Guitar Rig ou l'ampli guitare ultime selon Native Instruments : un poids lourd qui, du haut de ses 32 modules, entend bien prendre les 6-cordistes dans ses filets pour mieux renvoyer la concurrence dans les cordes.
Champion toutes catégories en matière d’instruments virtuels (Pro 53, FM7, B4, Absytnh, Reaktor, etc.), Native Instruments était jusqu’ici curieusement absent du marché des simulateurs d’ampli Guitare, laissant à ses concurrents le soin d’occuper le terrain avec plus ou moins de réussite : de ReValver, le pionnier obsolète au complexe Thrash d’Izotope, en passant par le Warp de Steinberg, le Rock Amp Legend de Nomad Factory ou l’Amplitube d’IK Multimedia, on ne compte plus le nombre de plug-ins ayant tenté de devenir le POD du virtuel.
De fait, on trouve même un paquet de freewares dans le genre, dont certains rivalisent même de qualité avec les produits commerciaux (Guitifier, GreenMachine Amp et surtout Simulanalog Guitar Suite…)… Sans mauvais jeu de mots, l’offre en matière d’amplis guitare virtuels est à la limite de la saturation. Pour s’imposer aujourd’hui dans ce domaine, il faut donc soit innover, soit offrir une qualité de modélisation qui surpasse celle des autres concurrents.
Arriver après la bataille n’a toutefois pas que des désavantages : le célèbre développeur allemand a ainsi eu tout le loisir d’observer les produits concurrents, d’évaluer leurs qualités et défauts en terme d’ergonomie et de fonctionnalités pour sortir le produit le plus proche possible des attentes des utilisateurs. Le résultat de cette longue gestation s’appelle Guitar Rig et, première surprise, ce n’est pas un « simple » plug-in. Pour jouer la différence, Native a en effet opté pour une solution hardware/software composée d’un ampli logiciel et d’un pédalier de contrôle.
Quand Native fait dans le Hard…
Le packaging est, comme toujours avec la société allemande, des plus soignés : le pédalier et le logiciel prennent place dans un sympathique boîte évoquant un baffle d’ampli.
Aux côtés de l’alimentation externe du pédalier, on trouve également un manuel relativement complet écrit par Craig Anderton et traduit en français. Si la chose est appréciable quand de nombreux constructeurs se contentent de balancer un PDF anglais sur un coin de CD-ROM, on regrettera la qualité très moyenne de la traduction, vraisemblablement réalisée par quelqu’un qui n’est pas de langue française… Qu’importe, poursuivons le déballage…
Sur une base en métal bleu Schtroumf / EDF, le pédalier (nommé Rig Kontrol) propose 4 footswitchs et une pédale d’expression en plastique noire. L’ensemble paraît solide et pèse son poids : pas de risque, a priori, de le voir glisser lors de l’utilisation.
Mais le plus intéressant se trouve à l’arrière du pédalier : alors qu’on s’attend à trouver une bête prise MIDI, ce ne sont pas moins de 4 prises Jack 6,35, deux switchs et deux potentiomètres rotatifs qui sont alignés. Loin de n’être qu’une surface de contrôle, le pédalier du Guitar Rig sert en effet de patch de connexion à placer entre la carte son et votre guitare. Allons y pour la photo de famille avec, de gauche à droite :
- 2 entrées au format Jack 6,35 pour les deux canaux qu’est capable de gérer le Guitar Rig.
- 1 potentiomètre de Gain pour la canal 1.
- 1 switch qui permet d’activer le canal 2 ou de passer en mode contrôleur.
- 1 potentiomètre de Gain pour la canal 2.
- 2 sorties au format Jack 6,35 pour les deux canaux.
- 1 bouton pour allumer l’appareil (Une LED située entre les footswitchs indique si l’appareil est sous tension).
- 1 connecteur pour le transformateur externe fourni.
Les plus sagaces d’entre vous l’auront remarqué : il n’y a aucun connecteur MIDI. Et les plus curieux de se demander comment le pédalier s’y prend pour contrôler le logiciel… Tout passe en fait par le câble audio du canal 2. Pour cette raison, il faudra choisir : soit vous utilisez le deuxième canal pour une deuxième guitare, soit vous vous en servez pour piloter le logiciel.
