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Sujet Gestion du Stress en enregistrement

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Sujet de la discussion Gestion du Stress en enregistrement

Hello,

donc suivant le conseil de Will Zegal, je pose ma question.

Cet été avec mon groupe on a décidé de s'enregsitrer 4 ou 6 titres, pour bien faire les choses, on va le faire chacun son tour, pas de repisse ,que le son de l'instru, des micros partout etc , on a du bol d'avoir du matos prêté gratuitement et l'espace pour le faire ...

Bref, hier c'était mon tour, et là grand moment du solitude, en 3 ou 4 heures, je n'ai réussi qu'a faire une prise (moyenne en plus) d'un seul morceau ( sur 6 initialement prévus ).

Les morceaux je les connais ( j'en ai même composé ), sans un être un dieu de la basse, je connais bien mon instrument. Mais hier, ce jour noir, mes doigts dérapaient, les lignes de basses ne venaient plus et de mélangeaient , plus je recommençais, plus je ratais, plus ça m'énervait et plus je devais recommencer. Ça m'a fichu un sacré coup au moral.

A la fin j'avais les nerfs plus à fleur de peau qu'avant de monter sur scène un soir de concert, je pense qu'un peu de fatigue et une incapacité total à gérer mon stress (soit dans le temps, soit dans le temps, soit dans le temps, ..., attention changement de tempo là,maintenant , vite 1, 2, 3 et merde .... ) est la cause de se cuisant échec ...

Je vais me reposer et recommencer dans quelques jours, mais j'aimerai bien savoir, vous,  comment vous faites pour gérer le stress avant de commencer à enregistrer ?

"Un accord, c'est bien,
deux accords, vous poussez un peu,
trois accords, c'est du Jazz" Lou Reed.

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Bon, je n'ai pas la solution miracle pour gérer le stress lors d'un enregistrement.
Mais, je me suis fait mes petits trucs à moi :

1 - une méthodologie pour éviter de recommencer 10.000 fois car le stress s'accumule.

Quand je dois faire ma partie (en re-re), je la fais d'un coup ! Même si elle est dégueulasse de chez dégueulasse, je la finis !
Et plus fou encore je la sauvegarde !!!

L'avantage, c'est qu'à la deuxième prise, on n'a plus le stress de la feuille blanche.

Deuxième, troisième prise, pareil : on les fait d'une traite aussi même s'il y a des pains. (on sauvegarde toujours, ça ne coûte rien).
Après une quatrième (si nécessaire), on compare les 4 prises faites.

On évalue les progrès que l'on a fait. (s'il n'y en a pas : ça veut dire qu'on rentre chez soi et qu'on bosse son morceau :( -> voir l'étape n°3 ) S'il y en a, c'est que ça devrait marcher aujourd'hui. :bravo:

Même si c'est moyen, on fabrique une piste à peu près nickel avec les 4 prises faites. Puis, on fait des drops pour rattraper des pains.

À partir de là, on peut se dire qu'on a rempli son contrat, même si c'est pas un beau résultat : tout est là.

Une fois que j'ai fait tout ce bordel, je suis en confiance. La piste existe.
Et à partir de là, et seulement là, je recommence à enregistrer TOUTE la piste mais cette fois avec l'objectif zéro faute.

C'est une méthode qui sert quand on est un peu "vert", quand on a une partie très technique... ou encore les mauvais jours !
Ça diminue le stress, et ça permet d'évaluer vraiment ce que vaut d'enregistrer cette piste.

SURTOUT : éviter de rejouer les premières mesures - se planter - s'arrêter - recommencer - se planter - s'arrêter - recommencer - se planter - s'arrêter - recommencer...
C'est un truc qui sclérose. Surtout que, au pire, vous pourrez toujours droper le début si ce n'était que ça !


2 - Gestion de la respiration.

Essayer d'avoir une respiration posée avant de jouer, avant d'attaquer le premier phrasé.
Veiller à ne pas rester en apnée pendant tout l'enregistrement.
Si, si ! :)

On est nombreux à faire de l'apnée ou à sous-ventiler quand on enregistre des parties difficiles ou qui demandent de la concentration. Généralement, on ne s'en rend même pas compte.
Pour rester efficace, et bien respirer, on peut définir à l'avance les moments d'inspiration par rapport à la partie à jouée. Par exemple dans des inters, dans des silences, ou - si n a un ostinato à jouer - définir des intervalles réguliers. Exemple : le premier temps de toutes les x mesures.


