Après les consoles analogiques, voici que SSL s'attaque au monde des contrôleurs USB ! Au vu du renom de la marque anglaise, difficile de ne pas être titillé par cet UF-1. Mais SSL sera-t-elle au rendez-vous de ses promesses ?
Solid State Logic. Un nom et une marque qui ont satisfait depuis des dizaines d’années grand nombre d’ingénieurs du son. Après s’être établie comme l’une des marques référente dans le milieu des consoles (et des mixages) analogiques, SSL a développé des systèmes hybrides mêlant systèmes analogiques et contrôleurs numériques (Matrix, AWS900, etc.). Cette année, la marque anglaise propose trois nouveaux produits cette fois-ci entièrement et uniquement dédiés au contrôle numérique : UF1, UF8 et UC1. Et c’est sur le SSL UF1 que nous allons nous pencher aujourd’hui.
Présentation
Le contrôleur UF1 reprend le look et la couleur si facilement identifiables des produits SSL. De taille assez modeste, il est plutôt compact, mais très facilement lisible et offre au premier regard une vision très claire et assez instinctive des possibles contrôles en jeu (fader, transports, boutons, switches…). Vous l’aurez deviné, le SSL est logiquement fourni avec un câble USB (ainsi qu’un raccord USB-A vers USB-C) pour le connecter à votre ordinateur. Deux petits pieds vous permettent également de positionner et d’incliner votre contrôleur en fonction de votre goût et le tout est alimenté par une petite alimentation externe. Petite surprise, assez étonnante : aucun commutateur on/off n’est présent, que cela soit sur le contrôleur ou sur le boitier d’alimentation ; à peine branché au secteur, votre SSL prend vie ! N’oubliez donc pas de le débrancher en fin de journée.
L’installation générale est assez rapide et ne prend qu’une petite dizaine de minutes. Une fois le logiciel dédié installé (le fameux SSL 360) et votre DAW préféré parfaitement configuré, votre UF1 est d’ores et déjà opérationnel et parfaitement efficace. Pour les usagers d’ordinateur Mac, le contrôleur sera même reconnu comme un second clavier et je ne peux que vous encourager à prendre trois minutes de plus pour le configurer tant les potentialités s’en trouveront multipliées. La notice est à ce propos extrêmement claire et bien didactique.
Prise en main
La prise en main de l’UF1 est très instinctive. Tellement instinctive, que l’engouement prend vite place et l’on peut vite avoir envie de toucher à tout et se perdre dans les différents menus et sous-menus.
On retrouve instantanément toutes les sensations d’une vraie console grâce notamment :
- au fader, qui, bien qu’en plastique et n’offrant pas le même jeu que les célèbres faders penny and giles des vieilles consoles analogiques (il faut bien minimiser les coûts), est très agréable au toucher et dont la sensibilité retranscrit à la perfection toute automation enregistrée.
- aux différents boutons rotatifs (incluant la fonction Push). Ils sont au nombre de cinq petits et leur course est très fluide. Un sixième un peu plus conséquent et avec un jeu de course légèrement cranté apporte une autre dimension de contrôle.
- aux deux écrans LCD, d’une lisibilité à toute épreuve et se complétant parfaitement, délivrant chacun leurs informations propres.
- enfin et bien sûr, grâce à l’incontournable barre de transport et sa fameuse mollette jog/shuttle. (Notez juste au-dessus la seconde ligne de switches qui simplifie d’autant plus le transport !
Les préréglages d’usine sont déjà très larges et répondent à une bonne partie de vos besoins en matière de contrôle. Volume, send, pan, mute, plug-ins, transport, zoom, passage d’une piste à une autre, tous les paramètres sont accessibles et automatisables en quelques clics et il faut bien avouer qu’il devient enfantin et diablement plus amusant de gérer vos envois de réverbération via un fader (ah, le bonheur du bouton « flip » !) ou votre panoramique via un rotatif que via votre vieille souris capricieuse.
À propos de souris, le UF1 propose un mode « Focus » plutôt intéressant. En effet, celui-ci offre la possibilité de gérer n’importe quel paramètre sur lequel se trouve le pointeur de votre souris via l’un des boutons du contrôleur. L’automation d’un plug-in de réverbe ou de compresseur devient alors un jeu d’enfant et surtout bien plus instinctif. Un vrai plaisir.
Les Raccourcis
Le logiciel 360 accroit d’autant plus les possibilités du contrôleur. Non seulement vous pourrez via ce logiciel contrôler jusqu’à trois DAW différents, mais vous pourrez également configurer comme bon vous semble tous les menus, boutons et autres raccourcis de l’UF1. Un système de macros y est même inclus, votre configuration pourra donc être totalement optimisée en fonction de vos besoins et de vos demandes. Cerise sur le gâteau, vos paramètres peuvent être sauvegardés et rappelés en un clic. Idéal si vous devez travailler dans un autre studio ou accueillir un technicien externe. Pour les plus geeks, sachez qu’il vous est également permis de paramétrer la puissance du rétroéclairage comme la couleur de certains switches de sélection !
Les plug-ins
Le UF1 est fourni avec le plug-in SSL Vu-Meter et ceci est un parfait complément au reste. Ce plug-in possède plusieurs présets (format peak-mètre, vu-mètre, avec différentes calibrations), mais se comporte également en analyseur de spectre, rappelant là encore, celui présent sur les vieilles consoles analogiques. Facilement affichable sur le grand écran du contrôleur, ce plug-in accentue une fois de plus le sentiment de travailler sur une console et il est alors très agréable de vérifier ses niveaux en un clin d’œil.
De même, l’achat d’un UF1 vous donne accès à un bundle de plug-ins SSL en démo. Ces plug-ins, toujours aussi efficaces, sont évidemment entièrement gérables via le contrôleur, mais aussi et surtout via l’application SSL 360 (on remarque d’ailleurs très vite qu’elle est en grande partie conçue et dédiée pour leur gestion). On pourrait tiquer sur le fait que ce bundle ne soit pas offert, mais sachez que la démo court tout de même sur 6 mois et qu’elle vous ouvre à un tarif préférentiel une fois ces 6 mois écoulés.
Pas de points négatifs ?
Plus que des points négatifs, parlons plutôt de regrets. Car si le UF1 est un superbe contrôleur très polyvalent, on ressent vite un besoin de manque. Très vite on aimerait avoir encore plus de contrôle, plus de faders, plus de plugins, plus de flexibilité. Et l’on comprend qu’il serait bénéfique d’acquérir un UF8 et/ou un UC1 et de se procurer le bundle SSL pour le compléter. Mais si les fonctionnalités s’en trouveraient décuplées, le prix également… ce qui est loin d’être insignifiant…
Conclusion
SSL nous propose une fois de plus un superbe produit, très polyvalent, bien instinctif et de très bonne facture. Son prix peut sembler un peu élevé pour les petits portefeuilles, mais il peut, face à des contrôleurs plus complets et plus chers, être une belle première étape avant, pourquoi pas, de lui adjoindre ultérieurement les autres contrôleurs de la série. Dans tous les cas, il s’intègrera très aisément dans votre workflow et comblera totalement toutes personnes en ayant assez de travailler à la souris ou voulant retrouver le plaisir de tourner des boutons !