Si la chose est pour le moins singulière, elle a le mérite de fonctionner parfaitement. Les 4 switchs comme la pédale d’expression répondent au pied et à l’œil si j’ose dire, et ils remplissent à merveille leur rôle en donnant un feeling très 'multi-effet hardware’ à l’ensemble. La perfection n’étant pas de ce monde, on regrettera tout de même deux choses : d’abord, la taille un peu trop modeste de la pédale d’expression qui pourra gêner les grandes pointures (votre serviteur fait du 46–47 fillette…). Ensuite, le fait que Native Instruments ne soit pas allé jusqu’au bout de son concept hardware/software en faisant du pédalier une véritable interface Audio.
S’il est certes agréable de pouvoir brancher sa ou ses guitares sur le pédalier même, on aurait préféré n’avoir qu’une prise USB ou FireWire à brancher sur l’ordinateur : quitte à le rendre plus onéreux, cela aurait fait du Guitar Rig un produit bien plus intuitif et véritablement Plug & Play.
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Au lieu de cela, le bon fonctionnement et la simplicité d’utilisation du Rig Kontrol dépendent pour l’heure de votre carte audio : pas question de le brancher directement au cul d’un portable ou d’utiliser la carte son générique de votre carte mère.
Il vous faudra disposer d’une interface capable d’accueillir deux Jack 6,35 (a priori, une interface audio externe ou une carte avec un rack de connexion externe) et disposant de drivers ASIO pour ne pas avoir à souffrir de la moindre latence (CF encadré).
Si la chose n’a rien de rédhibitoire à l’heure où E-MU et M-Audio propose des cartes sons semi-pro à moins de 100 €, elle limite un tant soit peu l’intérêt de la connectique embarquée sur le pédalier, d’autant qu’en face, les célèbres POD XT et POD XT Live disposent pour leur part d’une connectique USB…
Parfaitement réalisée d’un point de vue technique, la partie hardware du Guitar Rig pêche donc au niveau du concept. Mais il serait stupide de s’arrêter à ce détail quand avec Native, le plus intéressant se passe forcément au niveau logiciel… Et là, pour le coup, on frôle la perfection…
Une interface de rêve
Reprenant l’idée du rack virtuel chère à l’ancêtre ReValver, l’interface de Guitar Rig est un modèle du genre. Elle se compose pour l’essentiel de 2 parties : le rack virtuel à droite, où s’empilent les différents modules, et un panneau de réglage à gauche, qui permet d’accéder, au choix :
- Aux presets du logiciel, classés par genres (Metal, Pop, etc.) ou par instruments (Bass, Vocals, Drums, etc.) étant entendu que Guitar Rig peut tout à fait servir de multi-effet pour autre chose qu’une guitare. Pour vous aider à vous organiser, chaque presets dispose de champs descriptifs (Nom, auteur, style, etc.) et Native a pensé à doter son logiciel d’un moteur de recherche : bref, une section parfaite en tous points.
- A ses options (taille de l’interface, chemins des répertoires contenant les presets, mapping MIDI des contrôles, etc.).
- A la liste des modules disponibles pour concevoir vos rigs.
Allons-y pour le détail de ces derniers qui sont au nombre de 32, si j’ai bien compté : un chiffre qui ridiculise la concurrence, du moins sur le papier.
Avec Guitar Rig, vous disposez ainsi de :
- 4 amplis : Gratifier, Twang Reverb, Plexi & AC Box qui sont respectivement les émulations d’un MesaBoogie Rectifier, d’un Fender Twin Reverb, d’un Marshall Plexi et d’un Vox AC 30.
- Un simulateur de HP/Micro avec 14 types de HP et 5 modélisations de micro (dynamiques ou statiques) pouvant être positionnés de 5 façons différentes.
- 7 distorsions : Screamer, Distorsion, Trebble Booster, Fuzz Ace, Cat, Big Fuzz & Demon où l’on retrouve entre autres des émulation officieuses de l’Ibanez Tube Screamer, de la Big Muff ou encore de la Dime Distorsion.
- 6 effets à modulation : Tremolo, Oktaver, Stoned Phaser, Chorus+Flanger, Ensemble & Rotator, qui n’est ni plus ni moins que la modélisation de cabine Leslie issue du Native Instruments B4.
