Le marché des pédales d'effets pour guitare est déjà bien rempli. La concurrence est rude, les constructeurs sa frappent à coup de réglages et numéros de série. C'est lors d'un test d'une Blues 3000 que j'ai reçu mon nouvel ordre de mission : construction artisanale, overdrive, polyvalente. En voyant ces trois mots, j'ai sauté sur mon Mustang et galopé à la conquête de l'ouest.
Wamper ? Wampas ? Wamp quoi ?
Wampler fait partie de ces petites entreprises artisanales qui méritent d’être connues. Fondée par Mister Brian W. Une sorte de « Geek » de la pédale d’effet, présent sur quelques forums de « DIY », partageant ses modifications sur des pédales du marché. Ses Mods rencontrent un grand succès, il est contacté par des artistes pour modifier leurs effets, invité dans les studios d’enregistrement, etc. En 2004, il décide de fonder sa propre marque et continue de fabriquer ses effets à la main dans son petit atelier aux USA.
Brad Presley ?
Si on n’est pas attentif (ou pas réveillé), on se prend à lire : Presley Drive signature. Croyant être en présence d’une pièce rare, je ferme à clef mon studio et me jette sur la pédale pour la relire méticuleusement. Mais en fait, il s’agit de Brad Paisley, le monde de paillettes s’effondre pour laisser la place aux cowboys du Far West. Pour les néophytes, il s’agit du célèbre chanteur guitariste de country, actif depuis 1999. Les grands enfants l’ont déjà entendu, il est sur la bande originale des films : Cars et Cars II. Pour ceux qui ne le connaissent pas, je vous invite à écouter : « Eastwood » (avec Clint Eastwood), ou son duo avec B.B. King : « Let the good time roll ».
Déballons !
Impatient, je déballe la pédale. Je découvre qu’elle est emballée dans une petite pochette en lin. Pour sa taille, je dirais qu’elle est similaire au format standard (type TS9). Pour l’aspect esthétique, elle est revêtue d’une peinture bleue à paillettes (Sparkle), d’une sérigraphie blanche accompagnée de trois petits potentiomètres blancs eux aussi. La fleur présente sur la pédale, rappelle la Télécaster Paisley (qui est discrète et passe partout…). Pour les réglages, on a un Mid Contour (sélecteur trois positions), un sélecteur pour la présence et trois potentiomètres : Gain, Tone et Volume. Il y a deux jacks : In et Out. Le premier est stéréo, afin d’activer la pile lorsque l’on s’y branche. Tout en haut du boîtier, on trouve le jack d’alimentation, on peut y relier n’importe quelle alimentation de type Boss (centre négatif). À noter que ce jack dépasse d’un centimètre du bord (ce qui peut être un problème si on a un pédalboard peu profond).
Time to play !
C’est l’heure de jouer. Une fois bien équipé en guitares, je peux partir en quête d’aventure ! Premier soulagement, la pédale est True Bypass. Par contre le footswitch est assez proche des réglages (il n’y a qu’un pouce entre eux), donc grands pieds et grosses chaussures, attention à ne pas shooter les sélecteurs et la Tone !
Je mets le Drive à 3, règle le Volume identique à celui de mon ampli, Tone à midi, le Mid Contour au milieu et la Présence coupée. Le son est légèrement crunchy. La pédale a un son chaud, naturel et chargée en basse et bas médium. Je pousse le Gain à 5 sans toucher aux autres réglages, là j’obtiens une sonorité esprit lampes parfaite pour jouer une rythmique de country. L’effet dégage pas mal de basses, même avec mon micro chevalet, donc j’active la Présence pour récupérer un peu de brillance. La position intermédiaire de l’interrupteur permet de mettre en retrait les « High mids » et accentue les bas médium.
Je redescends le Gain à 0, le Mid Contour en bas et je désactive la présence. En position basse le switch accentue les médiums de l’instrument. Le réglage de Gain me permet de vérifier si je peux utiliser la bête comme un booster. Eh ben cela sonne à merveille ! Idéal pour booster notre arpège. Je pousse un peu la saturation. L’orientation du son me fait penser aux sons des OR50. Afin de garder un bon relationnel avec mes voisins, je pousse le volume et enchaîne un riff So British. Place à la dernière position du Contour. Il s’agit d’un parfait mélange entre les deux positions précédentes, permettant d’avoir une bonne palette de couleurs. Les autres réglages sont linéaires et réactifs. Ils interagissent tous ensemble, ce qui rend la pédale assez plaisante à régler. Quoiqu’on lui injecte, simple bobinage, humbucker ou demi caisse, elle sonne !
- Stratocaster – Bypass00:22
- Stratocaster – Gain 6 – Tone 600:22
- Telecaster – Bypass00:22
- Telecaster – Gain 7 – Tone 700:22
- 335 – Bypass00:22
- 335 – Gain 5 – Tone 500:22
- Les Paul – Bypass00:22
- Les Paul – Gain 5 – Tone 600:22
- Les Paul – Gain 5 – Tone 500:22
- Les Paul – Gain 7 – Tone 400:22
- Les Paul – Gain 5 – Tone 700:22
Cet effet signature Paisley, m’a donné énormément de plaisir. C’est avec larmes et regrets que j’ai dû la rendre à la rédaction.
J’achète ou pas ?
Wampler nous a pondu un excellent produit. Son sélecteur de Midrange est un vrai bonheur. Ce dernier la rend polyvalente et permet de jouer à peu près tous les styles musicaux. À l’exception des métalleux, ou guitaristes en quête de grosses saturations (désolé pour ceux qui ont lu jusqu’ici). La pédale dégage un son naturel et chaleureux, un peu comme un ampli à lampes. Elle est robuste et peut nous accompagner sur n’importe quelle scène. Malheureusement la qualité du fait main à un prix, elle est affichée au prix de 225 €. Mais, quand c’est bon…