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Test d'IK Multimedia Sampletank 4 MAX - Bas les MAX !

5/10

Pilier de la division logicielle d’IK multimédia, Sampletank nous revient dans une version 4 accompagnée de 250 Go de sons et d’une large refonte. De quoi revenir dans le jeu ?

Face aux colosses que sont Kontakt, Falcon ou HALion dont les banques riva­lisent de réalisme grâce à des scripts sophis­tiqués, Sample­tank a toujours su tenir sa place de boîte à sons. L’idée prési­dant à sa concep­tion n’est pas en effet de repro­duire le plus exhaus­ti­ve­ment du monde tel ou tel instru­ment, mais d’of­frir un large panel de sono­ri­tés inspi­rantes et simples à utili­ser, dans la plus grande tradi­tion des expan­deurs hard­ware qui ne réclament pas des heures de program­ma­tion. Le genre d’ins­tru­ment parfait pour compo­ser et maquet­ter en somme, quitte à complé­ter ou rempla­cer certaines parties au moment de faire quelque chose de plus défi­ni­tif. La promesse de la boîte â sons est d’au­tant plus allé­chante que pour cette quatrième version, IK semble avoir signi­fi­ca­ti­ve­ment agrandi le terrain de jeu. Si Sample­tank 3 repo­sait sur 60 Go de sons, l’édi­teur livre cette quatrième version avec 200 Go de samples supplé­men­taires. Une bonne nouvelle a priori, mais qui a vite fait de tour­ner au calvaire dès qu’on passe à l’ins­tal­la­tion.

Vous pouvez décou­vrir tout cela en vidéo ou via le texte qui suit :

Pain in the apps

installDès l’ins­tal­la­tion en effet, on a vite fait de déchan­ter, IK Multi­me­dia n’ayant toujours pas déve­loppé d’ins­tal­leur ou de gestion­naire de télé­char­ge­ment dignes de ce nom. Si vous avez acheté Sample­tank 4 Max en numé­rique, il vous faudra ainsi télé­char­ger 100 fichiers un à un, sans possi­bi­lité de lancer tout cela en une fois. La corvée accom­plie, il vous faudra ensuite les décom­pres­ser et les instal­ler un à un, sachant que sous Mac, certains sont au format DMG, d’autres au format Zip incluant l’ins­tal­leur Windows, et qu’au gré de nombreux clics et de barres de progres­sion qui n’en finissent plus de progres­ser, vous devrez rester derrière votre ordi­na­teur pendant plusieurs heures, même en ayant la fibre et un SSD : on n’avait rien vu d’aussi labo­rieux depuis l’ins­tal­la­tion de Windows 95 sur disquettes, d’au­tant qu’au­cun outil ne permet de savoir ce que l’on a déjà installé ou non : en est-on à Piano 11 ou Piano 12 ? Pour ne rien arran­ger, sachez que les banques de sons ne seront plus télé­char­geables depuis votre espace utili­sa­teur passé un délai de 180 jours. À moins d’avoir effec­tué une sauve­garde des fichiers, en cas de réins­tal­la­tion, IK vous deman­dera alors de payer 12 euros pour réac­ti­ver la possi­bi­lité de télé­char­ger… (points de suspen­sion de sidé­ra­tion)

La façon dont les données sont répar­ties dans les instal­leurs est elle-même assez mal foutue sachant que 99 instal­leurs sont dédiés aux samples tandis qu’un seul et unique servira à instal­ler tous les presets. En cas d’ins­tal­la­tion partielle (admet­tons que vous ne souhai­tez instal­ler que les pianos ou les guitares), vous aurez donc malgré tout l’in­té­gra­lité des presets dans le navi­ga­teur du logi­ciel, avec tout ce que ça implique de messages d’er­reur lorsque vous cliquez sur un preset utili­sant des samples que vous n’avez pas instal­lés.

Finis­sons cette mauvaise première impres­sion en signa­lant qu’IK, comme à son habi­tude, pousse comme il peut vers sa boutique en ligne pour nous faire ache­ter toujours plus de samples. À la fin de chaque liste de presets, une ligne ‘More sounds’ vous redi­rige ainsi vers la boutique de l’édi­teur, tandis qu’une icône shop­ping présente en perma­nence sur l’in­ter­face remplit la même fonc­tion et que dans le navi­ga­teur par banque du logi­ciel, chaque banque affu­blée d’un petit cade­nas en fera de même. C’est toujours aussi agaçant… (points de suspen­sion encore plus sidé­rés)

Avant d’ache­ter quoi que ce soit de plus, on se conten­tera déjà des 260 Go de sons qui nous sont propo­sés et qui font figure de quasi-inté­grale de l’édi­teur.

