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TL Audio 5052 2-Channel Tube Processor
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Test du TL Audio 5052

Tranche de console de la marque TL Audio appartenant à la série Ivory 2

Test écrit
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Tranche d'ivoire

En proposant une double tranche embarquant préampli, compresseur, égaliseur et limiteur à lampe, le 5052 de TL Audio a tout du couteau suisse sonore. Reste à voir si la chose est aussi aiguisée qu'elle le paraît.

Avec sa jolie façade beige carac­té­ris­tique de la série Ivory, le 5052 ne manque pas d’al­lure et son rack au format 3U (3 unités) 19" comme ses fonc­tion­na­li­tés forcent le respect. La machine se compose en effet de 2 sections jumelles et 'linka­ble’, chacune d’elle compre­nant un préam­pli, un compres­seur, une égali­sa­tion et un limi­teur. Garants de la signa­ture sonore parti­cu­lière du 5052, des tubes audio (doubles triodes Sovtek ECC83/12AX7A) sont présents à tous les étages du produit.

Premier point posi­tif : l’agen­ce­ment du 5052 fait preuve de beau­coup d’in­tel­li­gence et se révèle très ergo­no­mique : les poten­tio­mètres rota­tifs et cran­tés sont agréables au manie­ment et la lisi­bi­lité de l’en­gin ne souffre pas des nombreuses fonc­tion­na­li­tés que cumule l’ap­pa­reil. Du coup, on accède faci­le­ment aux nombreux réglages.

Connexions à l'arrière du TL Audio 5052

En face arrière, les entrées et sorties sont doubles : on retrouve ainsi deux entrées micro, deux entrées lignes symé­triques sur bornier XLR et deux entrées lignes asymé­triques sur connec­teur Jack 6.35.

Côté sorties, on béné­fi­ciera de deux sorties symé­triques sur embase XLR, deux asymé­triques sur Jack 6,35.

Side-Chain ?

Appe­lée aussi Key-in en anglais, cette « entrée laté­rale » permet le déclen­che­ment du compres­seur par un signal externe.

Cela pourra servir à réali­ser un Voice-Over (Ducking) comme on le fait à la radio (dès que l’ani­ma­teur parle dans son micro, le niveau de la musique baisse auto­ma­tique­ment) mais aussi à faci­li­ter la coha­bi­ta­tion d’ins­tru­ments ayant tendance à se recou­vrir mutuel­le­ment comme un pied de grosse caisse et une basse par exem­ple…

Complé­tant le tout enfin, on trouve d’une part deux insert pour utili­ser le 5052 en Side-Chain (asymé­trique en Jack 6,35) et 2 boucle d’ef­fet, là encore en asymé­trique et Jack 6,35.

Autant dire que l’ap­pa­reil se montre plutôt complet de ce point de vue, à plus forte raison si on l’équipe de la carte option­nelle DO-2 qui, via une inter­face S/PDIF, permet une conver­sion analo­gique > numé­rique en 24 à des fréquences de 44.1 kHZ / 48 kHz (pas de 96KHz hélas) et se voit doté d’em­bases BNC pour la synchro World­Clock.

Bref, d’ap­pa­rence comme sur le papier, le dernier né de TL Audio est enga­geant à plus d’un titre. Reste à voir ce qu’il a dans le ventre.

Et comme on ne saurait se pronon­cer sur une telle bête en quelques heures, c’est au terme de 3 mois de travail d’uti­li­sa­tion du produit que ce test a été écrit. Histoire de ne rien oublier, nous évoque­rons succes­si­ve­ment les diffé­rents étages de l’ap­pa­reil.


Préam­pli­fi­ca­tion

Préampli du TL Audio 5052
Le signal d’en­trée attaque d’abord un ampli­fi­ca­teur à tran­sis­tors et élec­tro­nique­ment symé­trisé, traverse le filtre passe haut, puis tran­site dans la lampe (dépen­dance du niveau d’en­voi dans la lampe par rapport au niveau d’en­trée), une triode Sovtek ecc83 (12AX7WA) alimen­tée sous 150 volts.

On commence donc par la section pré-ampli­fi­ca­tion avec un switch rota­tif cranté pour 4 posi­tions :



Alimen­ta­tion fantôme (phan­tom power)

Tension d’ali­men­ta­tion conti­nue, géné­ra­le­ment de + 48 Volts, emprun­tant les mêmes conduc­teurs que la modu­la­tion afin d’ali­men­ter des micros à conden­sa­teur de manière trans­pa­rente.

