Test de la pédale Walrus Audio Polychrome

La Poly­chrome qui nous a été envoyée par les équipes de Walrus Audio, est un flan­ger tota­le­ment analo­gique repre­nant les courbes du phaser Lilian ou encore du chorus Julianna dont le test est dispo­nible sur votre site préféré. Voyons ensemble si ce flan­ger vendu comme tota­le­ment analo­gique peut séduire face à la concur­rence numé­rique.

Une jolie robe

Walrus audio propose toujours des packa­gings très élégants et surtout, une séri­gra­phie parti­cu­liè­re­ment bien travaillée. La Poly­chrome ne déroge pas à la tradi­tion avec au débal­lage une pédale au format stan­dard de 121 × 66 × 41 mm, d’un poids léger et avec le motif d’un camé­léon aux couleurs psyché­dé­liques. Comme toujours c’est très réussi et si jamais vous êtes déjà en posses­sion de quelques pédales de la collec­tion, votre pedal­board aura indé­nia­ble­ment de l’al­lure.

Le construc­teur améri­cain nous propose ici un effet au circuit tota­le­ment analo­gique mais pour autant pas si restreint que cela en fonc­tion­na­li­tés comme nous le verrons dans la suite de ce test. On retrouve ainsi, cinq potards en acier qui inspirent confiance pour le long terme, deux petits switchs, un seul foots­witch (silen­cieux) et deux leds.

L’ali­men­ta­tion, unique­ment sur secteur, est en 9 volts pour au moins 100 mA. La connec­tique est tout ce qu’il y a de plus basique, un INPUT, un OUTPUT, et donc, aucune stéréo.

De manière plus géné­rale, la fabri­ca­tion est améri­caine et la pédale semble faite pour résis­ter à toutes les épreuves que pourra endu­rer votre pedal­baord. On rajou­tera que la pédale est égale­ment true-bypass, ce qui est une qualité dans la grande majo­rité des cas.

Analo­gique et géné­reuse !

Derrière cette jolie robe se cache un circuit analo­gique qui réagit très bien et dont la prise en main est plutôt simple. En effet, on dispose de cinq potards : RATE, DEPTH, SWEEP, FEED­BACK et D-F-V. Le premier, qui permet de fixer la fréquence du flan­ger peut aller jusqu’à 8hz dans sa posi­tion maxi­male. La led de droite permet d’avoir un retour visuel en temps réel sur la vitesse réglée. En revanche, et c’est regret­table, on ne dispose pas d’un équi­valent de TAP TEMPO.

DEPTH et SWEEP fonc­tionnent de pair, avec le premier qui agit sur la largeur du filtre et le second qui déter­mine la plage de fréquences sur laquelle on souhaite appliquer l’ef­fet. Les extraits audios vont vous permettre de mieux vous rendre compte de leur influence.

1-Tout à midi – voice bas

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Code

• 1-Tout à midi – voice bas00:31
• 2-Depth 3 – Sweep 800:30
• 3-Depth 8 – Sweep 300:27

Le potard de FEED­BACK, qui bien entendu n’a pas du tout la même fonc­tion ici que sur un delay, permet de défi­nir la quan­tité de signal qui repasse dans le circuit. Concrè­te­ment, lorsque l’on augmente la valeur de ce para­mètre, on se retrouve avec un effet plus « appuyé » et moins subtile.

4-Rate 5 – Depth 5 – Sweep 5 – Feed­back 10 – dfv 6

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Code

• 4-Rate 5 – Depth 5 – Sweep 5 – Feed­back 10 – dfv 600:28
• 5-Rate 5 – Depth 5 – Sweep 5 – Feed­back 0 – dfv 600:29

Ce qui est inté­res­sant sur cette pédale, c’est que malgré une concep­tion analo­gique, on a tout de même la possi­bi­lité de pous­ser l’ef­fet vers des contrées plus expé­ri­men­tales, un peu comme ce que l’on pour­rait obte­nir sur un flan­ger numé­rique. C’est donc un bon compro­mis fina­le­ment pour celui qui souhaite un flan­ger tradi­tion­nel et chaleu­reux mais avec un peu de marge de manœuvre.

