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Sujet La chanson française a-t-elle encore ses mots à dire ?

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Sujet de la discussion La chanson française a-t-elle encore ses mots à dire ?

Citation : D'où mon profond dégoût pour la chanson française contemporaine qui se contente de rimes de merde



J'avais réagi à cette phrase, sur un autre thread, à la fois pour défendre la chanson française contemporaine mais aussi pour les rimes, qui sont une exigence traditionnelle, auxquelles je suis personnellement attaché.

Je comprends le contexte dans lequel cette phrase fut écrite. On peut déplorer l'indigence de certains textes où les rimes prennent le dessus sur le sens... Mais de là à jeter le bébé avec l'eau du bain, moi y en a pas d'accord :lol:

Ce thread est ouvert à ceux et ceusses qui écrivent des chansons françaises et qui voudraient les défendre en présentant ici leurs propres compos ou les liens pour y acceder. A moins que personne n'y croit plus :??:

:non: moi je résiste... encore un peu
J'ouvre le tir avec ma toute nouvelle en ce jour (ma signature)

A vous l'honneur :bravo:
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381
Orly, de Jacques Brel, sur son merveilleux dernier album Les Marquises.

 

Veuillez agréer l'expression de mes sentiments distingués.

Hi Cowboy 

382
Concernant le chef d'oeuvre, j'applique simplement la définition du dictionaire Le chef d'oeuvre ne peut pas s'appliquer à un seul homme mais à un genre, ici la chanson (donc Bernard Menez ne compte pas, sauf si on considère qu'il est un genre à lui tout seul ).

Ce qui est subjectif, ce n'est pas la notion de chef d'oeuvre mais ce qu'on y met dedans. Je considère que le gorille est un chef d'oeuvre dans le genre à cause de la chute de la chanson qui tranche avec le côté humoristique du texte. Je trouve ça géant mais, bon, c'est juste une appréciation personnelle (mais largement partagée qd même). C'est vrai que musicalement, c'est pas transcendant. Ca tourne sur deux accords et sur un rythme de pompe. C'est l'exemple même d'une chanson qui est supportée intégralement par le texte et son interprétation. Mais, à la réflexion, je me demande si une autre musique aurait mis autant en valeur un texte pareil.

Cela dit, je n'ai pas l'intention de débattre plus que toi sur la notion de chef d'oeuvre :lol: surtout si à cette notion tu y associe quelque chose de dérangeant, ce que je ne partage pas.
383

Citation : je n'ai pas l'intention de débattre plus que toi sur la notion de chef d'oeuvre surtout si à cette notion tu y associe quelque chose de dérangeant,



:?!: :noidea:
384

Citation : Bon je ne resiste pas au plaisir de poster le texte
j'espere que pierre me le permettra!!


lily
Paroles et Musique: Pierre Perret 1977


pour revenir sur ce que dit tres justement autour du temps

Hors sujet : "[HS]Mais, à la réflexion, je me demande si une autre musique aurait mis autant en valeur un texte pareil[/HS



le texte de pierre perret sans la musique me derange.

qd je le lis sans avoir la musique, la france semble être un pays peuplé de racistes??. les noirs sont venus vider les poubelles à paris, l'amour entre les noirs et les blancs semblent etre impossible etc..Etc...ce texte me semble limite demago...ou du moins il aborde les problemes de l'integration par le petit bout de la lorgnette. je veux juste dire que ce texte a finalement conquis les ecoles( mon fils l'a étudié)( ce fut un sujet pour le bac de francais) et ne donne qu'un aperçu des prob d'integration.la musique a sublimé ce texte qui demeure sans doute un texte tres joli mais un peu demago, incomplet...bref c'est une belle chanson..mais...voila..voila...la musique met en valeur un texte que je ne trouve pas si sublime..
385
Jeanlours, c'était une réponse à slone (j'aurais du préciser) Désolé :oops:

Té, pour le fun, les paroles du gorille. Je ne connais pas de chanson contre la peine de mort qui ait une telle puissance. C'est ce qui, pour moi, correspond à un chef d'oeuvre.


C'est à travers de larges grilles,
Que les femelles du canton,
Contemplaient un puissant gorille,
Sans souci du qu'en-dira-t-on.
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement ma mère
M'a défendu de nommer ici...
Gare au gorille !...

