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Test de la Native Instruments Session Bassist Prime Bass - Basseur de Prime

8/10

Quasi exhaustive, la Komplete ne manquait pas de belles références en matière de basses virtuelles, notamment grâce à son partenariat avec Scarbee. Cela n’empêche pas l’éditeur de nous proposer une nouvelles série de basses virtuelles nommée Session Bassist et dont Prime Bass est la première représentante.

Le nom de la série ne laisse aucun doute sur son origine : après les Session Guita­rist décli­nés en acous­tique comme élec­trique, Druma­sonc s’at­taque donc à la basse en repre­nant les ingré­dients qui ont fait le succès des guitares, que ce soit du point de vue des fonc­tion­na­li­tés comme de l’er­go­no­mie. On se retrouve ainsi avec un instru­ment qui propose à la fois des grooves prêts à l’em­ploi et un sampling note à note, le tout repo­sant sur le sampling d’une Fender Preci­sion Bass des années 80. De quoi envoyer les vieilles Scar­bee à la retraite ? C’est ce qu’il s’agit de véri­fier sachant que si ces dernières ont en effet vieilli en regard de ce qui est sorti sur le marché depuis, elles n’en restent pas moins très perti­nentes vu leur âge…

Prime time

globalOccu­pant plus de 8 Go sur le disque dur, Prime Bass offre une approche très diffé­rente de ce qu’a pu propo­ser Scar­bee avec la Pre-Bass (3 Go) et la Pre-Bass Amped (12 Go). Pas ques­tion ici de propo­ser l’échan­tillon­nage de la basse au travers de diffé­rents vrais amplis comme avec la Pre-Bass Amped : on s’en tient à la DI qui sera ensuite ampli­fiée virtuel­le­ment via la section d’ef­fets du logi­ciel.

settingsContrai­re­ment à Scar­bee, Druma­so­nic complète en revanche la capta­tion de l’ins­tru­ment via deux micros dont ni le modèle ni le posi­tion­ne­ment ne sont docu­men­tés… À l’usage, disons que ces derniers permettent de monter les bruits de doigts et de frets, un peu comme si on avait braqué un couple de statiques sur le manche. Cela ramène un côté brui­tiste que certains adore­ront car il donne l’im­pres­sion d’avoir la bassiste en face de soi, mais cela n’in­té­res­sera pas ceux qui cherchent juste une basse propre et se satis­fe­ront de la sortie DI unique­ment. Gageons en tout cas qu’en marge de la section d’ef­fets du logi­ciel, il est facile de se brico­ler son petit mix à soi entre ces trois sources, d’au­tant qu’on peut distordre la DI, mais aussi défi­nir le niveau de bruit, l’ac­cor­dage plus ou moins juste et l’étouf­fe­ment…

Au delà de ça, on notera l’énorme avan­tage par rapport à Scar­bee de dispo­ser dans le même instru­ment d’une basse jouée au doigt et au média­tor (Scar­bee n’avait samplé que le jeu au doigt sur le Pre-Bass), le slap étant lui aussi de la partie…

Mais la diffé­rence va bien au-delà de ce détail car si Scar­bee se conten­tait de nous propo­ser une basse virtuelle, c’est un bien un bassiste que nous propose Druma­so­nic. Et un bassiste qui groove !

Entre dans l’arène, bassiste !

Il y a en effet deux grandes façons d’uti­li­ser Prime Bass : soit dans sa version Melody comme une basse samplée, soit comme un bassiste virtuel dans sa version de base. Vous attendent en effet dans cette dernière plus de 350 patterns et phrases prêts à l’em­ploi, en sachant que vous dispo­sez de possi­bi­li­tés pour person­na­li­ser ces dernières.

browserLa première bonne surprise de tous ces grooves propre­ment clas­sés par genre comme par signa­tures ryth­miques, c’est qu’on se retrouve avec de quoi abor­der quan­tité de styles musi­caux, du rock au funk en passant par le métal, la pop, la soul ou le reggae, et que ça sonne bien comme vous pouvez l’en­tendre :

FUNKs­lap
00:0000:19
  • FUNKs­lap00:19
  • PRIME­soul00:41
  • PUNK­solo00:42
  • PUNKrock00:48

Et Prime Bass est d’au­tant plus poly­va­lent qu’il est très simple de se bâtir une ligne de basse rien qu’à soi, un passant d’un groove à l’autre en cours de pattern et en jouant sur la trans­po­si­tion comme sur les diffé­rents para­mètres : Impact (pour attaquer plus ou moins les cordes, contrô­ler à la molette de pitch), les atten­dus huma­ni­sa­tion et swing, mais aussi Feel qui permet de défi­nir si le bassiste marque plus au moins sur le temps ou le contre-temps. Préci­sons que comme pour les guitares, les grooves peuvent être trans­po­sés via l’oc­tave dédiée sur le clavier avec plus ou moins de latti­tude suivant les cas. On s’en sort toute­fois toujours harmo­nique­ment avec la possi­bi­lité de commu­ter n’im­porte quel groove en « One-note only »… On dispose même, et c’est nouveau, de la possi­bi­lité d’ex­por­ter le groove en MIDI via un simple Drag & Drop vers une piste du séquen­ceur pour l’édi­ter ! Enfin, ça c’est sur le papier car dans les faits, c’est un peu plus complexe que cela…

