Citation
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Anonyme
Pierre Schaeffer
Voilà une petite pensée à méditer!
D'ailleur, j'adhere!
Inusable™
Citation : l'artiste ne fait qu'une tentative ...
Je suis donc plutot en phase avec William77
Inusable™
Citation : « En 1913 j'eus l'heureuse idée de fixer une roue de bicyclette sur un tabouret de cuisine et de la regarder tourner. [...]
À New-York en 1915 j'achetai dans une quincaillerie une pelle à neige sur laquelle j'écrivis: "En prévision du bras cassé" (In advance of the broken arm).
C'est vers cette époque que le mot readymade me vint à l'esprit pour désigner cette forme de manifestation.
Il est un point que je veux établir très clairement, c'est que le choix de ces readymades ne me fut jamais dicté par quelque délectation esthétique. Ce choix était fondé sur une réaction d'indifférence visuelle, assortie au même moment à une absence totale de bon ou mauvais goût... en fait une anesthésie complète.
Une caractéristique importante: la courte phrase qu'à l'occasion j'inscrivais sur le readymade. Cette phrase, au lieu de décrire l'objet comme l'aurait fait un titre, était destinée à emporter l'esprit du spectateur vers d'autres régions plus verbales. [...]
Une autre fois, voulant souligner l'antinomie fondamentale qui existe entre l'art et les readymades, j'imaginai un "readymade réciproque" (Reciprocal readymade) : se servir d'un Rembrandt comme table à repasser!
Très tôt je me rendis compte du danger qu'il pouvait y avoir à resservir sans dicrimination cette forme d'expression et je décidai de limiter la production des readymades à un petit nombre chaque année. Je m'avisai à cette époque que, pour le spectateur plus encore que pour l'artiste, l'art est une drogue à accoutumance et je voulais protéger mes readymades contre une contamination de ce genre.
Un autre aspect du readymade est qu'il n'a rien d'unique... La réplique d'un readymade transmet le même message; en fait presque tous les readymades existant aujourd'hui ne sont pas des originaux au sens reçu du terme.
Une dernière remarque pour conclure ce discours d'égomanique : comme les tubes de peinture utilisés par l'artiste sont des produits manufacturés et tout-faits, nous devons conclure que toutes les toiles du monde sont des readymades aidés et des travaux d'assemblage.»
Marcel Duchamp, texte écrit à l'occasion d'un colloque en 1961
Maintenant que j'ai tué le pere, je tiens a apporter quelques precisions sur ma ptite theorie personnelle, tout du moins sur ma facon d'apprehender les choses, au vu des dernieres participations a ce thread au combien interessant.
QUand je parlais de musique créée par la seule volonté de l'auditeur, enfin de moi, ca sous-entendait que l'auditeur aie la capacité culturelle et intellectuelle a faire une telle chose.
En fait je concois mon cerveau comme un filtre qui transforme un ensemble de bruit en musique. C'est a dire que par la subjectivité, la culture, l'imagination et la deduction quelqu'un peut tout a fait "entendre" de la musique la ou il n'y a que bruit (photocopieuse, metro...).
Je dirai meme qu'il peut comprendre les bruits, au sens premier du terme, c'est a dire les prendre avec lui, et par le filtre de sa matiere grise les transformer en musique, tout ca en temps réel, avec un temps de latence defiant les meilleures cartes audio-numeriques
Mais je concois et je confirme que cette theorie, ou plutot cette maniere d'apprehender le réel m'est personnelle et renie completement les enseignements esthetiques qui m'ont été prodigués, de Platon, Adorno, Gropius, Le Corbusier, Duchamp, Matisse etc etc etc...
Pour moi tout nait en soit meme...
Tout ce qui semble réel n'est que l'image du réel qu'on s'en fait. Vous, mon ordi, la lumiere, le gout, mes mains, tout n'existe qu'une fois passé par le filtre multi-frequences de mon cerveau. C'est pourquoi il m'est tres facile de penser, de decider que la musique du metro ou de la photocopieuse a été faite pour satisfaire mon appetit de beauté.
Pour moi la volonté de l'artiste ne sert qu'a controler que ce que je vois ou ecoute soit d'une qualité acceptable. Un pré filtrage en quelque sorte. Basé sur le gout et le qualitatif, c'est a dire l'inverse de ce que tu dis Gabou. Sa volonté, son intention, permet a mes sens d'etre satisfaits plus systematiquement et d'etre surs (rassurés ?) que ce que je pense etre beau et/ou interessant, l'est. Mais c'est pour moi ma propre intention, en sortie finale de la chaine, qui crée l'idée de musique et de beau.
Pov Gabou
Mais j'accroche toujours pas à l'idée de mélanger la qualité d'une oeuvre à son statut artistique. Le fait qu'une oeuvre d'art soit bonne ou pas n'a rien à voir pour moi avec le fait que ce soit une oeuvre d'art ou non. Parce que le gros pb, avec le concpet d'inusable ou William77, c'est qu'on se depetrera jamais de pbs comme ceux soulevés par casorp2, avec son expérience du chien. Alors qu'avec ma vision, il y a pas de pbs. Puisque c'est l'intention qui crée l'oeuvre, ça détache complètement l'art de l'objet artistique, et donc ça permet de différencier ce qui est art et pas art, même si l'objet est " matériellement" le même.