  • Micro déli­vrant une alimen­ta­tion fantôme + 48 Volts afin d’uti­li­ser les micros à conden­sa­teurs.
  • Micro pour dyna­miques ou rubans.
  • Entrée ligne (symé­trique – asymé­trique … voir plus loin)
  • Entrée instru­ment haute impé­dance (guitare & basses élec­triques) dont la connexion se trouve en face avant sur jack 6.35. Un détail des plus pratique à souli­gner.

Suit un PAD d’at­té­nua­tion de –30dB (très élevé), un filtre passe haut dont la fréquence de coupure est situé à 90 Hz (pente modé­rée de 2ème ordre : 12dB octave) et un inver­seur de phase (180°). Un bouton rota­tif permet le dosage du niveau d’en­trée (de +16 à 60 dB pour les micros et –20 à + 20 dB pour la ligne) dont le cran au centre de la course marque le 38 dB pour le niveau micro ou 0 dB pour le niveau ligne. Le niveau de la modu­la­tion envoyé dans la triode est en fonc­tion du niveau d’en­trée…

Deux diodes, respec­ti­ve­ment « Drive » (couleur jaune pour visua­li­ser le travail de la lampe) et « Peak » (couleur rouge pour contrô­ler l’état de la modu­la­tion) permettent un contrôle visuel de l’état du signal. Ce dernier passe encore au travers d’une triode entre la section préam­pli et le compres­seur.

Plusieurs autres micros ont été testés pour avoir une vue d’en­semble des possi­bi­li­tés de l’ap­pa­reil. Dans le désordre : Neumann U87ai, Shure KSM27, Super­lux CM-H8CH, AKG C414 EB, Oktava MK219, Shure SM48, Grun­dig GMD15, BPM TB100 et Senn­hei­ser MD441.

 


Avec un micro à conden­sa­teur

Premiers constats : la modu­la­tion arrive très vite dans la lampe qui enri­chit le signal d’har­mo­niques assez plai­santes (de rang impair surtout). Dès cet instant s’ex­prime le carac­tère affirmé du 5052. C’est avec un Neumann U87ai que l’on commence nos tests et la bas flat­teur de ce micro allié à la chaleur de la lampe donne une assise indé­niable au son : c’est joli, plus musi­cal que précis et le bas est large et rond. On trouve aisé­ment les réglages adéquats : plus on ouvre le gain d’en­trée, plus le travail de la lampe se fait entendre et enri­chit le signal (synop­tique du chemin de la modu­la­tion), lais­sant appa­raître la person­na­lité sonore de l’ap­pa­reil (pour un son plus respec­tueux, on préfé­rera utili­ser un gain d’en­trée modéré et jouer sur le réglage du niveau de sortie). En tout cas, ce que l’on entend est très agréable : il y a de la lampe : c’est sûr ! Le haut est égale­ment carac­té­ris­tique du son tube : doux et enri­chi d’har­mo­niques.

Vue du 5052 de TL Audio

En revanche, ce préam­pli n’est pas un modèle de silence : ce n’est pas très gênant sur de la musique chan­tée et accom­pa­gnée car ce «  souffle  » alimente et enri­chit les réverbs addi­tion­nelles mais cela peut s’avé­rer extrê­me­ment gênant sur du 'spea­king’ où le silence est d’or.

Nous avions égale­ment un Shure KSM44 en prêt pour test, et ce dernier s’est parti­cu­liè­re­ment bien comporté avec le 5052 : sans doute possible est-ce dû au mariage d’un micro assez neutre ques­tion colo­ra­tion et d’un préam­pli au contraire marqué. Ce couple a très bien fonc­tionné sur des voix, remon­tant «  la gorge  » et les respi­ra­tions de façon très agréable, proje­tant bien la voix devant, donnant une belle assise à la prise.

En revanche, l’em­ploi d’un micro à lampe tel que le BPM TB100 ne s’est pas révélé des plus heureux : le medium deve­nant déli­cat, bougeait … Certes, il s’agit d’un phéno­mène déjà constaté avec d’autres mariages 'lampe sur lampe’ (compre­nez micro lampe sur préam­pli lampe) mais il faut noter que le 5052 n’évite pas cet écueil.