MIDI ou presque…

En effet, pour ce qui concerne les grooves déjà présents, il est à noter que ces derniers ne sont pas comme dans le EZbass de Toon­track de « vrais » clips MIDI. L’ex­port d’un groove donne lieu en effet à une suite de notes MIDI à la vélo­cité mini­mum qui ne servent qu’à inter­agir avec la trans­po­si­tion des slices du groove de base : de fait, impos­sible de chan­ger vrai­ment de fond en comble un groove proposé par le logi­ciel, et notam­ment sur ce qui concerne le place­ment tempo­rel des notes… Par ailleurs, on a souvent plusieurs notes dans une même slice, de sorte qu’on se rend vite compte que même du point de vue tonal, l’édi­tion a ses limi­tes…

Cette semie-décep­tion est toute­fois compen­sée par la version Melody de l’ins­tru­ment qui comme sur les guitares de Session Guita­rist, permet de jouir d’un véri­table instru­ment samplé note à note… Sur ce point, on retrouve le sérieux comme les limites du travail de Druma­so­nic.

En vis-à-vis du jeu au doigt ou au média­tor, quatre arti­cu­la­tions sont propo­sées (cordes à vide, cordes étouf­fées, harmo­niques et slap) cepen­dant que des scripts et des samples addi­tion­nels permettent de gérer les hammer/pull-off, les ghost notes et les glis­sés note à note.

roun­dro­bin
00:0000:16
  • roun­dro­bin00:16
  • velo­cite00:20
  • hammer­pul­loff00:17
  • slide00:13

Si le round robin semble tour­ner autour du x4 à vue de nez d’oreille, il va sans dire que ce n’est qu’en huma­ni­sant un peu la séquence et en intro­dui­sant des micros varia­tions dans le place­ment comme dans la vélo­cité qu’on obtient quelque chose de plus réaliste (deuxième moitié de l’exemple audio). Cela est d’au­tant plus vrai qu’en terme de dyna­mique, on a une vraie progres­sion de l’ins­tru­ment au travers des vélo­ci­tés.

Les hammer/pull-off sont pour leur part suffi­sam­ment bien foutus pour réali­ser des trilles crédibles pour peu que l’on reste dans la limite de trois demi-tons (pas de possi­bi­lité de faire un hammer à la quinte par exemple), ce qui n’est pas le cas des glis­sés qui ne connaissent pas de limite tonale. On regret­tera toute­fois que la vitesse de ces derniers ne soit pas para­mé­trable, ce qui en fait des effets spéciaux plus que des arti­cu­la­tions réel­le­ment exploi­tables ; Scar­bee n’avait pas commis cet oubli, permet­tant même de défi­nir sur quelle corde doit être jouée telle ou telle note, parce que oui, un ré un vide, un ré fretté à la cinquième case du La ou à la dizième case du Mi ne sonnent pas pareil.

Quoi qu’il en soit, on se retrouve avec un instru­ment tout à fait perti­nent pour bâtir des pistes de basse crédibles et le faire vite, même s’il ne permet pas toutes les possi­bi­li­tés des basses virtuelles de réfé­rence sur le marché et n’offre pas la richesse fonc­tion­nelle d’un EZbass sur le plan du sequen­cing. Ce n’est pas forcé­ment un reproche car cela évite à la créa­tion de Druma­so­nic de tomber dans le travers de l’usine à gaz mais voilà, c’est à noter : Prime Bass n’est pas la basse parfaite qu’on espé­rait en termes de repro­duc­tion d’un instru­ment. En cela, elle rejoint les guitares de Session Guita­rist sur un excellent compro­mis entre simpli­cité et réalisme.

Conclu­sion

Même si elle n’est pas la basse ultime qu’on atten­dait en raison d’un parti pris pour la simpli­cité (pas de gestion du tempo sur les glis­sandi, pas de hammer/pull-off au-delà de trois demi-tons), Prime Bass jouit d’un bilan très posi­tif car elle permet de réali­ser d’ex­cel­lentes partie de basse rela­ti­ve­ment faci­le­ment : vendu sous la barre des 100 euros, l’ins­tru­ment s’avère rela­ti­ve­ment poly­va­lent, simple à utili­ser et surtout, il sonne bien même si l’on sent une iden­tité assez rock et funk dans l’en­semble et qu’on n’est pas là pour faire des walking bass jazzy… Gageons que Druma­so­nic complè­tera la palette en s’at­taquant à la Jazz Bass voire à la Music Man et, on l’es­père, à la contre­basse.

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Notre avis : 8/10

  • Ça sonne bien !
  • Nombreux grooves de qualité
  • Bien des possibilités pour personnaliser le son comme les grooves proposés
  • Doigt, médiator et slap : de quoi faire plein de choses
  • Enfin de l’export MIDI des grooves…
  • …mais qui n’offre pas de réelles possibilités d’édition de ces derniers…
  • Hammer/pull-off limités à trois demi-tons
  • Impossible de paramétrer la vitesse des glissandi
  • On n’est pas là pour faire du jazz ;-)

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