Pioneer Toraiz Squid

Etant amateur de rythmes déstructurés, déconstruits même voire franchement bizarre (Autechre et ses morceaux avec des LFOs sur les horloges, ça me parle beaucoup ) et passant mon temps à tout faire pour que mes machines ne jouent pas carré, j'ai tenté l'aventure du Toraiz Squid. La possibilité d'assigner une modulation avec un LFO sur le tempo, les différentes options de gestion du timing et du sens de lecture des séquences en live ainsi que l'interface avec presque que de la commande en façade me laissait rêveur.

Et au final, cette machine m'a laissé sur une impression de potentiel gâché.

Pour commencer, pour tous les loulous comme moi qui s'imaginent pouvoir générer des beats complètements déstructurés avec des tempos en roue libre et bien vous serez un peu déçus... La fonction de modulation de tempo n'est pas active sur le tempo global de la machine mais est en réalité une fonction de modulation du timing des steps par piste. Ça reste assez puissant, on peut faire des accélérations et des décélérations progressives avec une forme d'onde sinusoïdale par exemple ou bien avoir deux vitesses de lecture qui s'alternent avec un square (poussé à l'extrême, ça permet d'alterner une note très longue avec une séquence ultra rapide, par exemple ça va jouer les 15 premiers steps en une demi-seconde et le 16ème step en 5 secondes, grosso modo hein). Mais il faut garder en tête que tout va toujours rester synchrone avec l'horloge master, sur un LFO avec une vitesse de 16 steps par exemple (oui la vitesse est en step sur le Squid), le premier step de la piste restera toujours synchrone avec le premier temps du tempo global. Et on notera d'ailleurs qu'il n'y a pas de formes d'onde random sur ce LFO. C'est sûrement un poil technique mais pour moi ce point est très important, en résumé, le LFO sur tempo est plutôt un LFO sur timing par piste.

Dans les singularités de ce séquenceur, on trouve aussi le crossfader qui permet d'appliquer un "groovebend". Kézako ? Et bien ça permet de modifier en temps réel sur une piste le microtiming des steps. Vous le poussez vers la gauche, ça "ressert" les steps et "accélère" (provisoirement puisque tout reste bien synchrone au final) la séquence, vers la droite, ça "ralentit" la lecture. Pour ceux qui connaissent les machines Elektron, imaginez-vous pouvoir contrôler de manière globale le micro timing des steps avec un crossfader. Alors, c'est très cool, surtout sur des patterns rythmiques et ce qui est super, c'est qu'on peut enregistrer ses mouvements de crossfader pour créer toutes sortes de groove chelous. Pour ma part, je regrette fortement de ne pas avoir la possibilité de moduler ce paramètre via un LFO ou un randomizer (encore mieux !) en interne. Ça me permet de préciser tout de suite que sur ce séquenceur, rien n'est contrôlable via CC ce qui aurait permis de décupler le potentiel de ce séquenceur (moi j'adore séquencer un séquenceur ).

Autre truc rigolo, les innombrables sens de lecture à disposition qui exploitent très bien la disposition en matrices 4*4 des pads. On a 6 sens de lecture qu'on peut mettre en reverse et en mode pendulaire ce qui fait un total de... 24 manières différentes de lire une séquence puisque chaque sens a 4 variations (rien, reverse, pendulaire, reverse et pendulaire). Tout ça est accessible en façade avec un bouton=une fonction Par contre, pas de sens de lecture en random.

On peut également tweaker en temps réel via des boutons en façade la vitesse de lecture de la séquence et même la freezer ce qui a pour effet de maintenir le sustain tant qu'on a pas relâché le bouton. Je trouve ça très malin, ça permet vraiment d'ancrer le séquenceur dans une pratique live et de tweaker ses séquences en temps réel. Point noir pour ma part, là encore, ça n'agit pas sur le tempo global mais uniquement sur la lecture de la piste en cours.

Bon, on a donc une machine qui permet pas mal de curiosités/bizarreries rythmiques, qui autorise un tweakage en temps réel très accessible de la séquence elle-même et pourtant le Squid m'a laissé une impression d'inachevé et de workflow bancal. Tout ce que j'ai décrit jusqu'à maintenant concerne la manipulation d'une piste à la fois (il y en a 16 en tout) et c'est là où ça coince pour moi. Vous n'avez aucune possibilité sur ce séquenceur d'interagir sur les paramètres de plusieurs pistes en même temps.
Si vous voulez créer un chaos général en activant le LFO de chaque piste en même temps, et bien c'est juste impossible. Il faudra les ajuster un par un. Pareil pour les sens de lecture. Pareil pour tout en fait. Là pour moi, on passe totalement à côté du truc en fait... Ce séquenceur idéal pour jammer en live et où on peut tout tweaker vous oblige à faire des modifications piste par piste. Le fait que les effets rythmiques (tempo sur lfo, freeze de la séquence, groove bend, etc..) ne s'appliquent que par piste et pas sur le tempo global, c'est juste trop dommage, il faudrait au moins laisser le choix.

