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Ample Sound Ample Bass Upright II
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On Refait Le Patch #55 : Test de Ample Bass Upright II d’Ample Sound

Contrebasse virtuelle de la marque Ample Sound appartenant à la série Ample Bass

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Test vidéo
42 réactions
Sarah !*
8/10
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Les contrebasses ne sont pas légions dans nos contrées virtuelles, encore moins lorsqu’elles sont jouées au doigt dans la perspective des musiques Jazz ou populaires. Quand Ample Sound se colle à l’exercice, on ne se fait donc pas trop prier pour tendre l’oreille vers les ouïes…

Dési­reux de cibler les compo­si­teurs de musique de film qui nour­rissent pour beau­coup une obses­sion pour la musique sympho­nique, de nombreux éditeurs proposent des contre­basses jouées presque exclu­si­ve­ment à l’ar­chet. Le registre pizzi­cato de l’ins­tru­ment est en effet la plupart du temps survolé, malgré la richesse qui est la sienne, comme on s’en rend compte dans le jazz, mais aussi dans quan­tité de titres pop ou rock, de Tom Waits à Lou Reed en passant par Sting, et même dans le Hip Hop.

En dehors de quelques patches rudi­men­taires dans certains ROMplers géné­ra­listes (Sample­tank, Plug­sound, Swing!, Xpand 2), les contre­basses jouées au doigt et explo­rant réel­le­ment le registre de l’ins­tru­ment sont rares en effet, et c’est presque un événe­ment que de voir débarquer cette ABU qui va tenter d’ap­por­ter du neuf face à ses compé­ti­teurs : Chris Hein Bass, Trilian de Spec­tra­so­nics, Bass de Straight Ahead, Akous Kontr d’Acous­tic Samples, Acous­tic Bass Premier 2 de Premier Sound Factory, Vienna Upright et Core­Bass Pear d’Orange Tree Samples.

La chose est d’au­tant plus inté­res­sante qu’Ample Sound est tout sauf un débu­tant dans le domaine. Connu pour ses guitares virtuelles de très belle facture, l’édi­teur chinois s’est derniè­re­ment mis à la basse élec­trique en propo­sant succes­si­ve­ment une Preci­sion Bass, une Jazz Bass, une Music­man Stin­gray 5 cordes et, plus récem­ment une Fodera Yinyang. Mais il n’a pas oublié les instru­ments acous­tiques au travers d’une Guild B-54 et de cette contre­basse donc. Pourquoi Ample Bass Upright II ? J’avoue que je n’en sais fichtre rien n’ayant pas trouvé trace d’une Ample Bass Upright I., Mais ça n’est pas bien grave.

Dispo­nible aux formats AU, VST, AAX et RTAS sous Mac OS X comme sous Windows, la belle squat­tera 4,26 GB sur votre disque dur pour un poids total de 5 GB. Il faut le rappe­ler en effet, la première grosse diffé­rence entre cette ABU et ses concur­rents tient au fait que ce n’est pas une banque pour Kontakt ou l’UVI Engine, mais bien un produit auto­nome qui compte donc son moteur audio proprié­taire pensé exclu­si­ve­ment pour les instru­ments à cordes fret­tés et dispo­sant, nous allons le voir en vidéo de quelques sympa­thiques origi­na­li­tés.

ABU, si belle…

L’in­ter­face qui nous accueille ne surpren­dra guerre les habi­tués d’Ample Sound ni même ceux des instru­ments virtuels à cordes dans leur ensemble puisqu’elle reprend les mêmes canons ergo­no­miques avec une repré­sen­ta­tion photo­réa­liste de l’ins­tru­ment dans les deux tiers supé­rieurs de l’in­ter­face et un bandeau de commandes dans la partie basse. Seul reproche à faire de ce point de vue : la lisi­bi­lité des commandes n’est pas opti­male, avec des textes minus­cules et un manque certain de contraste entre le fond, les commandes et leurs libel­lés.

Ample Sound Ample Bass Upright II : Ample Sound Ample Bass Upright II (5849)

Sur ce panneau, on trouve de gauche vers la droite le réglage des diffé­rents micros (Neck + Ambience et Body) et de la prise DI, de quoi gérer l’image stéréo de tout ce petit monde puis tout ce qui concerne les bruits de doigts (relâ­che­ment, fret­tage, etc.) et enfin des para­mètres plus globaux liés à la phase, à l’en­ve­loppe de volume des samples et, origi­na­lité pour une contre­basse, à sa trans­po­si­tion via un capo­dastre.