Réno­va­tion

Souli­gnons-le en effet, avec ce Sample­tank 4 Max, IK nous propose 200 Go de sons supplé­men­taires par rapport à Sample­tank 3 qui en comp­tait déjà 60 (et qui sont ici four­nis). Bien que cette somme soit impres­sion­nante sur le papier, elle n’en consti­tue pas pour autant l’in­té­grale de l’édi­teur, sachant que les produits Syntro­nik et Miro­slav Phil­har­mo­nik 2 ne font pas partie de l’offre.

browserDe quoi dispose-t-on du coup ? De l’in­té­gra­lité des banques qu’on trou­vait dans Sample­tank 3 donc, de l’in­té­gra­lité des banques addi­tion­nelles propo­sées pour ce dernier, de Miro­slav Phil­har­mo­nik 2 CE (version allé­gée du Phil­har­mo­nik tout court) et de nouvelles banques spécia­le­ment réali­sées pour cette quatrième mouture du logi­ciel. Histoire d’avoir un aperçu plus global de tout cela, disons que dans l’en­semble, les batte­ries, synthés, pianos et guitares dominent, mais qu’on dispose malgré tout de quoi donner le change sur quasi­ment tous les fronts. Fort heureu­se­ment, pour navi­guer dans cette impres­sion­nante collec­tion, l’édi­teur s’est fendu d’un navi­ga­teur de presets digne de ce nom permet­tant un filtrage par banques, caté­go­ries ou attri­buts. De quoi trou­ver vite et bien ce que l’on est venu cher­cher, d’au­tant que le graphisme a été revu de fond en comble.

Alter­nant sur fond noir diffé­rentes nuances de gris et de rouge, la charte graphique n’est pas toujours irré­pro­chable en termes de contrastes, mais elle n’en demeure pas moins lisible grâce à des polices assez grosses et des éléments bien espa­cés et orga­ni­sés tandis que Sample­tank 4, malgré son approche photo­réa­liste sur pas mal d’élé­ments, joue à fond la carte du Respon­sive Design : sans qu’on ait à aller dans le moindre menu, on peut redi­men­sion­ner la fenêtre comme bon nous semble, comme on le ferait avec n’im­porte quelle fenêtre Windows ou MacOS. Chapeau pour ça.

mixageL’in­ter­face s’or­ga­nise en six onglets : au sommet, trois onglets vous permettent d’ac­cé­der à tout ce qui va vous permettre de char­ger vos sons et confi­gu­rer vos éven­tuels mutlis. Dans le premier, on gère les options MIDI (canal, trans­po­si­tion) ou de mixage de base (Solo, Mute, volume et pan). Dans le second, on défi­nit le mapping de chaque instru­ment sur le clavier. Le troi­sième consiste enfin en une table de mixage où vous vous aurez plus d’op­tions pour travailler le mélange de vos diffé­rents instru­ments et notam­ment leur routing audio ou les effets qu’ils utilisent (5 en insert et le dosage vers chacun des 4 auxi­liaire sur chaque tranche).

Au bas de l’in­ter­face, outre la possi­bi­lité de swit­cher entre une vue clavier, pads ou macros (8 potards assi­gnés à diffé­rents contrôles d’un preset pour un para­mé­trage rapide), trois autres onglets vous permettent d’al­ler plus en profon­deur dans les proprié­tés d’un instru­ment, qu’il s’agisse de son édition via des outils de synthèse, des effets qui lui sont appliqués (et qui fait un peu double emploi avec la table de mixage) ou de son pilo­tage via des grooves MIDI et des outils de séquençage prêts à l’usage. Trois onglets qui méritent bien qu’on s’y arrête d’ailleurs puisqu’ils sont le cœur même de Sample­tank 4.

