Charlie Hebdo 7 janvier 2015 - Paris 13 novembre 2015
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Oiseau Bondissant
Je ne trouve pas les mots...juste envie d'exprimer ma tristesse ici-même.
D'ailleurs j'ai une demande solennelle à faire aux responsables d'AF : mettre le logo du site en berne, un ruban noir, une marque, un signe de solidarité, ce que vous voulez mais quelque chose.
On vient assassiner mon enfance, mon présent, mon avenir?
« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien
Karl Dekos
Problème : la société et l'économie dans laquelle nous vivons en europe est pour eux source continuelle de frustrations et la religion se présente comme une source de haine infinie.
J'ai bien peur que les solutions simples et pragmatiques ne soient pas suffisantes. Il va falloir creuser plus profond, j'ai peu d'espoir mais quand même.
Anonyme
Pour ceux que ca interesse un résumé dans le spoiler.
Cet ouvrage fut conçu entre 1930 et 1933, alors que l’Allemagne est en crise sociale et politique. Reich est parti de ses travaux sur l’économie sexuelle afin de cerner, par la « psychologie des profondeurs », le succès de la propagande nazie.
Son analyse est novatrice, renversant celles des marxistes qui ne pouvaient, selon lui, appréhender le fascisme par des réflexions intellectuelles datant du siècle précédent.
Il rappelle que l’autorité patriarcale et anti-sexuelle issue de l’ordre social bourgeois (et de la division sociale en classes), que les masses subissent depuis des millénaires, est la base sur laquelle leurs structures caractérielles serviles et mystiques se sont formées. L’assise du capitalisme, et plus précisément du fascisme, qui en est une des concrétisations les plus abouties, avec le libéralisme, n’est alors pas le point de départ de l’histoire d’une nation, d’un parti, d’un führer, mais est inscrite dans l’histoire de la société occidentale entière et donc de tous les hommes qui appartiennent à cette société. La singularité du fascisme n’est donc pas niée mais inscrite dans un processus.
Reich replace alors les masses face à leurs responsabilités, et notamment les couches petites-bourgeoises allemandes qui se rallièrent à l’idéologie dominante de la classe bourgeoise, pourtant en contradiction totale avec leur situation économique insatisfaisante. Il s’avère que c’est à cette foule qui a peur de la liberté, lui préférant la docilité et la répression pulsionnelle et qu’il connaît si bien, puisqu’il en est issu, qu’Hitler s’adressa.
Ne se liant pas aux ouvriers de l’industrie et connaissant une compétition interne très importante de par son statut, la seule entité qui permit de rassembler les membres de la petite-bourgeoisie, et sur laquelle le national-socialisme joua, fut la propriété individuelle défendue par l’institution familiale autoritaire, avec tous les principes moraux que ceci entraîne, à savoir la répression sexuelle, l’inculcation de l’honneur, du devoir…, permettant ainsi une transposition, par la suite, de la mère à la nation et du père à l’Etat.
Le fascisme gagna aussi la classe prolétarienne grâce à l’embourgeoisement progressif, idéologique et parfois matériel, de celle-ci. Reich revient sur le fait que la morale sexuelle n’avait jamais atteint les masses ouvrières auparavant, et qu’elle n’aurait eu aucun effet sur elles si elle n’avait pas été internalisée.
Elle le fût parce que les nationaux-socialistes reprirent à leur compte tous les supports symboliques révolutionnaires en y faisant passer leur programme réactionnaire. Ils avaient effectivement compris que devant des foules de plus en plus apolitiques, de moins en moins empruntes à se donner les moyens matériels d’une révolution totale, il fallait jouer sur les sentiments, la croyance en une libération prochaine facile et méritée à qui de droit, faire naître un nouveau mysticisme issu de celui religieux, et non en appeler à leur raison, comme les communistes l’ont cru à tort.
Le point important du livre est ici : les foules ne furent pas abusées, « violées », selon Reich, par la propagande nazie, mais elles s’y soumirent de leur plein gré. Ce n’est pas alors le fascisme qui a endoctriné les masses, mais ce sont les masses, mystiques, réceptives aux illusions seules, qui ont porté le fascisme au pouvoir.
L’erreur des communistes fut donc d’en appeler à leur raison au lieu de tenter de comprendre les processus psychologiques, en jeu chez l’homme mystique, afin de mieux les combattre. Ils échouèrent alors à vouloir se battre avec les armes d’adversaires réactionnaires, notamment la religion chrétienne qui était en place depuis deux milles ans et dont le pouvoir était ancré dans les profondeurs psycho-sexuelles des masses, pouvoir misant sur le déplacement des énergies vitales, que l’on interdit de se dégager par une vie sexuelle naturelle, au profit d’un sentiment religieux substitutif. L’homme mystique devient incapable de se tourner vers un discours rationnel puisqu’il a perdu le goût du bonheur en même temps que son énergie sexuelle.
