski face à ces différentes accusations ? Sollicité par Mediapart, son avocat, Hervé Temime, n’a pas répondu. Dimanche 10 novembre, après la publication de cet article, l’avocat a fait savoir dans la presse qu’il travaillait avec son client « aux suites judiciaires à apporter » au témoignage de Valentine Monnier, et il a précisé que le réalisateur, dont le film sort mercredi en France, « ne participera pas au tribunal médiatique et [lui] pas davantage ».
(...)
Toutes ces déclarations démontrent une seule chose : personne n’a écouté Samantha Geimer. Ces témoignages de soutien à Polanski non seulement véhiculent de fausses déclarations, mais participent à une culture du viol. En effet, en niant la gravité des faits et en justifiant les actes de Polanski (avec les arguments suivants : la fillette avait l’air plus âgée, elle le voulait, le viol ne peut être commis qu’avec force physique), tou·te·s minimisent et banalisent les violences faites aux femmes et renforcent les stéréotypes autour du viol.
Pourtant, il suffit de lire le témoignage de la fillette donné devant le tribunal (grand jury testimony) en août 1977. Sa déclaration est claire : âgée de 13 ans, elle a expliqué avoir dit « non » à plusieurs reprises à cet homme de 43 ans, avoir demandé à rentrer chez elle, avoir pleuré, eu peur, et Roman l’aurait, affirme-t-elle, pénétrée de force, sans son consentement.
(...)
On peut voir dans le documentaire Wanted and Desired de Marina Zenovich les photos prises par Polanski juste avant les actes sexuels. Le visage de Samantha Geimer porte encore les rondeurs de l’enfance d’une petite fille joyeuse. Selon André Gunthert, dans un article du site de l’EHESS, la plupart des images de la jeune fille qui ont circulé dans les médias sont des photos qui ont été prises après, ce qui brouillerait l'âge de la fillette dans un imaginaire commun. Samantha Geimer, elle, se présente dans son livre comme « une enfant » au moment des faits. Elle ne portait pas de soutien-gorge ce jour-là, parce qu'elle avait le corps d’une petite fille qui porte des marcels et des culottes comme sous-vêtements, qui a un poster de Spider-Man au mur de sa chambre.
D’autres éléments du témoignage, que l’on peut lire sur le site d’Abcnews ou du Los Angeles Times, sont glaçants. Les détails de son récit montrent la peur s’emparant de Samantha Geimer, qui veut échapper à Roman Polanski. Après avoir accepté de boire du champagne et de poser avec une coupe dans la main, Polanski lui offre du Quaalude, un sédatif, qu’elle avale, dit-elle : « Je devais déjà être bourrée sinon je n’aurais pas accepté. » D’après le récit de la jeune fille, il lui demande d’abord d’enlever son haut pour prendre des photos d’elle seins nus, puis de se diriger dans le jacuzzi pour poursuivre la séance. Toujours selon elle, le cinéaste lui demande alors d’enlever sa culotte couleur ocre trop voyante dans l’eau. Lorsque Polanski la rejoint et qu’elle commence à avoir peur, dit-elle, elle se met à mentir et prétexte qu'elle a de l’asthme pour qu’il la raccompagne chez elle. Il aurait refusé, selon elle.
Samantha Geimer explique « qu’elle a du mal à marcher, à coordonner ses gestes, qu’elle se sent étourdie ». Puis, une fois dans la chambre, Polanski lui aurait fait un cunnilingus. Dans sa déclaration, Samantha explique que le cinéaste est descendu et qu’il a commencé à faire un « cuddliness » – une expression qui n’existe pas, mais qui, par homophonie, ressemble à « cunnilingus » dans la langue anglaise, montrant qu’elle ne connaît pas le bon terme, que ce mot ne fait pas partie de son vocabulaire. Quand le procureur lui demande ce que ce mot signifie, Samantha Geimer répond que le réalisateur a mis « sa bouche suron vagin ».
Elle continue : « J’étais prête à pleurer, je lui disais : “Non. Je t’en prie. Arrête.” » Samantha Geimer affirme qu’avant Roman Polanski, elle avait eu des rapports sexuels deux fois. D’après elle, le réalisateur la pénètre alors dans son vagin, lui demande pendant qu’il la pénètre la date de ses dernières règles. Elle répond qu’elle ne sait pas. Il lui demande de faire un effort, relate-t-elle. Elle répète qu’elle ne sait pas. Alors, il aurait changé de stratégie, d’après son récit, il lui aurait demandé si elle ne voulait pas qu’il la prenne « par derrière », ce à quoi elle a répondu « non », assure-t-elle. Il l’aurait tout de même pénétrée analement, selon elle.
Selon son témoignage, le rapport est interrompu par l’arrivée d’Anjelica Huston qui frappe à la porte. Polanski se serait levé pour lui ouvrir et lui aurait demandé de partir. Samantha Geimer aurait remis sa culotte, mais le réalisateur la lui aurait, à nouveau, retirée, et aurait repris la pénétration jusqu’à ce qu’il éjacule. La jeune fille dit avoir remis ensuite sa culotte et sa robe et l’avoir attendu dans la voiture en pleurant pendant dix minutes, alors qu’il parlait à Anjelica Huston, avant de la ramener chez elle.
Dès le lendemain, le 11 mars 1977, Polanski est arrêté et inculpé pour six motifs : avoir fourni une substance prohibée à une mineure, s'être livré à des actes licencieux et de débauche, s'être rendu coupable de relations sexuelles illicites, de perversion, de sodomie et de viol. Afin d’éviter un procès public où le nom de la victime deviendrait connu de tou·te·s, l’avocat de Samantha Geimer accepte que Roman Polanski plaide coupable d'avoir eu des rapports sexuels illégaux avec une mineure sans reconnaître les viols.
Malgré cette décision, le nom de la fillette fuite et Samantha Geimer va devoir vivre avec cette histoire collée à son nom toute sa vie. Polanski est condamné (pour détournement de mineure, donc) à 90 jours de prison pour conduire une expertise psychiatrique. Au bout de 42 jours, il est libéré pour conduite exemplaire. La veille de l’audience devant homologuer le rapport, Polanski apprend que le juge Rittenand estime la sentence insuffisante.
Le réalisateur décide de fuir les États-Unis avant que la justice ne close l’affaire. L’affaire reste donc ouverte aux États-Unis. En septembre 2009, lorsque Polanski est arrêté à Zurich dans le cadre d’un traité d’entraide judiciaire pénale entre la Suisse et les États-Unis, plusieurs réalisateurs prennent sa défense, de Woody Allen à David Lynch. À l’époque, le producteur Harvey Weinstein va jusqu’à écrire que Polanski a « déjà purgé sa peine ».
