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Sujet de la discussion Citation
"Tout dispositif qui permet d'obtenir une collection variée d'objets sonores (ou des objets sonores variés) tout en maintenant présente à l'ésprit la permanence d'une cause, est un instrument de musique, au sens traditionnel d'une experience commune à toute civilisation"


Pierre Schaeffer

Voilà une petite pensée à méditer! :clin:
D'ailleur, j'adhere! :aime:
2
Ouaaa, tu viens de citer là celui qui fut un de mes maîtres à penser : les entretiens qu'il fit à l'INA sont parmi les trucs les plus intelligents que j'ai pu entendre ; seul peut-être Boulez a aujourd'hui une vue aussi acérée et un esprit aussi brillant quand il faut parler théorie (pour ce qui est de ses oeuvres, ça reste à la discretion de chacun) ; Je trouve que la définition de Schaeffer a le mérite de chercher la généralité, mais elle reste toutefois problématique : en effet, pour qu'il y ait "permanence de la causalité", il faut nécessairement qu'il y' ait une expérience synthétique (au sens kantien, cad, un sujet percevant et pensant qui soit à l'origine des représentations musicales) ; Or c'est ce qui manque dans la définition de Schaeffer : il n'y a instrument de musique, que dans la mesure où il y a un instrumentiste, autrement dit un sujet capable de sens musical (accrocher une clochette à la queue d'un chien, ce n'est pas pour ça qu'on aura un instrument et un instrumentiste) ; l'instrument s'inscrit dans un projet musical qui inclut une intentionnalité : on peut faire de la musique avec une tronçonneuse, mais faites tourner la tronçonneuse uine heure dans un studio, vous n'aurez pas de musique, ni d'instrument. Voilà pourquoi Scheaffer me déçoit ici :( ça manque de rigueur tout ça :non:
3
Disons qu'il n'y aura pas musique dans le cas, hautement improbable, où la tronçonneuse est l'instigatrice de son propre démarrage...
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Il y a plus evident comme exemple qu'une tronçonneuse : le triangle :D:

On aura beau le faire tinter on obtiendra toujours a peu pres le meme son, a la meme hauteur de note. Donc ici pas d'objets sonores variés... et pourtant c'est bel et bien un instrument :bravo:

(Peut etre bien que la j'ai pris ta pensée a l'envers Castorp... ? Tu voulais dire que le statut d'instrument pour la tronçonneuse est justifié ou le contraire ? :D: Moi je pense que tout comme un urinoir peut etre oeuvre d'art ou pas, une paire de tongues peut etre instrument de musique ou pas :clin: )
5
Ça ressemble quand même un peu a de la masturbation non ?








OK je sors :bravo:


http://www.stageone.fr.st

Concerts a bloc sur Panam et banlieue
Www.stageone-live.com Concerts a bloc sur Panam et banlieue
6

Citation : une paire de tongues peut etre instrument de musique ou pas


Ca, c'est tout à fait juste ; mais c'est à moduler selon Schaeffer (malheureusement). Ce n'est pas l'objet-même qui est en question ici mais les modalités...

Castorp2 insiste (avec raison) sur l'intentionnalité, le vouloir qui définit seul le statut musical. Sans intention formelle, sans sujet conscient, point de musique et point d'instrument. C'est une erreur d'après Castorp2 (et moi aussi). A force de vouloir généraliser, on en devient très restrictif...

La musique ne s'écrit plus, ne se fait plus (Schaeffer ici), elle est...

>Castorp, on peut te lire quelque part ? (ca m'intéresse...)

P. S. Pourquoi ne pas proposer dans ce sujet sa propre définition de la musique (j'y reviendrai...)
7
Stavroguine, si tu veux lire ma modeste prose ( :oops: ), tu peux lire mes articles (et ceux des autres, ils sont aussi très bien) sur le fabuleux site https://www.objectif-cinema.com : voici quelques liens :
https://www.objectif-cinema.com/analyses/078.php
http://www.objectifcinema.com/analyses/076.php

Je n'ai malheureusement que cette tribune (dieu sait si elle est vivifiante) pour m'exprimer pour l'instant, cherchant toujours bien sûr le moyen de pouvoir me diffuser (et diffuser des choses + personnelles)

Inu : c'est impliqué dans la notion d'instrument à mon sens qu'il faille un instrumentiste, et bien sûr à partir de là, tout est instrument, si tant est qu'il y ait intention.
a+
8

Citation : Inu : c'est impliqué dans la notion d'instrument à mon sens qu'il faille un instrumentiste, et bien sûr à partir de là, tout est instrument, si tant est qu'il y ait intention.