 

Avec un micro à ruban et un dyna­mique

On conti­nue en chan­geant la posi­tion du rotac­teur du choix d’en­trée micro (sans alimen­ta­tion fantô­me+ 48 Volts) pour raccor­der un Beyer­dy­na­mic M260 et un Shure SM48. Le premier est un micro double-ruban et l’autre un dyna­mique analogue au SM58 du même construc­teur. Ces 2 micros ne sont pas des réfé­rences en terme de niveau de sortie, mais le deuxième, de par son analo­gie avec le SM58, permet­tra de four­nir des repères.

On a ici moins de confort de travail que l’ins­tant précé­dent avec le Neumann U87ai ou qu’en couplant ces mêmes micros à un LAFONT LP ou un Amek 9098. (J’uti­lise très souvent le Shure SM48 sur des cuivres ou autres sources diverses couplé à un Amek 9098 : ce dernier présente l’avan­tage d’un bon gain utile & silen­cieux, d’une belle ouver­ture, d’un grave très précis et offre une trans­pa­rence que j’ap­pré­cie beau­coup au travail. Ok, ce n’est pas la même tech­no­lo­gie, ni la même gamme de tarif mais, quand on a le choix, on compare puis travaille avec celui qui semble le plus effi­cient…)
Ques­tion gain utile donc, on est moins à l’aise qu’avec l’Amek et ce n’est pas neutre ques­tion grain… En revanche, la person­na­lité du 5052 propose une autre solu­tion : colo­ra­tion, grave plus gras et musi­cal, haut moins détaillé mais joli­ment fourni (même si parler de haut avec un SM48 est presque une héré­sie !) et surtout un medium plus riche encore et très agréable sur des voix sans être vulgai­re… Atten­tion toute­fois, il semble que la formule ne fonc­tionne pas sur toutes les voix : lors de prises de spea­king avec une voix fémi­nine native des USA, les guttu­rales explo­saient sans que la section compres­sion soit en service. A éviter à tout prix dans ce contexte donc…

On conti­nue nos tests avec le Grun­dig GMD15, un micro au niveau de sortie 'anémique’ qui se révèle le candi­dat idéal pour voir ce qu’un préam­pli a dans le ventre. Les résul­tats sont ici sans surprise : impos­sible d’avoir un niveau suffi­sant exploi­table (qui n’offre pas de distor­sion, donc), même en travaillant sur le gain d’en­trée, le Make-Up du compres­seur, et le niveau de sortie ! Admet­tons-le tout de même, la chose n’a rien d’un scan­dale car si le 5052 peine avec le GMD15, il n’est pas le seul à mal s’en sortir avec ce micro ultra diffi­cile. Reste qu’on aurait aimé dispo­ser de plus de réserve de gain utile car, dès que l’on pousse un peu plus, le souffle arrive et le niveau rapport signal sur bruit devient alors moyen. De ce point de vue, il ne me semble pas répondre aux exigences d’une utili­sa­tion en studio et c’est bien dommage.

 

Vue de face du TL Audio 5052

Entrées Lignes

Passons aux entrées lignes avec le raccor­de­ment de claviers (YAMAH DX21 & Nord­Lead 2 en asymé­trique, AKAI S3200XL en symé­trique) et de sorties de cartes sons (M-Audio DELTA 66 & MOTU 896). Le son gagne là aussi en rondeur et assise cepen­dant que les hauts mediums du Yamaha comme de l’Akai se font plus doux : le son est plus gras, ample, riche en compa­rai­son avec un enre­gis­tre­ment des instru­ments raccor­dés en direct. Bref : Le 5052 fait parfai­te­ment son job sur ce point.

Même chose en sortant de la carte son où tout ce qui traverse le 5052 est boni­fié. Un commu­ta­teur est présent en face arrière qui permet des réglages de –10dB à + 4dB en asymé­trique (unba­lan­ced) et de +4dB à +18dB en symé­trique (balan­ced) : cela permet d’ac­cep­ter des niveaux d’en­trée très élevés et s’avère extrê­me­ment appré­ciable.

Entrée haute impé­dance

Finis­sons avec l’en­trée haute impé­dance (Hi-Z) en câblant une Fender Stra­to­cas­ter Stan­dard à l’en­trée de la façade avant. Dans ce contexte, le 5052 fait office de boîte de direct de luxe et l’avan­tage de la triode est ici un vrai bonheur : on n’hé­site pas à pous­ser le gain pour salir et épais­sir le son de manière assez agréable.

