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babouche369
Le Super Jupiter
Publié le 13/09/19 à 21:59Le MKS-80, c'est le Jupiter 7: l'électronique du 6, mais sur 8 voix.
Duophonique, 2 VCO, deux filtres, 2 enveloppes, 2 LFO (l'un étant caché), la bête est bien outillées, mais d'architecture très standard et simple à utiliser. 64 patches internes, 64 autres sur cartouche, c'est suffisant.
Implémentation MIDI très complète, malheureusement utilisant peu les CC (Control Change); dommage, il aurait alors été très facile d'utiliser un controleur style Behringer BCR2000, pour remplacer le panneau de commande MPG-80.
Parce que c'est là le point noir: l'édition.
Trouver un MPG-80, c'est mission impossible, ou alors il faut revendre un yacht pour se le payer.
Certe, il existe des...…
Duophonique, 2 VCO, deux filtres, 2 enveloppes, 2 LFO (l'un étant caché), la bête est bien outillées, mais d'architecture très standard et simple à utiliser. 64 patches internes, 64 autres sur cartouche, c'est suffisant.
Implémentation MIDI très complète, malheureusement utilisant peu les CC (Control Change); dommage, il aurait alors été très facile d'utiliser un controleur style Behringer BCR2000, pour remplacer le panneau de commande MPG-80.
Parce que c'est là le point noir: l'édition.
Trouver un MPG-80, c'est mission impossible, ou alors il faut revendre un yacht pour se le payer.
Certe, il existe des...…
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Le MKS-80, c'est le Jupiter 7: l'électronique du 6, mais sur 8 voix.
Duophonique, 2 VCO, deux filtres, 2 enveloppes, 2 LFO (l'un étant caché), la bête est bien outillées, mais d'architecture très standard et simple à utiliser. 64 patches internes, 64 autres sur cartouche, c'est suffisant.
Implémentation MIDI très complète, malheureusement utilisant peu les CC (Control Change); dommage, il aurait alors été très facile d'utiliser un controleur style Behringer BCR2000, pour remplacer le panneau de commande MPG-80.
Parce que c'est là le point noir: l'édition.
Trouver un MPG-80, c'est mission impossible, ou alors il faut revendre un yacht pour se le payer.
Certe, il existe des applications, mais après 8 heures de clavier-souris au boulot, je préfère tâter des vrais potards.
Le BCR2000 ? Bien qu'il supporte les SYSEX, la programmation n'est ni simple ni officiellement documentée. Autrement dit des heures à y passer. Et puis, la disposition n'est pas aussi logique que sur le MPG-80.
Reste des "third party" comme le Kiwi Technic, mais ils ne sont pas donnés non plus.
Autre (petit) point noir: le manque d'un arpégiateur. Le 6 et le 8 en ont, les Junos en ont, mais pas le "Super-Jupiter". Dommage!
Ouais mais ça sonne comment, dit?
Ben ça sonne ... comme tu sauras le programmer! Les cuivres et les cordes sont magnifiques, évidemment, les Jup sont connus pour ça. Il est très à l'aise dans les sons évolutifs aussi, les filter sweeps avec des harmoniques à bousiller les tympans. La palette sonore est large, les filtres Roland sont méchament efficaces tout en restant clairs et harmonieux.
Referais-je ce choix ? Ben oui voyons !
Duophonique, 2 VCO, deux filtres, 2 enveloppes, 2 LFO (l'un étant caché), la bête est bien outillées, mais d'architecture très standard et simple à utiliser. 64 patches internes, 64 autres sur cartouche, c'est suffisant.
Implémentation MIDI très complète, malheureusement utilisant peu les CC (Control Change); dommage, il aurait alors été très facile d'utiliser un controleur style Behringer BCR2000, pour remplacer le panneau de commande MPG-80.
Parce que c'est là le point noir: l'édition.
Trouver un MPG-80, c'est mission impossible, ou alors il faut revendre un yacht pour se le payer.
Certe, il existe des applications, mais après 8 heures de clavier-souris au boulot, je préfère tâter des vrais potards.
Le BCR2000 ? Bien qu'il supporte les SYSEX, la programmation n'est ni simple ni officiellement documentée. Autrement dit des heures à y passer. Et puis, la disposition n'est pas aussi logique que sur le MPG-80.
Reste des "third party" comme le Kiwi Technic, mais ils ne sont pas donnés non plus.
Autre (petit) point noir: le manque d'un arpégiateur. Le 6 et le 8 en ont, les Junos en ont, mais pas le "Super-Jupiter". Dommage!
Ouais mais ça sonne comment, dit?
Ben ça sonne ... comme tu sauras le programmer! Les cuivres et les cordes sont magnifiques, évidemment, les Jup sont connus pour ça. Il est très à l'aise dans les sons évolutifs aussi, les filter sweeps avec des harmoniques à bousiller les tympans. La palette sonore est large, les filtres Roland sont méchament efficaces tout en restant clairs et harmonieux.
Referais-je ce choix ? Ben oui voyons !
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Mnoky
Parfait
Publié le 27/01/11 à 21:54Tout a été écrit
UTILISATION
Je l'ai eu sans PGM, donc l'édition n'est pas aisé sans.
Pour contourner le problème de son tarif prohibitif, je me suis tourné vers un clavier maître parfait à mes yeux: le novation remote 25 puis le 61. A l'époque, les infos sur internet étaient balbutiantes concernant c'est outil magnifique. Donc pour retrouver les sysex de chaques paramètres (ils sont nombreux), je l'ai branché en midi out vers qbase et bougé ceux-ci un par un (fastidieux) puis reprogrammé le remote fort de ces données.
Ce fut le début d'une longue et belle histoire.
SONORITÉS
C'est un rev 3 assez rare apparemment proche du rev 4, mais très peu d'infos quant à ce sujet.
L'expression...…
UTILISATION
Je l'ai eu sans PGM, donc l'édition n'est pas aisé sans.
Pour contourner le problème de son tarif prohibitif, je me suis tourné vers un clavier maître parfait à mes yeux: le novation remote 25 puis le 61. A l'époque, les infos sur internet étaient balbutiantes concernant c'est outil magnifique. Donc pour retrouver les sysex de chaques paramètres (ils sont nombreux), je l'ai branché en midi out vers qbase et bougé ceux-ci un par un (fastidieux) puis reprogrammé le remote fort de ces données.
Ce fut le début d'une longue et belle histoire.
SONORITÉS
C'est un rev 3 assez rare apparemment proche du rev 4, mais très peu d'infos quant à ce sujet.
L'expression...…
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Tout a été écrit
UTILISATION
Je l'ai eu sans PGM, donc l'édition n'est pas aisé sans.
Pour contourner le problème de son tarif prohibitif, je me suis tourné vers un clavier maître parfait à mes yeux: le novation remote 25 puis le 61. A l'époque, les infos sur internet étaient balbutiantes concernant c'est outil magnifique. Donc pour retrouver les sysex de chaques paramètres (ils sont nombreux), je l'ai branché en midi out vers qbase et bougé ceux-ci un par un (fastidieux) puis reprogrammé le remote fort de ces données.
Ce fut le début d'une longue et belle histoire.
SONORITÉS
C'est un rev 3 assez rare apparemment proche du rev 4, mais très peu d'infos quant à ce sujet.
L'expression est parfaite pour moi, on peut le faire miauler, piailler, rugir, mugir: c'est un vrai zoo. Une disto, une wah wah et on décuple son côté organique déjà renforcé.
Ce qui est sûr, c'est qu'on peut passer par tous les états: planant sur certains pads, méchant sur ses putains de basses ou leads, fous rires sur d'autres sons, glacés par certains pads, on retrouve même des "émulations" de structures Baschet, tout ça en gros son. Je me suis fait un petit analog kit assez unique dans son genre.
Bon après il n'est pas sans défauts, sur l'ouverture du filtre il peut parfois agresser (mais bon cet un animal sauvage, il faut l'apprivoiser quoi).
En tout cas ses multiples paramètres suffisent pour le personnaliser à son goût.
AVIS GLOBAL
Je l'ai acheté vers 1996 (500 francs), à l'époque sans contrôleur j'étais passé à côté, puis arriva le remote qui lui a donné tout son sens.
Très organique à mon goût, épais, expressif et ludique avec une belle et forte personnalité.
Je ne pourrais jamais m'en débarrasser tant il se fond bien dans mon set.
Au fait merci Coyotte14 pour ton avis détaillé et instructif.
UTILISATION
Je l'ai eu sans PGM, donc l'édition n'est pas aisé sans.
Pour contourner le problème de son tarif prohibitif, je me suis tourné vers un clavier maître parfait à mes yeux: le novation remote 25 puis le 61. A l'époque, les infos sur internet étaient balbutiantes concernant c'est outil magnifique. Donc pour retrouver les sysex de chaques paramètres (ils sont nombreux), je l'ai branché en midi out vers qbase et bougé ceux-ci un par un (fastidieux) puis reprogrammé le remote fort de ces données.
Ce fut le début d'une longue et belle histoire.