Oui oui c'etait sous-entendu dans la reference a Duchamp, vu que justement c'est cette notion d'intention qui a été cristallisée par son urinoir :clin:
9
Apres moi j'ai ma maniere de voir les choses... mais je n'en ferais pas une theorie loin de la :mdr:

Pour moi la musique est la ou on la "voit", je pourrais presque dire que pour moi une photocopieuse est deja un instrument de musique dans son contexte naturel.

Un instrument joué automatiquement, et elevé au rang d'instrument par la pensée de celui qui ecoute...

Enfin pas tout le monde y veut le faire... moi en tout cas j'arrete pas de "croiser" de la musique partout ou je vais... Apres ca peut paraitre comme du romantisme a 2 balles, un peu facon Bjork dans Dancer in the Dark, mais c'est comme ca que je percois les choses depuis tout piti... :oops: :D: :aime:
10

Citation : il n'y a instrument de musique, que dans la mesure où il y a un instrumentiste, autrement dit un sujet capable de sens musical (accrocher une clochette à la queue d'un chien, ce n'est pas pour ça qu'on aura un instrument et un instrumentiste) ; l'instrument s'inscrit dans un projet musical qui inclut une intentionnalité



Citation : c'est impliqué dans la notion d'instrument à mon sens qu'il faille un instrumentiste, et bien sûr à partir de là, tout est instrument, si tant est qu'il y ait intention



D'accord et pas d'accord :

Je crois quand à moi qu'il y a "musique" dès qu'il y a un "auditeur" qui prend plaisir à écouter ... La notion d'instrument en découle facilement, c'est ce qui a permi de créer la situation d"audition" . Malheureusement cette définition n'impliquerait pas nécessairement d'instrumentiste ...
(dûr pour moi, j'en suis un, enfin je crois !!!) :???:

Je pensais avant de manière simpliste et restrictive qu'il y avait "musique" dès lors que l'on parlait de "sons agréables à l'oreille", ce qui dans une certaine mesure dit la même chose, mais en beaucoup plus restritif !

Voila un sujet de débat qui pourrait être passionant !
à vos plumes ... :clin:


Willy, zicos electronicien
Willy, zicos electronicien et algorithmes mathématiques
11
Et ma définition semble coller avec celle d'Inusable !
(dit avec d'autres mots ...)

:bravo:


Willy, zicos electronicien
Willy, zicos electronicien et algorithmes mathématiques
12
>Castorp
Tu écris (aussi) sur le cinéma... Voilà qui me plait...
Sinon, je crois que j'ai falsifié ta pensée... et je ne vois pas en quoi tu diverges de la proposition de Schaeffer. Tout cela me parait assez analogue finalement. Je me positionne plutôt du coté d'Inusable et William sur ce coup. L'intentionnalité m'importe peu... J'ai en général l'esprit assez brumeux (ça veut dire quoi ?) alors pour citer A. Greenspan (assertion que j'aime d'un type que je n'aime pas particuliérement) : "Si vous m'avez compris, c'est que je me suis mal exprimé".

Citation : moi en tout cas j'arrete pas de "croiser" de la musique partout ou je vais


Oui et c'est une belle qualité... (et on le sait, tu es un grand romantique)


Le big bang : ce fut musical ?
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Alors là les mecs vous m'étonnez :???: Stavroguine, tu m'avais effectivement bien compris, et voilà que tu vires ta cutie :non: Voilà ma position : je récuse la notion réaliste (au sens philosophique et scientifique du terme, cad conception qui suppose une réalité indépendante) qui se trouve supposée à moitié dans la définition de Scheaffer. Je maintiens qu'il est nécessaire qu'il y ait un sujet pour qu'il y ait musique, donc un sentiment esthétique (au sens de réception). Stavroguine, je pense en fait (je n'avais pas saisi) que tu es réaliste : La musique est dis tu, comme les idées maths sont pour Platon et l'harmonie est des sons pour Pythagore : une réalité ontologique qu'il suffirait de manifester ? Position intéressante mais ce n'est pas la mienne, et effectivement je rejoins Inu sur le fait qu'il y a musique pour celui qui l'entend comme telle. Il faut un auditeur. Mais il y a d'autres facteurs : jugements (socialisation ; institutionalisation, etc), langage. Une définition de la musique a la difficulté de paraître trop générale ;
mais le débat n'est pas clos...
:bravo:
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Un sentiment esthetique dans le crane de l'auditeur, en plein dans le mille Castorp :clin: :bravo:

