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Citation :
Gabou, j'peux venir te botter le cul?

Citation : Tel un ex-terroriste ou un ex-alcoolique, je me repens, je tente d’oublier l’ignoble forfait critique que j’ai commis jadis à propos d’Amélie Poulain.
Bien sûr, je n’oublie pas le lynchage mille fois mérité que j’ai subi ensuite de la part des courageux médias unanimes et de la majorité du public (une petite minorité de gens et même de cinéastes s’étaient égarée quand même sur mes traces – sans doute des fous), ni le tombereau d’insultes totalement justifées que le sympathique cinéaste m’avait adressé par voie de presse.
En effet, devant ce chef-d’œuvre qu’est Un long dimanche de fiançailles, je suis obligé de m’incliner. Adaptant magistralement un roman de Sébastien Japrisot, l’auteur de Delicatessen déploie toute sa verve d’immense cinéaste : travellings, cadrages, éclairages étourdissants, jamais gratuits, toujours discrets, toujours au service des personnages et des situations, direction d’acteur fulgurante, épaisseur humaine de chaque instant… Au milieu du film, je n’étais plus qu’une serpillière, trempée par l’émotion ressentie devant une histoire déchirante et un artiste au sommet de son art. Et j’ai enfin saisi qu’en filmant la France du passé en conserve, Jeunet ne parlait en fait que de notre vaste monde et de notre brûlant présent : Un long dimanche… est un long cri dans la nuit nous interpellant tous de ce message d’une rare finesse : « Quelle saloperie la guerre ! »
Ce classique de cinémathèque instantané exhale la maîtrise de Kubrick, la sobriété d’Ozu, la folie stylistique de Welles, la modernité de Godard, l’impact politique de Fassbinder, la puissance de Pialat, l’élégance de Zidane…, mais il les surpasse tous de son essence artistique supérieure. De plus, les films de Jeunet font vendre les médias, rendent service à l’économie française, changent la vie et guérissent les handicapés. Saint Jeunet, génie et martyr, pardonnez ceux qui vous ont offensé !
Et malgré ma culpabilité éternelle à votre endroit, c’est empli d’une ineffable sensation de béatitude que je rejoins l’immense foule de vos fans fidèles.
Désormais, je ne critiquerai plus, j’admirerai.
Serge Kaganski

PS : La réalité est moins fantaisiste que la critique ci-dessus : sur une demande personnelle de Jean-Pierre Jeunet, la rédaction des Inrockuptibles était interdite d’accès aux projections de presse de son film. Nous en ferons donc la « vraie » critique dans notre prochaine édition.

Citation : Ce classique de cinémathèque instantané exhale la maîtrise de Kubrick, la sobriété d’Ozu, la folie stylistique de Welles, la modernité de Godard, l’impact politique de Fassbinder, la puissance de Pialat, l’élégance de Zidane…

Citation : De plus, les films de Jeunet font vendre les médias, rendent service à l’économie française, changent la vie et guérissent les handicapés.

Citation : PS : La réalité est moins fantaisiste que la critique ci-dessus : sur une demande personnelle de Jean-Pierre Jeunet, la rédaction des Inrockuptibles était interdite d’accès aux projections de presse de son film.

Citation : Un long dimanche… est un long cri dans la nuit nous interpellant tous de ce message d’une rare finesse : « Quelle saloperie la guerre ! »

Citation :
Bon mais je l'ai pas vu ce film.

Citation :
ben j'ai résilié mon abonnement télépoche pourtant depuis.