(...)
[quote] Plusieurs proches cités par le journal évoquent le récit que leur a fait Valentine Monnier, identique à celui qu’elle livre aujourd’hui. L’un d’eux raconte que la jeune femme s’était réfugiée chez lui aussitôt après le viol supposé, il y a quarante-quatre ans : « J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »[/quote]
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/09/la-photographe-valentine-monnier-accuse-roman-polanski-de-l-avoir-violee_6018611_3246.html
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[ Dernière édition du message le 15/11/2019 à 17:32:31 ]

Dr Pouet
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14 Posté le 13/11/2019 à 13:20:52
Citation :
Iris Brey, l’empêcheuse de l’omerta du cinéma français
Après le témoignage d’Adèle Haenel et en pleine affaire « Polanski », cette spécialiste de la représentation du genre et des sexualités au cinéma dissèque les systèmes de domination masculine à l’œuvre dans le 7e art.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/11/13/iris-brey-l-empecheuse-de-l-omerta-du-cinema-francais_6019007_4500055.html
Citation :
Elle ne veut pas être uniquement associée à « l’affaire Polanski », devenir l’exégète officielle des cinq femmes qui accusent le réalisateur de les avoir violées. Pourtant, l’universitaire franco-américaine Iris Brey, spécialiste de la représentation du genre et des sexualités au cinéma, est sûrement leur meilleure avocate tant elle déconstruit méticuleusement les systèmes de domination masculine à l’œuvre dans le 7e art.
Le 18 octobre, sur les conseils de l’actrice Adèle Haenel, les organisateurs du Festival international du film de La Roche-sur-Yon (Vendée) l’ont choisie pour animer la discussion précédant la projection du dernier film de Roman Polanski, J’accuse. L’uppercut, bien sûr, est arrivé à l’issue d’un enchaînement rodé : « Il est difficile, selon moi, de séparer l’homme de l’œuvre quand l’homme utilise son œuvre pour asseoir son pouvoir sur certaines femmes », a-t-elle posément tranché. En ce qui la concerne, elle ne veut pas voir le film.
(...)
Sa thèse portait sur « la représentation des mères déchaînées dans le cinéma français contemporain ». Si elle n’a jamais travaillé sur les gender studies en tant que telles, la question des représentations, qui irrigue l’université américaine depuis trente ans, l’a façonnée. « L’affaire Polanski est emblématique, juge Iris Brey. En France, on n’a pas eu de discussion post-#Metoo, on n’a pas voulu avoir notre Weinstein, le système a voulu protéger les artistes et leurs œuvres. Les victimes ne peuvent pas être entendues. »
Pour vraiment savoir, il faut, comme elle, avoir lu la déposition de Samantha Geimer, violée en 1977 par le réalisateur alors qu’elle avait 13 ans (et lui 43). Iris Brey restitue ses mots. C’est interminable, et cela se conclut ainsi : « Elle raconte la pénétration vaginale dans le Jacuzzi, elle explique qu’il lui demande quand elle va avoir ses règles, elle ne sait pas, il lui demande de « faire un effort », mais elle ne sait pas, alors il décide de la pénétrer analement. »
A 35 ans, la jeune femme – également critique de cinéma aux Inrocks et sur France Culture – connaît très bien les techniques cinématographiques et l’effet produit par un secret de famille brutalement mis en lumière. Elle pointe le manque de politisation du milieu du cinéma, souligne que « séparer l’artiste de l’œuvre est un privilège réservé aux hommes. On n’a pas de scrupule à évoquer la vie privée, l’orientation sexuelle d’une femme réalisatrice comme Chantal Akerman pour expliquer son travail, mais l’attrait de Polanski pour les adolescentes, par exemple, n’est pas étudié par les critiques… ».
(...)
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[ Dernière édition du message le 13/11/2019 à 13:21:38 ]

Dr Pouet
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15 Posté le 16/11/2019 à 13:06:47
Citation :
Après les dysfonctionnements des forces de l’ordre qui peinent à protéger les femmes victimes de violences, « Le Monde » prolonge son enquête. Plongée au cœur d’affaires qui interrogent les pratiques de l’institution judiciaire et mettent en évidence ses failles.
Ce 9 novembre 2018, Ludovic Dimec, 46 ans, sort furieux du tribunal du Puy-en-Velay. Il vient d’être sanctionné par un délégué du procureur pour violences conjugales : il devra verser 1 500 euros à son ex-compagne, Sylvia Bouchet, qu’il a menacée avec une serpette, et devra accomplir un stage de responsabilisation. Il reprend le volant, et avale les 40 km de lacets qui le séparent de son élevage de rongeurs, dans la Haute-Loire, qu’il gère encore avec la mère de ses trois enfants.
Le lendemain, le gardien du barrage de Lavalette fait sa ronde quotidienne sur cet immense ouvrage de béton, réservoir d’eau potable de la ville de Saint-Etienne. D’un côté de la route, il y a ce lac enserré par des collines arborées, de l’autre, un dénivelé abrupt de soixante mètres. Et le cadavre de Sylvia Bouchet, fracassé, en contrebas. La jeune femme porte encore son bleu de travail, il lui manque une chaussure.
Un mois plus tard, devant les gendarmes, Ludovic Dimec reconnaît qu’à sa sortie du palais de justice, il a donné une « grosse claque », dans le hangar de leur exploitation, à Sylvia qui tombe inconsciente ; il charge le corps dans son véhicule, puis le « bascule » par-dessus le garde-corps du barrage. Il est ensuite allé chercher ses enfants à l’arrêt de bus qui s’inquiétaient de ne pas y trouver leur mère, et a fait « comme si de rien n’était ».
(...)
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/16/feminicides-une-justice-trop-souvent-en-echec-face-aux-agresseurs_6019384_3224.html
Extraits :
Citation :
Isabelle Fort, la substitut générale à l’origine de l’enquête, y relève la forte pénalisation des auteurs avant leur passage à l’acte : « 89 % des auteurs ont des antécédents judiciaires, et 55 % d’entre eux ont des antécédents de violences ou de menaces sur conjoint. » Ces enquêtes étaient toujours en cours au moment des crimes dans 43 % des cas, la procédure avait été classée dans 25 %, et, dans 31 % des cas, « les auteurs bénéficiaient d’un suivi judiciaire en lien avec les violences au moment du meurtre ».
Comment une femme peut-elle encore être tuée alors que les violences qu’elle subit sont dans le circuit pénal ? Comment un auteur peut-il encore passer à l’acte alors qu’il est en train d’exécuter une peine pour des violences ?