Une sensibilité, une perception differente... :clin:
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Je vous propose un petit jeu théorique, variante du Test de Turing :bravo:
Imaginons un dispositif d'enregistrement comme ceci :
:fleche: une chambre avec deux portes ouvertes, au sol des dalles connectées à des un dispositif de tel sorte que chaque pression sur une dalle émet un son (hauteur et durée x).
:fleche: on fait entrer dans la pièce de manière aléatoire un gros chien, puis un individu humain. (on peut remplacer le gros chien par un programme informatique aléatoire) Supposons un dispositif qui nous empêche de déterminer les ordres d'entrées et de sorties. Les sujets doivent entrer et sortir un nombre n de fois.
:fleche: récoltons les enregistrements
:fleche: faisons les écouter à un sujet ignorant des conditions de l'expérience.

Question : ferons nous une différence entre les bandes "humaines" et les "bandes machines" ?
Je pense que l'individu humain aura compris de lui même le dispositif, et "vraisemblablement" finira par "phraser" les sons, "choisira" les dalles. ce faisant, je suppose de même que le sujet écoutant, entendra ce choix. J'admets que je suppose ainsi des variables cachées, dont la + importante est à mon avis, le choix (l'intention).
Quels sont vos réponses ? :clin:

Je dois partir, je relève les copies tout à l'heure...
a+
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*Ben deja je dirais que dans ce cas de figure, ce qu'on entendrait de l'humain apres quelques secondes d'accoutumance et de prise en main/pied des dalles, ce serait a coup sur une forme de "cliché", l'image caricaturale emergeant de son conditionnement culturel musical. Je ne sais pas si je me fais comprendre...

*Tant et si bien que je pense que j'apprehenderai les choses de la maniere suivante, si j'etais l'humain en question :

-soit je n'entre pas et reste l'oreille collée a la porte a ecouter ce que produit le chien. :mdr:

-soit j'entre AVEC le chien et je pianote avec lui. (mes structures toutes faites se melangeront a sa déambulation hasardeuse) :bravo:

En clair, la ou je situe l'intention creatrice, ce n'est pas dans le cerveau du chien ou de l'homme qui circulent dans la piece, mais dans le cortical droit de celui qui ecoute le resultat final (moi). Mais evidemment l'homme qui marche a une intention creatrice a la difference du chien (qui a priori peut avoir au maximum une intention de jeu, sans consideration esthetique).
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Citation : *Ben deja je dirais que dans ce cas de figure, ce qu'on entendrait de l'humain apres quelques secondes d'accoutumance et de prise en main/pied des dalles, ce serait a coup sur une forme de "cliché", l'image caricaturale emergeant de son conditionnement culturel musical. Je ne sais pas si je me fais comprendre...



si si très bien ; il est vrai qu'au bout de N puissance x passages de l'humain dans la cabine, il y aura compréhension du dispositif, donc probalpilités d'entendre "au clair de la lune" par exemple ; compliquons donc le système, en ne connectant aux dalles que des "bruits blancs" indéterminés quant aux hauteurs.

Citation : -soit je n'entre pas et reste l'oreille collée a la porte a ecouter ce que produit le chien.


:non: il y a obligation d'entrer (sinon panpan cucu :mdr: )

Citation : -soit j'entre AVEC le chien et je pianote avec lui. (mes structures toutes faites se melangeront a sa déambulation hasardeuse)


:non: non plus ; pas plus de deux personnes (l'idée de l'ordinateur qui joue aléatoirement est plus dépouillée)

bien tenté :bravo:
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"est" dans le sens qu'elle (la musique) se détermine comme sujet fluctuant, mouvant, appréciable par l'esprit dans tout son être. Il s'agit juste de se démarquer du "fait" qui ne suffit plus. Finalement, nous sommes d'accord (depuis le début) - Greenspan. Ton développement suivant, Castorp, est donc caduc...
Pour le jeu, on ne peut supposer de rien.
On verra plus tard tout ça, je vais voir Strauss-Kahn...
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Bon, d'abord, Strauss-Kahn, formidable...

