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Sujet de la discussion Citation
"Tout dispositif qui permet d'obtenir une collection variée d'objets sonores (ou des objets sonores variés) tout en maintenant présente à l'ésprit la permanence d'une cause, est un instrument de musique, au sens traditionnel d'une experience commune à toute civilisation"


Pierre Schaeffer

Voilà une petite pensée à méditer! :clin:
D'ailleur, j'adhere! :aime:
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Citation : Mais l'instrumentiste peut etre l'auditeur


Oui...

Citation : on se donne les moyens de l'utiliser mélodiquement...


Qu'entends-tu par "utiliser" ?

Yanos, sais-tu de quand date cette citation de Schaeffer ?

Bon, je poursuis :
J'ai lu que Castorp (ou Kundun - vous avez d'ailleurs de très bons goûts, à mon avis) apprécie T. Bernhard. Il est devenu assez banal de distinguer la musicalité de la langue de Bernhard (et de beaucoup d'autres et finalement de tous peut-être, c'est ailleurs) ; Mais où réside cette musicalité ? Dans la lecture muette, dans la lecture déclamée, dans la forme-même - rythmes, répétitions de figures, ellipse... - dans l'acte d'écrire ?
Cela se passe certainement "dans" le lecteur (le cerveau, le corps...), mais alors que devient la notion "d'objet sonore" ?
Alors, allons-y carrément, je récuse ce terme "d'objet sonore" de l'hypothèse shaefférienne...
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Stavroguine, ta position est intéressante : d'abord le jeu ne suppose rien en lui même, c'est vrai, et le dispositif de turing pose effectivement une indécidabilité ; mais c'est pour ça que mon dispositif est sur le même modèle : il n'y a indécidabilité que du point de vue de l'observateur, autrement dit ici, du sujet écoutant (qui, je le reprécise, est ignorant des conditions de l'expérience) : je suppose qu'il y aura des différences. Si je me souviens bien, le test de Turing portait sur des phrases à signification rigide. Ici, il y a absence de signification verbale. Donc c'est une expérience plus "pure".

Citation : Pour synthétiser, ta position, Castorp, est-elle la suivante : il n’y a musique que sous la coexistance de deux instances : une intention (l’instrumentiste) et un auditeur. Il s’agit d’un deal…



oui et non :??: oui, car il faut intention, au sens où il ya toujours intention, même quand il semble ne pas y en avoir ; non, car le terme de deal, implique un certain état objectif de l'accord : pour me faire bien comprendre je dirais, qu'il y a effectivement une sorte d'accord entre tous, mais c'est un accord immédiat, sensible, inconscient,irrationnel peut-être...

De même, on peut supposer, introduits dans la pièce, un chien dressé (non pour l’occasion) qui ne se déplace élégamment qu’en ligne droite et un sauteur en longueur amateur qui appréhende les dalles comme des indicateurs sonores de distance. Le chien produit une série mélodique variée suivant les cas selon l’axe de déplacement. Le sauteur, avec une phase d’élan, de piétinements désordonnés, de réception après le saut, voire de manifestations de joie, produit-il un phrasé (d’autant qu’il s’agit d’un amateur)

:mdr: :bravo: j'adore cette idée : mais, tu introduis des variables supplémentaires :non: ce qui rend l'expérience moins "pure" ; pourtant je dois admettre que ces variables posent de manière aiguë la question du phrasé : à partir de quand a-t-on une "phrase musicale" ? les piétinements du sauteur amateur s'entendront sûrement comme des doubles croches, voire comme une cellule rythmique complexe...donc l'auditeur entendra peut-être un phrasé, alors qu'il n'y avait pas au départ intention de phraser là dessus Yanos a raison. Autrement dit Scheaffer avait raison, et je me suis un peu pris la tête gratuitement...mais ça me fait tellement plaisir :clin:

Citation : Bon, d'abord, Strauss-Kahn, formidable...


ce type est bien meilleur dans l'opposition qu'au pouvoir
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Citation : Cela se passe certainement "dans" le lecteur (le cerveau, le corps...), mais alors que devient la notion "d'objet sonore" ?
Alors, allons-y carrément, je récuse ce terme "d'objet sonore" de l'hypothèse shaefférienne...



là c'est la question immense et irrésolue du réalisme et de l'idéalisme : l'objet texte est là, effectif, réel, pourtant la "musicalité" et tout ce qu'on y attache dépend du rapport auteur-écrit-lecteur : il faudrait pouvoir les penser dans le même moment, maintenir les deux exigences: réalisme + idéalisme. Un peu comme le fait Schrödinger en physique quantique.
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Citation :
Je crois quand à moi qu'il y a "musique" dès qu'il y a un "auditeur" qui prend plaisir à écouter ...