La justice n’est pas une science exacte, et les membres du parquet sont certes débordés. Avec « le traitement en temps réel », les substituts du procureur ont cinq minutes au téléphone pour évaluer la gravité des faits, la dangerosité de l’auteur, la crédibilité des victimes et ont à prendre une décision, parmi les multiples plaintes que leur font remonter les forces de l’ordre.
L’histoire du mec qui veut se venger du départ de sa femme en lui brûlant le visage (et y parvient) est terrible par le nombre de plaintes déposées par la victime, et le nombre d’agressions préliminaires.
Citation :
« Avec toutes ces procédures qui n’aboutissent jamais à son incarcération, il s’est senti tout puissant, explique Cathy au Monde. J’accuse la justice ne pas avoir su me protéger en le relâchant à chaque fois qu’il a été interpellé et présenté au tribunal. » Même Me Jérôme Pouillaude, l’avocat de l’agresseur, en convient : « M. Bouembassa était dans un engrenage de passages à l’acte et même lui était persuadé qu’il allait être incarcéré bien plus tôt. Il n’a pas été arrêté à temps dans son parcours délictuel. »
Citation :
Le féminicide est en effet un engrenage rapide, qui s’enclenche souvent lorsque la victime veut se séparer de son conjoint. Conscients de l’enjeu, les Espagnols ont créé des tribunaux spécialisés, capables de juger les faits en moins de deux semaines. En France, le parcours judiciaire se compte en mois, une lenteur rarement compatible avec l’aggravation de la dangerosité de l’auteur, comme le montre l’histoire de Johanna Dias.
À noter : Le Monde a mis 12 journalistes sur le sujet des féminicides :
Citation :
Depuis le mois de mars, et pour une année complète, une équipe d’une douzaine de journalistes du Monde est mobilisée pour enquêter sur les féminicides, ou meurtres conjugaux, commis en France. Il s’agit de documenter, de la façon la plus détaillée possible, comment et pourquoi plusieurs dizaines de femmes meurent, tous les ans, en France, sous les coups de leurs conjoints.
Pour analyser en profondeur la situation et contribuer à la prise de conscience de sa gravité, nous avons choisi d’enquêter, de façon exhaustive, sur les 120 féminicides identifiés pendant l’année 2018. Dossier par dossier, nos journalistes tentent de reconstituer les faits, les histoires, les itinéraires, et surtout cherchent ce qui n’a pas été fait, ou ce qui aurait pu être fait, par la police, la justice, les services sociaux, afin de prévenir ces meurtres. Avec une conviction : une grande partie de ces féminicides pourrait être évitée, si la société française s’en donnait les moyens.
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[ Dernière édition du message le 16/11/2019 à 13:50:05 ]

Dr Pouet
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16 Posté le 19/11/2019 à 15:15:30
Citation :
Violences conjugales : l’Agence France-Presse présente son projet Féminicides
Comme « Le Monde », l’AFP a décidé de mobiliser ses journalistes pour décortiquer et expliquer ce phénomène au plus près de l’actualité, sur les cas de l’année en cours.
Article en accès libre :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/19/violences-conjugales-l-agence-france-presse-presente-son-projet-feminicides_6019729_3224.html
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Dr Pouet
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17 Posté le 19/11/2019 à 15:21:59
Citation :
Accusé de viol, Roman Polanski visé par de premières sanctions de ses pairs
La Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs a voté lundi « la mise en place de nouvelles procédures de suspension pour tout membre mis en examen par la justice ».
Article en accès libre :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/19/accuse-de-viol-roman-polanski-vise-par-de-premieres-sanctions-de-ses-pairs_6019651_3224.html
Citation :
« Quarante ans se sont passés entre la première affaire qui concerne Roman Polanski et aujourd’hui. Je pense que le monde a beaucoup changé en quarante ans. Les crimes sont les mêmes, mais la façon dont ils sont perçus a énormément changé », a déclaré, lundi 18 novembre dans la soirée, le président de la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), Pierre Jolivet, à l’issue d’une réunion du conseil d’administration de cette association, qui regroupe près de 200 cinéastes. « On peut se mettre la tête dans le trou et se dire le monde n’a pas changé. Il a changé, on le prend en compte et c’est le résultat de cette décision », a-t-il ajouté.
Citation :
« Cette suspension concernerait Roman Polanski, dont l’information judiciaire est toujours ouverte aux Etats-Unis et pour laquelle il a fait l’objet d’une mise en examen », a-t-il poursuivi, alors que le réalisateur, qui a fui les Etats-Unis en 1978, est sous le coup de poursuites dans ce pays pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977. Le milieu du cinéma français est régulièrement soupçonné de protéger Roman Polanski, alors qu’aux Etats-Unis l’Académie des Oscars a décidé de l’exclure.
Citation :
Dans un témoignage publié par le quotidien Le Parisien, la photographe Valentine Monnier a accusé Roman Polanski de l’avoir frappée et violée en 1975 en Suisse alors qu’elle avait 18 ans, ravivant la colère des féministes à l’égard du réalisateur.
(C’était donc avant l’affaire publique de 1977, et une personne reconnaît avoir reçu le témoignage de Valentine Monnier le jour même en 1975)
Citation :
Le ministre français de la culture, Franck Riester, a annoncé la semaine dernière des mesures pour lutter contre le harcèlement sexuel dans le cinéma français, pour que les prises de parole « ne soient pas vaines ». Sans jamais nommer Polanski, il a estimé que « le génie [n’est] pas une garantie d’impunité ».
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sqoqo
7050

Je poste, donc je suis
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18 Posté le 19/11/2019 à 15:32:05
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Hors sujet :sur les feminicides..c'est un truc qui m'avait frappé dans mon ancienne vie de journaleux : sur les fils de dépêches AFP/Reuters/AP, y avait une fois par jour, quelques fois deux, "femme retrouvée morte" avec ou sans mention d'enfants eux aussi victimes.
Tous les jours.
Et toujours sur la première dépêche, un truc du genre "les enquêteurs privilégient la thèse du drame familial"
La seconde dépêche, bingo, "le couple en pleine séparation" " divorce difficile" ..
Bien souvent, le mari meurtrier avait tenté d'attenter à ses jours mais la vie est mal faite, il avait loupé son coup.
Tous les jours.
1

Dr Pouet
52038

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19 Posté le 19/11/2019 à 18:48:07
Citation :
Et toujours sur la première dépêche, un truc du genre "les enquêteurs privilégient la thèse du drame familial"
La seconde dépêche, bingo, "le couple en pleine séparation" " divorce difficile" ..
Joli...

À rapprocher de cette langue de bois de rose : « crime passionnel ». Chouette passion...