SONORITÉS
C'est un rev 3 assez rare apparemment proche du rev 4, mais très peu d'infos quant à ce sujet.
L'expression est parfaite pour moi, on peut le faire miauler, piailler, rugir, mugir: c'est un vrai zoo. Une disto, une wah wah et on décuple son côté organique déjà renforcé.
Ce qui est sûr, c'est qu'on peut passer par tous les états: planant sur certains pads, méchant sur ses putains de basses ou leads, fous rires sur d'autres sons, glacés par certains pads, on retrouve même des "émulations" de structures Baschet, tout ça en gros son. Je me suis fait un petit analog kit assez unique dans son genre.
Bon après il n'est pas sans défauts, sur l'ouverture du filtre il peut parfois agresser (mais bon cet un animal sauvage, il faut l'apprivoiser quoi).
En tout cas ses multiples paramètres suffisent pour le personnaliser à son goût.
AVIS GLOBAL
Je l'ai acheté vers 1996 (500 francs), à l'époque sans contrôleur j'étais passé à côté, puis arriva le remote qui lui a donné tout son sens.
Très organique à mon goût, épais, expressif et ludique avec une belle et forte personnalité.
Je ne pourrais jamais m'en débarrasser tant il se fond bien dans mon set.
Au fait merci Coyotte14 pour ton avis détaillé et instructif.
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Franck R
Mon synthé fetiche
Publié le 27/01/11 à 21:03Rack monotimbral, polyphonique midi, stéréo, avec deux DCO par voix, filtre passe bas résonnant avec controles LFO & Env
Possibilité d'empiler deux sons
UTILISATION
Configuration assez claire, hormis ce qui concerne le midi (dump sysex etc...) mais ca c'est jamais simple.
Édition des sons un peu laborieuse via mini écran. La télécommande est un plus certain mais je ne l'ai pas...
SONORITÉS
Excellent pour la musique électronique, basses, pad, clavier tout est possible et tout tient vraiment la route, avec une richesse et un caractère très particulier.
Plutôt, comme souvent avec Roland, dans les bas médium que dans les basses profondes.
AVIS GLOBAL
Je l'adore, c'est un des rares...…
Possibilité d'empiler deux sons
UTILISATION
Configuration assez claire, hormis ce qui concerne le midi (dump sysex etc...) mais ca c'est jamais simple.
Édition des sons un peu laborieuse via mini écran. La télécommande est un plus certain mais je ne l'ai pas...
SONORITÉS
Excellent pour la musique électronique, basses, pad, clavier tout est possible et tout tient vraiment la route, avec une richesse et un caractère très particulier.
Plutôt, comme souvent avec Roland, dans les bas médium que dans les basses profondes.
AVIS GLOBAL
Je l'adore, c'est un des rares...…
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Rack monotimbral, polyphonique midi, stéréo, avec deux DCO par voix, filtre passe bas résonnant avec controles LFO & Env
Possibilité d'empiler deux sons
UTILISATION
Configuration assez claire, hormis ce qui concerne le midi (dump sysex etc...) mais ca c'est jamais simple.
Édition des sons un peu laborieuse via mini écran. La télécommande est un plus certain mais je ne l'ai pas...
SONORITÉS
Excellent pour la musique électronique, basses, pad, clavier tout est possible et tout tient vraiment la route, avec une richesse et un caractère très particulier.
Plutôt, comme souvent avec Roland, dans les bas médium que dans les basses profondes.
AVIS GLOBAL
Je l'adore, c'est un des rares synthé dont je n'ai jamais pensé me séparer
Possibilité d'empiler deux sons
UTILISATION
Configuration assez claire, hormis ce qui concerne le midi (dump sysex etc...) mais ca c'est jamais simple.
Édition des sons un peu laborieuse via mini écran. La télécommande est un plus certain mais je ne l'ai pas...
SONORITÉS
Excellent pour la musique électronique, basses, pad, clavier tout est possible et tout tient vraiment la route, avec une richesse et un caractère très particulier.
Plutôt, comme souvent avec Roland, dans les bas médium que dans les basses profondes.
AVIS GLOBAL
Je l'adore, c'est un des rares synthé dont je n'ai jamais pensé me séparer
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coyote14
Un analo polyphonique et polyvalent
Publié le 12/10/09 à 22:19Attention, avis très complet! Bonne lecture.
Vous trouverez en fin d'article une série de liens vers des fichiers audio MP3 de ma fabrication, qui sont de fichiers son destinés à illustrer un certain nombre de qualités/caractéristiques du rack. J'ai également mis un lien vers 2 fichiers MP3 permettant de comparer les sonorités des 2 versions du MKS80, la révision 4 et la révision 5.
Il s'agit d'un rack analogique de 1984, avec des tas de caractéristiques très intéressantes, surtout par rapport aux analos commercialisés aujourd'hui:
- 8 vraies voix de polyphonie.
- Des mémoires pour les sons: 64 tones et 64 patches (combinaison de 2 tones).
- 2 oscillateurs (VCO) par voix, avec 4...…
Vous trouverez en fin d'article une série de liens vers des fichiers audio MP3 de ma fabrication, qui sont de fichiers son destinés à illustrer un certain nombre de qualités/caractéristiques du rack. J'ai également mis un lien vers 2 fichiers MP3 permettant de comparer les sonorités des 2 versions du MKS80, la révision 4 et la révision 5.
Il s'agit d'un rack analogique de 1984, avec des tas de caractéristiques très intéressantes, surtout par rapport aux analos commercialisés aujourd'hui:
- 8 vraies voix de polyphonie.
- Des mémoires pour les sons: 64 tones et 64 patches (combinaison de 2 tones).
- 2 oscillateurs (VCO) par voix, avec 4...…
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Attention, avis très complet! Bonne lecture.
Vous trouverez en fin d'article une série de liens vers des fichiers audio MP3 de ma fabrication, qui sont de fichiers son destinés à illustrer un certain nombre de qualités/caractéristiques du rack. J'ai également mis un lien vers 2 fichiers MP3 permettant de comparer les sonorités des 2 versions du MKS80, la révision 4 et la révision 5.
Il s'agit d'un rack analogique de 1984, avec des tas de caractéristiques très intéressantes, surtout par rapport aux analos commercialisés aujourd'hui:
- 8 vraies voix de polyphonie.
- Des mémoires pour les sons: 64 tones et 64 patches (combinaison de 2 tones).
- 2 oscillateurs (VCO) par voix, avec 4 formes d'onde chacun: triangle, dent de scie, PWM, carré (pour l'oscillo 1) ou bruit blanc (pour l'osc2), mais pas de sine. Ils sont synchronisables, et dans les 2 sens s'il vous plaît. Leur hauteur peut être fixe ou dépendante de la note jouée. On a aussi une cross modulation, où l'oscillateur 2 module l'oscillateur 1 en hauteur, une sorte de FM simplifiée.
- MIDI d'origine! Une bonne implémentation (reconnaissance de l'aftertouch et de la dynamique de frappe, notamment: un must pour l'époque!)
- 2 LFO: le LFO 1 a quatre forme d'onde (dont une random) et peut moduler la hauteur des oscillos, le filtre, et le VCA. Le LFO 2 n'a qu'une forme d'onde sinus et ne sert que pour l'aftertouch, et peut moduler la hauteur des oscillos pour faire un vibrato.
- 2 filtres: un passe-haut (non-résonant) ainsi qu'un filtre 4 pôles passe-bas (-24 dB/oct), résonant mais pas vraiment auto-oscillant (enfin, ça dépend du modèle du MKS, ça, nous y reviendrons). Le LPF bénéficie d'un suivi du clavier pour moduler son action en fonction de la hauteur de la note jouée.
- 2 enveloppes ADSR: à la base, la première module le filtre et la seconde le VCA. L'enveloppe 1 peut aussi moduler: la hauteur des oscillos et l'intensité de la PWM. Chacune a un suivi du clavier réglable, ainsi qu'un paramètre « Dynamique » qui peut influer sur la longueur des segments d'enveloppe et leur hauteur, la sensibilité étant réglable pour chaque enveloppe, qui peuvent, au choix, être continues (elles terminent leur course même si une nouvelle note est jouée) ou peuvent être « resetées » (= remises à zéro à chaque nouvelle note). A noter que ces enveloppes peuvent avoir leur courbe inversée, ce qui est relativement rare.
Voici pour la section TONE. Vient ensuite la section PATCH, qui consiste à définir comment les tones upper et lower vont se combiner, puisqu'un patch étant l'association de 2 tones.
L'architecture du MKS-80 est donc constitué de 2 tones (upper et lower, qui sont en fait 2 sons indépendants l'un de l'autre) qui se partagent sur les 8 notes de polyphonie de plusieurs façons:
- En mode Whole, les 8 voix utilisent le tone upper, le tone lower est muet.
- 2 modes split (partage du clavier). A chaque fois, le point de partage sépare le tone upper et lower. Dans le premier mode, le point de split est défini par le MKS-80, sur une note au choix. Dans le second mode, le MKS-80 considère que le clavier maître peut émettre sur 2 zones MIDI, et il attribue le canal MIDI inférieur au tone lower et le canal MIDI supérieur au tone upper.