Deux points sur le workflow. Premièrement, quand vous voulez passer du mode step edit d'une piste à une autre, vous devez passer par le mode tracks, sélectionner la nouvelle piste puis revenir sur le mode step edit. Dans la pratique, c'est fastidieux. Oui ça prend 1 seconde mais en situation de jam, c'est beaucoup en fait et c'est surtout de la manip inutile, là où sur TOUS les autres séquenceurs que j'ai utilisés, le changement de piste se fait soit par des boutons dédiés soit par une combinaison SHIFT+PAD ou STEP.

Et deuxièmement, le Squid permet d'avoir une assignation des patterns indépendante par piste (exemple : la piste 1 joue le pattern 1 et la piste 2 joue le pattern 4). Ça c'est bien. Ce qui est moins bien, c'est qu'on ne peut pas passer sur le même numéro de pattern pour toutes les pistes de manière directe, il n'y a pas de fonction prévue pour ça. On peut le faire mais en programmant d'abord une combinaison de patterns. En bref, c'est assez ampoulé comme workflow. Et il n'existe pas de pattern chaining sur cette machine.

Pour résumer, j'ai gardé le Squid seulement quelques semaines. Dans un premier temps, j'ai vraiment apprécié le côté instantané et facile à prendre en main de la machine, toutes les folies rythmiques permises mais le côté fastidieux de la navigation entre les patterns, les pistes et l'absence d'option de contrôle global m'ont refroidi assez vite. C'est quand même étonnant de pondre une machine qui par certains aspects peut être d'une fluidité et d'une inventivité assez nette et qui de l'autre offre un workflow lourdingue et vieillot. Tant pis, ma quête du séquenceur orienté bizarreries en hardware continue (je vois le Torso T1 au loin qui me fait signe... ).

Pour quels styles de musique et dans quel contexte (studio, concert, etc.) utilisez-vous ce séquenceur ? Pour piloter quels instruments ?

Le squid a rejoint mon setup essentiellement orienté machines. Initialement, sa vocation c'était essentiellement de diriger mon vermona DRM1 : je cherchais un engin orienté drums. J'ai déjà plusieurs séquenceurs, dont plusieurs elektron, mais je regrettais l'absence de pad. Ce qui a éliminé aussi le pyramid. Il restait différents choix (beatstep notamment ...) et ce qui a fait pencher la balance c'est une promo et un test qui m'a convaincu.
Aujourd'hui je m'en sers toujours avec le DRM1, mais il a une incidence plus large sur le setup, me servant également à controler d'autres machines en complément. Le registre musical que je pratique est plutot electro/techno en majorité, et il correspond bien à cela meme s'il pourrait être utilisé dans tout un tas d'autres styles sans souci.


Vous semble-t-il solide et bien fini ?

Solide et stable, oui il l'est. La stabilité et la "planitude" pour les pads c'est important, et aucun reproche à faire de ce point de vue. On peut meme le mettre un peu en équilibre, le boitier est assez grand et large, stable et doté de pattes en caoutchouc qui offre une certaine adhérence. Les pads sont très bien (je ne pense pas qu'ils correspondent à des purs finger drumers comme une mpc, mais c'est très correct pour moi, mieux que certains concurrents en tout cas). Ils sont sensibles à la vélocité, et à la pression. Plutot durs que mous.

L'écran est très bien : il est monochrome, pas très grand mais s'avère efficace et lisible.

Le reste de la finition est assez moyen : les potards sont pas incroyables, mais ça passe. Le slider est assez cheap par contre, décevant. C'est très plastique globalement, assez léger et assez creux au ressenti. On a pas un feeling de finition incroyable meme si on a pas peur que ça casse. Ca répond très bien, pas de probleme de fiabilité.