Synth­pler

st3synthLa partie synthèse du logi­ciel est assez parti­cu­lière dans la mesure où elle ne sera pas la même selon qu’on utilise un preset Sample­tank 3 ou Sample­tank 4. Avec un patch Sample­tank 3, vous dispo­sez de deux oscil­la­teurs complé­tés d’un filtre multi­mode ou à formants, et de deux LFO et deux enve­loppes dont les assi­gna­tions sont limi­tées, tandis que sur les presets Sample­tank 4, on gagne en souplesse avec une vraie matrice de modu­la­tion. Notons-le toute­fois : en termes de moteur pur et dur, on reste sur les mêmes tech­no­lo­gies qu’au­pa­ra­vant avec trois modes de lecture d’échan­tillons : sampler basique, Times­tretch ou STRETCH, la techno maison gérant les formants appa­rue dans Sample­tank 2.

st4synthÉvidem­ment, tout ce petit monde est ensuite soumis à une section d’ef­fets de belle qualité si l’on consi­dère que les modules sont direc­te­ment issus d’Am­pli­tube et T-Racks. En dehors d’un proces­seur de tran­si­toires, aucun manque n’est à déplo­rer vu qu’on dispose tout de même de 70 effets ou trai­te­ments ! Souli­gnons que l’édi­teur a opté pour des inter­faces façon Modules 500 qui s’avèrent agréables à l’usage.

strummerUne fois le son de votre instru­ment produit, vous avez la possi­bi­lité de vous simpli­fier le jeu en utili­sant les outils de séquençage MIDI du logi­ciel : on retrouve ici un lecteur de Groove prêts à l’em­ploi (Grooves que vous pour­rez assi­gner à n’im­porte quelle touche du clavier pour les jouer en live), mais aussi à un arpé­gia­teur et un « strum­mer » pensé pour simpli­fier la program­ma­tion des guitares, voire plus si affi­ni­tés. Tout cela est vrai­ment bien­venu et permet de réali­ser des multis assez évolués sans trop se prendre la tête.

Last but not least, on trou­vera aussi, outre les options du programme, de quoi gérer les assi­gna­tions MIDI du logi­ciel. De fait, pas de problèmes pour ceux qui envi­sa­ge­raient un usage Live du logi­ciel : entre la possi­bi­lité de faire des multis et les commo­di­tés du côté du MIDI, Sample­tank 4 répond présent.

Reste à voir comment tout cela sonne pour savoir ce que le tank a dans le ventre.

Simple­Tonk

IK annonce que son logi­ciel gère enfin le strea­ming depuis le disque dur, ce qui permet de ne plus être limité par la qualité de mémoire vive dont vous dispo­sez. C’est une bonne nouvelle même si le char­ge­ment des plus grosses banques n’est pas véloce pour autant, même sur un SSD, et que l’ins­tru­ment n’est jouable qu’une fois qu’il est complè­te­ment chargé.

Qu’im­porte, on se jette sur les nouveaux sons pour juger des progrès réali­sés et qui, selon que vous êtes ou non un utili­sa­teur de Sample­tank, vous saute­ront plus ou moins aux oreilles. En effet, si l’on excepte tout ce qui provient de Sample­tank 3, il y a une amélio­ra­tion percep­tible de la qualité des banques dans leur globa­lité : outre les nombreux patches de synthés toujours bon à prendre, le nouveau piano Yamaha C7 est clai­re­ment le meilleur piano qu’on ait vu sous Sample­tank en dépit d’une certaine raideur. Voyez ce qu’il donne comparé aux anciens pianos Sample­tank 3 four­nis dans cette version Max.

C7bi­nau­ral
00:0001:24
  • C7bi­nau­ral01:24
  • C7ci­ne­ma­tic01:24
  • ArtDeco01:24
  • Bran­den­Burg01:24
  • Impe­rial­Grand01:24

Idem pour la Les Paul Black Beauty ou une strat du côté des guitares.

Black Beauty
00:0001:02
  • Black Beauty01:02
  • Strat01:02
  • Power­Chords00:11

On le voit bien toute­fois sur cet exemple : même avec une satu­ra­tion qui masque les détails du jeu, l’ab­sence d’ham­mer/pull-offs pose problème. Et on se rend compte aussi des progrès comme des limites de Sample­tank 4 sur la J200, ici utili­sée avec Strum­mer :

J200
00:0000:22

Côté synthés, pas de problème :

synth­pad1
00:0000:11
  • synth­pad100:11
  • synth­pad200:11
  • synth­pad300:11
  • Synth­bass00:11
  • Synth­bass200:11
  • Synth­bass300:11
  • Synth­bass400:11

Et le nouveau Rhodes s’en sort très très bien, en termes de nuances comme de sustain :

ST4rhodes(2)
00:0000:12
  • ST4rhodes(2)00:12
  • ST4rho­des­bal­lad00:24

Voyons à présent les batte­ries, qui même si elles proposent un réglage par percu et une room globale, peinent à convaincre quand on songe à EZdrum­mer, fut-il en première version :