3 - Moins drôle : bosser sa piste tout seul au métronome (sans playback) plusieurs jours avant d'enregistrer.
Mais en fait, il n'y a que ça de vrai : on enregistre bien que ce qu'on connait bien.

On a souvent le sentiment de savoir son morceau... mais le métronome, c'est imparable pour vérifier si on peut jouer vraiment correctement sa piste.
Et finalement on est souvent étonné de ne pas être assez précis d'un bout à l'autre, sans un pain, sans un arrêt.

4 - s'arrêter au bout de deux-trois heures.
Au début de la scéance, on est un peu trop frais. Dans le deuxième temps, on est dans la bonne période (on entend mieux, on réagit). Dans un troisième temps, on entend tellement de choses qu'on est gêné et déconcentré par une infime pétouille.

5 - Pas besoin de faire une piste aseptisée de fautes.
Y'a des pains même dans les bons disques. Ecouter des disques des artistes qu'on aime sur des bonnes enceintes de stud, et on s'aperçoit qu'on a le droit à un peu plus de marge de manœuvre que l'on imaginait.
Sans compter les pétouilles qui sont devenues mythiques comme Roxane (le batteur se casse la gueule de son tabouret), Freddie the Freeloader (personne ne reprend après les chorus), Hey Jude (John Lennon beugle un ooohhh f*ck après le deuxième ou troisième refrain parce que son casque était trop fort)



Voili, voilà. Ce n'est pas la panacée, mais si ça peut aider certains... tant mieux ;)

[ Dernière édition du message le 11/07/2011 à 16:08:37 ]

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Hors sujet :
Citation :
Hey Jude (John Lennon beugle un ooohhh f*ck après le deuxième ou troisième refrain parce que son casque était trop fort)

Je croyais que c'était parce qu'il c'était tromper d'accord et qu'on pouvait entendre un truc du genre HOW FUCK I make the wrong chord ^^

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6 - avoir déjà travaillé son instru dans la journée.
D'abord pour être échauffé.
Mais aussi pour re-situer l'enregistrement comme un évènement inclus dans une journée de musicien.

Et puis, se dire, qu'on ne se résume pas à ce qu'on enregistre. Que l'enregistrement est une photographie très ponctuelle d'une facette d'un zikos. (voilà, faut dédramatiser)

7 - ne pas prévoir trop de morceaux par jour.
C'est selon chacun et selon le style...
En moyenne, déjà 3 morceaux impeccables ça me semble beaucoup.

Voulzy a mis plus de trois mois pour faire Rock-collection, alors y'a ni fierté, ni honte à avoir.
On entend pas mal de gars se raconter...
...mais en vérité, enregistrer 25 morceaux dans la journée, ou un seul par mois, ça ne prouve pas que la musique soit bonne ou qu'on a une grosse t**b. :-D

[ Dernière édition du message le 11/07/2011 à 17:31:57 ]

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Hors sujet :
Citation :
Je croyais que c'était parce qu'il c'était tromper d'accord et qu'on pouvait entendre un truc du genre HOW FUCK I make the wrong chord ^^
Comme quoi c'est mythique ! ... puisque le propre de la mythologie, c'est qu'il y a toujours plusieurs versions de l'histoire. :)
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Ça devient bien sympa ce thread, avec tous ces bon conseils. Je vais les transmettre aux autres membres du groupe!

N'hésitez pas à en donner d'autres, notamment ce que vous faites quand on sent que ça dérape pendant l'enregistrement ( 'sais pas moi , une serie de pompe, une clope, un bière, ... )

 

"Un accord, c'est bien,
deux accords, vous poussez un peu,
trois accords, c'est du Jazz" Lou Reed.

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nous on jouait à la pétanque!
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mrgreen

wai mais qui dit pétanque dit Pastis, j'uis pas sur que ça soit une si bonne idée mrgreen

"Un accord, c'est bien,
deux accords, vous poussez un peu,
trois accords, c'est du Jazz" Lou Reed.

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le pastis non mais le Casa ....pourquoi pas mrgreen

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le pastis ça a jamais empeché de bien jouer de la zique - c'est plus genant pour la pétanque, car c'est un sport de précision ;-)
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J'adhère aux conseils donnés par Kloug.