- Un mode Dual: les 2 tones différents se partagent les 8 notes de polyphonie. C'est à dire qu'on se retrouve avec un synthé à 4 voix de polyphonie, mais avec 2 sons différents superposés par note.
La balance entre les tones upper et lower se fait via un potentiomètre. Il est possible dans le mode patch de choisir l'octave du patch tout entier, entre -2 octaves et + 2 octaves.
Vient ensuite, et c'est un véritable joyau sur ce synthé, la gestion de la polyphonie:
- le mode solo permet simplement de rendre le MKS-80 monophonique: on ne peut jouer qu'une seule note à la fois.
- Le mode unison 1 rend aussi le MKS-80 monophonique, mais empile 8 fois le même son par note: l'appui sur une note déclenche directement les 8 voix, soit 16 oscillos d'un coup: le choc! Et le mode Unison dispose d'un Detune qui permet de désaccorder plus ou moins finement les 8 voix: de quoi donner une épaisseur inouïe au son.
- Le mode unison 2 est un peu plus fouillé: quand on appuie sur une seule note, il agit comme l'unison 1. Mais quand on appuie sur plusieurs notes, il partage les voix entre ces notes, les 8 voix étant toujours utilisées au maximum. Par exemple, l'appui de 2 notes attribuera 4 voies par note (4x2=8). L'appui sur 3 ou 4 notes attribuera 2 notes par voix, et plus de 5 notes ne conserve qu'une voix par note.
- Le mode poly-1 est le mode polyphonique de base (jusqu'à 8 notes peuvent être jouées, au delà, la dernière est coupée). Le mode poly-2 est similaire, mais est destiné à l'utilisation avec le portamento (glide).
Toujours dans le mode patch justement, le portamento est réglable en continu de 1 à 10, c'est tout. Ensuite, un réglage du pitch bend en sensibilité, et son affectation, VCO1 ou 2 ou tous les 2, ou rien, avec un calibrage de son amplitude. Vient ensuite le réglage de la sensibilité à l'aftertouch, qui déclenche au choix l'ouverture du filtre passe-bas ou bien qui affecte le LFO2 (vitesse réglable) à la hauteur des oscillateurs, pour créer un vibrato.
Niveau connectique, nous avons donc un trio de prises MIDI, une prise pour brancher un programmeur MPG-80 optionnel (qui ressemble à une prise MIDI mais qui n'en est pas une!) et un commutateur pour choisir entre le pilotage par MIDI ou le programmeur MPG-80. Qu'on se rassure, l'utilisation en MIDI avec le programmeur reste possible, puisqu'alors, c'est celui-ci qui reçoit les signaux MIDI qu'il retransmet au MKS-80. Les sorties audio sont doublées: soit au format Jack 6,35mm, soit au format XLR. Un switch permet de définir si les tones upper et lower seront mixés sur ces sorties ou bien si chacun d'eux sera affecté à la sortie L et l'autre à la sortie R.
OUF! On a fait le tour de la question des caractéristiques, que j'ai volontairement détaillées pour montrer à quel point cet instrument est complet. Avouez que pour l'un des derniers analos «d'époque », il a quand même des qualités particulièrement complètes et originales.
UTILISATION
Tout le monde s'accorde à dire que le rack seul est quasiment impossible à programmer depuis sa façade. C'est sans doute exagéré, disons qu'on a là le rack le plus moche qui existe, il est pas sexy pour un sou, on a vraiment envie de le planquer au fond d'un studio. Mais ce qui compte sur le MKS-80, c'est la beauté intérieure, comme on disait à la grande époque de Tournez Manèges.
La façade nous offre un écran LCD de 16 caractères, avec un rétro éclairage faiblard qui va du vert pâle au bleu (pâle aussi...). C'est un point faible de l'appareil, son écran n'est pas flashy, et pas mal de MKS sur la marché de l'occase n'ont plus ce rétro-éclairage: c'est un point faible bien connu mais ne doit pas être un motif de rejet, il n'empêche pas du tout à l'instrument de fonctionner. On peut fort heureusement régler le contraste de l'écran LCD, qui lui, est très bon. Une prise casque en façade, avec un potentiomètre d'accordage général. Juste en-dessous, nous avons un petit bouton auto-tune indispensable: le MKS-80 se désaccorde (vers le bas) pendant sa montée en chauffe qui dure à peu près 20 minutes. Au delà, l'accordage est stable. L'auto-tune accorde instantanément (en quelques dixièmes de secondes) les 16 oscillos d'un seul coup. Ensuite, c'est la tranquillité assurée.
D'autres boutons permettent de sauvegarder les tones et les patches. Un intrigant bouton MIDI function laisse le choix sur 3 positions. Le mode 3 permet de gérer tous les types de messages MIDI, y compris les sysex. Le mode 2 permet la même chose, sauf les sysex. Enfin, le mode 1 permet de gérer les messages MIDI basiques, à l'exclusion des messages de pitch bend. L'équivalent de fonctions « filtres » de nos séquenceurs audionumériques, en quelque sorte. On règlera le MKS-80 sur le fonction MIDI 3 en général.
L'édition des sons se fait via 4 simples boutons: 2 boutons permettent de faire défiler les paramètres qui s'affichent à l'écran via des menus successifs, deux autres boutons « value » permettent d'en régler la valeur, elle aussi affichée à l'écran. En fait, ce qui est rebutant, ce sont deux choses: le fait que les menus se succèdent les uns aux autres, sans pouvoir être accessibles directement, et l'absence d'une molette alpha-dial, bien plus pratique que des pressions successives sur un petit bouton.
Les 2 rangées de boutons sous l'écran servent à sélectionner le tone ou le patch: la première rangée sélectionne le chiffre des dizaines, la seconde les unités. Pas si mal, aussi pratique qu'un pavé numérique finalement.
La mémoire interne permet de recueillir 64 tones et 64 patches. Et une carte optionnelle (la Roland M-64C, difficile à trouver) permet d'en stocker encore 2 fois plus, en 2 banques distinctes. Un petit switch en façade permet d'indiquer au rack s'il doit aller chercher le son dans la mémoire interne ou bien dans la mémoire de la carte.
Très utile pour finir: une diode qui s'allume quand le rack reçoit un message MIDI de note ou un message Sysex.
Vous aurez compris qu'un MKS-80 tout seul est rebutant à programmer, mais l'espoir renaît: j'ai recensé pour vous tous les moyens de contourner la difficulté:
- la première solution est de lui flanquer un contrôleur MIDI « au pif » (Edirol, M-Audio, CME, etc): ils permettront tous de « jouer du MKS-80 », mais pas de l'éditer: c'est une TRES MAUVAISE IDEE, car le MKS-80 ne reconnaît pas les Contrôles Changes MIDI, mais seulement les Sysex, et encore: ce sont des Sysex de 62 octets, c'est à dire plus long que la plupart des sysex d'instruments récents. Moralité: seul un nombre restreint de contrôleurs MIDI peuvent réellement piloter les paramètres du MKS-80. Parmi les plus utilisés, citons le CME bitstream 3X et le Peavey PC1600X qui gèrent ces sysex de grande longueur et disposent de templates façonnés par des passionnés, prêts à l'emploi.
- Une société commercialise un boitier qui peut convertir un Control Change MIDI quelconque en sysex pour le MKS-80, pour environ 75€. Voir les détails ici: http://cox-electronics.com/ Je n'ai pas essayé ce boitier, et il semble qu'il ne soit plus commercialisé au moment où j'écris ceci. Si vous en trouvez un d'occasion, c'est sûrement la solution la plus pratique si on a déjà un clavier de contrôle. Et il n'a nul besoin d'un ordinateur pour fonctionner.
- Il existe un Freeware qui permet de faire de même. Avantage, c'est gratuit et ça marche (ça, j'ai testé), inconvénient, il faut toujours un ordinateur allumé à proximité, et les numéro de CC MIDI sont fixes, pas assignables. Enfin, ce soft est moche comme tout (il fait pas d'ombre au MKS, remarque). Mais ça marche très bien. Vous trouverez le lien de téléchargement dans la rubrique astuces de cette page.