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Dr Pouet
52038

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20 Posté le 17/12/2019 à 10:12:08
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Les féministes s’affichent ensemble pour dire non à une réforme des retraites « sexiste »
Trois cents personnes ont assisté lundi à Paris, à un meeting sur le thème « Femmes et retraites », organisé à l’initiative de la députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain.
Contrer la parole gouvernementale et afficher un point de vue féministe sur les retraites. Clémentine Autain a réussi son pari en réunissant lundi 16 décembre, à la Maison des métallos à Paris, l’initiative intitulée « toutes gagnantes ».
Vingt-huit femmes, militantes associatives, syndicalistes, personnalités, chercheuses et politiques, se sont retrouvées devant 300 personnes pour dénoncer un projet gouvernemental « sexiste, injuste et discriminatoire » et lancer un appel pour son retrait. « Le gouvernement communique beaucoup sur les soi-disant avantages pour les femmes de la réforme Macron. C’est insupportable quand on sait ce que va être la réalité », a asséné la députée de Seine-Saint-Denis.
Les intervenantes se sont succédé pour souligner les inégalités femmes hommes qui vont, selon elles, se creuser avec la réforme à venir. Tout d’abord en rappelant que les pensions féminines sont, en moyenne, 25 % inférieures à celles des hommes : une différence due aux carrières hachées (temps partiel et chômage), au type d’emplois moins qualifiés occupés, aux écarts de prime et de salaires. Résultat : 37 % des pensionnées touchent moins de 900 euros, a dénoncé Caroline De Haas du collectif Nous toutes. « Cette réforme va accroître la précarité financière et réduire l’autonomie des femmes, avec toute la dépendance au mari ou au compagnon que cela entraîne », a-t-elle souligné.
La réforme annoncée par Edouard Philippe va agir comme « le miroir grossissant des inégalités salariales », a relevé Sophie Binet, responsable de la CGT en charge des droits des femmes. La dirigeante syndicale a mis en exergue les droits familiaux « rabotés » et les pensions de réversion « fragilisées ». Ajoutant : « Non, monsieur le premier ministre, les femmes ne sont pas les grandes gagnantes de la réforme ! Les femmes qui ont des carrières moins longues vont voir au contraire leur départ à la retraite repoussé ».
(...)
L’ambiance était inédite : pour une fois, les différents courants de gauche ont évité les piques et montré plutôt « une envie de se compléter », selon les mots de Sophie Tallié Polian, sénatrice et représentante de Génération.s. Toutes se sont retrouvées ensemble sur l’estrade à la fin du meeting comme pour souligner la différence avec leurs homologues masculins, qui ont eu bien du mal, le 11 décembre à Saint-Denis, de trouver des propositions communes.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/17/les-feministes-s-affichent-ensemble-pour-dire-non-a-une-reforme-des-retraites-sexiste_6023118_823448.html
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Dr Pouet
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21 Posté le 22/12/2019 à 12:58:53
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A Hollywood, le sexe sous haute surveillance durant les scènes de tournage
Ils sont coordinateurs d’intimité. Leur mission : planifier et encadrer les scènes de sexe pendant les tournages, en s’assurant que la dignité des actrices est respectée. Nombreux sont ceux qui, dans une industrie traumatisée par l’affaire Weinstein, ne veulent plus s’en passer.
Elles ne sont ni cascadeuses ni maquilleuses. Pas plus productrices, réalisatrices ou régisseuses plateaux. Mais depuis quelque temps, sur les tournages hollywoodiens, elles sont de plus en plus nombreuses. Les équipes techniques se sont habituées à leur présence à leurs côtés, à les voir vérifier que tout se passe comme prévu dans le script. « Lorsqu’un réalisateur dit : “Et là, il lui attrape les nichons”, je suis là pour lui rappeler que nous sommes au travail, explique l’une d’entre elles, Alicia Rodis. Quand j’entends : “Il la baise”, j’encourage l’équipe à reformuler et à préciser, pour que les acteurs sachent exactement où ils vont. »
Cette grande blonde originaire de l’Ohio a travaillé sur les séries The Deuce, Crashing, Watchmen et, plus récemment, sur le téléfilm Deadwood. Son métier ? Coordinatrice d’intimité. Une profession très en vogue à Hollywood, majoritairement féminine, dans une industrie traumatisée par l’affaire Weinstein. Le secteur s’est mis à relire l’histoire du cinéma, à l’exemple de la fameuse scène de sodomie subie par Maria Schneider sur le tournage du Dernier Tango à Paris, de Bernardo Bertolucci. Ce qui avait pu passer pour le coup de génie d’un réalisateur excentrique se révélait être du harcèlement sexuel, autorisé par la promesse d’une scène d’anthologie.
Le cinéma des années 1970 n’est pas le seul coupable. En novembre, l’une des stars de Games of Thrones, Emilia Clarke (alias Daenerys Targaryen), évoquait, dans le podcast « Armchair Expert » des acteurs Dax Shepard et Monica Padman, les pressions qu’elle avait subies sur le tournage de la première saison de la série. « Je me suis retrouvée complètement nue devant tous ces gens sans savoir ce que j’étais supposée faire », confiait-elle. Par la suite, l’actrice a appris à dire non, au prix de disputes avec la production qui lui glissait qu’elle risquait de « décevoires fans ». « Je leur ai dit d’aller se faire foutre », concluait-elle, bravache.
Malaise en coulisses
Même lorsque aucune menace n’est proférée, le tournage peut être un lieu de malaise. Gabrielle Carteris, comédienne connue pour son rôle d’Andrea Zuckerman dans la série Beverly Hills 90210, préside aujourd’hui le SAG-Aftra, le principal syndicat d’acteurs d’Hollywood, fort de 160 000 adhérents. Elle confirme avoir vécu ce genre de pression : « S’il est écrit “ils s’embrassent” dans le scénario et qu’en arrivant sur le plateau on s’aperçoit que la scène a été modifiée, il est très difficile de dire non devant toute l’équipe, explique-t-elle. Vous voulez être pro. En plus, on vous met la pression en vous disant : “Tout le monde le fait.” Or, être pro, c’est souvent faire le job sans poser de question. C’est donc formidable d’avoir quelqu’un sur place qui vous soutient et qui peut porter votre voix auprès du réalisateur si besoin. »
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/20/a-hollywood-le-sexe-desormais-sous-la-surveillance-attentive-des-coordinateurs-d-intimite_6023528_4500055.html
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Dr Pouet
52038

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22 Posté le 22/12/2019 à 13:05:20
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Marie, victime de violences sexuelles devenue policière: «On va enfin me croire»
Victime d’attouchements lorsqu’elle était mineure, Marie a attendu d’intégrer la police pour dénoncer son agresseur. Elle témoigne de la difficulté à se livrer à la justice, des insuffisances de l’accompagnement des victimes, mais aussi du poids de ses orientations de carrière pour que son témoignage soit jugé crédible.
