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Test des 3 pédales d’overdrive/distorsion Bogner Ecstasy Blue, Esctasy Red et Überschall - T’as de Bogner tu sais ?

Elles nous font les yeux doux les premières pédales pour guitare du constructeur allemand/californien…

On a tous bavé (ou saigné du nez pour nos amis japo­nais) devant les excel­lents amplis que propose depuis 1989 l’en­tre­prise de Rein­hold Bogner. Malheu­reu­se­ment leurs tarifs exor­bi­tants, comp­ter au moins 3500 € pour une tête Ecstasy, ont laissé cette idée à l’état de fantasme pour la plupart d’entre nous. Par contre ça n’a pas empê­ché Steve Vaï, Richie Sambora, Joe Satriani, Dave Navaro, James Root, Steve Miller, Jerry Cantrell, Tool, Helmet, Limp Bizkit, Anthrax, SUM 41, Meat Loaf, Korn, ou même les guita­ristes de Madonna, Sting, Pink, etc. de se conver­tir durant les années 90 et 2000 à l’am­pli­fi­ca­tion Bogner.

Quand le construc­teur a annoncé la produc­tion de ses premières pédales d’Over­drive/Distor­sion, censées repro­duire le son de deux de ses amplis les plus clas­siques : L’Ecstasy et l’Über­schall, on a dû être plusieurs milliers sur la planète à se frot­ter les mains (ou se flat­ter la bedaine pour nos collègues Québé­cois).

Alors 250 à 300€, ça fait cher pour un effet, mais pour le son Bogner on ferait des folies… Va-t-on encore ou enfin craquer pour une pédale de distor­sion ? Et, ques­tion haute­ment philo­so­phique, faut-il choi­sir en amour ?

Les Triplettes de Los Angeles

Si nos 3 pédales sont très diffé­rentes de par leurs multiples para­mètres et surtout par le rendu sonore final, elles ont quand même quelques carac­té­ris­tiques communes, du moins dans leur construc­tion.

Bogner Ecstasy Blue, Esctasy Red et Überschall

Tout d’abord la qualité de l’objet : c’est du solide et du pur analo­gique. Il n’y a donc pas de modé­li­sa­tion, il n’y a pas non plus de lampe et tous les circuits et les pièces sont d’ori­gines alle­mande, améri­caine ou japo­naise. L’ali­men­ta­tion se fait en 9V, soit par pile (incluse et à ce prix là le cadeau est bien­venu) soit par n’im­porte quel adap­ta­teur stan­dard. Petite préci­sion au niveau de l’élec­tro­nique : le circuit interne augmente le voltage à l’in­té­rieur de la pédale pour amélio­rer sa dyna­mique et se rappro­cher du grain sonore d’un ampli.

Les entrées et sorties jack sont à l’ar­rière, asso­ciées à une troi­sième entrée « remote » qui permet de connec­ter et de contrô­ler la pédale via un contrô­leur/swit­cher indé­pen­dant.

Le petit plus c’est la présence sur chacune des pédales d’un boos­ter inté­gré avec switch et réglages de volume et de gain sépa­rés. Bref une pédale de Boos­ter incluse en cadeau, merci Mr Bogner !

Chers lecteurs je suis faible et je ne puis plus résis­ter à l’ap­pel des sirènes et aux promesses d’une joie musi­cale extrê­me…

L’Ex­tase à portée de Jack

Bogner Ecstasy Blue, Esctasy Red et Überschall

On peut s’avan­cer à dire que c’est la tête d’am­pli Ecstasy, sortie en 1992, qui a rendu la marque célèbre. Sa réus­site sur le long terme est due au son qui est à la fois chaud comme sur un vieil ampli à lampe, mais aussi moderne car d’une dyna­mique et d’une préci­sion redou­table. Mais elle s’est tout d’abord fait remarquer par son origi­na­lité pour l’époque : ses 3 canaux swit­chables et para­mé­trables indé­pen­dam­ment, et surtout avec des couleurs sonores et des modu­la­tions très person­nelles. D’ailleurs ils ont été astu­cieu­se­ment nommés canal Green pour le son clair, canal Blue pour les disto légères et canal Red pour les plus grosses satu­ra­tions.

Nos deux pédales sont donc censées repro­duire respec­ti­ve­ment le son des canaux Blue et Red de cet ampli à lampe. Pour ce faire elles disposent, en plus des tradi­tion­nels poten­tio­mètres Volume, Treble, Middle, Bass et Gain, de 4 switchs permet­tant une multi­tude de varia­tions du son. Il y a tout d’abord le Variac qui permet en mode « on » d’ajou­ter un peu plus de compres­sion et de préci­sion, qui sont déjà les points forts de ces pédales.

Bogner Ecstasy Blue, Esctasy Red et Überschall

Ensuite le switch Mode permet sur l’Ecs­tasy Blue d’al­ter­ner entre le magni­fique son Plexi à la disto très légère et entre le non moins char­meur Blue, qui lui est plus saturé. Sur l’Ecs­tasy Red on a le choix entre les modes Tight, Mellow et Full qui ajustent l’éga­li­sa­tion et ajoutent de plus en plus de gain.