- Le panneau utilisateur pour Cubase SX permet d'éditer le MKS-80 à la souris. Toujours mieux que la façade, mais bon...Il est téléchargeable ici (clic droit + enregistrer sous): panneau utilisateur ( http://www.cykong.com/CubaseSX/PanelsXML/Roland%20MKS-80%20Super%20Jupiter%20Patch%2BMPG-80%20%28by%20CY%29.xml )
- Et je finis par le moyen le plus convoité et le plus « hype »: le MPG-80, contrôleur optionnel de l'époque. Les avantages, j'en vois 2, qui sont énormes: il est parfaitement adapté à la programmation du MKS-80 dont il reprend absolument tous les paramètres avec une sérigraphie dédiée, et il est rackable. Les inconvénients, maintenant: il est quasi-introuvable, et quand on en trouve un, il est vendu avec un MKS-80 (c'est comme ça que je me suis retrouvé avec 2 MKS-80 à la maison, un révision 4 et un révision 5, voir plus loin chapitre sonorités). Vendu avec un MKS-80, il en double quasiment la valeur. Un MPG-80 vendu seul peut avoisiner les 600/700€, ce qui peut paraître assez abusif pour ce qui n'est qu'un contrôleur MIDI, mais la rareté a un prix! Ensuite, il n'est pas exempt de tout défaut: les sliders et potentiomètres n'envoient pas des infos analogiques au MKS-80, mais des sysex. On n'a donc pas la même qualité de fluidité qu'avec un Moog, un Jupiter 8 ou un Prophet 5. Par exemple, on entend distinctement les paliers d'ouverture d'un filtre quand on actionne le cutoff, mais pas plus qu'avec un autre contrôleur MIDI; c'est plutôt la faute au MKS-80 dont tous les paramètres sont commandés en MIDI sur 128 pas. Pire, les potentiomètres ont une latence et ne prennent la main sur le paramètre d'édition qu'au bout d'une certaine course minimum (genre 1/4), faisant faire un « saut » à la valeur. Par contre, un truc génial et indispensable: un bouton permet instantanément d'envoyer toutes les valeurs sur lesquelles sont réglés les contrôleurs physiques d'un coup au rack. Donc: un outil il est vrai quasi-indispensable, j'ai redécouvert mon rack depuis que j'en ai un et on gagne un temps fou, mais très rare, onéreux, et pas exempt de défauts (plutôt destiné à l'édition qu'au live). Attention, si vous en trouver un, veillez bien à ce que le câble soit fourni avec, car comme je l'ai déjà indiqué, ce n'est PAS un câble MIDI standard, même si cela y ressemble. La fiche est plus petite. Ce câble n'est pas assez long pour éloigner le rack et son programmeur, qui doivent rester voisins.
Certains pourront également regretter le fait que le MKS-80 ne dispose pas d'entrées audios. L'instrument est donc totalement fermé aux sources audio externes qui ne pourront pas bénéficier de ses traitements, au premier rang desquels aurait pu figurer le filtre passe-bas.
Equipé d'un MPG-80 ou de tout autre moyen de contrôle, nous voilà parés pour découvrir les trésors cachés du MKS-80.
SONORITÉS
Alors je vais faire simple: c'est le meilleur analo polyphonique que j'ai eu entre les pattes. J'ai possédé un Polyevolver Rack et un Studio Electronics ATC-1X, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux dans le registre analogique, et je ne suis pourtant pas adepte du « plus c'est vieux, plus c'est mieux ». J'ai testé quelques autres analos ici ou là, et je le préfère d'assez loin. Je n'ai pas encore pu poser les doigts sur un Jupiter 8 dont le MKS-80 revendique la filiation, donc je n'ai pas d'élément sérieux de comparaison. Côté fonctionnalités, par contre, là c'est facile à voir et il permet plus de choses qu'un JP8, au niveau modulations notamment. Et lui est MIDI d'origine!
Au niveau du son, il faut savoir qu'il n'y a pas un MKS-80, mais 2 MKS-80 bien distincts:
un premier MKS-80, dit Revision 4, qui comportait des puces CEM3340 pour les oscillos et un filtre Roland IR3109, ainsi que des CEM3360 pour les VCA.
Un second MKS-80 est sorti un peu plus tard, dit Révision 5 qui, pour des raisons de difficultés d'approvisionnement, a comporté des puces Roland IR3R03 en guise d'oscillateurs et des puces combinées IR3R05 pour le filtre et le VCA.
Pour savoir à quelle version vous avez affaire, reportez-vous à la rubrique ASTUCES de la page AudioFanzine du MKS80, j'y ai décrit comment le savoir, c'est très simple.
Est-ce que le son est vraiment différent entre les 2 révisions? Relativement, oui. Je dirais que le Rev4 sonne plus fat, plus sauvage et brutal, plus chaud sans doute. Il a une tendance à être moins stable en accordage (plus sensible à la montée en température), mais une fois bien chaud, un coup d'auto-tune et il reste bien sage. Un grand nombre de ses composants est commun avec le Jupiter 6.
Le Rev5 sonne plus propre, plus 80's, plus « acid », au son bien ciselé. la différence essentielle se situe au niveau du filtre, qui entre moins en auto-oscillation mais est plus doux, meilleur pour les nappes et les sons de brass et de pads. Mais il sonne bien analo, lui aussi, mais plus contemporain.
Contrairement à ce que j'ai pu lire, je n'ai pas trouvé que le Rev4 soufflait plus ou qu'il avait des enveloppes plus rapides: impossible de les départager là-dessus. Au contraire, le bruit de fond est remarquablement faible, et ce sur chacune des 2 versions.
La mode actuelle au vintage nous pousserait donc à nous tourner vers un Rev4. A l'écoute, je vous assure que ma préférence n'est pas aussi évidente.
Sur certains sons, la différence est nette. Sur d'autres sons, il faut avoir l'oreille affutée pour entendre une différence. Je dirais que sur environ 50% des sons, on n'entend pas la différence, surtout dans un mix. Sur les 25% suivants, une différence est audible pour le synthésiste averti, et sur les 25% restants, on croirait carrément qu'il s'agit d'un autre analo avec des réglages similaires. Ce ne sont pas nécessairement des différences d'ordre qualitatif, mais de petites choses comme un niveau plus élevé à certaines fréquences, un résonance de filtre plus poussée qui fait un plus gros sub quand on arrive en bas, des temps d'enveloppe différents...Le Rev5 a un son plus ample, je trouve. Il faut savoir qu'une partie de ces différences est volontaire de la part de Roland, telle que la longueur des enveloppes modifiée sur le release des enveloppes.
Ceci étant, les 2 modules sonores possèdent un grand nombre de qualités communes:
une excellence pour les sons de synthé brass, de leads tranchants, les sons de type clavecin, les sons de synthé avec oscillo n°2 désaccordé à la quinte.
Les sons de basse sont terrifiants. Pas tant par leur sub, mais par leur attaque hyper rapide. Le mode Unison (désaccordable) est à ce titre la terreur des enceintes de monitoring. Sans blague, soyez vraiment prudents.
Les Sweeps et tous les sons « humides » où le filtre résonant est mis à contribution sont saisissants, bouillonnants. Les LFO hypers rapides (jusqu'aux fréquences audio pour le LFO1, on arrive aux alentours de 100 Hz), la cross modulation, le bruit blanc de grande qualité ouvrent la porte à toutes sortes de bruitages tous plus délirant les uns que les autres. On peut tout à fait fabriquer des sons de percus analo si on sait s'y prendre.
Les sons de synthé en synchro sont déchirants d’agressivité. Là, on voit que l'on a affaire à une bécane très haut de gamme.
La Modulation à largeur d'impulsion (PWM) est très musicale. Là où une PWM de mauvaise qualité produirait un son aigrelet sur un réglage moyen et « éteint » sur un réglage extrême, on peut réaliser un beau morphing de forme d'onde rectangulaire, notamment parce que les 2 oscillateurs peuvent bénéficier de la forme d'onde PWM. Sans se substituer au filtre HPF un peu gadget (voir plus loin), il peut compenser certaines de ses lacunes.
Pour l'époque où l'engin est sorti, le son est très vivant, puiqu'un grand nombre de paramètres est sensible à la vélocité et à l'aftertouch. On peut jouer d'une façon très expressive et faire de joli vibratos en fin de phrase par l'aftertouch. Les sources et les destinations de modulation sont très nombreuses, mine de rien.
Au chapitre des regrets (bien peu nombreux), je citerais le filtre HPF qui n'est pas résonant (pas bien grave), mais surtout ne se comporte pas en vrai Filtre Passe-Haut: quand il est totalement en haut, on entend encore une grande partie du spectre sonore (contrairement à celui d'un MS20, par exemple). Il s'agit plus d'un coupe-bas réglable à vrai dire, il peut servir à atténuer les basses fréquences d'un sweep résonant un peu trop dévastateur arrivé dans le bas du spectre. Il n'y a d'ailleurs pas de possibilité de le moduler. Dommage que, pour ce qui est de l'auto-oscillation, le filtre passe-bas, remarquable par ailleurs car très tranchant et musical, n'entre pas vraiment en auto-oscillation. Là, la version 4 du MKS-80 se rapproche nettement plus de l'auto-oscillation. Pour ceux qui l'ignorent, le fait qu'un filtre auto-oscille permet de rajouter une sinusoïde au signal en poussant la résonance à fond, surtout si le filtre en question peut avoir sa fréquence de coupure modulée par le suivi du clavier. On crée ainsi, en quelque sorte, un oscillateur sinusoïdal supplémentaire dont on contrôle la hauteur par la fréquence de coupure du filtre.
Voici maintenant quelques MP3 qui vous donneront une idée des qualités de l'appareil. Tous les extraits ont été enregistrés avec le MKS Rev5, sur Cubase SX3, et convertis en MP3 de 192 kb/s. Je n'ai appliqué aucun effet, j'ai juste mis une légère compression pour niveler les différences de niveau un peu trop extrêmes.