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite«Bonjour Melissa, maintenant je parle. » À l’autre bout du téléphone, Marie a pris l’une des décisions les plus importantes de sa vie : après des années de silence, elle va témoigner des attouchements dont elle a été victime entre 14 ans et 16 ans de la part de son entraîneur de motocross, Michel Mérel, une star du milieu. Le coach qu’elle partageait avec Melissa. Cette dernière a été violée à plusieurs reprises par Michel Mérel entre 15 et 16 ans, ainsi que l’a reconnu, en décembre 2018, la cour d’assises des Côtes-d’Armor au terme d’un long processus judiciaire (lire notre Boîte noire).
La raison du déclic de Marie en ce jour d’octobre 2014 ? La jeune femme vient d’entrer, à 19 ans, en école de police. Elle ne veut plus se taire. « On va enfin me croire », espère-t-elle. Il est facile de réduire à néant le témoignage d’une jeune femme. Beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’une future fonctionnaire de police.
Jusque-là, Marie n’avait jamais imaginé dénoncer son agresseur. Et pour cause : ses parents n’ont pas cru le récit de leur fille, ou pas voulu y croire, et l’ont dissuadée d’en parler.
En janvier 2011, Marie s’ouvre à sa mère du comportement de son entraîneur lors de ses stages de motocross depuis deux ans. Le soir même, le sujet fait l’objet d’une violente dispute avec son père. On ne touche pas au coach Mérel, un sexagénaire qui pèse beaucoup dans le milieu.
« Je suis seule, j’ai 16 ans, je ne vais pas aller à la gendarmerie à pied. Pourquoi aller porter plainte ? Qui va me croire alors que mes parents eux-mêmes ne me croyaient pas ? » Marie ne bouge plus, son secret, et sentiment de culpabilité, tellement bien enfouis qu’elle n’en parle même pas à sa sœur aînée.
Même lorsque Melissa l’invite à se confier une première fois, elle reste coite. Nous sommes au printemps 2011. Soutenue par son compagnon, ses parents et sa sophrologue, Melissa vient de porter de plainte contre son entraîneur pour plusieurs viols et attouchements survenus en 2007 et 2008.
L’adolescente, grand espoir de sa discipline, s’attaque seule à une montagne : Michel Mérel, l’un des plus célèbres coachs de France, est fermement soutenu par la Fédération de motocyclisme (FFM) avec toute la bienveillance de fonctionnaires du ministère des sports (lire notre enquête ici).
Melissa contacte par message d’autres habituées du circuit de Michel Mérel en Loire-Atlantique – dont Marie – pour savoir si, elles aussi, n’auraient pas eu à subir ses agissements. Marie refuse de témoigner : « Ça sert à rien, c’est un coup d’épée dans l’eau, le mec est hyper important, on est des gamines, qui va nous croire ? » Les deux amies se brouillent. « Melissa m’en a beaucoup voulu d’avoir gardé le silence… », se remémore Marie.
« Je n’ai pas déposé plainte pour moi, j’étais d’ailleurs bien incapable de penser à moi à ce moment-là. Je souhaitais juste qu’on arrête d’envoyer des jeunes filles chez Mérel », se souvient Melissa, fragilisée par le suicide de sa mère juste après le début de l’affaire.
Marie emprunte, elle, un chemin différent : elle décide d’intégrer la police pour « rendre justice aux autres » : « Je me suis dit : “Je vais mettre mon expérience personnelle, certes malheureuse, au profit des autres. Je croirai les victimes, je saurai les comprendre, les soutenir dès le début et les accompagner lorsque je serai policière.” »
Son arrivée, en 2014, sur les bancs de l’école de police provoque un tout autre effet. Son histoire personnelle rejaillit dès les premières semaines d’apprentissage. « Un jour, on étudie les différentes peines pour les violences sexuelles. À ce moment, je mesure la gravité pénale de ce que j’ai vécu. Je découvre aussi qu’il existe des circonstances aggravantes relatives à la minorité de la victime ou à la qualité de l’auteur. Dans ma tête, les années de prison s’additionnent. » Un autre cours marque Marie : « On étudie les délais de prescription. Je fais immédiatement le calcul : dans mon cas, les faits ne sont pas prescrits. »
La future fonctionnaire saute le pas. Elle rappelle son amie (« Bonjour Melissa, maintenant je parle »), sollicite son avocat et se constitue partie civile pour des faits d’agressions.
Elles sont désormais deux à affronter la justice, ses codes, sa lenteur, mais aussi sa violence. « Vous n’avez pas idée de la difficulté à faire face à une telle procédure judiciaire », dit Melissa, qui a voulu jeter l’éponge à plusieurs reprises. « Mon avocate m’a répondu : “Tu ne peux plus faire machine arrière…” »
Les victimes recensent tous les obstacles qu’elles ont dû franchir : ces récits intimes qu’il faut répéter, préciser et préciser encore sur des pages de PV, ces audiences repoussées parce que le prévenu n’est tout simplement pas « disponible », les années d’attente avant la tenue d’un procès, les absences de proposition d’accompagnement, ou encore les aléas des expertises psychiatriques (relire ici l’expertise contestée de Sand Van Roy, plaignante de l’affaire Besson).
« J’ai eu peur de ne pas réussir à faire comprendre mes émotions sur ce que j’avais vécu. Mais, au final, le résultat de l’expertise était conforme à ce que j’avais ressenti », se souvient Marie.
Pour Melissa, c’est tout l’inverse : « La psychiatre ne me considérait pas, elle était très froide. J’étais jeune et en état dépressif. Du coup, je suis restée sur la défensive, sans parvenir à me livrer. » Une nouvelle expertise constatera plus tard la mise en place d’un « mécanisme de clivage » au moment des faits et dans les années qui ont suivi permettant à la victime de ne pas « s’effondrer psychiquement ».
Autre détail, qui n’en est pas vraiment un : pour sa confrontation avec Michel Mérel, moment crucial de l’enquête, Melissa « n’a pas été prévenue [qu’elle pouvait] venir avec un avocat ». Elle découvre sur place que Michel Mérel sera, lui, accompagné de son conseil. « J’ai donc eu un avocat commis d’office, avec qui je n’ai pas pu suffisamment me préparer », regrette-t-elle.