Même constat sur une basse élec­trique Warwick où le 5052 offre une bonne tenue dans le bas : un bon gros son, comme on dit, avec une belle rondeur. Certes, on est loin de la superbe préci­sion de l’Avalon U5, mais le bébé de TL Audio est large­ment apte au travail.

Conclu­sion sur le préam­pli

Alors ? Alors on béné­fi­cie d’un préam­pli dont le gain est suffi­sant sur des statiques et qui donne vrai­ment de la rondeur et du corps au son, même s’il faudra s’en méfier (on peut rapi­de­ment rajou­ter beau­coup de distor­sion au signal. C’est très inté­res­sant sur certaines appli­ca­tions, moins sur d’au­tres…). On est clai­re­ment ici à un niveau bien supé­rieur à ce que proposent les piètres préam­plis des petites consoles (voir préam­plis embarqués sur les tables de mixage low budget): ici, le bas n’est pas étriqué, rikiki, mais plus précis, détaillé et le haut n’est pas tordu… Reste que les diffi­cul­tés qu’a rencon­trées l’ap­pa­reil dans le contexte de micros dyna­miques et notam­ment d’un micro à faible niveau de sortie lui portent préju­dice : Pour du Home ça passe, mais person­nel­le­ment je n’en­vi­sa­ge­rais pas de l’uti­li­ser en studio.


Compres­sion

Zoom sur le compresseur du 5052 de TL Audio

Cette section, très complète et en bonne inter­ac­tion avec la section d’éga­li­sa­tion, regorge de fonc­tions très utiles en enre­gis­tre­ment ou en mixage, à commen­cer par les clas­siques réglages : Three­shold – Ratio – Attack – Release – GMU.

Le seuil de déclen­che­ment (thre­shold) est à l’en­vers et sa course d’ac­tion s’étend de – 20 à +10 dB pour un ratio allant de 1:1.5 à 1 :30 ! (cet ultime réglage étant plus celui d’un limi­teur). Les temps d’at­taque et de relâ­che­ment sont défi­nis par 2 boutons rota­tifs de rapide (fast) à lent (slow) : qu’im­portent cepen­dant les valeurs litté­raires de la séri­gra­phie puisqu’un compres­seur se règle avant tout à l’oreille !

A l’usage, on n’est pas débous­solé : on se retrouve avec un compres­seur qu’on prend très rapi­de­ment en main de par sa faci­lité de réglage : les novices iront certai­ne­ment trop loin dans les choix de ratio car la possi­bi­lité de pous­ser jusqu’à 1 :30 invite à de fortes compres­sions. Aussi rappel­le­rat-t-on l’adage : The Less Is More ! L’at­taque respecte assez bien les tran­si­toires : aucun soucis parti­cu­lier sur des percus­sions. Le release permet de bonnes tenues de réso­nances sur des caisses claires par exemples. L’ac­tion géné­rale sur des voix donne de bons résul­tats, certes moins déli­cieux que l’ex­cellent Joemeek SC2 1ère géné­ra­tion, mais effi­cace et rapide au travail.

Pour un meilleur contrôle tech­nique et créa­tif de la compres­sion, TL Audio donne aussi la possi­bi­lité de choi­sir entre 2 coudes (Hard knee ou Soft knee) par le biais d’une touche de fonc­tion. Le mode Soft Knee, plus à l’aise pour des voix donnera des compres­sions plus douce et se révè­lera plus discret (et donc plus tolé­rant vis-à-vis de réglages approxi­ma­tifs) à l’in­verse du mode Hard Knee qui plaira aux amateurs du coté «  rentre-dedans  » des compres­sions (à essayer pour typer un trai­te­ment sur un groupe de batte­rie par exemple).

Compres­seur ?

Un compres­seur sert à réduire la dyna­mique du signal (c’est à dire l’écart, mesuré en dB, entre le niveau de plus forte ampli­tude et celui de plus faible ampli­tude). Ses réglages les plus courants sont les suivants :