Commençons par un simple son de bass synthé ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Bass%201.mp3 ). La fin du son montre bien qu'on peut aller dans les basses fréquences.
Voici ensuite un son de clavecin ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Clavecin.mp3 )
Un son de synthé qui illustre une utlisation possible de l' aftertouch ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Expressive%20aftertouch.mp3 ), qui module ici la hauteur des oscillos pour créer un vibrato en fin de phrase.
Un autre son de synthé qui montre plusieurs façons de rendre le son expressif ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Expressivity%20Max.mp3 ): les enveloppes sont modulées par la vélocité, et l'aftertouch ouvre plus ou moins le filtre (très perceptible en fin d'extrait sonore.)
Un petit patch pour montrer la rapidité des enveloppes, grâce à ces petits arpèges ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Fast%20Arpeggio.mp3 ).
Voici maintenant des sonorités où le MKS-80 excelle: les sons à base d'oscillateurs synchronisés. Je me suis inspiré du fameux lead que JMJ jouait sur son Elka Synthex ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Hard%20sync.mp3 ). La version 4 du MKS-80 se montre encore plus brutale sur ce type de son. Un autre exemple avec un lead tranchant ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Mad%20Robot%20Sync.mp3 ). Et j'en termine avec cette famille sonore avec une nouvelle illustration de la synchro. ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Sync%20Lead.mp3 )
Dans le registre généraliste, le MKS-80 sait aussi rester simple mais néanmoins gros avec ce son de cor ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Horn.mp3 ). Un autre son de synthé brass ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Soft%20brass%20pad.mp3 ) pour lequel le MKS-80 n'a pas son pareil. Enfin, un simple synthé classic ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Synth%20classic.mp3 ), qui exploite bien, mine de rien, la rapidité des enveloppes.
La rapidité du LFO1 ( http://coyote14.club.fr/MKS80/LFO%20Filter.mp3 ), qui module ici le filtre passe-bas, est édifiante et peut atteindre les fréquences audio.
Le MKS-80 sait aussi être assez surprenant dans les textures de nappes assez fines. Voici un exemple où la PMW et le filtre résonant s'allient pour délivrer cette nappe subtile ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Reso%20PWM.mp3 ). Rappelons que l'extrait audio est enregistré sans effet, un peu d'équalisation, un chorus et un réverb pourront adoucir encore bien plus cette texture.
Le sujet qui fâche: l'effet d'escalier ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Step%20Filter.mp3 ) sur le filtre. En fait, le MKS-80 est un vrai analo, mais ses paramètres sont commandé numériquement sur 128 pas. Sur cet extrait destiné à illustrer les qualités du filtre, on entend clairement à la fin de l'extrait cet effet d'escalier. Ce phénomène se produit sur tous les paramètres, et sait rester discret...sauf sur le filtre.
Un son de sweep avec ouverture du filtre ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Sweep%20brass.mp3 ), résonance un peu ouverte. Le filtre, bien qu'étant un 24 dB/oct, sait rester doux. On est plus proche d'un Oberheim que d'un MS20.
Un lead avec les 2 oscillateurs detunés d'une quinte ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Synth%205th.mp3 ). Un son assez caractéristique du MKS-80.
Le mode unison vous garantit un gros son en empilant les 16 oscillateurs sur une seule note. Ce qui est génial est que les oscillos peuvent tous être désaccordés, comme sur cet extrait ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Unison%20Detune.mp3 ), où je pars d'un accordage parfait, puis je detune le tout (un peu trop!), pour finalement revenir à un accordage parfait.
Je termine par ce petit son qui montre un exemple d'enveloppes inversées ( http://coyote14.club.fr/MKS80/inverse%20Envelop.mp3 ): l'enveloppe ADSR qui commande le filtre se retrouve à l'envers, et le sustain fait remonter la fréquence du filtre au lieu de l'abaisser. Cette fonctionnalité assez rare sur un synthé analo permet, si le paramètre sustain est suffisamment court, d'ouvrir d'un seul coup le filtre quand on relâche une touche. On a l'impression (fausse!) de déclencher un son en appuyant sur une touche et un autre en la relâchant.
Voici maintenant 2 fichiers MP3, qui reprennent l'ensemble des sons ci-dessus.
Le premier fichier présente ces sons joués par un ( http://coyote14.club.fr/MKS80/MKS80%20rev4.mp3 )MKS-80 revision 4 ( http://9giga.sfr.fr/n/50-26/f/419673819/deflate/no/MKS_V4.mp3 )
Le second fichier présente ces sons joués par un ( http://coyote14.club.fr/MKS80/MKS80%20rev5.mp3 )MKS-80 revision 5 ( http://9giga.sfr.fr/n/50-26/f/419673820/deflate/no/MKS80%20V5.MP3 )
Ce sont les mêmes patches, joués par les mêmes midifiles, sur chacun de mes MKS.
Je vous recommande d'importer chacun de ces 2 MP3 dans votre séquenceur audionumérique, chacun sur une piste stéréo dédiée, et d'alterner la reproduction en solo de chacune des pistes pour voir, son par son, les différences entre les 2 versions.
Bien sûr, je garantis que l'enregistrement a été fait dans des conditions strictement identiques (même préampli, même compression, mais résolution MP3, etc).
AVIS GLOBAL
Le MKS-80 est un synthétiseur dont la palette sonore est très complète pour un analo. Il n'a pas de véritable point faible, hormis le côté anecdotique de son filtre passe-haut. Cet instrument est complet, dans le sens où il sait produire tantôt des sonorités acides, incisives et subtiles, tantôt des leads puissants, des basses qui fracassent, des sweeps et des sons de synchro sans égal. Côté sons « généralistes », ses sons de brass sont parmi les meilleurs, ses nappes peuvent envelopper n'importe quelle mélodie, avec une polyphonie qui peut en faire une string machine, des sons de clavecin analogique, etc. Cet instrument peut donc trouver sa place dans un set-up généraliste, pop, électro, rock, ambiant, rap pour certaines sonorités, voire techno. Il est toutefois plutôt connoté 80's que 70's du point de vue couleur sonore.
Outre ses qualités sonores intrinsèques, le MKS-80 offre de nombreuses possibilités de modulation, une sensibilité à la dynamique et l'aftertouch: on ne tourne pas éternellement autour des mêmes sonorités et il sait se réinventer sans cesse, à condition de bien vouloir l'éditer un peu. Avoir un MKS-80 pour parcourir ses presets est un non-sens, les sons d'origine étant bien mal programmés d'ailleurs. Doté de caractéristiques largement supérieures à la plupart des analos d'aujourd'hui, il est selon moi largement sous-évalué: moins de 1000€ pour avoir un gros son analo sur 8 voies de polyphonie, autant de possibilités, le MIDI d'origine... il n'aura besoin que d'un bon rack d'effet aux fesses pour être complet. Quand on sait que pour ce prix là, certains achètent des MS20 ou des TB303...
Un instrument méconnu, mal aimé, et moche comme tout. Un joyau pourtant.
Vous trouverez en fin d'article une série de liens vers des fichiers audio MP3 de ma fabrication, qui sont de fichiers son destinés à illustrer un certain nombre de qualités/caractéristiques du rack. J'ai également mis un lien vers 2 fichiers MP3 permettant de comparer les sonorités des 2 versions du MKS80, la révision 4 et la révision 5.
Il s'agit d'un rack analogique de 1984, avec des tas de caractéristiques très intéressantes, surtout par rapport aux analos commercialisés aujourd'hui:
- 8 vraies voix de polyphonie.
- Des mémoires pour les sons: 64 tones et 64 patches (combinaison de 2 tones).
- 2 oscillateurs (VCO) par voix, avec 4 formes d'onde chacun: triangle, dent de scie, PWM, carré (pour l'oscillo 1) ou bruit blanc (pour l'osc2), mais pas de sine. Ils sont synchronisables, et dans les 2 sens s'il vous plaît. Leur hauteur peut être fixe ou dépendante de la note jouée. On a aussi une cross modulation, où l'oscillateur 2 module l'oscillateur 1 en hauteur, une sorte de FM simplifiée.
- MIDI d'origine! Une bonne implémentation (reconnaissance de l'aftertouch et de la dynamique de frappe, notamment: un must pour l'époque!)
- 2 LFO: le LFO 1 a quatre forme d'onde (dont une random) et peut moduler la hauteur des oscillos, le filtre, et le VCA. Le LFO 2 n'a qu'une forme d'onde sinus et ne sert que pour l'aftertouch, et peut moduler la hauteur des oscillos pour faire un vibrato.
- 2 filtres: un passe-haut (non-résonant) ainsi qu'un filtre 4 pôles passe-bas (-24 dB/oct), résonant mais pas vraiment auto-oscillant (enfin, ça dépend du modèle du MKS, ça, nous y reviendrons). Le LPF bénéficie d'un suivi du clavier pour moduler son action en fonction de la hauteur de la note jouée.