On retrouve égale­ment le potard noté D-F-V, une tradi­tion chez Walrus Audio, c’est ni plus ni moins qu’un contrôle de mix qui permet de doser la quan­tité de signal traité et non traité en sortie de la pédale. Ainsi D signi­fie dry (signal brut de la guitare), le F fait réfé­rence au flan­ger et V à l’ef­fet de vibrato (autre­ment dit, le signal est inté­gra­le­ment traité).

Dans la pratique, si l’on souhaite obte­nir un effet de flan­ger plutôt clas­sique, on tâchera de régler ce potard sur la moitié de sa course, le feed­back à un peu moins de la moitié et le sweep vers 7 ou 8.

La pédale est égale­ment équi­pée de deux petits switchs. Le premier nommé SHAPE, possède trois posi­tions et permet tout simple­ment de sélec­tion­ner la forme d’onde. On peut ainsi choi­sir entre une forme sinu­soï­dale, trian­gu­laire ou aléa­toire. 

Voici quelques exemples où seul ce para­mètre varie.

8-Rate 6 – Depth 5 – Sweep 5 – Feed­back 5 – Shape bas – Voice haut – dfv 5

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Code

• 8-Rate 6 – Depth 5 – Sweep 5 – Feed­back 5 – Shape bas – Voice haut – dfv 500:27
• 9-Rate 6 – Depth 5 – Sweep 5 – Feed­back 5 – Shape milieu – Voice haut – dfv 500:27
• 10-Rate 6 – Depth 5 – Sweep 5 – Feed­back 5 – Shape haut – Voice haut – dfv 500:26

Le second switch « VOICE » ne possède quant à lui que deux posi­tions permet­tant de choi­sir entre un flan­ger plutôt tradi­tion­nel dans sa posi­tion basse et un flan­ger plus complexe avec moins de trai­te­ment dans le bas du spectre dans sa posi­tion haute.

Voici quelques exemples permet­tant de se rendre compte de la diffé­rence entre les deux. 

6-Rate 4 – Depth 6 – Sweep 4 – Feed­back 5 – Shape haut – Voice bas

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Code

• 6-Rate 4 – Depth 6 – Sweep 4 – Feed­back 5 – Shape haut – Voice bas00:32
• 7-Rate 4 – Depth 6 – Sweep 4 – Feed­back 5 – Shape haut – Voice haut00:31

Chacun pourra se faire son opinion à partir de ces diffé­rents extraits, cepen­dant il faut recon­naître que ce flan­ger est toujours très musi­cal, ne déna­ture pas le signal (dans le sens néga­tif du terme) et possède une certaine chaleur justi­fiée par la concep­tion analo­gique. Ceci permet d’évi­ter un effet trop cari­ca­tu­ral qui est un défaut assez courant sur ce genre d’ef­fet de modu­la­tion.

On notera aussi la possi­bi­lité d’uti­li­ser l’unique foots­witch en mode « momen­tary » grâce à une pres­sion longue.

Conclu­sion

En défi­ni­tive, Walrus Audio propose un flan­ger analo­gique agréable et facile à utili­ser. Le rendu sonore est quali­ta­tif et on n’en atten­dait pas moins de la marque améri­caine. Il est agréable de pouvoir profi­ter de sono­ri­tés tradi­tion­nelles tout en ayant la possi­bi­lité d’al­ler beau­coup plus loin dans l’ex­pé­ri­men­ta­tion pour la créa­tion de diverses textures sonores (surtout si l’on possède une bonne réverbe adap­tée pour ce genre d’uti­li­sa­tion). On aurait appré­cié de pouvoir défi­nir le « rate » direc­te­ment au pied et une connec­tique stéréo aurait été perti­nente, notam­ment pour pouvoir inté­grer la pédale dans des confi­gu­ra­tions plus variées.

A envi­ron 200 euros, ce Poly­chrome est une valeur sûre, agréable à utili­ser et robuste pour qui veut abso­lu­ment un flan­ger analo­gique.