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Test des Maxon RTC600, RTO700 et RTD800 - Lampes à tous les étages

Maxon réédite les pédales à lampe Real Tube Series, désormais nommées Real Tube II, dans un format davantage "pedalboard friendly". Après plus de 20 ans d'existence, la série entière se voit modifiée pour des raisons d'améliorations des performances audio et de tenue de route, tout en restant fidèle au caractère vintage des originales. Voyons cela avec ce tour d'horizon des nouvelles Maxon RTC600 (Compresseur), RTO700 (Overdrive) et RTD800 (Overdrive Distortion).

 

Maxon RTC600, RTO700 et RTD800

On sera tout de suite frappé par le sérieux de la concep­tion du boîtier. Les connexions jack sont désor­mais sur les côtés, et la lampe (12AY7EH) est mieux proté­gée. La grille, sujette à la péné­tra­tion de pous­sière et d’hu­mi­dité, laisse place à une jolie petite fenêtre en plexi d’où l’on peut admi­rer la lampe chauf­fer. Au vu des dimen­sions (120×150×60) et du poids de moins de 600 grammes, Maxon a fait un réel effort de minia­tu­ri­sa­tion. Seul l’adap­ta­teur fourni est un peu encom­brant : cordon « choco » + transfo. On pourra comme de coutume le rempla­cer par toute alimen­ta­tion de type Boss pour l’in­clure dans un pedal­board. Outre les modi­fi­ca­tions dras­tiques appor­tées aux contrôles de la 600, les satu­ra­tions (700 et 800) béné­fi­cient d’un mini-switch supplé­men­taire acti­vant un noise gate, dont le temps est prédé­fini, mais dont on peut ajus­ter le seuil par un nouveau poten­tio­mètre. Petit détail de design curieux, les LED des Maxon sont bleues et placées sous une petite fenêtre de type « Windows 95 ». Reste un petit détail qui a son impor­tance : true bypass pour les trois modèles.

RTD800 (Over­drive /Distor­tion)

Maxon RTC600, RTO700 et RTD800

Les satu­ra­tions à lampe, bien que géné­ra­le­ment très chaudes, peuvent être gênantes par leur côté frêle, peu riche en graves et trop « tassé ». Parfois, la lampe est plus un argu­ment de vente : « quand il y a une lampe c’est mieux » ! Je pense à certains péda­liers équi­pés de lampes aussi chan­tants qu’un chihua­hua enroué… Rien de tout cela avec la RTD800 : c’est une machine de guerre. Elle est vrai­ment complète pour ce qui est des contrôles : deux modes d’uti­li­sa­tion, OD ou DIST (on passe de l’un à l’autre avec un mini-switch), gain, volume, une égali­sa­tion à trois bandes, ainsi qu’un mini-switch acti­vant le noise gate et son potard de seuil. Il ne faudra toute­fois pas s’at­tendre à avoir deux sons distincts d’over­drive et de distor­sion utili­sables sur scène, le passage de l’un à l’autre néces­site un ajus­te­ment complet de l’EQ et du volume.

Maxon RTC600, RTO700 et RTD800

En mode Over­drive, dès le low gain, la pédale est à la fois crémeuse et hargneuse. On entend même un petit filet de signal clair écrêté trans­pa­raître du signal. Cela signi­fie, outre le fait que c’est très agréable à l’écoute, d’une part, le timbre des instru­ments bran­chés sera respecté et d’autre part, c’est un très bon présage sur la dyna­mique de la satu­ra­tion à fort gain. Une OD taillée pour le boogie, le rock’n’­roll, rappe­lant les tout premiers Marshalls, avec la brillance des vieux Tweeds chauf­fés à blanc. Quand le gain est poussé, on sent bien la lampe qui écrase le son, donne cette impres­sion de son « en feu », tout en gardant l’at­taque néces­saire à une bonne compré­hen­sion du jeu et du phrasé. Le switch boost une fois engagé, donnera juste ce qu’il faut de volume et de gain supplé­men­taire, avec une petite tendance à gros­sir des low-mids, sans qu’ils deviennent enva­his­sants.

 

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Low Gain, puis boost enclen­ché à 1'12

 

 

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Démons­tra­tion de toute la plage de gain, de 0 à 10 sur le même riff

En mode distor­sion (un petit coup de doigt sur le mini-switch), la 800 est aussi convain­cante. Une satu­ra­tion plus creu­sée dans les médiums, qui va plus loin dans le gain. Même à fort taux de distor­sion, on peut faire sonner les « palm mute » avec suffi­sam­ment de gain pour enchaî­ner sur un solo. Ici comme en mode OD, la RTD800 est très sensible aux varia­tions du potard de volume de la guitare. Bref, de colo­ra­tion plutôt sale, estam­pillé rock US, la RTD800 est excel­lente et reste une réelle alter­na­tive à ceux qui sont contents de leur unique canal clair, et qui n’ont pas l’in­ten­tion de chan­ger d’am­pli pour avoir un canal drive supplé­men­taire.