- 2 enveloppes ADSR: à la base, la première module le filtre et la seconde le VCA. L'enveloppe 1 peut aussi moduler: la hauteur des oscillos et l'intensité de la PWM. Chacune a un suivi du clavier réglable, ainsi qu'un paramètre « Dynamique » qui peut influer sur la longueur des segments d'enveloppe et leur hauteur, la sensibilité étant réglable pour chaque enveloppe, qui peuvent, au choix, être continues (elles terminent leur course même si une nouvelle note est jouée) ou peuvent être « resetées » (= remises à zéro à chaque nouvelle note). A noter que ces enveloppes peuvent avoir leur courbe inversée, ce qui est relativement rare.
Voici pour la section TONE. Vient ensuite la section PATCH, qui consiste à définir comment les tones upper et lower vont se combiner, puisqu'un patch étant l'association de 2 tones.
L'architecture du MKS-80 est donc constitué de 2 tones (upper et lower, qui sont en fait 2 sons indépendants l'un de l'autre) qui se partagent sur les 8 notes de polyphonie de plusieurs façons:
- En mode Whole, les 8 voix utilisent le tone upper, le tone lower est muet.
- 2 modes split (partage du clavier). A chaque fois, le point de partage sépare le tone upper et lower. Dans le premier mode, le point de split est défini par le MKS-80, sur une note au choix. Dans le second mode, le MKS-80 considère que le clavier maître peut émettre sur 2 zones MIDI, et il attribue le canal MIDI inférieur au tone lower et le canal MIDI supérieur au tone upper.
- Un mode Dual: les 2 tones différents se partagent les 8 notes de polyphonie. C'est à dire qu'on se retrouve avec un synthé à 4 voix de polyphonie, mais avec 2 sons différents superposés par note.
La balance entre les tones upper et lower se fait via un potentiomètre. Il est possible dans le mode patch de choisir l'octave du patch tout entier, entre -2 octaves et + 2 octaves.
Vient ensuite, et c'est un véritable joyau sur ce synthé, la gestion de la polyphonie:
- le mode solo permet simplement de rendre le MKS-80 monophonique: on ne peut jouer qu'une seule note à la fois.
- Le mode unison 1 rend aussi le MKS-80 monophonique, mais empile 8 fois le même son par note: l'appui sur une note déclenche directement les 8 voix, soit 16 oscillos d'un coup: le choc! Et le mode Unison dispose d'un Detune qui permet de désaccorder plus ou moins finement les 8 voix: de quoi donner une épaisseur inouïe au son.
- Le mode unison 2 est un peu plus fouillé: quand on appuie sur une seule note, il agit comme l'unison 1. Mais quand on appuie sur plusieurs notes, il partage les voix entre ces notes, les 8 voix étant toujours utilisées au maximum. Par exemple, l'appui de 2 notes attribuera 4 voies par note (4x2=8). L'appui sur 3 ou 4 notes attribuera 2 notes par voix, et plus de 5 notes ne conserve qu'une voix par note.
- Le mode poly-1 est le mode polyphonique de base (jusqu'à 8 notes peuvent être jouées, au delà, la dernière est coupée). Le mode poly-2 est similaire, mais est destiné à l'utilisation avec le portamento (glide).
Toujours dans le mode patch justement, le portamento est réglable en continu de 1 à 10, c'est tout. Ensuite, un réglage du pitch bend en sensibilité, et son affectation, VCO1 ou 2 ou tous les 2, ou rien, avec un calibrage de son amplitude. Vient ensuite le réglage de la sensibilité à l'aftertouch, qui déclenche au choix l'ouverture du filtre passe-bas ou bien qui affecte le LFO2 (vitesse réglable) à la hauteur des oscillateurs, pour créer un vibrato.
Niveau connectique, nous avons donc un trio de prises MIDI, une prise pour brancher un programmeur MPG-80 optionnel (qui ressemble à une prise MIDI mais qui n'en est pas une!) et un commutateur pour choisir entre le pilotage par MIDI ou le programmeur MPG-80. Qu'on se rassure, l'utilisation en MIDI avec le programmeur reste possible, puisqu'alors, c'est celui-ci qui reçoit les signaux MIDI qu'il retransmet au MKS-80. Les sorties audio sont doublées: soit au format Jack 6,35mm, soit au format XLR. Un switch permet de définir si les tones upper et lower seront mixés sur ces sorties ou bien si chacun d'eux sera affecté à la sortie L et l'autre à la sortie R.
OUF! On a fait le tour de la question des caractéristiques, que j'ai volontairement détaillées pour montrer à quel point cet instrument est complet. Avouez que pour l'un des derniers analos «d'époque », il a quand même des qualités particulièrement complètes et originales.
UTILISATION
Tout le monde s'accorde à dire que le rack seul est quasiment impossible à programmer depuis sa façade. C'est sans doute exagéré, disons qu'on a là le rack le plus moche qui existe, il est pas sexy pour un sou, on a vraiment envie de le planquer au fond d'un studio. Mais ce qui compte sur le MKS-80, c'est la beauté intérieure, comme on disait à la grande époque de Tournez Manèges.
La façade nous offre un écran LCD de 16 caractères, avec un rétro éclairage faiblard qui va du vert pâle au bleu (pâle aussi...). C'est un point faible de l'appareil, son écran n'est pas flashy, et pas mal de MKS sur la marché de l'occase n'ont plus ce rétro-éclairage: c'est un point faible bien connu mais ne doit pas être un motif de rejet, il n'empêche pas du tout à l'instrument de fonctionner. On peut fort heureusement régler le contraste de l'écran LCD, qui lui, est très bon. Une prise casque en façade, avec un potentiomètre d'accordage général. Juste en-dessous, nous avons un petit bouton auto-tune indispensable: le MKS-80 se désaccorde (vers le bas) pendant sa montée en chauffe qui dure à peu près 20 minutes. Au delà, l'accordage est stable. L'auto-tune accorde instantanément (en quelques dixièmes de secondes) les 16 oscillos d'un seul coup. Ensuite, c'est la tranquillité assurée.
D'autres boutons permettent de sauvegarder les tones et les patches. Un intrigant bouton MIDI function laisse le choix sur 3 positions. Le mode 3 permet de gérer tous les types de messages MIDI, y compris les sysex. Le mode 2 permet la même chose, sauf les sysex. Enfin, le mode 1 permet de gérer les messages MIDI basiques, à l'exclusion des messages de pitch bend. L'équivalent de fonctions « filtres » de nos séquenceurs audionumériques, en quelque sorte. On règlera le MKS-80 sur le fonction MIDI 3 en général.
L'édition des sons se fait via 4 simples boutons: 2 boutons permettent de faire défiler les paramètres qui s'affichent à l'écran via des menus successifs, deux autres boutons « value » permettent d'en régler la valeur, elle aussi affichée à l'écran. En fait, ce qui est rebutant, ce sont deux choses: le fait que les menus se succèdent les uns aux autres, sans pouvoir être accessibles directement, et l'absence d'une molette alpha-dial, bien plus pratique que des pressions successives sur un petit bouton.
Les 2 rangées de boutons sous l'écran servent à sélectionner le tone ou le patch: la première rangée sélectionne le chiffre des dizaines, la seconde les unités. Pas si mal, aussi pratique qu'un pavé numérique finalement.
La mémoire interne permet de recueillir 64 tones et 64 patches. Et une carte optionnelle (la Roland M-64C, difficile à trouver) permet d'en stocker encore 2 fois plus, en 2 banques distinctes. Un petit switch en façade permet d'indiquer au rack s'il doit aller chercher le son dans la mémoire interne ou bien dans la mémoire de la carte.
Très utile pour finir: une diode qui s'allume quand le rack reçoit un message MIDI de note ou un message Sysex.
Vous aurez compris qu'un MKS-80 tout seul est rebutant à programmer, mais l'espoir renaît: j'ai recensé pour vous tous les moyens de contourner la difficulté:
- la première solution est de lui flanquer un contrôleur MIDI « au pif » (Edirol, M-Audio, CME, etc): ils permettront tous de « jouer du MKS-80 », mais pas de l'éditer: c'est une TRES MAUVAISE IDEE, car le MKS-80 ne reconnaît pas les Contrôles Changes MIDI, mais seulement les Sysex, et encore: ce sont des Sysex de 62 octets, c'est à dire plus long que la plupart des sysex d'instruments récents. Moralité: seul un nombre restreint de contrôleurs MIDI peuvent réellement piloter les paramètres du MKS-80. Parmi les plus utilisés, citons le CME bitstream 3X et le Peavey PC1600X qui gèrent ces sysex de grande longueur et disposent de templates façonnés par des passionnés, prêts à l'emploi.
- Une société commercialise un boitier qui peut convertir un Control Change MIDI quelconque en sysex pour le MKS-80, pour environ 75€. Voir les détails ici: http://cox-electronics.com/ Je n'ai pas essayé ce boitier, et il semble qu'il ne soit plus commercialisé au moment où j'écris ceci. Si vous en trouvez un d'occasion, c'est sûrement la solution la plus pratique si on a déjà un clavier de contrôle. Et il n'a nul besoin d'un ordinateur pour fonctionner.