Après la méthodologie d'enregistrement, la prévention du stress par l'organisation :

1- faire appel à un "extérieur" au groupe pour l'enregistrement. C'est tout con, mais devoir gérer à la fois la technique d'enregistrement et l'artistique, la bonne expression musicale, c'est chaud.
Si c'est un des membres du groupe qui "maîtrise" la prise de son, qu'il se transforme pour l'occasion en assistant et surtout producteur et laisse "l'extérieur" gérer la technique. Sauf si l'extérieur qu'on a trouvé est moins doué/expérimenté, auquel cas, c'est lui qui fera assistant, mais en tous cas, il déchargera beaucoup le responsable de son du groupe, sans compter les autres membres.

2- grâce au point 1, essayer de jouer pour se chauffer pendant la mise en place du matos.
Attention à ne pas déranger/retarder la technique cependant. Au besoin, on joue ensemble ailleurs, dans une autre pièce ou dans le jardin, même si c'est en acoustique.
Il faut absolument penser "musique" et "plaisir" et pas "technique", "son", "perfection", etc. D'où l'intérêt de déléguer au maximum la technique.
L'idéal est de se mettre dans un état d'esprit où on est impatient de faire ses prises, pas où on flippe de plus en plus au fur et à mesure que le moment approche.
Le batteur aura sans doute besoin de temps pour s'installer, mais aussi d'y être pendant l'installation et le placement des micros. Ça laisse pas mal de temps aux autres qui peuvent boeuffer pendant ce temps, même en jouant autre chose que leurs morceaux, d'ailleurs.

3- Autant que possible, fractionner les choses. Par exemple, consacrer toute une matinée à la préparation de l'enregistrement avec toute la mise en place des instruments, les positionnements de micros et les réglages divers n'est pas incohérent du tout. Mais une fois que c'est fait, c'est pas la peine de foncer pour essayer d'enregistrer à tout prix les prises de conduite (sauf si les musiciens ont la patate et le sentent). Aller bouffer (pas trop lourd), prendre un peu l'air, puis attaquer.
Malheureusement, l'après déjeuner est rarement le bon moment pour faire de bonnes prises.

4- avoir un planning, le prévoir bien large si possible (pour ne pas ajouter du stress parce qu'on est à la bourre) et l'avoir en tête, même si on le réajuste si ça avance plus vite que prévu.
Ça permet que chacun soit préparé psychologiquement au moment où il va entrer en jeu. Eviter les coups où on est tendu comme un string de pucelle toute la journée parce qu'on doit jouer en fin d'après-midi, mais pour finir, c'est repoussé au lendemain parce qu'on a pris du retard ou décidé de changer des ordres au dernier moment. Bon, ça sera pour demain matin. Mais le lendemain matin, on change encore de décision et la prise de machin est reportée à l'après-midi. Pas top.

5- établir le planning en fonction des particularités de chacun dans la mesure du possible.
Caricature : le chanteur est un couche-tard invétéré qui ne se lève habituellement jamais avant midi et un incorrigible alcoolo qui picole presque tout les soirs. C'est pas super futé de prévoir ses débuts d'enregistrement à 9h00 du matin. Au contraire, le guitariste qui a deux gosses qu'il dépose tous les jours à l'école à 8:30 sera sans doute plus à même de faire de bonnes prises à 9:00 qu'à minuit.

6 - se détendre chaque fois que nécessaire. Ne pas hésiter à sortir, à prendre l'air, à aller faire un tour du quartier à pied en respirant à fond, voire à se faire quelques mn de footing (excellent évacuateur de stress), ou ping-pong, pétanque, etc.
Eviter les trucs qui excitent trop comme le babyfoot, le flipper ou un FPS.

7 - occuper sainement ceux qui ne font pas de prise. Ça dépend des musiciens. Certains ont besoin d'avoir tout le groupe derrière la vitre pour se sentir soutenus, mais la plupart, ça leur fout la pression. Laisser un minimum de gens dans la cabine. En plus, pendant ce temps, les autres se reposent pour être en forme ou se chauffent pour quand leur tour viendra.
En tous cas, tourner en rond dans la cabine est rarement la bonne solution : on fatigue avec le son, ça fait monter la température (au sens propre) et ça met la pression à celui qui joue. Sans compter que ça encombre souvent l'ingé son.