 

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Jeu avec les potards et switchs, puis jeu avec diffé­rents étages de gain.

RTO700 (Over­drive)

 

 

Maxon RTC600, RTO700 et RTD800

Présen­tant les mêmes carac­té­ris­tiques que la 800 (switch Boost, EQ 3 bandes, Noise gate), à ceci près qu’elle n’a pas de mode distor­sion, la 700 est un over­drive plus creusé que la 800 (en mode OD), légè­re­ment plus typée British. Je l’ai trou­vée plus fade que la 800, moins dyna­mique. Peut-être est-ce là unique­ment une affaire de goût et de couleurs, mais elle passera un peu inaperçue tant la 800 est poly­va­lente et vrai­ment plus char­mante.

 

 

 

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RTC600 (Compres­seur / Limi­teur)

Maxon RTC600, RTO700 et RTD800

La RTC600 aura subi davan­tage de modi­fi­ca­tions que ses deux soeurs. Tout d’abord, exit le foots­witch « Boost » présent sur l’ori­gi­nale. Cette dernière avait quatre poten­tio­mètres de réglages, la nouvelle en comporte cinq. Les 4 réglages origi­naux, aux noms assez « guitar-friendly » (Sensi­ti­vity, Attack, Master et Sustain) laissent place aux contrôles géné­riques d’un compres­seur : Thre­shold, qui règle le seuil de déclen­che­ment de l’ef­fet ; Ratio, qui règle l’in­ten­sité de la compres­sion ; Attack, qui déter­mine la durée après laquelle l’ef­fet s’ac­tive une fois le seuil dépassé ; Release, qui déter­mine combien de temps la compres­sion va être active après descente du signal sous le seuil de détec­tion et enfin Gain, qui règle le volume de sortie de l’ef­fet. La petite LED bleue « Windows » s’al­lume ici pério­dique­ment lorsque la compres­sion est active.

Maxon RTC600, RTO700 et RTD800

Je n’ai pas été vrai­ment convaincu de l’uti­li­sa­tion du RTC600 en tant que compres­seur de préci­sion, celui que l’on met en début de chaîne d’ef­fets, pour polir des accords ou obte­nir un sustain consé­quent en son clair, à l’ins­tar par exemple de la fameuse Celmo Sardine Can ou autre Keeley. À forte compres­sion, la RTC600 « déchire » le son, et l’on entend clai­re­ment des petites varia­tions fréné­tiques de volume qui sont assez désa­gréables. En revanche, placée en fin de chaîne, elle sera un parfait Boost. Les réglages livre­ront leur poten­tiel en consi­dé­rant la 600 comme un limi­teur. On  pourra ajus­ter alors le niveau de sortie de la pédale pour faire chan­ter un canal clair à son « sweet spot », et lisser remarqua­ble­ment les diffé­rences de niveau de sortie des pédales dans la chaîne d’ef­fets.

 

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0'00 à 0'40 : Bypass puis petite compres­sion, puis grosse compres­sion,

 

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Utili­sa­tion en tant que boos­ter.

Conclu­sion

Les OD (surtout la 800) offrent toutes les possi­bi­li­tés d’EQ et de grain néces­saires pour matcher avec n’im­porte quel canal clair digne de ce nom, et deve­nir ainsi un canal supplé­men­taire. Les nouvelles Maxon semblent être conçues dans ce sens, jusqu’au compres­seur, qui donnera les meilleurs résul­tats en fin de chaîne, en tant que canal boost. Le choix entre la RTO700 et la RTD800 est une affaire de goût, mais indé­nia­ble­ment, la 800 est la plus chaude et la plus poly­va­lente. Les trois modèles sont garan­tis trois ans et coûtent chacun envi­ron 400€.

Notes tech­niques : Les samples ont été effec­tués avec un JCM 900 et un simu­la­teur de HP Two Notes Torpedo VB-101. La guitare est une Gretsch Billy Bo.

  • La RTD 800 est une bombe à tout niveau
  • Le format réduit
  • L'ajout d'un noise gate sur les distorsions
  • Pas de réglage de time pour le noise gate sur les distorsions
  • La RTC600 n'est pas un "vrai" compresseur
  • La RTO700 est peu utile comparée à la 800
  • Les transfos un peu encombrants

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