Acous­tic­Pop­Kit
00:0000:11
  • Acous­tic­Pop­Kit00:11
  • Acous­tic­Pop­Kit0­room00:11
  • Acous­tic­Pop­Kit100­room00:11
  • 21drums00:11

Et finis­sons par une petite démo sans mixage qui utilise un peu tout cela et d’autres choses :

Demo­Sam­ple­tank4
00:0002:28

Les progrès depuis Sample­tank 3 sont donc mani­festes. Reste que si on sort de la compa­rai­son avec Sample­tank 3 pour confron­ter les sons qui nous sont propo­sés avec ceux de la concur­rence, le constat est nette­ment plus mitigé. Et il est pire évidem­ment avec les banques prove­nant de l’époque Sample­tank 3 qui, pour ne pas satu­rer la RAM, se montraient plus économes en volume de. samples. Globa­le­ment, on ne peut pas dire que le sampling soit extrê­me­ment détaillé et, en l’ab­sence très regret­table de scripts ou de confi­gu­ra­tions de micros plus évoluées lors de la prise, on se retrouve avec des instru­ments souvent très basiques et raides derrière une section d’ef­fets qui fait son possible pour masquer ces carences. Il n’y a rien de drama­tique là-dedans car on se retrouve souvent au niveau d’une works­ta­tion maté­rielle d’en­trée de gamme et si telles sont vos réfé­rences, vous ne devriez pas être déçu de ce que Sample­tank 4 propose. Ce côté cheap se prête en outre parfai­te­ment à certains genres musi­caux où l’on joue avec des timbres sans a priori plutôt qu’avec des instru­ments : dans la musique urbaine ou l’élec­tro­nique, on ne se forma­lise pas souvent d’un patch guitare qui ne sonne pas comme une vraie guitare ou d’une trom­pette qui fait pouet pour jouer avec cette texture comme on le ferait avec n’im­porte quel patch de synthé. Mais dans d’autres genres, qu’il s’agisse du pop/rock, du jazz, du blues, de la funk/soul, du métal ou du « clas­sique », il y a fort à parier que les limites des instru­ments de Sample­tank agacent. Il vaut mieux n’avoir jamais essayé les guitares, basses et batte­ries virtuelles qu’on trouve sur le marché pour s’en accom­mo­der. Et même sur ce qu’il y a de plus réussi, à savoir les claviers (pianos comme orgues ou synthé­ti­seurs), il faut avouer que Sample­tank ne se sortira pas forcé­ment très bien de la confron­ta­tion avec ses rivaux.

De fait, si vous êtes un habi­tué de Kontakt, Falcon ou HALion, il se peut que vous ne voyiez pas trop l’in­té­rêt d’uti­li­ser 250 Go de disque dur pour accé­der à des instru­ments dont la facture détonne en 2019. Bien sûr, il y a au milieu de tout cela de bonnes surprises : les saxo­phones issus de Sample­tank 2 demeurent toujours aussi perti­nents dans leur rapport joua­bi­lité/réalisme, et les vieilles banques Miro­slav font encore la blague pour certaines choses, mais à faire défi­ler les milliers de presets qui nous sont propo­sés, on se dit deux choses. La première, c’est que leur design n’est pas toujours du meilleur goût (qui a besoin d’une batte­rie ou d’une basse noyée dans la réverb ?), et la seconde, c’est qu’on aurait sans doute préféré qu’IK bosse la qualité de ses presets plutôt que leur quan­tité. À quoi bon nous propo­ser plus de 8000 presets et 250 Go de sons si à la fin, rien ne se situe au niveau d’une concur­rence moins chère. On a par exemple 56 basses four­nies : mais aucune qui approche, ne serait-ce qu’un tout petit peu, que ce soit au niveau du son, des arti­cu­la­tions ou des possi­bi­li­tés de program­ma­tion, de la qualité de la Ricken­ba­cker Bass de Scar­bee, pour ne citer que celle-ci.

D’ailleurs, c’est sans doute le plus gros problème de Sample­tank 4 Max : à 240 euros, il y aurait déjà de quoi discu­ter du rapport qualité/prix en consi­dé­rant que quan­tité d’ins­tru­ments datant de l’époque Sample­tank 3 et ne présentent guerre d’in­té­rêt. Mais le soft est vendu 600 euros TTC ! À ce prix là, il est plus cher que Falcon, Kontakt ou HALion qui le surpassent sur tous les points tech­no­lo­gique­ment en dehors du nombre de Go de samples propo­sés en stan­dard et de la section d’ef­fets embarquée. Et le problème, c’est qu’on se situe en face d’une Komplete qui pulvé­rise le produit d’IK sur le rapport qualité/prix : on trouve, même en free­ware, quan­tité de banques pour Kontakt qui surpas­se­ront ce qu’on trouve de mieux dans Sample­tank.