Le petit jeu : il me semble que ce dispositif ne laisse supposer rien. La finalité de l'expérience est sans doute de ne pas "se laisser berner" ; le jeu initial de Turing (jeu de l'imitation, non ?) avait plutôt pour fonction de faire émerger une indécidabilité. En exagérant, on pourrait substituer au système le dispositif suivant : On fournit une guitare désaccordée à un sujet humain et, parallèlement, une guitare à un poisson rouge. Un témoin écoute le résultat.
De même, on peut supposer, introduits dans la pièce, un chien dressé (non pour l’occasion) qui ne se déplace élégamment qu’en ligne droite et un sauteur en longueur amateur qui appréhende les dalles comme des indicateurs sonores de distance. Le chien produit une série mélodique variée suivant les cas selon l’axe de déplacement. Le sauteur, avec une phase d’élan, de piétinements désordonnés, de réception après le saut, voire de manifestations de joie, produit-il un phrasé (d’autant qu’il s’agit d’un amateur) ?
On pourrait se rapprocher de Turing en disposant dans l’espace de test deux individus « jouant » alternativement avec les dalles puis de substituer à l’individu A une machine logique (voire un bonobo). Un phénomène d’imitation se met en place. Qu’en est-il alors de l’intention, de la construction d’un phrasé, d’une série ? Et le témoin, que devient sa sphère d’appréciation ?
Regardons un autre sujet qui traitait de la musique générée par intelligence artificielle…

Pour synthétiser, ta position, Castorp, est-elle la suivante : il n’y a musique que sous la coexistance de deux instances : une intention (l’instrumentiste) et un auditeur. Il s’agit d’un deal… Récuses-tu l’hypothèse de la photocopieuse (Inu) ?

Bon, ce sont juste des questions qui m'intéressent...
A+
20
Je ne pensais pas que ce thread susciterai autant de reponses et de post, dans tous les cas ça fait plaisir!!!:bravo:

Stravoguine a tres bien synthetisé la pensée de Castrop!

Mais l'instrumentiste peut etre l'auditeur, c'est tellement relatif!!

Dans le cas de la photocopieuse (qui est une machine sans intentions): un auditeur potentiel peut y trouver une source melodique, alors qu'il n'y a pas d'instrumentiste, pas d'intentions... je sais pas si je me fais bien comprendre...

Et quand Schaeffer dit:

Citation : tout en maintenant présente à l'ésprit la permanence d'une cause


Cela implique toutes les possibilités, instrumentiste où pas, auditeur où pas... l'essentiel est qu'importe la source sonore et sa maniere de diffusion, à partir du moment où on se donne les moyens de l'utiliser mélodiquement...

J'espere que j'ai été clair et pas trop touffu... :oo:
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Citation : Mais l'instrumentiste peut etre l'auditeur


Oui...

Citation : on se donne les moyens de l'utiliser mélodiquement...


Qu'entends-tu par "utiliser" ?

Yanos, sais-tu de quand date cette citation de Schaeffer ?

Bon, je poursuis :
J'ai lu que Castorp (ou Kundun - vous avez d'ailleurs de très bons goûts, à mon avis) apprécie T. Bernhard. Il est devenu assez banal de distinguer la musicalité de la langue de Bernhard (et de beaucoup d'autres et finalement de tous peut-être, c'est ailleurs) ; Mais où réside cette musicalité ? Dans la lecture muette, dans la lecture déclamée, dans la forme-même - rythmes, répétitions de figures, ellipse... - dans l'acte d'écrire ?
Cela se passe certainement "dans" le lecteur (le cerveau, le corps...), mais alors que devient la notion "d'objet sonore" ?
Alors, allons-y carrément, je récuse ce terme "d'objet sonore" de l'hypothèse shaefférienne...
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Stavroguine, ta position est intéressante : d'abord le jeu ne suppose rien en lui même, c'est vrai, et le dispositif de turing pose effectivement une indécidabilité ; mais c'est pour ça que mon dispositif est sur le même modèle : il n'y a indécidabilité que du point de vue de l'observateur, autrement dit ici, du sujet écoutant (qui, je le reprécise, est ignorant des conditions de l'expérience) : je suppose qu'il y aura des différences. Si je me souviens bien, le test de Turing portait sur des phrases à signification rigide. Ici, il y a absence de signification verbale. Donc c'est une expérience plus "pure".

Citation : Pour synthétiser, ta position, Castorp, est-elle la suivante : il n’y a musique que sous la coexistance de deux instances : une intention (l’instrumentiste) et un auditeur. Il s’agit d’un deal…



oui et non :??: oui, car il faut intention, au sens où il ya toujours intention, même quand il semble ne pas y en avoir ; non, car le terme de deal, implique un certain état objectif de l'accord : pour me faire bien comprendre je dirais, qu'il y a effectivement une sorte d'accord entre tous, mais c'est un accord immédiat, sensible, inconscient,irrationnel peut-être...