Tout à coup la prison bien close
Où vivait le bel animal
S'ouvre, on n'sait pourquoi. Je suppose
Qu'on avait du la fermer mal.
Le singe, en sortant de sa cage
Dit "C'est aujourd'hui que j'le perds !"
Il parlait de son pucelage,
Vous aviez deviné, j'espère !
Gare au gorille !...

L'patron de la ménagerie
Criait, éperdu : "Nom de nom !
C'est assommant car le gorille
N'a jamais connu de guenon !"
Dès que la féminine engeance
Sut que le singe était puceau,
Au lieu de profiter de la chance,
Elle fit feu des deux fuseaux !
Gare au gorille !...

Celles là même qui, naguère,
Le couvaient d'un œil décidé,
Fuirent, prouvant qu'elles n'avaient guère
De la suite dans les idées ;
D'autant plus vaine était leur crainte,
Que le gorille est un luron
Supérieur à l'homme dans l'étreinte,
Bien des femmes vous le diront !
Gare au gorille !...

Tout le monde se précipite
Hors d'atteinte du singe en rut,
Sauf une vielle décrépite
Et un jeune juge en bois brut;
Voyant que toutes se dérobent,
Le quadrumane accéléra
Son dandinement vers les robes
De la vieille et du magistrat !
Gare au gorille !...

"Bah ! soupirait la centenaire,
Qu'on puisse encore me désirer,
Ce serait extraordinaire,
Et, pour tout dire, inespéré !" ;
Le juge pensait, impassible,
"Qu'on me prenne pour une guenon,
C'est complètement impossible..."
La suite lui prouva que non !
Gare au gorille !...

Supposez que l'un de vous puisse être,
Comme le singe, obligé de
Violer un juge ou une ancêtre,
Lequel choisirait-il des deux ?
Qu'une alternative pareille,
Un de ces quatres jours, m'échoie,
C'est, j'en suis convaincu, la vieille
Qui sera l'objet de mon choix !
Gare au gorille !...

Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l'amour vaut son prix,
On sait qu'en revanche il ne brille
Ni par le goût, ni par l'esprit.
Lors, au lieu d'opter pour la vieille,
Comme l'aurait fait n'importe qui,
Il saisit le juge à l'oreille
Et l'entraîna dans un maquis !
Gare au gorille !...

La suite serait délectable,
Malheureusement, je ne peux
Pas la dire, et c'est regrettable,
Ça nous aurait fait rire un peu ;
Car le juge, au moment suprême,
Criait : "Maman !", pleurait beaucoup,
Comme l'homme auquel, le jour même,
Il avait fait trancher le cou.
Gare au gorille !...
386

Citation : Concernant le chef d'oeuvre, j'applique simplement la définition du dictionaire



Je ne dis pas que la définition est mauvaise, mais qu'elle laisse la porte ouverte à une interprétation très variable et libre. Certains pourraient l'utiliser pour dire que la chanson des 10 commandements dont j'ai oublié le titre correspond à cette définition, etc. La chanson "Allumette" de Menez peut être considérée comme un chef d'oeuvre dans son genre, qui serait la "chanson fantaisiste" ou "comique".

Je trouve le mot un peu "savon sous la douche", le truc qui te glisse entre les pattes sans arrêt, voir sur lequel tu peux facilement glisser (je suis un peu maladroit, je le concede, et ça peut me rendre craintif... :mrg: )

De plus, je ne pense pas être le seul à associer le mot "chef d'oeuvre" à qqchose de plombant et définitif. C'est pour ça que j'ai moins de mal à l'associer à des choses dont on a pu évaluer la force dans le temps, avec beaucoup de recul, et qui ont demandé un travail plus en profondeur que ce qu'une chanson peut apporter. Mais j'ai peut-être tort. Il me faut peut-être accepter cet usage plus courant du mot.

J'aime l'idée que la chanson est qqchose qui peut être léger et s'apprécier rapidement, qqchose auquelle on s'attache, qui n'a pas forcément de sens ou de mission ou de message profond ni engagé et qui tombe bien dans la vie de quelqu'un et qui peut disparaître. Pour autant le travail qui aura été accompli sur cette chanson ne sera pas moins méritant.

Alors on pourrait dire que de telles chansons sont des "chef d'oeuvre" dans leur genre. Pourquoi pas? Mais le mot a un poids que j'ai du mal à associer à cette démarche.