Bref, en marge d’une repré­sen­ta­tion du clavier où les keys­witches et diffé­rentes touches de brui­tages sont placés de part et d’autre de la tessi­ture de l’ins­tru­ment, le gros du soft se situe sur cette inter­face qui offre beau­coup de possi­bi­li­tés en termes de sound design.

Ample Sound Ample Bass Upright II : Ample Sound Ample Bass Upright II (6973)

Non seule­ment on peut y doser l’équi­libre de chacun des micros et de la DI via le fader de volume ou les boutons solo/mute qui les accom­pagnent, mais on dispose égale­ment pour chacune des trois sources d’un EQ para­mé­trique 3 bandes + coupe bas et coupe haut. À ce stade déjà, Ample Sound laisse la concur­rence derrière, tout comme il fait mieux sur la partie des bruits géné­rés qui confèrent tout son réalisme à l’ins­tru­ment. Non seule­ment on peut régler le niveau de bruit des diffé­rents effets, du fret­tage ou du relâ­che­ment des cordes, mais on peut en outre déter­mi­ner la fréquence à laquelle inter­viennent les buzz dans le jeu, ce bruit si carac­té­ris­tique de l’ins­tru­ment qui survient quand une corde frise.

Sous la robe de la grosse dame

Ample Sound Ample Bass Upright II : Ample Sound Ample Bass Upright II (48046)

On se serait déjà bien contenté de tant de possi­bi­li­tés quand on s’aperçoit que le logi­ciel dispose d’une belle section d’ef­fets compo­sée de sept pédales (compres­seur, distor­sion, EQ, chorus, phaser, delay, reverb) et d’une wah, mais aussi d’un panneau Edit qui permet de déter­mi­ner avec préci­sion L l l’ac­cor­dage fin et le volume de chaque note. C’est très bien vu.

Ample Sound Ample Bass Upright II : Ample Sound Ample Bass Upright II (45846)

Avant d’al­ler écou­ter tout cela, préci­sons qu’un onglet permet, comme sur tous les instru­ments Ample Sound, de visua­li­ser et lire les tabla­tures Guitar Pro au format GP4 (GP3 non supporté). La chose sera anec­do­tique pour certains, mais elle saura se rendre utile à d’autres, ne serait-ce que pour se miton­ner des play­backs vite faits bien faits sans passer par la lour­deur du MIDI (le logi­ciel gère en effet toutes les arti­cu­la­tions en fonc­tion de la parti­tion et non de contrôles conti­nus qu’il faudrait ajus­ter ou program­mer). Un très bon point !

Ample Sound Ample Bass Upright II : Ample Sound Ample Bass Upright II (89824)
Ample Sound Ample Bass Upright II : Ample Sound Ample Bass Upright II (34557)

Un mot enfin sur le panneau Settings qui donne accès à la confi­gu­ra­tion audio et MIDI de l’ins­tru­ment : seuil de déclen­che­ment des couches de vélo­ci­tés (visi­ble­ment 4), accor­dage global, compor­te­ment du Round Robin (visi­ble­ment x3), plage de pitch bend, modu­la­tion auto­ma­tique : il ne manque pas grand-chose si ce n’est selon moi la possi­bi­lité de sortir les diffé­rents canaux audio sur diffé­rentes sorties sépa­rées que je n’ai pas trou­vée. Autre petite critique : c’est une très bonne idée d’avoir nanti le logi­ciel d’un système de presets, mais celui-ci, en plus d’être vieillot, n’a rien à faire planqué dans ce panneau.


Every­thing is gonna be upright

Le moins que l’on puisse dire à l’écoute des premières notes tirées de cette ABU, c’est que la belle a du carac­tère. Les attaques bien franches font ‘Chtonk’ même à vélo­cité moyenne, tandis que les buzz et autres bruits de doigts donnent un côté très humain au jeu. Quels que soient le micro solli­cité et les réglages effec­tués, l’ins­tru­ment semble surtout ne jamais se dépar­tir du son de pièce dans lequel il a été enre­gis­tré, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Cela confère en effet une véri­table iden­tité à la contre­basse, mais pourra ne pas conve­nir à tous les besoins. À côté, la contre­basse de Trillian semble autre­ment plus sage, moins rock’n’­roll, voire molle du genou… mais plus passe-partout aussi. Or, même en jouant sur les diffé­rents réglages d’ABU, on ne parvient jamais tota­le­ment à en faire une contre­basse propret­te…

