Usant comme à leur habitude de courbes comme principale méthode de contrôle, les Allemands de Cableguys nous reviennent avec ShaperBox, un multieffets aussi simple que réjouissant. Ça se patche !
Que ceux qui pensent qu’une vidéo vaut mieux qu’un long discours regardent l’émission que nous lui avons consacrée :
Pour les autres, c’est ici que ça se passe :
C’est dans la boîte !
L’idée de ShaperBox est simple : rassembler au sein d’un même plug-in différents modules de base pour traiter une boucle. On dispose ainsi de TimeShaper, VolumeShaper, PanShaper, FilterShaper Core etWidthShaper, sachant que chaque module est achetable indépendamment à 29 euros mais qu’il serait vraiment sot de passer à côté du bundle qui permet de faire une belle économie sur l’ensemble : les cinq modules sont en effet proposés à 94 euros.
Comme d’habitude avec CableGuys, ce sont des courbes qui serviront pour l’essentiel à paramétrer chacun des modules, avec une simplicité d’utilisation si confondante que l’éditeur se passe même de fournir un manuel avec son logiciel. Or, une fois n’est pas coutume : ça n’a rien de gênant. Un enfant de 6 ans parviendrait en effet à se servir du logiciel et à tracer les courbes les plus complexes en deux coups de souris. Un double clic sur la ligne permet d’ajouter un point, tandis qu’un double clic sur un point permet de l’effacer et qu’un outil Step Draw permet de tracer facilement des choses bien carrées et qu’un système de magnétisation permet de caler chaque évolution sur la grille. Bref, c’est simplissime et comme les développeurs ont même pensé à un bouton pour générer une courbe aléatoire, il n’y a rien à redire : l’ergonomie est parfaite.
Les cinq modules peuvent évidemment être mis dans l’ordre qui vous convient, activés ou désactivés, mais ne peuvent pas se dédoubler, ce qui n’a vraiment rien de gênant à l’usage. On aurait certes adoré avoir d’autres modules encore (disto, réverb, delay, etc.), d’autant que Width, qui joue sur la largeur stéréo, n’est pas toujours évident à percevoir à l’usage. Toutefois, Cableguys se rattrape en permettant un usage multibande de chaque module. Là encore, c’est très simple à mettre en oeuvre : on définit les fréquences de splits à la souris et nous voici prêts à faire des modulations autrement plus complexes sans nous prendre la tête.
Mais le paramètre le plus intéressant demeure la taille de la boucle, sachant que cette dernière peut aller du 1/128e de mesure à 32 mesures. De fait, on pourra utiliser ShaperBox pour des modulations très lentes (et là, Width recouvre sans doute plus d’intérêt, car on aura le temps d’apprécier son action) ou au contraire hyper rapides, permettant de faire glitcher n’importe quel signal de belle manière. On pourra en outre l’utiliser en live grâce un système de slots assignables à des touches MIDI qui permettront d’enchaîner les presets à la volée. Encore une fois, c’est très bien vu.
Je finirais bien là en vous disant que tout est parfait dans ce ShaperBox et en lui collant 5/5 pour son à-propos, sauf que le développeur s’est étonnamment raté sur un détail pourtant simple : le gestionnaire de presets.
Proposant des centaines de presets tous plus intéressants les uns que les autres, avec la possibilité de les noter et de les filtrer par module, le navigateur a la très mauvaise idée de les paginer. On se retrouve ainsi avec 44 pages à parcourir, ce qui est vraiment très laborieux. En outre, on aurait adoré disposer d’un système de tags pour afficher simplement tout ce qui concerne le scratch, ou le stuttering, etc. On a certes un champ qui permet de rechercher un preset par nom, mais pour peu que ce dernier ait été nommé de façon olé olé, ça n’a pas grand intérêt.
Fort heureusement, ce petit bémol n’a rien de rédhibitoire, car la simplicité du plug-in est telle qu’on se passe volontiers des presets fournis pour faire ses propres expériences.
Conclusion
Pour 94 euros, le rapport simplicité/efficacité de cette ShaperBox est sidérant : en quelques minutes, on a tout compris du plug-in et en quelques clics, on parvient à mettre une boucle en vrac, faisant naître des grooves vraiment inspirants. Il y a certes bien du monde sur ce segment du multieffets à patterns, mais les coyotes de Cableguys ont fait à mon sens plus fort que nombre de leurs concurrents, car ils ont su faire plus simple. Du Tape-Stop au scratch en passant par du Trance gating ou 1001 vibratos et trémolos, ShaperBox en a sous le pied et devrait vous convaincre pour un usage studio comme live. Chapeau bas donc !