Voilà, c'était juste pour préciser un peu mieux ce qui me dérange avec le mot "chef d'oeuvre."
387
Et puisque j'en ai parlé aussi, je mets "petite" de Léo Ferré que je considère également comme un chef d'oeuvre quoique très dérangeant. Là encore, c'est la chute qui donne à la chanson un caractère moins personnel (et donc peut-être plus universel).

Tu as des yeux d'enfant malade
Et moi j'ai des yeux de marlou
Quand tu es sortie de l'école
Tu m'as lancé tes petits yeux doux
Et regardé pas n'importe où
Et regardé pas n'importe où

Ah! petite Ah! petite
Je t'apprendrai le verbe "aimer"
Qui se décline doucement
Loin des jaloux et des tourments
Comme le jour qui va baissant
Comme le jour qui va baissant

Tu as le col d'un enfant cygne
Et moi j'ai des mains de velours
Et quand tu marchais dans la cour
Tu t'apprenais à me faire signe
Comme si tu avais eu vingt ans
Comme si tu avais eu vingt ans

Ah! petite Ah! petite
Je t'apprendrai à tant mourir
A t'en aller tout doucement
Loin des jaloux et des tourments
Comme je jour qui va mourant
Comme je jour qui va mourant

Tu as le buste des outrages
Et moi je me prends à rêver
Pour ne pas fendre ton corsage
Qui ne recouvre qu'une idée
Une idée qui va son chemin
Une idée qui va son chemin

Ah! petite Ah! petite
Tu peux reprendre ton cerceau
Et t'en aller tout doucement
Loin de moi et de mes tourments
Tu reviendras me voir bientôt
Tu reviendras me voir bientôt

Le jour où ça ne m'ira plus
Quand sous ta robe il n'y aura plus
Le Code pénal
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Alors toujours de maux de mots ici ?
Des démos de mots démodés et maudits :mdr: ?
:ptdr: :fou: :fete:


Excusez moi :oops2:.
C'est les mots sion (pourtant pas ma religion)
389
De mon côté, je poste volontiers Minvielle, qui s'amuse à mettre des paroles sur un standard de musette, appelé "indifférence":

Ainsi va la vie d'ici, la vie est là d'ici bas
Elle débat et batt'rie les premiers pas dansés al ban des écoliers
Balancés dans l'air sans en avoir l'air, saoulés dans le temps
Aux folles nuits d'abus du soufflet qui s'étire et rit , c'est bon, c'est l'ton du blues

Et si c'était ça la vie, et si on nous l'avait pas dit
L'épique époque aussi va de l'avant, l'aventure est là,
Allez, dis-le nous donc, dis, dans des mots doux au dit désir ici, efficace étape à passer

Sut ton accordéon tu touches à touches,
Ecoules, et facile agis là du bout des doigts, docile au songe assis tu médites tes fois
T'effaces au firmament une note cassée
Qu'assez on en ait plus jamais d'enlacer la musique
Infinie mélodie qui vit
Effile l'âme à son pas dédicacé là , baladant l'horizon

Ainsi va Lubat la vie, la vie ça va, tu l'as dit
Au bal aussi c'est là que t'as tout vu passer
Le pas s'est dépaysé
Vas-y l'évasif, vas-y l'enfant, tout petit déjà
Jadis on l' a dit ....

Et si c'était dommage, pas si c'est un hommage
Aux hommes assis devant, vu de l'avant
L'aventure est là
Allez dis-le nous donc dis
Dans des mots doux au dit désir ici efficace étape à passer .....


A signaler un bel album rendant hommage aux chansons des années 30-40, avec Daniel Yvinek et Guillaume de Chassy....
390
En fait, de mon point de vue, le chef d'oeuvre n'a pas de caractère exceptionnel. Il est certainement rare mais pas exceptionnel. Dans la chanson, mais ça n'engage que moi, on l'aura compris, j'accorde une grande importance à la chute. Un peu comme dans un roman avec une intrigue. Je suis donc très attaché aux chansons qui racontent des histoires. Mais cela n'implique pas pour moi qu'une chanson légère, où les choses ne sont qu'effleurées (pour reprendre une de tes expressions), ne puisse pas être un chef d'oeuvre. Si cette légèreté me touche ou touche quelque chose d'essentiel, je peux y trouver du plaisir et même un véritable transport. C'est vrai que j'ai pas beaucoup d'exemple à donner :| les chansons de personnes comme Perret, Vassiliu ou Renaud, par exemple, qui me touchent sont des chansons assez plombantes :(((