Julianna, c’est le nom donné à la nouvelle pédale de chorus et de vibrato développée par Walrus Audio. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une version améliorée de la Julia. Des améliorations qui, comme nous allons le voir, n’ont rien d’anecdotique.
Ce nouveau chorus/vibrato nous est servi dans un joli packaging reprenant les couleurs de la pédale. Même si une fois sous notre pied, ceci n’a pas beaucoup d’importance, on ne peut qu’apprécier l’effort de la marque.
La pédale se présente dans des dimensions tout à fait standard (121mms x 73mms x 58mms) et est alimentée de manière tout aussi classique en 9 Volts DC avec un minimum de 100 mA.
On retrouve des contrôles identiques à la Julia mais on note l’ajout d’un deuxième switch « TAP » au pied et d’un interrupteur supplémentaire permettant de sélectionner la division rythmique (croche, triolet de noire, noire).
D’un point de vue de la connectique, la Julianna est bien plus généreuse avec des entrées et sorties permettant un câblage mono et stéréo, ce qui est une réelle nouveauté. Il est également possible de rentrer en mono pour ressortir en stéréo, ce qui pour nous autres guitaristes et bassistes, reste quand même l’usage le plus courant.
Enfin, on note la présente d’une entrée tap/exp qui permet au choix d’y joindre un tap tempo externe ou d’utiliser une pédale d’expression qui agira sur les deux paramètres « RATE » et « DEPTH ». À ce propos, il faut choisir manuellement ce que l’on souhaite faire de cette entrée. Pour cela il faut dévisser la plaque inférieure de la pédale et venir agir sur les deux petits switchs qui se présentent à nous. C’est un procédé que l’on retrouve sur diverses pédales et qui semble toujours assez contraignant en situation de répétition ou de concert. Cependant, il est vraiment peu probable que l’on vienne agir sur ce switch en pleine action. C’est plutôt une option que l’on fixe en amont et à laquelle on ne touche plus.
Notez une différence qui peut avoir son importance sur certains pedalboards : les entrées et sorties se trouvent dorénavant sur les côtés gauche et droit de la pédale et non plus sur le haut. Chacun y verra là une qualité ou un défaut, mais il était de toute évidence impossible de faire autrement tout en préservant les dimensions réduites de la pédale.
Enfin, la fabrication, américaine, semble de qualité avec des potards en acier, des switchs silencieux (pas de poc lorsqu’on les actionne), deux leds parfaitement visibles et un boitier robuste.
Le tour du propriétaire maintenant fait, voyons ce qu’elle a dans le ventre !
- MONO1 – rate5 – depth5 – lag5 – dcv3 – shape bas00:30
- MONO2 – rate0 – depth5 – lag5 – dcv5 – shape haut00:28
- MONO3 – rate2 – depth10 – lag0 – dcv4 – shape milieu00:28
- MONO4 – rate6 – depth4 – lag8 – dcv6– shape milieu00:28
- MONO5 – rate5 – depth7 – lag10 – dcv10– shape milieu00:27
- STEREO1 – rate5 – depth6 – lag10 – dcv0 – shape haut00:23
- STEREO2 – rate5 – depth8 – lag4 – dcv5 – shape bas00:27
- STEREO3 – rate2 – depth5 – lag8 – dcv10 – shape haut00:26
- STEREO4 – rate tempo 100 – depth10 – lag0 – dcv2 – shape haut00:25
- STEREO5 – rate double – depth DRIFT – lag9 – dcv10 – shape milieu00:39
Du chorus au vibrato
La Julianna propose des paramètres suffisamment souples permettant d’aller d’un effet de chorus à celui de vibrato. Ainsi, sur la première tranche, on dispose de trois switchs « RATE, DEPTH et LAG ». Le potard RATE permet sans surprise de contrôler la vitesse d’oscillation. Cependant, Walrus Audio a eu la bonne idée de permettre d’avoir sous le pied deux niveaux de RATE indépendants. Le premier, actif lorsque la pédale est enclenchée et le second le devient en laissant appuyé son pied sur le switch TAP.
Le second potard DEPTH permet de fixer l’amplitude de l’effet. Ce paramètre dispose lui aussi d’une option bonus nommée « DRIFT » qui, moyennant un réglage à l’aide du switch de bypass, va faire varier très légèrement dans un sens comme dans l’autre la vitesse du LFO.
Le contrôle LAG va agir sur les modulations du LFO et permettre en position minimale d’avoir un effet peu marqué jusqu’à un effet désaccordé en position maximale. Ces deux paramètres poussés dans leurs extrêmes permettent la création de sons très originaux. Mais il faut admettre que même avec des réglages très poussés, le son reste musical et agréable à jouer. C’est là un excellent point.
On retrouvait déjà ces potards sur la petite sœur Julia, tout comme le potard DCV de la seconde tranche qui signifie : Dry/Chorus/Vibrato et dont l’action sera influencée selon si l’on sort en mono ou en stéréo.
Ainsi, avec un branchement totalement mono, aussi bien en entrée qu’en sortie, le potard de DCV va aller d’un effet chorus plutôt convenu à environ un tiers de la course, jusqu’à un vibrato très marqué sur la fin de la course.
En stéréo, la logique de fonctionnement est quelque peu différente. Avec le potard au minimum, on se retrouve avec un signal provenant de la sortie mono totalement brut, sans aucun traitement et à contrario un signal traité sur la sortie stéréo. En tournant le potard, on vient alimenter le signal brut avec le traitement de l’effet. On constate un panoramique de moins en moins large au fur et à mesure que l’on incrémente le potard de DCV.
C’est naturellement sur les exemples sonores que l’on comprend le mieux l’impact de ce potard.
La pédale propose le choix entre trois formes d’ondes : sinusoïdale, triangulaire ou aléatoire. En règle générale on retrouve la forme sinusoïdale pour les effets de vibrato et triangulaire pour le chorus, mais sur cette Julianna on fait bien ce que l’on veut. C’est donc une très bonne pédale pour l’expérimentation et la possibilité de générer des formes d’ondes aléatoires donne des résultats vraiment intéressants. Le plus délicat, comme souvent sur ce genre d’effets riches en réglages, est de trouver un équilibre entre les différents potards. Bien que d’une complexité limitée, cette Julianna demande quand même de passer un peu de temps pour trouver le son qui nous plaît. Il est en ce sens regrettable de ne pas avoir la possibilité de mémoriser quelques presets pour les rappeler plus tard en situation de concert.
Conclusion
Walrus Audio propose avec la Julianna une évolution justifiée de la Julia. L’ajout de la stéréo justifie à lui seul cette nouvelle version. La stéréo en entrée et en sortie rend en plus cette pédale adaptée à d’autres instruments que la guitare ou la basse. On pourra sans problème y joindre quelques claviers. On appréciera la transparence de l’effet, le rendu convaincant même avec des réglages un peu loufoques, la possibilité d’y joindre une pédale d’expression ou un tap tempo externe ainsi qu’une fabrication qualitative et sans surprise. Comme noté précédemment dans ce test, un système de sauvegarde de presets aurait été pratique. Une belle réussite.