- 5 filtres : Wahwah Pedal, Talwah, EQ Shelving, EQ Parametric, EQ Graphic.
- 4 traîtement dynamiques : Volume Pedal, Noise Gate, Limiter & Compressor.
- Un splitter de signal dont nous reparlerons et 5 effets divers : Spring Reverb, Studio Reverb, Quad Delay, Psychedelay & Pitch Pedal, librement inspirée de la célèbre Whammy de Digitech.
Pour utiliser ces modules, rien de plus simple : il suffit de les glisser un à un dans le rack virtuel de la partie droite. Extrêmement parlant pour les néophytes, ce système offre non seulement une approche réaliste du chaînage d’effets mais il s’avère à l’usage aussi souple que puissant.
D’un simple cliqué-glissé (Drag & Drop), on peut ainsi ajouter un effet ou changer l’ordre des modules : mine de rien, voilà qui change agréablement du chaînage figé des produits concurrents. Là où Amplitube, par exemple, ne propose que de bypasser tel ou tel effet, Guitar Rig offre la même liberté qu’un vrai set hardware, à ceci prêt qu’on ne se prend pas la tête avec des câbles et qu’on dispose d’une infinité de pédales : rien ne vous empêche ainsi de mettre à la suite 6 occurrences d’un même phaser si le cœur vous en dit, sachant que le nombre de modules utilisables dans un même rig n’est limité que par la puissance de votre machine…
Et ne croyez pas que le soft se borne à des branchements en série car Native Instruments a pensé à glisser un splitter de signal dans les modules fournis. Ce système permet de dédoubler le signal pour appliquer deux traitements différents à chacune des deux parties.
Si la chose est intéressante pour jouer à deux instruments ou pour réaliser des effets stéréo plus ou moins complexes, elle est d’autant plus pertinente qu’il est possible ensuite de remélanger les deux signaux : l’idéal pour se régler un son aux petits oignons ou pour obtenir simplement des configurations originales. En affectant la pédale d’expression au mix entre les deux splits, on peut ainsi imaginer disposer du crunch d’un Vox sur le début d’un phrasé pour finir sur un son de Rectifier qui dépote.
Certes, la chose ne laisse peut-être pas autant de latitude qu’un câblage virtuel à la Reaktor ou à la Reason mais, dans la mesure où il est possible de faire des splits en cascade (splitter un signal déjà splitté), elle offre déjà d’énormes possibilités tout en restant très simple à mettre en œuvre. Les gratteux adoreront…
Guitar Trainer
Toujours dans ce rack virtuel, on appréciera la présence de modules fixes (mais escamottables) très utiles :
- Le module d’entrée permet de définir si les deux canaux audio doivent être traîtés ou si vous désirez ne traîter que l’un ou l’autre, en utilisant le Rig Kontrol. A noter qu’il est équipé d’un Noise Gate et d’un volume dotés d’une fonction Learn (Le logiciel choisit automatiquement les meilleurs paramètres d’utilisation en fonction du signal qu’il reçoit).
- Un magnétophone virtuel nommé TapeDeck 1 et qui permet de jouer un fichier qui pourra transiter à travers la chaîne d’effets ou la bypasser pour être routé directement vers le module de sortie. Extrêmement pratique pour jouer sur un playback, ce dernier accepte les fichiers aux formats WAV, AIFF et MP3 et dispose de réglages qui permettent de transposer le son dans une autre tonalité via un pitch shifting de +/- 1 octave, ou de modifier la vitesse de lecture via un time stretching de +/- 50 %. Notez enfin que la lecture peut être bouclée et que le TapeDeck 1 est aussi capable d’enregistrer le signal qu’on lui soumet.
- Un accordeur chromatique avec une petite bibliothèque d’accords (Open de Ré, de Sol, DADGAD, etc.) qu’on utilise comme n’importe quel accordeur électronique (il faut que le voyant lumineux soit au centre d’un vu-mètre).
- Un métronome électronique synchronisable au tempo défini dans l’application hôte ou via un bouton Tap Tempo des plus pratique. A noter qu’il est possible de définir quelles sont les sonorités utilisées par le métronome pour le battement et que toutes les métriques sont disponibles : du traditionnel 4/4 au 11/4 en passant par le 9/8.