Un point qui est logiciel et qui mérite d'être souligné c'est l'excellente gestion du midi et des connectiques : le squid est blindé de prises de toutes sortes (synchro, clock, CV etc ...) dont 1 midi in, 2 midi out et de l'usb bien sur. Directement par les menus, on peut choisir très facilement (sans menu diving) quel canal midi séquencer sur chaque piste et la prise qu'on utilise pour ça. On peut aussi inclure ou non le midi in dans l'une ou l'autre ou les 2 out midi. De facto, ça transforme le squid en véritable routeur midi, très pratique et très efficace, en particulier quand on a plus de 16 canaux midi à actionner puisqu'on peut le monter ainsi dans un schéma en étoile.

A noter aussi que le squid supporte très bien être en slave ou en master, peu importe.


Sa prise en main et son ergonomie sont-elles simples ? Disposez-vous de fonctions avancées pour éditer vos séquences ?

C'est un séquenceur en 4x4 pas assez classique sur le fonctionnement général. La prise en main générale est très bonne, demande peu de temps pour s'approprier les détails. Certains trucs pas hyper clairs au départ (genre les controles CC) mais globalement c'est pas très complexe.

Un premier point intéressant, c'est les features des séquences : de 16 à 64 pas, polyphonie jusqu'a 8 notes (ca c'est très cool meme si l'ergonomie est pas tip top pour rentrer les accords en pas et pas en piano roll), polyrythmie, micro timing. Au rayon des originalités, on va trouver des fonctions assez "dancefloor" : possibilité de modifier à la volée le sens de lecture de la séquence (av et ar mais aussi en escargot, en ping pong etc ...), sa vitesse (accélération, ralentissement ou freeze momentané par exemple) et meme son swing (!) grace au slider et ça donne des effets de rythmes très cools.
Surprenant, et à l'utilisation ça marche très bien ! On se dit qu'on reconnait là un savoir-faire certain de pionneer sur les perf live, car ça invite à essayer, et on est pas déçu. C'est quelque chose qu'on retrouve peu voir pas sous la meme forme au sein de la concurrence.

Il faut noter aussi un très bon arpégiateur, et toute une interface dédiée aux gammes et aux accords qui marchent aussi très bien (un peu comme on peut retrouver sur des pads novation ou autre). Il y a aussi des boutons sur le bas des pads qui ont des fonctions originales : ils proposer des accords par des tonalités approchantes, c'est assez intéressant bien que pas toujours évident à bien utiliser.

Autre point intéressant : il est possible aussi de séquencer des CC en nombre limité. Ca permet d'intégrer sur le squid le control de certains paramètres clés (par ex le cutoff du filtre) mais aussi de faire du step cc sequencing, un peu a la manière de qu'offre les paramater lock d'elektron. Ca marche très bien, meme si c'est nettement moins développé que sur les devices suédois.

Il y a une fonction dite "d'interpolation" qui s'avère créative et très intéressante. Ainsi on définit les paramètres entre 2 à 5 pas qui sont des points de passage avec des réglages différents et le squid se charge de la transition continue entre chacun de ces points.

Il y a aussi une fonction undo particulièrement efficace puisqu'elle garde en mémoire plusieurs étapes et les affiche dans un menu ce qui permet de naviguer dans l'historique des actions et revenir complètement ou partiellement en arriere (très très cool).

Le point noir : on a 16 pistes uniquement. C'est peu pour un matériel de ce genre et c'est bien dommage. Ca reste très bien, mais vraiment il manque 16 autres pistes pour bénéficier de manière optimale de l'engin. On a quand meme la possibilité de gérer différentes pattern pour chaque piste, de tout sauver en preset etc ... mais ça ne remplace pas davantage de pistes.

A noter enfin qu'il y a un logiciel compagnon très basique, mais utile pour transferer les fichiers et presets.
La ou cette fonctionnalité est très cool, c'est qu'elle permet d'uploader des séquences midi classiques directement dans l'appareil : donc si vous avez des .mid, il suffira de les charger et d'affecter les instruments sans avoir à la retaper ou la refaire en pas à pas pour les utiliser. Très pratique.


Quelles sont les choses que vous appréciez le plus et le moins ?