« On a voulu me faire passer pour une menteuse »
Depuis qu’elles ont définitivement été reconnues comme victimes, en décembre 2018, le combat judiciaire ne s’est pas arrêté. Les deux femmes bataillent pour être indemnisées, près d’un an après le jugement de la cour d’assises des Côtes-d’Armor. Melissa, éducatrice sportive, est dans l’attente des 50 000 euros de dédommagements qui lui ont été octroyés. « Je rembourse par contre tous les mois ma banque pour les 23 000 euros de frais d’avocats ».
Marie, la policière, a quant à elle engagé un huissier pour toucher ses 8 000 euros d’indemnités. « Du coup, 700 euros de frais ont été directement prélevés sur mes dommages et intérêts. C’est à moi de payer les frais d’huissiers pour une infraction dont j’ai été la victime. C’est le monde à l’envers ! », déplore-t-elle.
Mais le plus rude reste de ne pas avoir été reconnues comme des victimes potentielles pendant tant d’années. « Tout au long de l’instruction, on a l’impression d’être traitée comme l’auteur des faits », explique Marie. « On a voulu me faire passer pour une menteuse pendant des années », reprend Melissa.
Cette dernière se souvient de ces auditions où elle était poussée dans ses retranchements, par les gendarmes en charge de l’enquête, pour dénicher la moindre incohérence. « Cela va au-delà du respect de la personne. Chaque mot est décortiqué et il suffit d’inverser l’ordre des choses pour que tout mon propos soit décrédibilisé », dénonce la jeune femme de 26 ans.
Pendant l’enquête, elle se fait très précise sur certains détails : la crème Nivea utilisée pour les pénétrations, cette cicatrice sur un testicule de son agresseur… En revanche, traumatisme oblige, elle reste floue sur certaines dates. « En interrogatoire, je dis que je ne me souviens plus de l’heure exacte, que je suis désolée mais que j’ai chassé ces moments douloureux. On me répond : “Ah ben alors, ça veut dire que ça n’a pas existé” », témoigne-t-elle.
Pendant toute la procédure judiciaire, un élément clé joue néanmoins en faveur des deux victimes : la profession de Marie, qui de son propre aveu « crédibilise » irrémédiablement son témoignage.
En première instance, en 2015, devant la cour d’assises de Loire-Atlantique, la présidente demande à la jeune femme de se présenter. « Profession ? Fonctionnaire de police. » « Je sens que les jurés me regardent attentivement et se disent : elle est policière, elle ne mentirait pas sur des faits aussi graves », explique Marie.
Melissa, qui enchaîne, elle, les périodes de chômage et de petits boulots, est aussi marquée par ce moment : « Les jurés l’ont tous fixée. Elle était plus crédible. Même pour les avocats de la défense et la procureure. »
Avant le début du procès (sur quatre jours), le 15 septembre 2015, un fonctionnaire fait visiter à Melissa la salle d’audience avec son avocate : « Le greffier me demande : “Il y a une autre victime ? Que fait-elle ?” Je réponds : “Oui, elle est policière.”. Il me dit : “Ah ben, c’est bon.” »
Au cours des débats, Michel Mérel finit par reconnaître, après l’avoir contesté lors de l’instruction, qu’il pouvait se retrouver seul avec Marie nue et qu’il lui avait pratiqué des massages qui « ont pu toucher ses fesses et éventuellement ses seins ». Il continue en revanche à contester les viols sur Melissa.
L’entraîneur est condamné à quatre ans de prison avec sursis mais partiellement relaxé au bénéfice du doute sur les faits les plus graves. Son club de moto reste ouvert, il continue d’être promu par la fédération, reçoit des jeunes et renouvelle avec le ministère des sports le label lui permettant d’accueillir des élèves en « sport études » à partir de 14 ans.
« Je suis effondrée pour Melissa, se souvient Marie. On se dit qu’on n’a pas été comprises. C’est terrible de se dire qu’il faut repartir se battre, que la justice est toujours du mauvais côté. » Les plaignantes et le parquet font appel.
En décembre 2018, près de huit ans après le dépôt de la première plainte, Michel Mérel est finalement reconnu coupable en appel de viols et d’agressions à la majorité absolue des voix. Condamné à huit ans de prison, il est immédiatement incarcéré.
« En appel, nous avons été respectées », estime Marie, qui se souvient de ce procureur qui « en imposait » : « Il a mis Mérel face à ses contradictions, il maîtrisait le dossier, en connaissait tous les détails par cœur. »
Juste après la décision, les deux amies éclatent en sanglots : « Ça y est, c’est fini, enfin on a été écoutées. » « Chacun est définitivement reconnu dans son rôle : lui est coupable, nous nous sommes victimes. » Pour Marie, cette condamnation claire signe la fin d’un « sentiment de culpabilité » : « J’ai d’ailleurs attendu que ce chapitre se ferme pour m’occuper de moi. »
Melissa travaille aussi activement à sa reconstruction. « Mais si c’était à refaire, je ne sais pas si je le referais, dit-elle. Ça a été un enfer. La seule raison pour laquelle j’y retournerais, c’est pour empêcher qu’il fasse d’autres victimes », explique la jeune femme, qui dit « comprendre toutes celles qui renoncent à porter plainte » (voir ici le témoignage de l’actrice Adèle Haenel, qui n’a pas voulu saisir la justice). L’ancienne athlète fait aussi valoir le fait que sa procédure n’a eu aucune conséquence sur le fonctionnement de la Fédération de motocyclisme (voir notre Boîte noire).
Marie « comprend » aussi les victimes qui renoncent à saisir la justice : « Je ne les pousse pas à porter plainte parce que c’est une décision personnelle, et je sais à quel point il est compliqué d’agir, mon expérience en a été la preuve », explique la policière, qui regrette que ses collègues ne soient pas assez formés sur la thématique des violences sexuelles.
« On a très peu de cours là-dessus en école de police : quels mots il faut employer, comment bien rédiger la plainte, etc. Ce genre de plainte est très spécifique. S’il y a une lacune au début, que la victime n’est pas considérée, ça a des conséquences directes. Or, chaque situation est différente selon la personnalité de la victime, de l’auteur, les circonstances des faits… », ajoute-t-elle, en pointant aussi le manque de moyens humains. Malgré ces manques, elle fait valoir le même argument que Mélissa pour porter plainte : « Je dis aux femmes que c’est important pour empêcher que les agresseurs fassent d’autres victimes. » Comme un sacrifice pour les autres.
https://www.mediapart.fr/journal/france/181119/marie-victime-de-violences-sexuelles-devenue-policiere-va-enfin-me-croire?onglet=full
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Dr Pouet
52038

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23 Posté le 23/12/2019 à 12:06:44
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« Les temps ont changé, il est devenu indéfendable » : dans un contexte post-#metoo, le malaise Gabriel Matzneff
La parution du livre « Le Consentement » crée une secousse dans le monde littéraire. L’auteure Vanessa Springora y raconte sa relation traumatisante, à 14 ans, avec cet homme de trente-six ans son aîné. Cet écrivain aux pratiques pédophiles assumées a longtemps bénéficié d’une vraie complaisance qui se mue aujourd’hui en omerta.
