Yamaha CS60

Synthétiseur analogique polyphonique 8 voix.
1 oscillateur, permettant de cumuler un saw, un square avec PWM puis, après les filtres, un sinus qui donne du coffre et de l'épaisseur.
Un filtre passe-haut et un passe-bas, tous deux résonants mais qui n'auto-oscillent pas (c'est pas le genre de la maison ici).
Un contrôleur à ruban contrôlant le pitch (et donc, pas de pitch bend)
Un clavier de bonne qualité avec très bon aftertouch monophonique (contrairement au cS80 qui est polyphonique), mais pas de vélocité (contrairement au CS80 aussi).
Un Ring Modulator avec enveloppe.
Un LFO à qui il ne manque qu'une forme d'onde S/H
Une enveloppe pour le filtre et une autre pour le VCA.
12 presets, qu'on peut modifier un peu pour ce qui est du filtre et des modulations.
La "mémoire": une trappe sous laquelle on trouve une réplique de la façade principale permettant de "mémoriser" un patch. Je mets des guillemets, parce que ce n'est pas une vraie mémoire au sens électronique, c'est plutôt un pré-câblage.
La carroserie du synthé forme un 1/2 flight case, qu'on complète en mettant un capot sur le dessus. Quelques détails agréables (une trappe pour ranger le câble). Une entrée audio également.

Je mets 7 car finalement pas énormément de possibilités de synthèse, et puis pas de CV/gate non plus. C'est un instrument à jouer en live.

UTILISATION

Ergonomie parfaite. Gros sliders bien costauds qu'on peut prendre à pleine main.

Idée de génie: un code couleur par type de slider. ça fait un peu moche (les couleurs sont vives), mais c'est bien plus convivial que 30 sliders noirs.

Appareil imposant, très lourd (une quarantaine de kg), épais...Vérifiez bien ses mensurations avant de passer à l'achat!

SONORITÉS

Un instrument vraiment différent, avec beaucoup de caractère et de personnalité.
Un son émouvant, riche, ample, reconnaissable (ça peut être un défaut pour certains). Un timbre de grosse machine analo polyphonique haut de gamme...

La richesse de l'instrument provient principalement de 2 choses:
- le timbre très cuivré, soyeux produit à la fois par l'oscillateur et les filtres. La douceur de la réponse, la PWM très fine font merveille.
- L'expressivité lié au contrôleur à ruban et à l'aftertouch, ce dernier pouvant contrôler le vibrato, le cutoff des filtres, le niveau et l'action du LFO sur le filtre.

Le CS60 fait étalage de sa beauté sur les leads expressifs, les nappes, les sons de pad et certaines basses type fretless.

Par rapport à un CS15 (que je possède aussi), les possibilité de synthèse sont moins nombreuses, mais le caractère sonore, moins précis, donne une identité plus vintage que le CS15 qui, lui, a d'autres points forts.

AVIS GLOBAL

J'en ai longtemps cherché un, plusieurs années sans doute. J'ai fini par le trouver, mais que ce fut difficile à prix correct. Car l'animal est rare.

Ce que j'aime le plus, c'est le son inimitable et l'ergonomie imparable. Par rapport à son grand frère le CS80, il est bien meilleur marché, puisqu'il partage l'essentiel de ses caractériques. (mêmes oscillos, filtres, enveloppes...). Le CS80 permet simplement de jouer 2 patches différent à la fois et est plus expressif encore (vélocité, aftertouch polyphonique...). Il a aussi un chorus.

Le CS60 marque le passage définitif de Yamaha dans le monde des synthés à la fin des années 70. Concurrent direct des Oberheim polyphoniques, il est aussi plus fiable, même si ce n'est pas le plus fiable de tous les analos japonais (la procédure pour tuner les oscillos et certains composants propriétaires introuvables font quand même peur).

Un pur vintage, qui sonne vraiment comme à la grande époque, ce qui compense ses capacités de synthèse relativement restreintes.