- Un deuxième magnétophone virtuel nommé TapeDeck 2 qui permet lui aussi de jouer/enregistrer un fichier mais qui ne dispose d’aucune fonction de pitch shifting ou de Time Stretching. Son intérêt : il offre une lecture synchronisable avec le TapeDeck 1 et il permet, d’une seule touche, de transférer le contenu de son enregistrement vers l’autre magétophone : idéal pour se concocter un accompagnement et jouer dessus ensuite…
- Le module de sortie offre pour sa part 2 contrôles de volume (Master & Global) ainsi qu’un limiteur débrayable bien pratique.
Bref, ce sont autant de petits outils qui font de Guitar Rig un environnement de travail complet pour le musicien. Ne manque à la rigueur qu’un lecteur de tablatures pour être exhaustif, encore que cela aurait sans doute transformé le logiciel en usine à gaz et alourdit son exceptionnelle ergonomie.
Où que l’on porte son regard sur cette interface, on ne cesse en effet de se dire que les choses ont été bien pensées. Outre le fait de placer les modules par cliqué-glissé, on appréciera ainsi la possibilité de réduire ou d’agrandir leur interface pour gagner en lisibilité ou au contraire pour accéder à leurs réglages avancés.
On se délectera aussi de la fonction MIDI Learn, on ne peut plus simple à mettre en œuvre. Vous voulez piloter un potar de gain ou une pédale de volume avec la molette de modulation de votre clavier maître ? Faîtes un clic droit sur le potar ou la pédale en question pour ouvrir un menu contextuel, cliquez sur 'MIDI Learn’ et jouez avec votre molette : elle est assignée. Dur de faire plus intuitif !
L’ergonomie, c’est bien beau me direz-vous, mais un logiciel pratique ne sert à rien s’il ne produit pas un son digne d’intérêt. Ouvrez donc vos esgourdes, car l’heure est venue justement de se pencher sur le son qui sort du bébé de Native Instruments.
Rig’n Roll
Histoire de ne pas parasiter nos essais avec une guitare à la trop forte personnalité (Gibson Les Paul / SG ou Fender Strat / Tele, par exemple), nous avons réalisé ces tests avec une guitare japonaise que tout le monde peut s’offrir (une Yamaha RGX). Côté informatique, nous avons utilisé le logiciel dans sa version autonome (Stand Alone) en passant par une carte son RME DIGI 96/52, elle-même connectée à des moniteurs Dynaudio BM6A. A noter qu’aucun problème de configuration n’est venu gêné nos tests, à ceci près que chaque changement de presets réclamait un petit laps de temps pour être effectif (rassurez-vous, le délai réclamé par le logiciel reste relativement raisonnable).
Par où commencer ? Par les très nombreux presets peut-être, lesquels sont pour la plupart excellents et vraiment représentatifs de ce que l’on peut faire avec le Guitar Rig. Des sons au gros sustain façon Gary Moore aux crunchs rouillés style Keith Richards en passant par les sonorités glacés typique de la new wave, c’est toute l’histoire de la guitare – et de la musique – qui défile entre nos oreilles : il y en a vraiment pour tous les goûts et pour tous les guitaristes.
Jouant des réverbs embarquées, les presets Jazz sont intéressants et devraient ravir les aficionados du jeu en octaves à la Wes Montgommerry comme ceux du funky Georges Benson. Le son est assez rond et pour peu qu’on utilise une guitare adéquate, style ½ caisse Gibson, il y a vraiment de quoi se faire plaisir.
Histoire de nous rappeler au bon souvenir de Dick Dale, on trouve aussi quelques presets taillés pour la Surf Music. L’occasion de se rendre compte que la simulation des HP JBL fonctionne plutôt bien : il ne manque qu’une Strat en position chevalet pour ressusciter « Mirsilou ». Plus sophistiqué, les sons blindés de chorus typiques d’Andy Summers sont aussi de la partie et parviennent à faire illusion même s’ils s’avèrent un peu raides dans les graves.