  • Attaque : Défi­nit le temps mis par le compres­seur pour entrer en action (Une attaque lente lais­sera passer les tran­si­toires avant de compres­ser le signal tandis qu’une attaque rapide les atté­nuera).
  • Three­shold (seuil de déclen­che­ment) : niveau à partir duquel le compres­seur agit.
  • Release (relâ­che­ment) : Déter­mine le temps que prend le compres­seur à réta­blir un gain nomi­nal après que le signal soit retombé en dessous du seuil.
  • Ratio (taux de compres­sion) : Rapport entre le niveau du signal d’en­trée et celui du signal de sortie et qui déter­mine donc la réduc­tion de dyna­mique : un rapport de 4 :1 signi­fie que pour 60 dB de dyna­mique en entrée, on obtien­dra en sortie 60/4 = 15 dB.
  • Make-up (Gain de sortie ou encore rattra­page de niveau) : Permet de remon­ter le niveau du signal après compres­sion de sa dyna­mique.
  • Soft Knee / Hard Knee (Coude doux / dur ou encore point d’in­flexion) : Ce para­mètre déter­mine si la compres­sion s’opère de façon brutale ou progres­sive. En mode Soft Knee, la compres­sion commence légè­re­ment avant le seuil fixé (on parle alors d’ar­ron­dis­se­ment du point d’in­flexion).

Parmi les bonnes idées du 5052, une touche nommée «  EQ S/C  » permet de placer l’éga­li­sa­tion dans l’en­trée de déclen­che­ment du compres­seur. Si la chose sera pratique pour réduire les basses et éviter ainsi d’avoir compres­sion qui «  pompe  », elle trou­vera aussi son inté­rêt pour dé-esser une voix par exemple ! Le compres­seur agira effec­ti­ve­ment d’avan­tage sur la plage de fréquences (à régler avec le facteur Q) ampli­fiée. A noter les entrées en face arrière pour un mode de même type mais avec un égali­seur externe : toutes fréquences boos­tées provoquera la travail du compres­seur sur la fréquence char­nière choi­sie (& alen­tours) en ques­tion. Là encore, la chose sera idéal pour dé-esser une voix («  forcer  » l’equa aux alen­tours des 5 à 7 kHz géné­ra­le­ment) ou la dé-popper (vers les 600 Hz).

Je trouve très pratique la possi­bi­lité d’in­sé­rer l’éga­li­sa­tion avant le compres­seur dans la chaîne de trai­te­ment du signal. Un léger poil mou lorsque l’on appré­cie un JoeMeek SC2 ou un DeMa­ria (pas le même prix non plus).

Vu-mètres du TL Audio 5052

Lors de l’en­re­gis­tre­ment de voix, ce compres­seur fait très bien son boulot : ça compresse et plutôt bien et de façon pas trop marquée avec des réglages modé­rés, cepen­dant qu’on peut aller cher­cher assez loin avec le Three­shold, ce qui est assez agréable. Même bon constat sur des prises de guitares, qu’elles soient acous­tiques ou élec­triques. En étant un peu moins sage dans les réglages, le compres­seur du 5052 est loin d’être trans­pa­rent et rajoute ce petit quelque chose d’in­té­res­sant, même s’il rabote un peu le haut (comme beau­coup). En tout cas, je l’ai bien aimé sur des guitares acous­tiques auxquelles il appor­tait de la chaleur cepen­dant qu’il s’est révélé très inté­res­sant sur des prises de clavier.

Parmi les points néga­tifs, on notera que la lampe fait claquer certaines guttu­rales (voix fémi­nine améri­caine en spea­king – voix-off) et il faudra faire très atten­tion aux réglages d’at­taques !

Enfin, je suis resté plus que scep­tique concer­nant l’usage d’un tel compres­seur sur des mixes entiers, l’en­semble restant un peu mou (surtout si l’on compare face à d’autres compres­seurs plus pres­ti­gieux). Sur des voix, guitares, cuivres, percus­sions, ça fonc­tionne bien mais le 5052 avoue ses limites en compres­sion dès lors qu’il s’agit de traî­ter des mixes dans leur globa­lité.

Conclu­sion sur la compres­sion

Pour conclure, nous avons obtenu de bons résul­tats sur des voix, des cuivres, des guitares, des percus­sions ou un sous-groupe de batte­rie, mais le 5052 s’est montré assez déce­vant sur un master (certes bien touffu) où il s’est avéré moins précis qu’un DeMa­ria, un Distres­sor ou un Joemeek SC2 dans ce registre.

Par ailleurs, on ne pourra s’em­pê­cher de regret­ter la présence d’un vrai dé-esseur. On peut certes se le fabriquer grâce à la touche 'EQ S/C’, mais à ce moment là, on perd l’EQ… Si l’on veut jouir de l’éga­li­sa­tion, il faudra donc se débrouiller autre­ment pour dé-esser, en jouant par exemple sur le posi­tion­ne­ment de l’in­ter­prète devant le micro (il suffit souvent d’un angle de 10° pour calmer des sifflantes récal­ci­trantes).