Reich explique alors comment l’idéal d’une organisation internationale, pensée par les socialistes, ne se réalisa que sur le plan économique. Les masses ne prirent aucune responsabilité, abandonnant ainsi l’ébauche de toute fondation structurelle et idéologique indispensables à un véritable mouvement universel. Le mouvement international socialiste éclata et se fractionna en de nombreux petits mouvements nationaux, s’opposant les uns aux autres de part leur déception commune. C’est la capacité à s’emparer de cette lacune idéologique des communistes qui fit la puissance des fascismes allemand et italien et leur permit cette internationalisation fulgurante.
Le fascisme et l’église firent bon ménage dans la manipulation des masses de par, nous l’avons déjà vu, l’enchaînement par l’angoisse sexuelle, mais aussi par un semblant de discours anti-capitaliste qui mirent en confiance les foules, de sorte que la confusion régnait à tous les niveaux excepté sur l’illusion que seul le parti nazi, et son führer en tête, connaissait les attentes du peuple et pouvait les satisfaire.
Et si la propagande n’innova pas en s’appuyant sur la conservation et le renforcement de la famille autoritaire, elle le fit cependant sur la théorie raciale, en ayant pour but explicite la préservation de la race aryenne et l’anéantissement du peuple juif.
Le coup de maître fut d’y mêler la sexualité, saine, allemande (pour la procréation et le renouvellement de la race, dans les règles de la religion), d’une part, et sale, juive, française, débauchée, jouissive, source de maladies telle la syphilis, de l’autre, renforçant ainsi le consentement des foules dans leur propre angoisse sexuelle et permettant d’alimenter leur refoulement mystique et nationaliste.
Face à ce phénomène, l’économie sexuelle que propose Reich est une pratique qui consiste à démasquer l’idéologie mystique et à libérer les énergies qu’elle implique afin qu’elles soient réinvesties par chacun dans un combat juste contre l’origine de sa détresse, à savoir sa condition sociale, en vue d’abolir sa soumission volontaire à l’autorité et la perpétuation de l’éducation autoritaire anti-sexuelle qui en découle.
Reich nous fait alors, non pas une prescription idéologique, mais un constat que l’on pourrait qualifier de clinique lorsqu’il conclut que les ouvriers ont vu, dans l’avancée du capitalisme, les conditions d’une libération prochaine mais qu’ils apprirent à leur dépens que les progrès techniques ne font qu’accroître leur misère ; le pouvoir de décider de la tournure de leurs vies ne revint pas aux hommes des masses mais à l’Etat, continuation de la domination des classes dirigeantes sur les foules apeurées de construire leur liberté en dehors du cadre rigide de ce fameux Etat. Mais Reich rappelle que l’Etat fut créé par des esclavagistes grecs et romains, et ce dans le but de conserver et de légitimer leur organisation hiérarchique, et qu’aucun revirement véritable ne peut se faire dans ce cadre-là.
De plus, l’évolution des rapports entre les hommes et leur travail fut un élément déterminant car avec l’essor de la mécanisation, du rendement et du profit, le travail n’est plus une source de joie pour l’ouvrier mais devient au contraire aliénant, non reconnu et non valorisé.
La conclusion de cet ouvrage peut sembler assez noire puisque aucun faux espoir n’est donné par l’auteur. Le constat est sans appel, mais rationnel, et adressé à des personnes rationnelles : L’homme ne sera vraiment libre que lorsqu’il se détachera de la machine, qu’il ne reniera plus son origine animale et qu’il retrouvera alors son autodétermination sexuelle. À cette seule condition travailler redeviendra épanouissant et chacun se sentira, et sera concrètement responsable dans l’organisation de la société car la démocratie ne pourra s’exercer que lorsque toute forme d’idéologie prônant le « non-travail », c’est-à-dire sans intérêt vital, sera éliminée. Ceci revient à dire lorsque les classes dominantes, réprimées sexuellement, n’oppresseront plus sadiquement les masses, sur fond de politique, et que le travail rationnel retrouvera sa place de référence à la base d’une construction sociale réellement humaniste.
Marianne Nizet
je ne compare pas mais cela donne peut être un angle de vu different.
La conclusion de cet ouvrage peut sembler assez noire puisque aucun faux espoir n’est donné par l’auteur. Le constat est sans appel, mais rationnel, et adressé à des personnes rationnelles : L’homme ne sera vraiment libre que lorsqu’il se détachera de la machine, qu’il ne reniera plus son origine animale et qu’il retrouvera alors son autodétermination sexuelle. À cette seule condition travailler redeviendra épanouissant et chacun se sentira, et sera concrètement responsable dans l’organisation de la société car la démocratie ne pourra s’exercer que lorsque toute forme d’idéologie prônant le « non-travail », c’est-à-dire sans intérêt vital, sera éliminée. Ceci revient à dire lorsque les classes dominantes, réprimées sexuellement, n’oppresseront plus sadiquement les masses, sur fond de politique, et que le travail rationnel retrouvera sa place de référence à la base d’une construction sociale réellement humaniste.