Les + :
- Fiabilité, stabilité et solidité générale du matériel
- connectique et gestion midi au top du top
- fonctions de gestion rythmique créative et originale
- très bon pas à pas, polyphonique jusqu'a 8 notes
- bon arpégiateur et gestionnaire de gammes
- facilité générale d'utilisation
- le fait de pouvoir utiliser des .mid directement
- confort d'utilisation du à la taille du module
- principes proches du parameter lock
- la gestion des pas conditionnels ou randomisation de séquences

Les - :
- 16 pistes, trop peu à mon sens, un peu du gachis tellement ce serait bien en 32 pistes, c'est vraiment son plus gros défaut pour moi
- très plastique, on a pas la sensation d'avoir un objet premium
- slider franchement pas terrible en terme de finition, qui diminue l'envie de l'utiliser
- prix pas forcément donné pour la qualité de finition, on aurait tendance à l'imaginer 25/30% moins cher en le voyant

Au final, je trouve que le squid est un très bon appareil, qui répond très bien à ce qu'on recherche dans un séquenceur à pads. Soyons clairs, il n'est pas exempt de défaut (notamment ses 16 pistes ou sa finition plastoc). Mais il embarque de vraies fonctionnalités créatives, originales qui portent la signature Pioneer. Il est aussi particulièrement efficace dans la gestion midi et plus globalement en control de machines et s'avère très confortable à utiliser (la aussi, on voit la patte pionneer). On regrettera que le slider ne soit pas mieux exploité et surtout de meilleure qualité, mais on peut saluer l'intiative.
En clair, un produit bien fait, qui ne ment pas sur ses fonctions. En revanche, le tarif est un peu élevé à mon gout, ce qui explique notamment qu'il manque la cinquième étoile : a 300 euros, ce serait une référence. A 500 euros, on attend encore davantage, meme s'il n'est pas loin du tout. En tout cas, c'est clairement pour moi un séquenceur à essayer, meme si la concurrence des multi-touches type déluge est plus séduisante au premier abord : il a pour lui cette filiation pionneer qui assure un savoir-faire live évident, et pour moi distincitf, donc je recommande sans probleme.

A la recherche d'un sequenceur hardware depuis quelques mois, j'ai finalement sauté le pas et acheté cette bébête il y a quelques jours.

Habitué à Cubase et à ma bonne vieille MC-505 (et oui, moi je l'aime bien ma 505, même si je ne sers pas de ses sons mais juste du sequenceur et des accès façade), c'est différent mais pas compliqué.

Les tutos sur le net sont légions (voir Pionner) et le workflow n'est pas aussi difficile à maîtriser que sur une MPC Live 2 (que j'ai testée et revendue 5 semaines plus tard, tant j'avais l'impression d'être sur Cubase).

Contrairement à l'avis précédent, je ne trouve pas que la composition soit difficile. On sélectionne une piste, on affecte la sortie, on ajoute un pattern, on choisi le program change, ajuste la longueur du pattern et c'est parti. En 3 jours d'utilisation, ces manips me prennent, heu... 15 secondes! Les accès aux fonctions secondaires sont assez intuitifs et on peut, même en lecture, copier, deleter, undo(er) tout ce que l'on fait. Une fausse note? Bah, delete sans affecter le reste... un pattern de nappe avec une couche supplémentaire? Copier/coller et on rejoue directement les notes dessus. Un accord foireux? On supprime juste l'accord et la note reste en place. C'est franchement pas mal fichu...

Bien sûr, polyrythmie possible et même si c'est devenu le minimum il faut le signaler.

Alors où il y a un problème, c'est sur la longueur des patterns limités à 64 mesures. C'est court mais comme chaque piste peut avoir une assignation midi différentes ou semblables, un petit jonglage de piste permet avec le mute/demute d'allonger à 16x16 temps si on le désire pour peu que l'on utilise qu'un son... ce qui serait un peu bête, j'en conviens... les pads sont assez chouette et sensible à la vélocité.

Mais la force de cette machine réside dans le live. Son système de trig est vraiment hyper sympa. Le changement de sens de lecture des patterns est vraiment bien foutu. On se surprend soi-même à préférer les variations à l'original! Les 5 boutons rotatifs assignables sont assez faciles d'accès et font le taf, pour peu que l'on leur assigne des fonctions sympas (dans mon cas, essentiellement cutoff, résonance, lfo et enveloppe). Ils manquent peut-être un peu de sensibilité mais au diable l'avarice!

En résumé, moi je l'aime bien mon nouvel achat. D'autres machines font sans doute mieux mais pas pour moins de 500€.

En plus elle est super légère et dans ma configuration hardware (2 BARs, 6 synthés, 1 sampler, elle prend très peu de place et gère le tout super facilement.

Mise à jour après un peu plus d'une semaine:

En rusant un peu, il est possible de faire des patterns de 8 mesures. Il suffit de l'enregistrer en divisant le tempo du pattern par 2. C'est tout bête mais ça marche bien.

En fait plus je bosse avec et plus j'y prends goût...