Citation :
je m’affranchis, je me libère de son vouloir-dire et je dialogue avec la forme, je questionne sa propre perversité. Il en va de même de la photocopieuse, vilaine fille.
Mais tout cela se fait hors de l’analyse – l’histoire, le beau, l’argent, les « qualités »… C’est ailleurs.
Là, par contre, je suis plus du tout. Je vois pas comment tu peux interpréter une oeuvre d'art hors contexte culturel. Tu peux l'apprécier, mais pas comprendre, qui est quand même l'essentiel pour moi. Je pense pas que la qualité de l'oeuvre d'art ait une existence propre. elle dépend toujours de son contexte culturel.
Anonyme
Stavroguine : tu me rappelle quelqu'un que je connais dans ta façon de penser...ta position est originale, démarquée, un peu louvoyante (dans le bon sens):
Citation : Pour la musique, en dernière instance, elle s'affranchit de tout dispositif et, rôde encore, dépouillée de sa substance-même.
J'y vois une volonté de maintenir une réalité musicale (une structure ?) sous-jacente ;Citation : d'une forme qui pense
: il y aurait une sorte de mouvement de la pensée entre les sujets, entre l'artiste et le regardeur/écouteur/lecteur ? Est-ce celà ?Gabou :
Citation : Je suis personnellement persuadé que tout n'est que construction de la pensée, y compris la notion de personne, etc
Idéalisme absolu, où il n'y a de "vérité" que dans le rapport qu'entretient le sujet avec le sens. C'est l'un des bouts de la chaîne, il faudrait maintenir tous les bouts ensemble, et effectivement , ne pas devoir choisir.Anonyme
Citation : c'est bien meilleur qu'Art Press
Pourtant, je suis Catherine M.
Anonyme
Citation : Tout ce qui semble réel n'est que l'image du réel qu'on s'en fait
Et la nature est une construction conceptuelle...
J'aime bien ton approche, inusable, car, et c'est crucial, tu tentes l'innovation... (ne prends pas ça comme du paternalisme mais plutôt dans le sens d'un "aller vers" )
Et c'est un peu ça, l'art, pour moi, une expérience de désaliénation, un exercice de la liberté. C'est très large...
Ce n'est pas la production de sens qui importe mais l'émergence (oui à Gabou et à Inusable, je suis très consensuel sur ce point) d'une forme qui pense – Godard l’a déjà dit – mais j’ajoute qui pense « mal » L’artiste qui propose une installation, je m’affranchis, je me libère de son vouloir-dire et je dialogue avec la forme, je questionne sa propre perversité. Il en va de même de la photocopieuse, vilaine fille.
Mais tout cela se fait hors de l’analyse – l’histoire, le beau, l’argent, les « qualités »… C’est ailleurs.
>Castorp2 : Schrödinger. Connais-tu A. Gatti ? (Schrödinger + Gramsci + le théâtre + la marginalité… ).
Il dit : « c’est la marge qui tient la feuille »
Dans un café parisien (XIV ème), le « patron », mâtiné de Gatti, considère occuper une plate-forme. Un jour, une banquette est inclinée, reposant sur la table par son dossier. Un vieux entre, habitué, avançant lentement, peinard en somme (se voit-t-il comme héroïque ?). Découvrant le système (banquette/table/équilibre), il baragouine (mais, là, encore un mystère : l’énonciation n’existe pas, j’entends peu son intervention – on peut peut-être parler de fusion cognitive à ce moment) quelque chose qui serait : « Ah, c’est une manifestation ? » ou « il y a quelque chose à y voir ? »
Le vouloir est évacué mais cette « dépression » engloutit la pensée, mécaniquement. Elle (la pensée) devient l’entropie du système.
Je vois cette figure complexe comme une installation et je l’intègre.
Pour la musique, en dernière instance, elle s'affranchit de tout dispositif et, rôde encore, dépouillée de sa substance-même.
Bon, là, j’improvise… (heu, depuis le début même)
>Gabou, désolé d’avoir perverti (encore !) ta pensée ; Décidément, j’ai des soucis avec ce médium-là, internet…
Anonyme
Citation : interpréter une oeuvre d'art hors contexte culturel
Il ne s'agit pas d'interpréter dans ce temps-là mais de s'interroger sur le "statut" de la forme (ce qui nous préoccupe, non ?) et cette question doit revenir à chaque fois (en dehors, ça pourrait durer 2500 ans) ; c’est une entreprise politique, a-culturelle. Parallèlement - ou plutôt dans un même souffle (une même exigence comme dit Castorp2) - intervient la culture (c'est problématique aussi la culture).
Si tout n'est que construction de la pensée, l'artiste n'est rien moins qu'un présupposé qui relève d’un dogme ; il faut triturer cette asservissement.
Inusable™
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