On en voit partout ces derniers temps, ils fleurissent sous toutes les formes et promettent de nous en faire voir de toutes les couleurs... Je veux bien sur parler des projecteurs à LED. Que ce soit en changeur de couleur, en écrans vidéo ou en effets divers et pour le moins variés, la source LED est de plus en plus présente sur le marché de l'éclairage professionnel. Pour ce premier test, nous allons nous intéresser à deux produits: Les ColorDash Par et ColorDash Batten du constructeur Chauvet.
Premier contact
Je commence par sortir le ColorDash Par de son carton coloré. Construit dans un corps en ABS assez fin, c’est un projecteur léger (2,6 kg) et plutôt compact (comparable à un MultiPar). Il est équipé d’une double lyre pour l’accroche ou la pose au sol. Deux poignées de serrage permettent de bien verrouiller celle-ci, en revanche la seconde lyre, fixée sur la première, ne dispose d’aucune molette. Il faudra donc parfois user du tournevis et d’une clef plate ou à pipe pour la serrer. On remarque un pas de vis M8 à l’arrière du corps du ColorDash Par. Ne voyant pas l’intérêt de mettre le crochet à cet endroit la, je cherche alors une explication dans la notice, malheureusement sans succès.
Juste à côté se trouve l’afficheur digital accompagné de ses quatre boutons de réglage (Menu, Enter, Up et Down). De l’autre côté, on retrouve le panneau de connectiques avec XLR 3 broches pour le data et CEE22 pour l’alimentation. On note également la présence d’une recopie permettant de partir vers d’autres ColorDash grâce à la rallonge de 2m fournie.
Malgré l’utilisation des LEDS, le projecteur dispose d’une ventilation forcée. Je m’intéresse maintenant aux volets coupe-flux. Entièrement en métal, le module est bien fixé au projecteur via 4 vis à main, par contre sa rotation est fortement limitée. Les volets tournent bien, cependant après plusieurs manipulations ils ont parfois tendance à se dérégler. C’est un problème récurrent sur les modèles d’entrée de gamme, un petit coup de tournevis et de clef plate de temps en temps et il n’y paraîtra plus. Quoi qu’il en soit à l’usage l’intérêt des volets devrait se révéler être assez anecdotique sur ce type de projecteur.
Passons maintenant à son frère, le ColorDash Batten. J’ouvre le carton (coloré lui aussi), et déballe le projecteur… Premier constat, il est plus lourd ! Avec son corps en métal, il atteint les 3,6 kg et inspire confiance.
L’appartenance à la famille ColorDash se remarque de suite: même connectique, même panneau de réglage (juste un écran plus grand), même ventilation. La double lyre est également au rendez-vous (à noter cependant que la seconde lyre est sur le même axe que la principale, permettant ainsi aux poignées de les verrouiller toutes les deux). Un pas de vis M8 est occupé par un anneau pour l’accroche de l’élingue de sécurité. On aurait aimé en avoir également un sur le ColorDash Par, vu que le pas de vis a été prévu.
En feuilletant la notice, on découvre les différentes options d’accrochage du Batten (par la lyre, à la verticale, en matrice ou en ligne via un kit d’accroche spécial). Les possibilités sont nombreuses et devraient répondre aux besoins de la plupart des utilisateurs. Les lyres des projecteurs étant assez courtes, les connectiques XLR gênent dans le cas d’une installation au sol. L’espace disponible est très juste et ne facilite pas le réglage.
Power On
Voyons maintenant ce que ces projecteurs ont dans le ventre. Le ColorDash Par utilise 18 Leds 1 watt (6 de chaque couleur) avec un angle de 12° chacune (lentille de sortie: 15°).
Le ColorDash Batten dispose lui de 24 Leds 1 watt (8 de chaque couleur) avec un angle de 35° chacune (lentille de sortie: 30°).
Je branche d’abord le ColorDash Par, dont le ventilateur émet un sifflement perceptible.