Egali­sa­tion & Limi­teur

Section d'égalisation sur le TL Audio 5052

Les extrêmes, le bas et le haut sont de type Peak ou Shel­ving au choix (touche de fonc­tion) et les médiums sont para­mé­triques : on peut choi­sir la fréquence centrale, le gain posi­tif ou néga­tif, et le facteur de qualité (Q), le contrôle du spectre audio s’éten­dant de 30Hz à 20KHz :

Voici la physio­no­mie globale de l’éga­li­sa­tion :

Grave : de 30Hz à 1KHz : +/- 15dB.
Bas médium : de 50 Hz à 1,5 KHz : +/- 15dB : Q de 0.15 à 1.4 octaves.
Haut médium : de 1KHZ à 12KHz : +/- 15dB : Q de 0.15 à 1.4 octaves.
Aigu : de 3KHz à 20KHz : +/- 15dB.

Notez qu’une touche « EQ PRE » est présente : une fois acti­vée, cette dernière place la section égali­sa­tion avant le compres­seur dans la chaîne de trai­te­ment. La chose est à la fois utile et bien pensée pour ceux qui dési­rent, par exemple, adou­cir une voix un peu trop timbrée… ou l’in­verse !

Egali­seur para­mé­trique

Inventé par George Massem­burg dans les années 70, il s’agit d’un égali­seur compre­nant 3 para­mètres d’ac­tion ajus­tables afin d’avoir un contrôle plus précis de l’éga­li­sa­tion appor­tée à un signal audio. Les para­mètres en ques­tion sont les suivants :

  • Fréquence : fréquence centrale de correc­tion.
  • Ampli­tude posi­tive ou néga­tive : atté­nua­tion ou ampli­fi­ca­tion.
  • Q (Facteur de qualité ou coef­fi­cient de surten­sion) : un réglage élevé de celui-ci (ex : 2) affecte une bande étroite tandis qu’un réglage à Q faible (ex : 0.3) opère sur une bande de fréquences plus large.

De manière géné­rale, cette section d’éga­li­sa­tion est très fonc­tion­nelle et auto­rise un travail aussi rapide qu’ef­fi­cace grâce, notam­ment, au choix d’ac­tion des plages de fréquences qui s’avère très perti­nent. Mais le plus agréable ici, c’est une nouvelle fois la person­na­lité dont fait preuve le 5052, plus musi­cal que analy­tique, mais avec quelle couleur : c’est analo­gique, c’est de la lampe, et cela s’en­tend bien !

Ceux qui ne connaissent que les EQ logi­cielles devraient essayer au moins une fois pour comprendre la diffé­rence entre l’ému­la­tion et la réalité (même si des progrès indé­niables ont été réali­sés) : le message musi­cal est diffé­rent… le plai­sir aussi !

A l’usage, l’EQ du 5052 se montre des plus agréables. On s’en rend compte notam­ment sur une guitare acous­tique : lui procu­rant une belle chaleur, il permet aussi très faci­le­ment d’en­le­ver un «  peu de rosace  » en jouant sur les fréquences réson­nantes vers les 300/400 Hz. Un petit ajout vers les 3Khz permet de gagner en préci­sion sans durcir le son et de béné­fi­cier d’un joli rendu de la lampe.

Le bas natu­rel du 5052 permet une belle rondeur, bien traduite sur des voix et toute autre modu­la­tion. Dans ce contexte, une correc­tion de 2 ou 3 dB donne rapi­de­ment plus d’am­pleur au son et des voix sèches (non trai­tées) que j’avais ont ainsi béné­fi­ciées de toute la chaleur et la musi­ca­lité de l’ap­pa­reil.

Rien à redire non plus sur la versa­ti­lité de l’en­semble : les filtres en plateau s’avèrent judi­cieux pour les correc­tions douces et les 2 medium para­mé­triques, en colo­rant vite et bien, permettent de scupl­ter le son assez faci­le­ment.