De même, on peut supposer, introduits dans la pièce, un chien dressé (non pour l’occasion) qui ne se déplace élégamment qu’en ligne droite et un sauteur en longueur amateur qui appréhende les dalles comme des indicateurs sonores de distance. Le chien produit une série mélodique variée suivant les cas selon l’axe de déplacement. Le sauteur, avec une phase d’élan, de piétinements désordonnés, de réception après le saut, voire de manifestations de joie, produit-il un phrasé (d’autant qu’il s’agit d’un amateur)

:mdr: :bravo: j'adore cette idée : mais, tu introduis des variables supplémentaires :non: ce qui rend l'expérience moins "pure" ; pourtant je dois admettre que ces variables posent de manière aiguë la question du phrasé : à partir de quand a-t-on une "phrase musicale" ? les piétinements du sauteur amateur s'entendront sûrement comme des doubles croches, voire comme une cellule rythmique complexe...donc l'auditeur entendra peut-être un phrasé, alors qu'il n'y avait pas au départ intention de phraser là dessus Yanos a raison. Autrement dit Scheaffer avait raison, et je me suis un peu pris la tête gratuitement...mais ça me fait tellement plaisir :clin:

Citation : Bon, d'abord, Strauss-Kahn, formidable...


ce type est bien meilleur dans l'opposition qu'au pouvoir
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Citation : Cela se passe certainement "dans" le lecteur (le cerveau, le corps...), mais alors que devient la notion "d'objet sonore" ?
Alors, allons-y carrément, je récuse ce terme "d'objet sonore" de l'hypothèse shaefférienne...



là c'est la question immense et irrésolue du réalisme et de l'idéalisme : l'objet texte est là, effectif, réel, pourtant la "musicalité" et tout ce qu'on y attache dépend du rapport auteur-écrit-lecteur : il faudrait pouvoir les penser dans le même moment, maintenir les deux exigences: réalisme + idéalisme. Un peu comme le fait Schrödinger en physique quantique.
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Citation :
Je crois quand à moi qu'il y a "musique" dès qu'il y a un "auditeur" qui prend plaisir à écouter ...



Argh. MOi, c'est complètement différente. Ma petite théorie, bien modeste, à moi, c'est que pour qu'il y a art, il faut intention ( donc je rejoins castorp2, si j'ai bien compris ), et que ça suffit. Par exemple, une photocopieuse n'est pas de la musique, sauf si qqn decide que ça en est. UN cocillage, tout joli soit il , n'ets aps de l'art. PAr contre, si je decide que ça en est, que je le mets sur ma cheminée, alors oui, ça en est. Bref, ce qui fait l'art, pour moi, c'ets le lien entre l'artiste et le truc construit, et non pas le truc construit lui même. Et il faut que ça est une matérialité : Beethoven qui dirait qu'il a fait la plus belle oeuvre du monde dans sa tête, pour moi, c'est pas de l'art. Bernart Minet qui dit que la fête aux village ça en est, oui :lol: . J'aime bien cette idée d'art = lien entre l'oeuvre et l'artiste, parce qu'entre autre, il y a l'intentionalité chez à castorp, puis ça permet éventuellement de se poser des questions sur le fait de savoir si un animal peut faire de l'art ou pas ( il faut qu'il y ait intention de sa part, donc communication, donc langage... )

Après, il ya le jugement sur la valeur artistique, et là, j'avoue être perplexe. J'ai pas trop d'idées. Quelque part, je reste "platonicen", à croire en l'universalité de certains trucs ( dis moi, c'est quoi, le beau ? Le beau, c'est ce qui est utile... Ah là là, les vieux cours de philo de term ! ), mais je vois bien que c'est pas vrai.

Je sais pas trop où mettre le public dedans, aussi.
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>Yanos

Citation : auditeur où pas

+

Citation : on se donne les moyens de l'utiliser


N'y aurait-il pas contradiction ici ?

>Gabou
Tu sembles penser la musique, en dernière instance, comme volonté chez l'auditeur...
Oui, quand Castorp2 dit :

Citation : l'auditeur entendra peut-être un phrasé, alors qu'il n'y avait pas au départ intention de phraser

vous êtes en accord.
En revanche, je ne comprends pas en quoi :

Citation : Je crois quand à moi qu'il y a "musique" dès qu'il y a un "auditeur" qui prend plaisir à écouter ...

diffère profondément de ton sentiment propre quand tu avances :

Citation : une photocopieuse n'est pas de la musique, sauf si qqn decide que ça en est


...