Sans même parler des samplers à scripts pour ne pas déséqui­li­brer le débat, à 600 euros TTC, Sample­tank Max est 200 euros plus cher… qu’Om­ni­sphere 2 qui, pour le coup, propose telle­ment plus de possi­bi­li­tés côté synthèse et profite de Sound Desi­gner autre­ment plus inspi­rés. Bref, notre ami Max est bien dur à défendre à ce prix. Et même si l’on sait qu’IK va régu­liè­re­ment réali­ser des opéra­tions promo­tion­nelles sur ce dernier, on le voit mal deve­nir le nouveau plug-in que tout le monde s’ar­rache. Quant aux deux autres versions, leurs prix plus raison­nables les rend plus attrac­tives, d’au­tant que les banques ST3 qui gros­sissent la dote de la version Max ne devraient pas forcé­ment manquer à grand monde.

Conclu­sion

Si du point de vue de Sample­tank 3, Sample­tank 4 n’est pas une mauvaise mise à jour et si les aficio­na­dos du ROMpler d’IK Multi­me­dia pour­rait bien se lais­ser tenter par l’up­grade pour béné­fi­cier d’un tout en un qui peut rendre des services pour de la maquette comme du live, force est d’ad­mettre qu’au prix où il se situe et avec les lacunes qui sont les siennes, ST4 a bien du mal à faire valoir ses argu­ments face à la concur­rence. Certes, il jouit d’une fort belle section d’ef­fets et l’ad­di­tion des modules MIDI n’a rien d’anec­do­tique. Mais le problème tient vrai­ment au fait que le moteur de base, même avec ses possi­bi­li­tés de modu­la­tion, est rela­ti­ve­ment dépassé comme la plupart des banques four­nies. De deux choses l’une, soit Sample­tank se met donc à niveau face à Kontakt, HALion et Falcon en inté­grant des possi­bi­li­tés de scripts et en consa­crant ses Giga­Oc­tets à détailler le sampling des instru­ments plutôt qu’à les démul­ti­plier, soit il joue la carte de la synthèse à la Omni­sphere, auquel cas on atten­dra beau­coup plus de lui qu’une nouvelle matrice de modu­la­tion. Quant à la troi­sième voie possible, celle de la boîte à sons pour maquet­ter vite fait ou abor­der des genres musi­caux qui s’ac­co­modent d’ins­tru­ments un peu cheap, disons qu’elle demeure toujours possible, mais très certai­ne­ment pas à ce prix là, même avec 250 Go de sons (dont un certain nombre sont redon­dants par ailleurs). Le posi­tion­ne­ment du produit manque donc de clarté, et comme quan­tité de petites choses agacent, de l’ins­tal­la­tion pous­sive jusqu’au marke­ting agres­sif des raccour­cis vers le shop, notre vieil ami perd une demie-étoile sur la note qu’avait octroyé Slee­pless à Sample­tank 3. Bref, la moyenne tout juste pour un soft moyen­ne­ment convain­cant en l’état en regard de son prix, sachant qu’on le sait grâce à Modo­bass, IK est capable d’in­fi­ni­ment mieux. On attend du coup Sample­tank 5 de pied ferme…

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"

Notre avis : 5/10

  • Plus de 8000 presets sur plus de 250 Go de sons : ça force le respect !
  • Interface globalement réussie
  • Redimensionnement de l’interface exemplaire
  • Les nouveaux outils MIDI
  • Quelques patches ont plutôt bien vieilli…
  • Une section d’effets toujours aussi sympathique et riche
  • Installation incroyablement laborieuse !
  • Impossible de n’installer qu’une partie des presets
  • Temps de chargement des presets (même sur un SSD)
  • Toujours pas de scripts, ce qui limite grandement le réalisme des instruments proposés comme leur simplicité de programmation
  • De très nombreux sons datés et redondants
  • Plus axé sur la quantité que la qualité : à quoi bon avoir 40 basses si aucune ne gère les hammer / pull-off ?
  • Politique marketing toujours aussi discutable, qu’il s’agisse du prix TTC en tout petit, ou des nombreux raccourcis vers le Shop d’IK dans l'interface
  • Beaucoup trop cher en regard des défauts et lacunes, comme de l’offre concurrente

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