C’est bientôt la fête de la musique et ce jour-là, tout le monde peut jouer. Mais pour éviter l’inconfort lié aux conditions précaires et offrir le meilleur, il vaut mieux bien se préparer. Intéressons-nous donc aux probables obstacles afin de les anticiper et les surmonter. Aujourd’hui, nous passerons en revue les écueils concernant le câblage et le jus.
Les câbles
Ils constituent le système nerveux d’une installation amplifiée. En même temps, ils sont sûrement l’élément de la chaîne soumis aux plus grandes contraintes mécaniques. Il n’est donc pas étonnant de constater qu’une énorme majorité des pannes découle de problèmes de câblage (souvent même, un jack mal enfoncé).
Prévoir du « spare » (du surplus, au cas où) tombe quelque peu sous le sens. Ça ne dispense pas de s’assurer que tous les câbles dont on dispose supportent le piétinement sans faux contact (et d’écarter ceux qui sont douteux). Il convient de traiter nos liaisons avec le plus grand soin. Ce n’est pas par corporatisme que les pros lovent soigneusement leurs câbles et les nouent avec un élastique ou un adhésif. C’est simplement le meilleur moyen de les stocker pour éviter qu’ils n’aient l’air de ressorts la prochaine fois qu’ils seront tirés (qui veut des nouilles ?). Ce sera ensuite plus simple de faire des passages de câbles propres et leur durée de vie n’en sera que plus grande !
À propos des passages de câbles : il faut souvent faire des détours pour tirer les traversées les plus discrètes et les moins gênantes pour le public et pour vous. Le confort sur scène n’a pas les mêmes exigences que le confort dans une salle de répétition. C’est encore une fois du bon sens, mais il est nécessaire de prévoir des grandes longueurs, particulièrement pour l’alimentation électrique. Anticiper la distance qui vous sépare de la prise secteur… et prendre plus.
Le jus
La mise à la terre n’est plus une option depuis longtemps. Elle vous préservera, avec un disjoncteur différentiel fonctionnel, d’un sort à la Claude François en cas de fuite électrique. On privilégiera une rallonge avec une section adaptée à la puissance délivrée, avec une gaine solide (noire, si on veut être discret). Du 3 × 2,5 mm² devrait faire l’affaire pour les 16 Ampères que promet normalement une prise de courant domestique. Même si vous n’utilisez pas toute la puissance, vous aurez la sécurité de pouvoir tirer des grandes longueurs et de rajouter un ampli, si tant est que vous restiez en dessous de la limite de puissance permise par ces 16 A.
Cette notion de puissance (P), en Watts, s’exprime dans la formule électrique P = U*I, où U désigne la tension en Volts et I l’intensité en Ampères. Par un calcul simple on voit que sur une phase de 16 Ampères à 230 Volts, on obtient une puissance de 230 × 16 = 3680 Watts. En appliquant un coefficient de sécurité et pour plus de simplicité, on peut garder en tête qu’il est possible de tirer 3 Kilowatts sur nos 16 Ampères domestiques. Encore faut-il que l’on connaisse les spécifications de son matériel et que l’on prenne en compte le facteur entre puissance moyenne (RMS) et puissance de crête (peak). Dans le doute, additionner les puissances de crête de ses amplis permet d’estimer un maximum de consommation (si on ne sature pas). Ne pas oublier d’inclure les plaques chauffantes branchées sur la même ligne.
Pour plus de sécurité, il peut être utile d’investir dans des multiprises dotées d’un indice de protection adapté (par exemple IP44 : protection contre les légères projections de liquide, comme nous l’indique le deuxième 4). Petit conseil : si, quand vous secouez une multiprise (débranchée, à vide bien sûr) vous entendez un truc qui se balade, ce n’est pas bon signe. Même s’il n’y a pas de court-jus, pensez à en changer.
Enfin, conseil de bon sens : prévoir de quoi recouvrir rapidement son matos et ses transfos en cas de pluie. Une couverture de survie ou du film Polyane peuvent faire l’affaire. C’est de toute façon indispensable de débrancher quand les gouttes deviennent plus épaisses. Difficile de lutter quand le temps s’y met vraiment.
Gardons en tête que câblage et électricité sont l’origine de nombreux problèmes en son. Ce n’est pas la partie du matériel la plus amusante, mais on doit y accorder un intérêt aussi important que pour le reste, afin d’utiliser au mieux notre système de diffusion, dont nous parlerons la prochaine fois.