- Il existe un Freeware qui permet de faire de même. Avantage, c'est gratuit et ça marche (ça, j'ai testé), inconvénient, il faut toujours un ordinateur allumé à proximité, et les numéro de CC MIDI sont fixes, pas assignables. Enfin, ce soft est moche comme tout (il fait pas d'ombre au MKS, remarque). Mais ça marche très bien. Vous trouverez le lien de téléchargement dans la rubrique astuces de cette page.
- Le panneau utilisateur pour Cubase SX permet d'éditer le MKS-80 à la souris. Toujours mieux que la façade, mais bon...Il est téléchargeable ici (clic droit + enregistrer sous): panneau utilisateur ( http://www.cykong.com/CubaseSX/PanelsXML/Roland%20MKS-80%20Super%20Jupiter%20Patch%2BMPG-80%20%28by%20CY%29.xml )
- Et je finis par le moyen le plus convoité et le plus « hype »: le MPG-80, contrôleur optionnel de l'époque. Les avantages, j'en vois 2, qui sont énormes: il est parfaitement adapté à la programmation du MKS-80 dont il reprend absolument tous les paramètres avec une sérigraphie dédiée, et il est rackable. Les inconvénients, maintenant: il est quasi-introuvable, et quand on en trouve un, il est vendu avec un MKS-80 (c'est comme ça que je me suis retrouvé avec 2 MKS-80 à la maison, un révision 4 et un révision 5, voir plus loin chapitre sonorités). Vendu avec un MKS-80, il en double quasiment la valeur. Un MPG-80 vendu seul peut avoisiner les 600/700€, ce qui peut paraître assez abusif pour ce qui n'est qu'un contrôleur MIDI, mais la rareté a un prix! Ensuite, il n'est pas exempt de tout défaut: les sliders et potentiomètres n'envoient pas des infos analogiques au MKS-80, mais des sysex. On n'a donc pas la même qualité de fluidité qu'avec un Moog, un Jupiter 8 ou un Prophet 5. Par exemple, on entend distinctement les paliers d'ouverture d'un filtre quand on actionne le cutoff, mais pas plus qu'avec un autre contrôleur MIDI; c'est plutôt la faute au MKS-80 dont tous les paramètres sont commandés en MIDI sur 128 pas. Pire, les potentiomètres ont une latence et ne prennent la main sur le paramètre d'édition qu'au bout d'une certaine course minimum (genre 1/4), faisant faire un « saut » à la valeur. Par contre, un truc génial et indispensable: un bouton permet instantanément d'envoyer toutes les valeurs sur lesquelles sont réglés les contrôleurs physiques d'un coup au rack. Donc: un outil il est vrai quasi-indispensable, j'ai redécouvert mon rack depuis que j'en ai un et on gagne un temps fou, mais très rare, onéreux, et pas exempt de défauts (plutôt destiné à l'édition qu'au live). Attention, si vous en trouver un, veillez bien à ce que le câble soit fourni avec, car comme je l'ai déjà indiqué, ce n'est PAS un câble MIDI standard, même si cela y ressemble. La fiche est plus petite. Ce câble n'est pas assez long pour éloigner le rack et son programmeur, qui doivent rester voisins.
Certains pourront également regretter le fait que le MKS-80 ne dispose pas d'entrées audios. L'instrument est donc totalement fermé aux sources audio externes qui ne pourront pas bénéficier de ses traitements, au premier rang desquels aurait pu figurer le filtre passe-bas.
Equipé d'un MPG-80 ou de tout autre moyen de contrôle, nous voilà parés pour découvrir les trésors cachés du MKS-80.
SONORITÉS
Alors je vais faire simple: c'est le meilleur analo polyphonique que j'ai eu entre les pattes. J'ai possédé un Polyevolver Rack et un Studio Electronics ATC-1X, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux dans le registre analogique, et je ne suis pourtant pas adepte du « plus c'est vieux, plus c'est mieux ». J'ai testé quelques autres analos ici ou là, et je le préfère d'assez loin. Je n'ai pas encore pu poser les doigts sur un Jupiter 8 dont le MKS-80 revendique la filiation, donc je n'ai pas d'élément sérieux de comparaison. Côté fonctionnalités, par contre, là c'est facile à voir et il permet plus de choses qu'un JP8, au niveau modulations notamment. Et lui est MIDI d'origine!
Au niveau du son, il faut savoir qu'il n'y a pas un MKS-80, mais 2 MKS-80 bien distincts:
un premier MKS-80, dit Revision 4, qui comportait des puces CEM3340 pour les oscillos et un filtre Roland IR3109, ainsi que des CEM3360 pour les VCA.
Un second MKS-80 est sorti un peu plus tard, dit Révision 5 qui, pour des raisons de difficultés d'approvisionnement, a comporté des puces Roland IR3R03 en guise d'oscillateurs et des puces combinées IR3R05 pour le filtre et le VCA.
Pour savoir à quelle version vous avez affaire, reportez-vous à la rubrique ASTUCES de la page AudioFanzine du MKS80, j'y ai décrit comment le savoir, c'est très simple.
Est-ce que le son est vraiment différent entre les 2 révisions? Relativement, oui. Je dirais que le Rev4 sonne plus fat, plus sauvage et brutal, plus chaud sans doute. Il a une tendance à être moins stable en accordage (plus sensible à la montée en température), mais une fois bien chaud, un coup d'auto-tune et il reste bien sage. Un grand nombre de ses composants est commun avec le Jupiter 6.
Le Rev5 sonne plus propre, plus 80's, plus « acid », au son bien ciselé. la différence essentielle se situe au niveau du filtre, qui entre moins en auto-oscillation mais est plus doux, meilleur pour les nappes et les sons de brass et de pads. Mais il sonne bien analo, lui aussi, mais plus contemporain.
Contrairement à ce que j'ai pu lire, je n'ai pas trouvé que le Rev4 soufflait plus ou qu'il avait des enveloppes plus rapides: impossible de les départager là-dessus. Au contraire, le bruit de fond est remarquablement faible, et ce sur chacune des 2 versions.
La mode actuelle au vintage nous pousserait donc à nous tourner vers un Rev4. A l'écoute, je vous assure que ma préférence n'est pas aussi évidente.
Sur certains sons, la différence est nette. Sur d'autres sons, il faut avoir l'oreille affutée pour entendre une différence. Je dirais que sur environ 50% des sons, on n'entend pas la différence, surtout dans un mix. Sur les 25% suivants, une différence est audible pour le synthésiste averti, et sur les 25% restants, on croirait carrément qu'il s'agit d'un autre analo avec des réglages similaires. Ce ne sont pas nécessairement des différences d'ordre qualitatif, mais de petites choses comme un niveau plus élevé à certaines fréquences, un résonance de filtre plus poussée qui fait un plus gros sub quand on arrive en bas, des temps d'enveloppe différents...Le Rev5 a un son plus ample, je trouve. Il faut savoir qu'une partie de ces différences est volontaire de la part de Roland, telle que la longueur des enveloppes modifiée sur le release des enveloppes.
Ceci étant, les 2 modules sonores possèdent un grand nombre de qualités communes:
une excellence pour les sons de synthé brass, de leads tranchants, les sons de type clavecin, les sons de synthé avec oscillo n°2 désaccordé à la quinte.
Les sons de basse sont terrifiants. Pas tant par leur sub, mais par leur attaque hyper rapide. Le mode Unison (désaccordable) est à ce titre la terreur des enceintes de monitoring. Sans blague, soyez vraiment prudents.
Les Sweeps et tous les sons « humides » où le filtre résonant est mis à contribution sont saisissants, bouillonnants. Les LFO hypers rapides (jusqu'aux fréquences audio pour le LFO1, on arrive aux alentours de 100 Hz), la cross modulation, le bruit blanc de grande qualité ouvrent la porte à toutes sortes de bruitages tous plus délirant les uns que les autres. On peut tout à fait fabriquer des sons de percus analo si on sait s'y prendre.
Les sons de synthé en synchro sont déchirants d’agressivité. Là, on voit que l'on a affaire à une bécane très haut de gamme.
La Modulation à largeur d'impulsion (PWM) est très musicale. Là où une PWM de mauvaise qualité produirait un son aigrelet sur un réglage moyen et « éteint » sur un réglage extrême, on peut réaliser un beau morphing de forme d'onde rectangulaire, notamment parce que les 2 oscillateurs peuvent bénéficier de la forme d'onde PWM. Sans se substituer au filtre HPF un peu gadget (voir plus loin), il peut compenser certaines de ses lacunes.
Pour l'époque où l'engin est sorti, le son est très vivant, puiqu'un grand nombre de paramètres est sensible à la vélocité et à l'aftertouch. On peut jouer d'une façon très expressive et faire de joli vibratos en fin de phrase par l'aftertouch. Les sources et les destinations de modulation sont très nombreuses, mine de rien.