Le livre est à la fois cru et subtil. « À quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de cinquante ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche à l’heure du goûter. (…) De cette anormalité, j’ai fait en quelque sorte ma nouvelle identité. À l’inverse, quand personne ne s’étonne de ma situation, j’ai tout de même l’intuition que le monde autour de moi ne tourne pas rond. » Dans Le Consentement (Grasset), Vanessa Springora raconte tout, la rencontre avec G. en 1985, à l’âge de 13 ans, la fascination, l’amour qu’elle dit avoir éprouvé, l’emprise, la séparation, la chute, avec crises d’angoisse et épisode psychotique, puis les années pour s’en remettre. Il lui aura fallu trente ans pour livrer sa version de l’histoire. Jusque-là, en littérature, elle n’était que Vanessa, une des multiples conquêtes de « l’homme à la sortie du collège », un écrivain qui a eu son heure de gloire, mais que les moins de 50 ans ne connaissent guère : Gabriel Matzneff.
« Le Consentement » pousse à remonter le temps, jusqu’à ces années 1970 et 1980, quand le milieu littéraire et certains médias encensaient le dandy parisien, sans questionner les conséquences de ses attirances sexuelles.
Ce récit, qui sort le 2 janvier, est une première. Jamais les enfants et les adolescentes ayant eu une relation avec cet écrivain n’avaient pris la parole. Devenus adultes, aucun n’était sorti du silence. À 47 ans, Vanessa Springora, nouvelle directrice des éditions Julliard, se lance et couvre de ses mots ceux d’un homme de 83 ans, qui a toujours revendiqué son désir pour les mineurs – il ne dit pas pédophile mais « philopède », même si le verlan n’est pas son style. Récit littéraire, personnel et très fort, Le Consentement est aussi un ouvrage qui interroge la société. Il pousse à remonter le temps, jusqu’à ces années 1970 et 1980, quand le milieu littéraire et certains médias encensaient le dandy parisien, sans questionner les conséquences de ses attirances sexuelles.
Aujourd’hui, Gabriel Matzneff parle à ses amis de « retour du puritanisme » mais refuse de s’exprimer – « Je sors de chez le médecin, je n’ai pas la tête à ça, ce n’est pas du tout par désobligeance, croyez-le bien », répond-il, très courtois. Dans un contexte post-#metoo de remise en cause de la domination masculine et peu après le témoignage de l’actrice Adèle Haenel, il sait que l’époque ne lui est plus favorable.
Une autre époque
Crâne rasé, chemise grande ouverte sur torse bronzé, pantalon pattes d’éph, Gabriel Matzneff a 39 ans. Costume vert amande, chemise rose pâle et cravate bariolée, Bernard Pivot n’a pas un cheveu blanc. Nous sommes le 12 septembre 1975, sur Antenne 2. Présenté comme l’ami de Montherlant, l’écrivain est invité pour son essai Les Moins de seize ans (Julliard), sorti un an plus tôt. Déjà, il révèle ce qui fera tout son succès, ses airs d’aristocrate, son amour des interdits, son besoin de scandaliser. Déjà, ses propos sont limpides : « Je pense que les adolescents, les jeunes enfants, disons entre 10 et 16 ans, sont peut-être à l’âge où les pulsions d’affectivités, les pulsions sexuelles également, sont les plus fortes parce que les plus neuves. Et je crois que rien ne peut arriver de plus beau et de plus fécond à un adolescent ou une adolescente que de vivre un amour. Soit avec quelqu’un de son âge (…), mais aussi peut-être avec un adulte qui l’aide à se découvrir soi-même, à découvrir la beauté du monde créé, la beauté des choses. » Il enchaîne sur l’éveil, Bouddha, le Christ, les stoïciens.
Pédophile certes, mais pédophile mystique. « Est-ce que vous avez été choqué par le livre ? », interroge Pivot. Deux invités s’avouent gênés. Une professeure de lycée parle « d’attentat à la dignité de l’enfant » et un universitaire interroge l’écrivain, à propos « des petits garçons qu’il drague » : « Vous les avez peut-être traumatisés pour la vie ? » Matzneff ne se démonte pas : « Je vous dirais qu’il y a beaucoup d’autres façons de pourrir un enfant que de coucher avec. » Fin du débat. « Le livre n’a pas soulevé de vagues de protestation, se remémore Bernard Pivot. Ce sont les époques qui diffèrent. » Lui-même n’a aucun souvenir de cet essai. Il réinvitera l’écrivain à cinq reprises.
« Bernard Pivot invite systématiquement Matzneff, “Le Monde” ne dit jamais de mal de l’écrivain pendant les années 1970 et “Libération” en parle peu mais soutient le mouvement pro-pédophile. » Anne-Claude Ambroise-Rendu, universitaire
Une autre époque en effet. Une période difficile à juger avec les critères actuels. « Bernard Pivot invite systématiquement Matzneff, Le Monde ne dit jamais de mal de l’écrivain pendant les années 1970 et Libération en parle peu mais soutient le mouvement pro-pédophile, raconte l’universitaire Anne-Claude Ambroise-Rendu, auteur d’Histoire de la pédophilie : XIXe-XXe siècles (Fayard). Aux côtés de l’écrivain Tony Duvert et du philosophe René Schérer, il est la tête de proue de la défense de ce qu’il répugne à appeler la pédophilie, avec des arguments très structurés et ce qu’il faut de mauvaise foi. Le Monde et Libération y voient un discours de défense de la liberté, une cause plus que transgressive, révolutionnaire. Les seuls à critiquer Matzneff, au nom de la morale, sont des titres conservateurs, comme France Soir, ou d’extrême droite comme Minute. Le partage des médias est très politique. » À partir de 1977, l’écrivain tient une chronique hebdomadaire au Monde. Le journal y mettra fin en 1982 quand Gabriel Matzneff sera soupçonné de pédophilie, finalement à tort, dans l’affaire du Coral, un centre éducatif dans le Gard. Sa voix est reconnue, ses romans sont lus. Un de ses plus grands succès, Ivre du vin perdu, sort en 1981 et se vendra au fil des ans à 20 000 exemplaires.
(...)