Dans le lot, on trouve aussi des presets simulant le son d’une guitare acoustique : plus réalistes en utilisant les micros en positions intermédiaires, ces derniers rendent évidemment plus un son d’électro-acoustique. L’occasion de rappeler d’ailleurs qu’on peut tout à fait brancher autre chose qu’une gratte électrique dans le Guitar Rig et qu’à ce titre, les électros sont les bienvenues…
Bonne surprise enfin, surtout pour un logiciel : les gros sons sont au rendez-vous avec le Guitar Rig, notamment grâce aux nouvelles pédales de distorsion ajoutée par la version 1.2 du plug-in. Parmi les presets, on trouve ainsi le son de Steve Vai sur « Bad Horsie » qui sans être ultra précis, permet de retrouver le grain éléphantesque qui a fait toute la renommée du Rectifier. Quelques mouvements de potars suffisent d’ailleurs à rendre visite à tous les méchants de la guitare, de Korn à Sepultura… On trouve aussi un preset dédié à l’incontournable Yngwie Malmsteen : Côté son, on est bien dans l’esprit mais sous le coup de médiator, on n’est pas dans le confort absolu…
Question amplis, les algorithmes mis au point par Native sont dans l’ensemble convaincants, à l’exception du Vox AC 30 qui n’est pas super crédible dès qu’on pousse le gain. A noter aussi qu’en dépit d’émulation de belles factures, le Rectifier et le Marshall montrent leurs limites lorsqu’on joue des accords bien pleins avec de plus de 4 notes : ces dernières se détachent moins que sur les appareils originaux et on perd en intelligibilité.
De manière générale, les modélisations pêchent aussi dans le rendu des graves : les basses manquent, comme sur la modélisation du Fender Twin (par ailleurs très réussie) ou sont un peu trop raides. Reste qu’on ne saurait en vouloir à Guitar Rig à ce sujet car ces défauts sont observables sur tous les simulateurs d’ampli, qu’ils soient hardware ou software.
Mais la plus grande réussite du Guitar Rig tient dans ses effets, pour la plupart assez remarquables. Parmi les réussites, on évoquera une belle émulation de la Tube Screamer d’Ibanez (très crédible dans les gros grains lorsqu’on l’utilise avec un Rectifier, comme avec le preset Supercrunch), un tremolo très musical, un excellent Ring Modulator et deux unités de Delay permettant de tricoter des canevas rythmiques façon The Edge ou de partir dans les délires chers à ce bon vieux Robert Fripp (CF le preset 'Sing Crimson’).
Pour conclure, disons qu’il y a au niveau du son rendu par le Guitar Rig de très bonnes choses et de moins bonnes. Pour le comparer au POD qui reste la référence en matière d’ampli virtuel, disons que les modélisations d’effets du Guitar Rig sont pour la plupart un cran au-dessus, mais que le haricot rouge reprend l’avantage au niveau du toucher et de la sensation de jeu : il y a ce je-ne-sais-quoi dans la réponse des amplis émulés par Line 6 qui continue de faire la différence.
Quant à ceux qui veulent savoir si à moins de 500 €, le Guitar Rig propose la réplique exacte de plus 20000 € de matos, la réponse est clairement non. Comme le POD ou la plupart des multi-effets à modélisation, il fait illusion dans un mix (ce qui est déjà très bien) mais Marshall, Mesa Boogie, Fender et Vox ne sont pas prêts de déposer le bilan : pour faire une lapalissade, disons qu’un algorithme reste un algorithme, et qu’un ampli reste… un ampli !
Le mieux étant de vous fier à vos propres oreilles pour juger de la pertinence sonore du Guitar Rig, je vous suggère d’écouter les extraits ci-dessous, enregistrés avec amour par notre fine lame de circonstance : Keyser Soze.
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Conclusion
Ne manquant pas d’originalité avec son ensemble pédalier/logiciel, le Guitar Rig est une indéniable réussite même s’il n’est pas une réussite totale. Offrant une qualité de modélisation comparable à celle des meilleurs logiciels du genre, il enterre sans problème toute la concurrence en terme d’ergonomie, de richesse fonctionnelle et de possibilité sonores, grâce notamment à une section d’effets et une modularité vraiment impressionnantes.
Combinant un environnement de travail de l’instrument, un outil de recherche et un bundle rêvé pour le home studiste, il offre une puissance et une souplesse dans la création sonore qu’aucun autre multi-effet n’avait apportée jusqu’ici. Pour cette raison et en dépit de quelques carences (à quand un Rig Kontrol USB ?), il devrait rencontrer un fameux succès. Une réussite de plus à porter à l’actif de Native Instruments.