Au chapitre des regrets (bien peu nombreux), je citerais le filtre HPF qui n'est pas résonant (pas bien grave), mais surtout ne se comporte pas en vrai Filtre Passe-Haut: quand il est totalement en haut, on entend encore une grande partie du spectre sonore (contrairement à celui d'un MS20, par exemple). Il s'agit plus d'un coupe-bas réglable à vrai dire, il peut servir à atténuer les basses fréquences d'un sweep résonant un peu trop dévastateur arrivé dans le bas du spectre. Il n'y a d'ailleurs pas de possibilité de le moduler. Dommage que, pour ce qui est de l'auto-oscillation, le filtre passe-bas, remarquable par ailleurs car très tranchant et musical, n'entre pas vraiment en auto-oscillation. Là, la version 4 du MKS-80 se rapproche nettement plus de l'auto-oscillation. Pour ceux qui l'ignorent, le fait qu'un filtre auto-oscille permet de rajouter une sinusoïde au signal en poussant la résonance à fond, surtout si le filtre en question peut avoir sa fréquence de coupure modulée par le suivi du clavier. On crée ainsi, en quelque sorte, un oscillateur sinusoïdal supplémentaire dont on contrôle la hauteur par la fréquence de coupure du filtre.
Voici maintenant quelques MP3 qui vous donneront une idée des qualités de l'appareil. Tous les extraits ont été enregistrés avec le MKS Rev5, sur Cubase SX3, et convertis en MP3 de 192 kb/s. Je n'ai appliqué aucun effet, j'ai juste mis une légère compression pour niveler les différences de niveau un peu trop extrêmes.
Commençons par un simple son de bass synthé ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Bass%201.mp3 ). La fin du son montre bien qu'on peut aller dans les basses fréquences.
Voici ensuite un son de clavecin ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Clavecin.mp3 )
Un son de synthé qui illustre une utlisation possible de l' aftertouch ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Expressive%20aftertouch.mp3 ), qui module ici la hauteur des oscillos pour créer un vibrato en fin de phrase.
Un autre son de synthé qui montre plusieurs façons de rendre le son expressif ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Expressivity%20Max.mp3 ): les enveloppes sont modulées par la vélocité, et l'aftertouch ouvre plus ou moins le filtre (très perceptible en fin d'extrait sonore.)
Un petit patch pour montrer la rapidité des enveloppes, grâce à ces petits arpèges ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Fast%20Arpeggio.mp3 ).
Voici maintenant des sonorités où le MKS-80 excelle: les sons à base d'oscillateurs synchronisés. Je me suis inspiré du fameux lead que JMJ jouait sur son Elka Synthex ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Hard%20sync.mp3 ). La version 4 du MKS-80 se montre encore plus brutale sur ce type de son. Un autre exemple avec un lead tranchant ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Mad%20Robot%20Sync.mp3 ). Et j'en termine avec cette famille sonore avec une nouvelle illustration de la synchro. ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Sync%20Lead.mp3 )
Dans le registre généraliste, le MKS-80 sait aussi rester simple mais néanmoins gros avec ce son de cor ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Horn.mp3 ). Un autre son de synthé brass ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Soft%20brass%20pad.mp3 ) pour lequel le MKS-80 n'a pas son pareil. Enfin, un simple synthé classic ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Synth%20classic.mp3 ), qui exploite bien, mine de rien, la rapidité des enveloppes.
La rapidité du LFO1 ( http://coyote14.club.fr/MKS80/LFO%20Filter.mp3 ), qui module ici le filtre passe-bas, est édifiante et peut atteindre les fréquences audio.
Le MKS-80 sait aussi être assez surprenant dans les textures de nappes assez fines. Voici un exemple où la PMW et le filtre résonant s'allient pour délivrer cette nappe subtile ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Reso%20PWM.mp3 ). Rappelons que l'extrait audio est enregistré sans effet, un peu d'équalisation, un chorus et un réverb pourront adoucir encore bien plus cette texture.
Le sujet qui fâche: l'effet d'escalier ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Step%20Filter.mp3 ) sur le filtre. En fait, le MKS-80 est un vrai analo, mais ses paramètres sont commandé numériquement sur 128 pas. Sur cet extrait destiné à illustrer les qualités du filtre, on entend clairement à la fin de l'extrait cet effet d'escalier. Ce phénomène se produit sur tous les paramètres, et sait rester discret...sauf sur le filtre.
Un son de sweep avec ouverture du filtre ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Sweep%20brass.mp3 ), résonance un peu ouverte. Le filtre, bien qu'étant un 24 dB/oct, sait rester doux. On est plus proche d'un Oberheim que d'un MS20.
Un lead avec les 2 oscillateurs detunés d'une quinte ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Synth%205th.mp3 ). Un son assez caractéristique du MKS-80.
Le mode unison vous garantit un gros son en empilant les 16 oscillateurs sur une seule note. Ce qui est génial est que les oscillos peuvent tous être désaccordés, comme sur cet extrait ( http://coyote14.club.fr/MKS80/Unison%20Detune.mp3 ), où je pars d'un accordage parfait, puis je detune le tout (un peu trop!), pour finalement revenir à un accordage parfait.
Je termine par ce petit son qui montre un exemple d'enveloppes inversées ( http://coyote14.club.fr/MKS80/inverse%20Envelop.mp3 ): l'enveloppe ADSR qui commande le filtre se retrouve à l'envers, et le sustain fait remonter la fréquence du filtre au lieu de l'abaisser. Cette fonctionnalité assez rare sur un synthé analo permet, si le paramètre sustain est suffisamment court, d'ouvrir d'un seul coup le filtre quand on relâche une touche. On a l'impression (fausse!) de déclencher un son en appuyant sur une touche et un autre en la relâchant.
Voici maintenant 2 fichiers MP3, qui reprennent l'ensemble des sons ci-dessus.
Le premier fichier présente ces sons joués par un ( http://coyote14.club.fr/MKS80/MKS80%20rev4.mp3 )MKS-80 revision 4 ( http://9giga.sfr.fr/n/50-26/f/419673819/deflate/no/MKS_V4.mp3 )
Le second fichier présente ces sons joués par un ( http://coyote14.club.fr/MKS80/MKS80%20rev5.mp3 )MKS-80 revision 5 ( http://9giga.sfr.fr/n/50-26/f/419673820/deflate/no/MKS80%20V5.MP3 )
Ce sont les mêmes patches, joués par les mêmes midifiles, sur chacun de mes MKS.
Je vous recommande d'importer chacun de ces 2 MP3 dans votre séquenceur audionumérique, chacun sur une piste stéréo dédiée, et d'alterner la reproduction en solo de chacune des pistes pour voir, son par son, les différences entre les 2 versions.
Bien sûr, je garantis que l'enregistrement a été fait dans des conditions strictement identiques (même préampli, même compression, mais résolution MP3, etc).
AVIS GLOBAL
Le MKS-80 est un synthétiseur dont la palette sonore est très complète pour un analo. Il n'a pas de véritable point faible, hormis le côté anecdotique de son filtre passe-haut. Cet instrument est complet, dans le sens où il sait produire tantôt des sonorités acides, incisives et subtiles, tantôt des leads puissants, des basses qui fracassent, des sweeps et des sons de synchro sans égal. Côté sons « généralistes », ses sons de brass sont parmi les meilleurs, ses nappes peuvent envelopper n'importe quelle mélodie, avec une polyphonie qui peut en faire une string machine, des sons de clavecin analogique, etc. Cet instrument peut donc trouver sa place dans un set-up généraliste, pop, électro, rock, ambiant, rap pour certaines sonorités, voire techno. Il est toutefois plutôt connoté 80's que 70's du point de vue couleur sonore.
Outre ses qualités sonores intrinsèques, le MKS-80 offre de nombreuses possibilités de modulation, une sensibilité à la dynamique et l'aftertouch: on ne tourne pas éternellement autour des mêmes sonorités et il sait se réinventer sans cesse, à condition de bien vouloir l'éditer un peu. Avoir un MKS-80 pour parcourir ses presets est un non-sens, les sons d'origine étant bien mal programmés d'ailleurs. Doté de caractéristiques largement supérieures à la plupart des analos d'aujourd'hui, il est selon moi largement sous-évalué: moins de 1000€ pour avoir un gros son analo sur 8 voies de polyphonie, autant de possibilités, le MIDI d'origine... il n'aura besoin que d'un bon rack d'effet aux fesses pour être complet. Quand on sait que pour ce prix là, certains achètent des MS20 ou des TB303...
Un instrument méconnu, mal aimé, et moche comme tout. Un joyau pourtant.
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Fiche technique
- Fabricant : Roland
- Modèle : MKS-80
- Série : MKS
- Catégorie : Synthétiseurs analogiques en rack
- Fiche créée le : 29/09/2002
- Polyphony - 8 voices
- Oscillators - 16 Oscillators at 2 per voice!
- Memory - 64 single, 64 combination
- Filter - Low pass filter w/ ADSR, Hi pass filter
- VCA - Standard ADSR
- Arpeg/Seq - None
- Keyboard - None
- Control - MIDI
- Date Produced - 1984
Distribué par rolandcentraleurope
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Autres dénominations : mks 80, mks80, super jupiter mks 80, superjupitermks 80, superjupitermks80, super jupiter mks80