[ Dernière édition du message le 19/11/2015 à 11:13:42 ]
Karl Dekos
Je suis d'avis que les malaises qui poussent certaines personnes vers la délinquance sont des failles qui sont effectivement récupérées et détournées par les fanatiques religieux. La frontière est de plus en plus mince.
Je n'ai pas envie d'être totalement défaitiste mais tant que certains tabous persisteront, on aura toujours des entraves à la compréhension réelle du phénomène.
Anonyme
Mais j'aimerais trouver une solution aussi pragmatique sérieux, pourquoi pas après tout !?
Problème : la société et l'économie dans laquelle nous vivons en europe est pour eux source continuelle de frustrations et la religion se présente comme une source de haine infinie.
J'ai bien peur que les solutions simples et pragmatiques ne soient pas suffisantes. Il va falloir creuser plus profond, j'ai peu d'espoir mais quand même.
Le problème étant que ce n'est pas qu'une source de frustration pour "eux" mais pour tout ceux qui debarquent dans la vie active a moins d'avoir le filet de sécurité d'une famille aisée. Y a ceux qui se prennent une claque quand ils quittent le nid, y a ceux qui n'ont jamais eu la chance d'avoir de nid et continuent de ramasser.
Jackbrelle
Citation de : quantat
Citation de : Jackbrelle
Du coup, une des solution serait d'envoyer des commando sexuel à Molenbeek et St Denis? Mesdames ( et messieurs aussi d'ailleurs) notre sort est entre vos doigts!
Non parce que le trilili n'est que la face saillante du problème ... leur problème est du côté de l'identité sexuelle : ils ne supportent pas l'altérité (d'où leur misogynie ) ... en réalité ces gens sont fondamentalement "homosexuel" - pas si on situe la question au niveau purement biologique, mais au niveau symbolique (ceux qu'on dit homosexuels dans nos contrées sont rarement véritablement homosexuels: les couples de même sexe biologique sont généralement dissymétriques au niveau de l'identité)
C'est clair. J'ai bcp remarqué ça... Par contre, en causer avec eux est ( presque ) impossible, dénit total après l'adolescence en tout cas. Une fois adultes, tous les potes que j'avais se sont fait rattraper par Allah, les modes de vies bien classic shit de papa-maman, surtout point de vue cul.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Jackbrelle
Citation de : Mort
Je me souviens avoir lu plusieurs articles sur ce facteur dans le contexte du printemps arabe. En gros quand t'es jeune, sans perspective d'avenir, sans le sous, difficile de trouver un ou une partenaire et de fonder une famille. T'ajoutes a ça le fait que dans les sociétés traditionnelles musulmanes les relations pre-maritales sont très strictement encadrés (mais c'est pas propre a l'islam hein) et t'obtiens une jolie coquotte-minute plein de minets qui sont privés des plaisirs les plus simples de l'existence.
Oui et non.
Du fait de la ségrégation sexuelle, les ado se tripottent plus ou moins en homo. ( les mecs en tout cas, chez les filles, je suppose mais j'en sais rien, j'ai presque jamais vu les soeurs ). Mais c'est caché et dénié absolument.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
samy dread
Non je ne mettrai pas de pull
Karl Dekos
Y a ceux qui se prennent une claque quand ils quittent le nid, y a ceux qui n'ont jamais eu la chance d'avoir de nid et continuent de ramasser.
C'est très vague... Aucune statistique n'existe. Une chose est de plus en plus évidente : l'islam radical est une projection de tous les malaises d'une vie, un exutoire sacré, une garantie de soutien éternel en contraste total avec la sensation d'être livré à soi même.
Partant de là, comment dire, on est vraiment mal barré.
quantat
Citation de : samy dread
eh ben maintenant j'ai envie de lire le 3eme reich
Te fatigue pas à lire ... je te conseille de regarder "la chute" (mais je te préviens, la fin est très très triste....)
Anonyme
Citation :Y a ceux qui se prennent une claque quand ils quittent le nid, y a ceux qui n'ont jamais eu la chance d'avoir de nid et continuent de ramasser.
C'est très vague... Aucune statistique n'existe. Une chose est de plus en plus évidente : l'islam radical est une projection de tous les malaises d'une vie, un exutoire sacré, une garantie de soutien éternel en contraste total avec la sensation d'être livré à soi même.
Partant de là, comment dire, on est vraiment mal barré.
C'est pas vague du tout. Dis-moi si tu n'as aucune frustration lié a ta situation socio-économique? Que t'es totalement épanoui dans ton job (si tu en as un) et ta vie et que rien ne te mines sérieusement. Si c'est le cas t'es un grand veinard.
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