Les arti­cu­la­tions propo­sées sont dans l’en­semble excel­lentes, avec une mention spéciale pour les glis­sés qui ne sont pas figés comme chez la concur­rence, mais bien program­mables d’une note à l’autre, la vélo­cité de la seconde note déter­mi­nant la vitesse du glissé : ça demeure un peu synthé­tique à l’écoute, mais au moins c’est exploi­table. Autre chose parti­cu­liè­re­ment réus­sie, les hammers et pull-offs sont d’une souplesse exem­plaire : pas de problème pour passer une trille alors que cet exer­cice est très loin d’être convain­cant chez Trillian. Seuls bémols de l’af­faire : l’ar­ti­cu­la­tion Mute tient plus de la Ghost Note qu’autre chose, et c’est bien dommage, tandis que le vibrato géré soit par la molette modu­la­tion soit en auto­ma­tique n’est pas des plus convain­cants : on sent que ce n’est pas un geste humain, mais un algo qui est derrière. Je vous renvoie à la vidéo  pour écou­ter les sons et vous ajoute en complé­ment cette compa­rai­son Trilian / ABU qui montre bien la diffé­rence de carac­tère des deux instru­ments et la nette supé­rio­rité d’ABU pour la gestion des trilles. Notez que dans les deux extraits, vous enten­dez d’abord ABU puis Trilian : 

compa­re­tri­lia­na­bu­ham­mers(2)
00:0000:16
  • compa­re­tri­lia­na­bu­ham­mers(2) 00:16
  • compa­re­tri­lia­nabu 00:34

Un autre motif de regret concerne la section d’ef­fets qui, si elle ne mange pas de pain, n’en est pas pour autant très inté­res­sante avec son chaî­nage fixe, ses réglages minus­cules et son manque d’adé­qua­tion avec l’ins­tru­ment. Je ne parle pas tant du choix des effets rete­nus (encore qu’un Octa­ver aurait été plus inté­res­sant qu’un Delay de mon point de vue), mais plutôt du compor­te­ment de l’over­drive notam­ment qui, une fois enclen­ché, supprime quasi­ment tous les graves de l’ins­tru­ment : sur une basse, ça fait tache… Enfin, avec autant de possi­bi­li­tés de trai­te­ment et de para­mètres sur l’ins­tru­ment, on aurait souhaité dispo­ser d’un vrai gestion­naire de presets global…

Soyons toute­fois beaux joueurs : ces défauts n’en­tament en rien la qualité globale du logi­ciel qui offre une repro­duc­tion somme toute très crédible de l’ins­tru­ment, plus exhaus­tive que la plupart de ses concur­rents (à ma connais­sance, aucun ne gère les glis­sés aussi bien) et surtout plus simple à utili­ser qu’un Trilian qui néces­site pour riva­li­ser de bâtir des multis aussi lourds côté consom­ma­tion CPU/RAM que côté program­ma­tion. Et le plus impor­tant est là : le charme opère, à l’image de cette reprise :

00:0000:00

Reste à parler du prix de 150 $. Vue la qualité de l’ins­tru­ment, ce dernier n’a rien de déli­rant même si Ample Sound ne parvient évidem­ment pas à être aussi agres­sif que Trilian qui, à 250 euros, offre le rapport qualité/quan­tité/prix le plus hallu­ci­nant sur le marché des basses virtuelles. A cela, Ample Sound réplique tout de même par un bundle des plus inté­res­sants : pour 262 $, vous pouvez vous offrir un pack conte­nant les 6 basses de l’édi­teur et devrait couvrir très large­ment vos besoins.

 Conclu­sion

Ample Sound signe une excel­lente réali­sa­tion dotée d’une grosse person­na­lité, pour le meilleur comme pour le pire. Moins passe-partout que la contre­basse qu’on trouve dans Trilian par exemple, cet instru­ment est autre­ment plus agréable à program­mer, et en dehors de son arti­cu­la­tion Mute déce­vante et d’une section d’ef­fet plutôt acces­soire, force est de consta­ter que le logi­ciel est enthou­sias­mant en tous points, que ce soit dans les possi­bi­li­tés offertes pour person­na­li­ser le son (les diffé­rents micros, la gestion des diffé­rents brui­tages qui parti­cipent au réalisme, la possi­bi­lité d’ac­cor­der chaque note) ou dans son lecteur inté­gré de fichier GP4. Du beau boulot qui s’ins­crit dans une belle gamme de produits : ils sont forts ces chinois !

*

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"
8/10
Points forts
  • Un son qui a du caractère
  • L’excellente gestion des bruits qui participent du réalisme
  • Les glissés
  • Les hammers / pull-off
  • Plusieurs micros disponibles
  • Le lecteur de fichiers Guitar Pro
  • Le mode Edit pour tweaker l’instrument
  • Facile à programmer
Points faibles
  • Les moins
  • Les Mutes
  • Une section d’effets moyennement convaincante
  • Un caractère inaliénable (pièce sensible dans chaque micro et attaque très franche des notes)
  • Gestion perfectible des presets
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.