Atten­tion cepen­dant aux réglages trop sévères où la lampe se fait beau­coup trop sentir : les distor­sions arrivent vite…


Limiteur sur le 5052 de TL Audio

Limi­ta­tion et Master : un gros mur de brique

Finis­sons avec deux poten­tio­mètre rota­tif placés dans le coin supé­rieur droit de la façade : l’un est affecté au gain de niveau de sortie et l’autre, qu’on commu­tera en mode on-off en le tirant, sert à régler le limi­teur embarqué. Ce dernier est un mur, un vrai, un dur ! Extrê­me­ment effi­cace et éner­gique, il offre une réac­tion très (trop quelques fois) rapide et peut être réglé à des fins créa­tives comme dans un but préven­tif.

Atten­tion cepen­dant aux effets de pompage qui peuvent très vite surgir ! Bien sûr, on peut ici aussi lier les 2 canaux comme pour toutes les autres sections (compres­sion, égali­sa­tion). : complet et judi­cieux. Bref, une section sans histoire.

Limi­teur ?

Le rôle d’un limi­teur est d’opé­rer une forte compres­sion (ratio de l’ordre de 10:1, 20:1 voir plus) afin de ne pas dépas­ser un certain niveau de sortie. Cela sera pratique par exemple pour proté­ger des enceintes de niveaux trop élevés…


Conclu­sion

En conclu­sion, il ne fait aucun doute que le 5052 est un produit remarqua­ble­ment conçu, complet mais pas complexe et qui ne manque pas de quali­tés sonores. La section Préam­pli ne m’a toute­fois pas emballé, sans doute parce que, dans le studio où j’ai réalisé le test, je dispo­sais de très sérieux concur­rents à ma dispo­si­tion : Amek, Tube­Tech ou Lafont… Le problème ? Le gain utile n’est pas énorme et cela devient vite gênant en séance où un préam­pli se doit de pouvoir tirer le meilleur de n’im­porte quel micro.

Vue du 5052 de TL Audio

La section compres­sion offre quant à elle des pres­ta­tions satis­fai­santes et ne souffre pas de défauts majeurs même si elle pêche par trop de mollesse lorsqu’on l’ap­plique à un mix entier.

Nette­ment plus enthou­sias­mante, l’éga­li­sa­tion est sans conteste la grande réus­site de ce 5052 : offrant couleur, musi­ca­lité et beau­coup de possi­bi­li­tés, elle vaut le coup d’œil… ou plutôt d’oreille. On souli­gnera d’ailleurs la belle complé­men­ta­rité de l’éga­li­sa­tion et du compres­seur…

Force est de consta­ter d’ailleurs que dans l’en­semble, le 5052 est à la fois cohé­rent, complet (il manque juste un dé-esseur), ergo­no­mique et très coloré. Les détails et la finesse du son en pâtissent un peu, mais le tout gagne en musi­ca­lité et en densité. De ce fait, le 5052 a une vraie person­na­lité, ce qui implique évidem­ment qu’il n’est pas univer­sel : mieux vaut en avoir conscience avant de l’ache­ter.

Puisqu’on parle de prix, il convient enfin d’ap­pré­cier la perti­nence du 5052 sur un marché où la demande existe mais où les produits ne sont pas très nombreux. Certains préfé­re­ront peut-être mettre un peu plus cher pour aller voir ce qui se fait chez Draw­mer par exemple, mais il n’en demeure pas moins que le 5052, avec ses 2 véri­tables voice chan­nels linkables mérite toute votre atten­tion. S’il ne devrait donc pas détrô­ner les réfé­rences qu’on trouve dans les studios pros, il devrait faire le bonheur de plus d’un Home Studiste exigent…


Merci à Algam SPL et The Sound Factory pour leur prêt de maté­riel et leur gentillesse. Merci égale­ment dans le désordre à Julien Canu, Ingrid & Seve­rine (spea­king), & Max’'. …


Points forts
  • Outil complet.
  • Un appareil cohérent tant au niveau de la qualité audio que de la conception.
  • Une personnalité affirmée due aux lampes.
  • L'égalisation et sa grande musicalité.
  • Un bon choix pour du Home Studio.
  • Synchro worldclock.
Points faibles
  • La préamplification, correcte sans être au niveau des exigences professionnelles.
  • Le compresseur un peu trop mou et pas très intéressant en Master.
  • L'absence d'un vrai dé-esseur. L’option carte numérique limitée Home studio : SPDIF 24 bits / 44,1-48 KHz seulement).
  • David Levaufre 1 post au compteur
    David Levaufre
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 27/05/2018 à 09:46:26
    merci pour ce test, tres instructif pour moi

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