Agréable
Ce séquenceur est globalement agréable à utiliser. Les vidéos officielles pour la compréhension de son fonctionnement sont bien faites et plus utiles que le mode d'emploi. Le châssis est en plastique noir mais il ne semble pas de mauvaise qualité et son apparence est plutôt sympathique, austère mais sympathique. La navigation dans les menus avec deux tous petits écrans pourrait paraître compliquée mais ces menus sont relativement bien organisés pour palier cela. Je dirai donc qu'il est facile à utiliser et assez intuitif (je pense que pour un débutant en séquenceur hard c'est très bien).

Frustrant
Là où la machine devient frustrante c'est qu'elle n'a pas de mode song à proprement parler mais 16 "scènes" (pattern sets) par morceau, qui correspondent aux 16 pads de la machine et qui ne sont pas éditables ni chaînables en mode step mais en usage live. Ces patterns sets capturent l'état des 16 pistes à un moment donné, c'est-à-dire les patterns qui jouent à un moment donné -les pistes non mutées bien entendu (exemple : le pattern 2 de la piste 1 + le pattern 10 de la piste 5 + le pattern 15 de la piste 16). Pour ceux qui connaissent Cubase, ça s'apparente aux blocs de la piste arrangeur. Si vous voulez modifier un "pattern set" enregistré sur un pad, il faut l'effacer et re-sélectionner les patterns de chaque piste (track) et ré-enregistrer le tout sur le pad en question. On voit que là la machine est soit conçue pour le live (pour déclencher des séquences et les enchaîner live) soit comme une sorte de fruity loops qui permet de faire des essais d'enchaînements de patterns superposés.

Très bien pour jammer seul avec ses synthés
Avec le Squid, on doit vite revenir vers le DAW pour vraiment composer et structurer un morceau. Après c'est un outil intéressant pour jammer sans ordi avec un panel de synthés hardware (même des modulaires), essayer des choses avec différentes machines connectées en MIDI ou CV (ou même avec un ordi avec vst ou sampleur connecté). On peut y brancher un clavier midi et enregistrer en temps réel ses séquences (oui je sais c'est le principe d'un séquenceur, c'était juste pour dire que l'opération et la config est facile à mettre en oeuvre). Vous enregistrez les idées, comme une sorte de brouillon et vous les testez. Je dirai que c'est essentiellement un séquenceur de patterns (et pas un séquenceur pour véritablement faire des morceaux) avec des fonctions live intéressantes que je ne peux détailler ici (voir les vidéos)
Il y a la possibilité de transférer en fichiers midi chaque pattern de chaque track sur l'ordi en usb avec soft fourni sur le site et donc de les importer ou les faire glisser dans votre DAW (pour, comme je l'ai dit précédemment véritablement structurer une song). Ca marche nickel et c'est bien pratique. Seulement voilà, autre grosse frustration : il n'est pas possible de faire cela avec les "scènes" (pattern sets), il faut donc avoir noté le contenu vos patterns sets pour pouvoir les reproduire dans le DAW en empilant les différents fichiers midi correspondants. Très désagréable.

Très sympathique et ludique mais un peu cher
Quelques autres points pour conclure. Le Squid reste quand même un drôle de séquenceur bien sympathique et bien fait pour du jeu en temps réel avec plusieurs synthés, s'amuser avec des séquences et les enchaîner en les triturant un peu (fonctions swing, flip, polyrythmie, vitesse et variations de CC). Compte tenu des limitations de la machine, elle est moins chère que d'autres séquenceurs plus élaborés (Pyramid par exemple) mais certainement plus facile d'utilisation. Seulement le Squid paraît encore trop cher pour ce qu'il est (599 euros) vu qu'il devrait se situer entre les séquenceurs "bas de gamme" type Korg SQ-1 ou Beatstep et les Pyramid et autres. 400 euros aurait été un prix plus juste. D'autant que Toraiz ne semble pas prêt à updater le firmware pour ajouter des fonctions (mode song donc et par exemple pouvoir éditer l'arpégiateur) qui pourraient en faire un excellent séquenceur pouvant concurrencer les MPC (les bonnes MPC hein pas les derniers trucs un peu foireux d'Akai).
Machine intéressante et pratique pour faire des séquences et les enchaîner rapidement en live mais frustrante car elle ne permet pas se détacher suffisamment du travail avec le séquenceur logiciel à moins de faire des compos très répétitives (pas possible d'être dans le tout hardware là) et je la trouve aussi un peu chère donc.