8- éviter les tensions dans le groupe. Cas typique quand des gens s'apprécient moyennement dans un groupe : celui qui ne joue pas trouvera toujours que la prise de celui qui enregistre n'est pas assez bonne, qu'il plombe le groupe, etc.
Ça sort parfois dans la cabine pendant que l'autre fait sa prise. Quand l'autre débarque pour écouter et recueillir les avis, il ne peut que sentir le malaise. Malaise qui se répercutera de toutes façons sur tout le monde. Si on enregistre avec une formation donnée, il faut assumer tous les membres de la formation et savoir que le disque sera ainsi, avec ses composants. Ça ne sert à rien de se plaindre et c'est certainement pas le moment.

9 - consommer sa substance favorite, mais sans excès. Que ce soit le thé, le café, la clope, de l'alcool ou des substances prohibées, aucun accro ne sera à l'aise s'il n'a pas sa dose. Mais tout excès conduira à la cata. Je me suis vu me gaver de café pour me réveiller et être beaucoup trop nerveux quelques heures plus tard pour faire une bonne prise.

10 - soigner la disposition et l'organisation du matos :
- pas de câble qui traîne en travers du chemin
- pas d'instrument sur des stand dans le passage
- tous les points de passage, d'aller et venue etc parfaitement dégagés
- pas de forêt de pieds et de micros autour du musicien qui l'empêchent de bouger et obligent à des contorsions pour s'installer sans foutre quelque chose par terre
- pas d'ampli, clavier ou autre instrument en équilibre instable sur un truc bricolé

S'il y a le moindre risque de se casser la gueule ou de faire tomber quel chose, chacun va stresser à chaque fois que quelqu'un passera dans la zone dangereuse, donc tension, etc.

En plus, bouger librement est un libérateur de stress tandis que beaucoup de gens sont stressés dès qu'ils se sentent "enfermés". En plus, se retrouver entouré de micros et les oreilles dans un casque est déjà intimidant. Si on ajoute à ça la crainte de faire tomber un truc ou simplement de cogner quelque chose à chaque fois qu'on bouge ou une sensation d'enfermement...

11 - une bonne préparation du matos : C'est pas au moment d'enregistrer qu'il faut se rendre compte qu'on a des cordes rincées, une gratte qui buzz ou un timbre de caisse claire qui se fait la malle. Si nécessaire, louer ou emprunter.
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Hors sujet :
Une fois, pour un petit groupe d'ados que j'enregistrait sur deux jours, j'ai perdu presque 1/2 journée à régler tant bien que mal la batterie, puis deux heures à accorder au moins mal une pelle pourrie et fausse et enfin une bonne heure de post-traitement pour chasser le buzz de l'autre guitariste. Presque une journée complète de perdue sur des conneries pour un enregistrement de deux jours, c'est quand même dommage.
Tout ça peut générer un max de stress. J'ai su l'éviter en dé-dramatisant à fond et en jouant le côté pédago, mais j'ai pris ça zen parce que ce que j'étais juste ingé son de séance pour la démo d'un groupe d'ados. Si ça s'était passé dans mon groupe, je sais que j'aurais été très énervé :-D et n'aurais pas pu m'empêcher de le faire sentir :oops:


12 - avoir tout le matos à disposition avant l'enregistrement. Cas vécu : un Rhodes à aller récupérer une journée donnée pour l'enregistrement des parties. Proprio du Rhodes dur à joindre (surtout que les téléphones dans les studios, ça le fait pas), contretemps de sa part, attente pendant des heures qu'il rappelle, puis départ en urgence extrême pour aller chercher à fond la bête dans la 1/2 heure où le gars serait là... Bonjour le taux de stress généré par ça. Stress qui a rejailli sur tout le monde, tout le monde se sentant concerné.

13 - s'occuper de ses affaires, pas de celles des autres. En reprenant l'exemple ci-dessus, si le clavier stresse pour récupérer le Rhodes en temps et en heure, c'est pas nécessaire pour autant que tout le groupe stresse avec lui. Ne pas oublier que le stress en se partageant ne se divise pas, mais se multiplie.
Ça ne vaut pas dire qu'il faille laisser un collègue dans sa merde, mais pas la peine de s'impliquer plus que nécessaire. Rester concentré sur son propre truc.

[ Dernière édition du message le 11/07/2011 à 20:40:22 ]