Le 3e switch est un Pre Eq qui permet d’ou­vrir ou de fermer les harmo­niques hautes. C’est assez flagrant lors d’une écoute au casque, et pour simpli­fier il vaut mieux les ouvrir pour une utili­sa­tion scénique et les fermer pour du studio. La dernière modu­la­tion, mais non la moindre, est nommée Struc­ture. Elle permet d’avoir accès aux spéci­fi­ci­tés des 3 diffé­rentes éditions de l’am­pli Ecstasy. On a donc un mode 100 qui traduit le son de l’am­pli d’ori­gine, un mode 101 pour la version modi­fiée en 1995 et un mode 20th Anni­ver­sary qui s’ap­proche du son de la réédi­tion de 2012. C’est un petit plai­sir pour les fans de cet ampli, mais c’est surtout une propo­si­tion de 3 couleurs bien distinctes.

Bogner Ecstasy Blue, Esctasy Red et Überschall

Je tiens à insis­ter sur le fait que ce ne sont pas des pédales typées « Métal ». La Red est à mon avis parfaite pour du « lead rock clas­sique », ou utili­sée en « higher crunch ». Il faudra la pous­ser dans ses derniers retran­che­ments pour jouer Punk ou Métal, mais cela reste envi­sa­geable grâce à ses multiples réglages.

La Blue est quant à elle clai­re­ment un crunch léger en mode plexi et un vintage over­drive quand on passe sur Blue. Pour­tant, alors que je cher­chais du gras et du lourd en essayant ces pédales, c’est l’Ecs­tasy Blue qui a été en fait mon gros coup de cœur ; que ce soit en la pous­sant à fond, ou en à la jouant « rocka­billy » en mode plexi, pour­tant un style de disto dont je n’étais a priori pas très friand.

Ecstasy Blue 1
00:0000:47
  • Ecstasy Blue 1 00:47
  • Ecstasy Blue 2 00:46
  • Ecstasy Blue 3 00:47
  • Orange 00:44
  • Tube Screa­mer Mix 3 00:54
  • Ecstasy Red 1 01:03
  • Ecstasy Red 2 00:53
 

Mais peut-être avez-vous envie de crier plus fort ? Alors allons nous défou­ler en bran­chant l’Über­schall

Un son Über sale !

Über­schall est le mot alle­mand pour Super­so­nique et c’est aussi le nom de l’am­pli aux satu­ra­tions les plus éner­vées de chez Bogner. Sorti en 2001, c’est un des best-sellers de la marque qui propose comme d’ha­bi­tude une produc­tion de très haute qualité « câblée à la main », alliée à des possi­bi­li­tés de réglages multiples et modernes. Sa parti­cu­la­rité est de privi­lé­gier cette fois les fréquences graves et surtout les hauts niveaux de gain adap­tés aux types de jeux métal, thrash, etc.

Bogner Ecstasy Blue, Esctasy Red et Überschall

La pédale a été conçue pour se rappro­cher au plus près de la tête mère et, effec­ti­ve­ment, une atten­tion parti­cu­lière a été prêtée aux fréquences basses et bas médiums. Cette pédale convient parfai­te­ment aux guitares en drop ou 7 cordes.

Pour les para­mètres, elle est beau­coup plus simple que ses consœurs, avec les poten­tio­mètres Volume, Treble, Middle, Bass et Gain. Ils sont malgré tout très effi­caces et la pédale a quand même une bonne poly­va­lence. Elle propose elle aussi le switch de boost mais ne propose que le poten­tio­mètre de volume en indé­pen­dant. C’est ma foi déjà bien pratique. Son côté plus simple va d’ailleurs avec son prix, légè­re­ment moins élevé que pour les autres (comp­ter envi­ron 250€).

Uber­schall 1
00:0000:54
  • Uber­schall 1 00:54
  • Uber­schall 2 00:49
 

Les sépa­ra­tions sont doulou­reuses, mais il est malheu­reu­se­ment le temps de faire le bilan.

La passion selon Bogner

Ces trois pédales sont char­mantes, c’est sûr, et j’ai eu le cœur brisé de devoir les quit­ter. Je ne sais pas si j’avais déjà connu des pédales de satu avec un rendu aussi précis et dyna­mique, mais force est de consta­ter que je n’ai pas le budget pour entre­te­nir une poly­ga­mie de distor­sions. Comme elles sont loin main­te­nant, je peux vous dévoi­ler quels ont été mes véri­tables senti­ments à l’égard de chacune des sœurs Bogner.

L’Ecs­tasy Red (299€) est vrai­ment réus­sie, effi­cace, poly­va­lente et plai­sante. Son rendu sonore est excellent. Je dois quand même confes­ser que la magie n’a pas toujours opéré pour moi, peut-être que je me suis perdu dans sa grande variété de sons.

C’est fina­le­ment de l’Ecs­tasy Blue (299€) dont je suis tombé amou­reux. C’est le genre de pédale qui donne envie de jouer, qui fait oublier sa montre ou qu’on veut essayer sur toutes les parties, même celles qui n’ont rien à voir… Seul bémol, le volume boos­ter qui part de vrai­ment trop haut, donc à utili­ser avec précau­tion.

Quant à l’Über­schall, elle est à mon avis plus mineure, fort sympa­thique, mais au prix un peu trop élevé pour un rendu simple­ment bon. Mais elles sont loin main­te­nant…

  • Le Booster inclus
  • La précision et la dynamique
  • Les belles possibilités de modulation
  • Le crunch de l’Ecstasy Blue
  • Le prix
  • La magie n’opère pas toujours

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