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/23/les-temps-ont-change-il-est-devenu-indefendable-dans-un-contexte-post-metoo-le-malaise-gabriel-matzneff_6023870_4500055.html
Assez dingue quand même :
https://www.dailymotion.com/video/x3ykex7
Citation :
Le cocktail qui suit est tendu, les olives passent mal. « C’était affreux, se souvient depuis Montréal, Denise Bombardier, 78 ans aujourd’hui. Les gens faisaient cercle autour de Matzneff, je ne suis restée que cinq minutes. » Bernard Pivot est alors le premier étonné : « Parfois j’organisais des conflits, mais là ce n’était pas le cas. Gabriel Matzneff avait le prestige de l’écrivain qui a une belle écriture. Ce qu’il racontait, on ne le trouvait pas dans d’autres livres, c’était original, osé, aventureux. À ceux qui pensaient qu’il bluffait, ses proches confirmaient que tout était vrai. Mais cela n’indignait pas comme aujourd’hui. » Sauf à venir d’un autre continent.
Après l’émission, les critiques ne visent pas l’homme mis en cause… Mais la femme qui a cassé l’ambiance. « Connasse ! », s’énerve Philippe Sollers, l’éditeur de Matzneff, le 19 mars, sur France 3. Dans Le Monde du 30 mars, Josyane Savigneau encense l’écrivain, qui « ne viole personne », et tacle la Canadienne : « Denise Bombardier a eu la sottise d’appeler quasiment à l’arrestation de Matzneff, au nom des “jeunes filles flêtries” par lui… Découvrir en 1990 que des jeunes filles de 15 et 16 ans font l’amour à des hommes de trente ans de plus qu’elles, la belle affaire ! [ni l’ex-responsable du Monde des livres, ni Philippe Sollers n’ont souhaité nous parler] ». Dans Le Nouvel Observateur, Guy Sitbon est un des rares à écrire un article au vitriol contre l’écrivain « qui ne recule devant aucune goujaterie ».
Impunité des artistes
Des années plus tard, le 18 mars 1999, à l’occasion de la critique d’un livre, le chroniqueur Pierre Marcelle pourfendra encore, dans Libération, les « glapissements torquemadesques » de la journaliste (en référence au grand inquisiteur espagnol Tomás de Torquemada) et écrira que « déjà Christine Boutin pointait sous Bombardier ». « Je me suis fait traiter de mégère et de mal-baisée, raconte celle-ci. Matzneff était protégé par une partie du milieu littéraire et des médias, complètement complaisants à son égard. Ils ont justifié l’injustifiable au nom de la littérature. » Aujourd’hui, Vanessa Springora s’étonne aussi de l’impunité des artistes. « Tout autre individu, qui (…) se vanterait de sa collection de maîtresses de 14 ans, aurait affaire à la justice », écrit-elle dans son récit.
Mais l’émission reste dans les mémoires et sonne la progressive mise au ban de l’écrivain. Tout le monde réalise que la pédophilie transforme l’enfant en simple objet de jouissance. Les années 1990 sont aussi celles de l’affaire Dutroux. Le pédophile n’a plus rien de libertaire, il devient un monstre. Pour son livre L’Enfant interdit, comment la pédophilie est devenue scandaleuse (Armand Colin, 2013), le sociologue Pierre Verdrager a étudié de près le parcours de l’écrivain. Il a une théorie cocasse : « Le journal de Matzneff est à la pédophilie ce que les carottes glacières sont à la climatologie. » Plus précisément, « les changements dans les mœurs se réfléchissent dans sa mauvaise humeur ». Ces années-là, l’écrivain au crâne rasé est bougon. Il est de moins en moins invité par les médias. Et quand il l’est, constate Verdrager, c’est moins pour la qualité de ses livres que pour le caractère sulfureux de sa vie.
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[ Dernière édition du message le 23/12/2019 à 12:36:25 ]

Silverfish Imperatrix
6599

Je poste, donc je suis
Membre depuis 7 ans
24 Posté le 23/12/2019 à 16:32:57
Flag.
Merci Pouet pour ce thread utile.
Je me rends compte depuis quelques années du nombre démesuré de cas de femmes victimes de violences sexuelles. Mon ex-femme (par son père). mes nièces et ma cousine (par 1 oncle "respectable") 1 ex petite amie (attouchements par son frère qui avait violé leur soeur), 1 amie de ma fille (par un ami de sa famille), la collègue de ma femme (son père), et je crois que j'en oublie. Je précise que dans mes exemples, parmi ces hommes, il y a un ouvrier, un agriculteur et un CSP++.
En vertu de ça, et veux pas la ramener ici, je sais que certaines de mes prises de positions en ulcèrent plus d'un, mais si vous avez un seul truc à écouter de moi, croyez moi sur parole, c'est vraiment de protéger au mieux vos enfants et de ne pas penser que ça n'arrive qu'aux autres: jamais, jamais les laisser avec quelqu'un que vous ne connaissez pas, sur qui vous avez le moindre doute, qui a pu avoir un comportement déplacé ne serait-ce qu'une fois, même si c'est la proche famille, pas de sieste avec grand-père ou ce genre de conneries.
Merci Pouet pour ce thread utile.
Je me rends compte depuis quelques années du nombre démesuré de cas de femmes victimes de violences sexuelles. Mon ex-femme (par son père). mes nièces et ma cousine (par 1 oncle "respectable") 1 ex petite amie (attouchements par son frère qui avait violé leur soeur), 1 amie de ma fille (par un ami de sa famille), la collègue de ma femme (son père), et je crois que j'en oublie. Je précise que dans mes exemples, parmi ces hommes, il y a un ouvrier, un agriculteur et un CSP++.
En vertu de ça, et veux pas la ramener ici, je sais que certaines de mes prises de positions en ulcèrent plus d'un, mais si vous avez un seul truc à écouter de moi, croyez moi sur parole, c'est vraiment de protéger au mieux vos enfants et de ne pas penser que ça n'arrive qu'aux autres: jamais, jamais les laisser avec quelqu'un que vous ne connaissez pas, sur qui vous avez le moindre doute, qui a pu avoir un comportement déplacé ne serait-ce qu'une fois, même si c'est la proche famille, pas de sieste avec grand-père ou ce genre de conneries.
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Mon thread sur le jazz, principalement bop et post bop:
[ Dernière édition du message le 23/12/2019 à 16:34:36 ]

Dr Pouet
52038

Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
25 Posté le 23/12/2019 à 17:02:08
Le but de ce thread est d’éviter de trop plomber « Bingo point macho ». Mais lire ces témoignages remet un peu les idées en place et les pendules à l’heure...
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