Argh. MOi, c'est complètement différente. Ma petite théorie, bien modeste, à moi, c'est que pour qu'il y a art, il faut intention ( donc je rejoins castorp2, si j'ai bien compris ), et que ça suffit. Par exemple, une photocopieuse n'est pas de la musique, sauf si qqn decide que ça en est. UN cocillage, tout joli soit il , n'ets aps de l'art. PAr contre, si je decide que ça en est, que je le mets sur ma cheminée, alors oui, ça en est. Bref, ce qui fait l'art, pour moi, c'ets le lien entre l'artiste et le truc construit, et non pas le truc construit lui même. Et il faut que ça est une matérialité : Beethoven qui dirait qu'il a fait la plus belle oeuvre du monde dans sa tête, pour moi, c'est pas de l'art. Bernart Minet qui dit que la fête aux village ça en est, oui :lol: . J'aime bien cette idée d'art = lien entre l'oeuvre et l'artiste, parce qu'entre autre, il y a l'intentionalité chez à castorp, puis ça permet éventuellement de se poser des questions sur le fait de savoir si un animal peut faire de l'art ou pas ( il faut qu'il y ait intention de sa part, donc communication, donc langage... )

Après, il ya le jugement sur la valeur artistique, et là, j'avoue être perplexe. J'ai pas trop d'idées. Quelque part, je reste "platonicen", à croire en l'universalité de certains trucs ( dis moi, c'est quoi, le beau ? Le beau, c'est ce qui est utile... Ah là là, les vieux cours de philo de term ! ), mais je vois bien que c'est pas vrai.

Je sais pas trop où mettre le public dedans, aussi.
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>Yanos

Citation : auditeur où pas

+

Citation : on se donne les moyens de l'utiliser


N'y aurait-il pas contradiction ici ?

>Gabou
Tu sembles penser la musique, en dernière instance, comme volonté chez l'auditeur...
Oui, quand Castorp2 dit :

Citation : l'auditeur entendra peut-être un phrasé, alors qu'il n'y avait pas au départ intention de phraser

vous êtes en accord.
En revanche, je ne comprends pas en quoi :

Citation : Je crois quand à moi qu'il y a "musique" dès qu'il y a un "auditeur" qui prend plaisir à écouter ...

diffère profondément de ton sentiment propre quand tu avances :

Citation : une photocopieuse n'est pas de la musique, sauf si qqn decide que ça en est


...
26

Citation :
>Gabou
Tu sembles penser la musique, en dernière instance, comme volonté chez l'auditeur...



Ah non, justement. C'est volonté de l'artiste, pas de l'auditeur. Pour moi, l'auditeur n'a qu'un rôle très minime dans le processus artistique. IL en est le témoin, point barre.
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>Gabou

Citation : une photocopieuse n'est pas de la musique, sauf si qqn decide que ça en est


Ce quelqu'un, qui est-il ?
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L'artiste. C'est lui qui a un pouvoir "supérieur" aux autres membres de la cité pour voir ce qui a un potentiel artistique, et agir en conséquence.
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Citation : C'est lui qui a un pouvoir "supérieur" aux autres membres de la cité pour voir ce qui a un potentiel artistique, et agir en conséquence


oulala, :oo: attention, tu sais que déjà Platon (encore lui) disait qu'il fallait éliminer les artistes de la cité, et que seul le philosophe était "supérieur" au sens de l'esprit.
30
Ouais, mais Platon, il disait aussi que seuls les nombres rationnles existaient, alors...

Non, franchement, je sais bien que tout la philosophie occidentale est présente dans les écrits de platon et les annotations de ceux ci, mais bon, perso, j'ai toujours préféré les sophistes.

N'empêche, cette notion de place privilégiée de l'artiste dans la cité, ce qui me plaît dedans, c'est sa quasi universalité : elle est évidente dans la société occidentale, on la retrouve chez les indiens ( en tout cas, chez les Navajo ), chez les Aborigènes, chez les dogons, etc...