Trois modes DMX sont disponibles:
- ARC 1 (3 canaux: R, G et B)
- ARC 1 + D (4 canaux: Dimmer, R, G et B)
- Stage 1 (9 canaux: Dimmer, R, G, B, Macro, Stroboscope, Programmes internes, Ajustement automatique de la vitesse et ID Address).
Personnellement j’aurai aimé avoir un mode 5 canaux (R, G, B, Dimmer et stroboscope). Après avoir choisi le mode Stage 1 et réglé l’adresse DMX, j’allume la console et patche quelques voies de gradateurs.
Les couleurs saturées sont belles et bien vives. Le réglage d’intensité permet d’obtenir des teintes claires et pâles intéressantes. Le mélange des LEDS de couleurs différentes offre un résultat plus ou moins satisfaisant suivant les LEDS utilisées. Le test vidéo permettra à chacun de se faire son propre avis. À noter l’absence de certaines teintes telles que l’ambre ou le congo, comme souvent sur ce type de projecteurs. L’addition de l’ensemble des LED donne une couleur blanchâtre très bleutée. Avec du brouillard, le mélange des LEDS devient visible en sortie de lentille sur environ 30cm. L’effet pizza est également présent. Le faisceau ressemble à celui d’une lyre wash (et non à celui d’un Par), mais à tendance à vite devenir imperceptible. Là encore, la vidéo permettra de voir le rendu. Le dimmer est linéaire, on notera juste un allumage brut des LEDS dans les premiers pourcentages. Le stroboscope quant à lui affiche une vitesse maximum de 20Hz. Son rendu est tout à fait satisfaisant.
Passons maintenant au ColorDash Batten. Contrairement à son frère, celui-ci ne fait aucun bruit lors du premier allumage. Je regarde du côté du ventilateur et constate qu’il ne tourne pas. En effet, celui-ci est géré électroniquement. Quatre modes DMX sont disponibles:
- ARC 1 (3 canaux)
- ARC 1 + D (4 canaux)
- Stage 1 (10 canaux)
- Block (12 canaux: R, G, B + R, G, B + R, G, B + R, G, B)
Les trois premiers modes sont identiques à ceux du ColorDash Par (on note juste un canal Block sélection supplémentaire en mode Stage 1), en revanche le dernier mode permet une gestion des LEDS en 4 groupes de 6 LEDS. La encore, un mode 5 canaux (R, G, B, Dimmer et strob) voir même un mode 20 canaux (R, G, B, Dimmer et strob par groupe) aurait été appréciable. Et pourquoi pas 8 groupes au lieu de 4, afin de gérer chaque LED indépendamment des autres. J’utilise le mode Stage 1 pour les tests. Les rendus des couleurs sont sans surprise identique au ColorDash Par. Si son faisceau est intéressant à travailler, ce projecteur devrait également donner un bon effet sur un cyclo ou en matrice, grâce à son mode Block. Le stroboscope atteint aussi les 20Hz, mais le canal n’a pas la même linéarité que son petit frère.
Menu interne et options
Le menu des ColorDash propose les réglages standards:
- Contrôle manuel (R, G, B et strob)
- Mode DMX/Auto
- Mode DMX et adresse
- Options (ID Address, réglage usine, copie des paramètres vers d’autres ColorDash)
- Faible
- Normal
- Fort
- Automatique
- Éteint
Conclusion
Malgré quelques défauts, les ColorDash sont des projecteurs tout à fait polyvalents et qui pourront être utilisés dans de nombreux cas. Le ColoDash Par pourra par exemple très bien éclairer un élément de décor, une piste de danse ou un totem (ses dimensions lui permettent de rentrer dans une structure carrée de 290mm), en revanche son faisceau est peu exploitable tel quel. Il est annoncé à un tarif public de 370€ TTC. Le ColorDash Batten quant à lui est tout à fait apte à colorer murs, cyclo ou décors et pourra être utilisé en nombre pour des effets de matrice. Son prix public est de 530€ TTC.
- Poids et consommations électriques
- Couleurs
- Silence de fonctionnement
- Construction robuste du ColorDash Batten
- Gestion DMX
- Faisceau rapidement imperceptible
- Effet pizza
- Utilité contestable des volets sur le ColorDash Par