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Test de la pédale de saturation Crazy Tube Circuits Orama - La pédale à tartiner sur vos blinis

9/10

L’Orama de la marque grecque Crazy Tube Circuits est une double pédale de saturation. D’un côté, un circuit de type Preamp/Amp in a Box qui reprend les sons et les sensations de jeu du légendaire Orange OR120. De l’autre, un circuit de fuzz inspiré de celui de la Frantone Peachfuzz. En d’autres termes, l’Orama rassemble la vision des sons Rock, Doom et Stoner de Crazy Tube Circuits.

Test de la pédale de saturation Crazy Tube Circuits Orama : La pédale à tartiner sur vos blinis

Le tour du proprié­taire

Orama signi­fie « vision » en grec. À l’ins­tar des autres doubles pédales de satu­ra­tion de la marque, elle incarne sa vision d’un certain type de Orama-5sons. Elle rejoint le cata­logue du fabri­cant aux côtés des Cross­fire, Unob­ta­nium (déjà testée dans les colonnes de votre site bleu préféré), Hi Power et Heat­see­ker. Les élec­tro­ni­ciens de chez Crazy Tube Circuits n’en sont donc pas à leur coup d’es­sai avec ce type de pédales. Ses consœurs citées précé­dem­ment intègrent égale­ment un circuit de type Preamp/Amp in a Box d’un côté et un circuit de satu­ra­tion (over­drive, fuzz ou boost) de l’autre. Si les pédales sorties au fil des dernières années se foca­li­saient sur un type de son, l’Orama est conçue pour couvrir une large palette de sons diffé­rents qui seront parfaits pour des styles éche­lon­nés entre la Brit Pop et le Doom Stoner. En effet, on y retrouve un circuit JFET qui repro­duit les sono­ri­tés de l’Orange OR120 et un circuit de fuzz à amplis-OP qui repro­duit les sons de la Fran­tone Peach­tone modi­fiée à la sauce Crazy Tube Circuits.

La pédale se présente sous la forme d’un boîtier en métal moulé sous pres­sion de 120mm X 97mm X 49mm. Elle pèse 423 grammes et Orama-6intègre deux foots­witches silen­cieux True Bypass à relais. Tous les réglages et switches sont à leur place, la qualité de fabri­ca­tion est excel­lente. Sur la gauche de la pédale se trouve la série de poten­tio­mètres dédié au circuit Preamp/Amp in a Box. Ces réglages sont les suivants : 

  • F.A.T (Fatness Adjus­te­ment Tweak) : ajuste la réponse en basses fréquences et le carac­tère global de la satu­ra­tion (poten­tio­mètre cranté à cinq posi­tions)
  • Hz : réglage de niveau des basses
  • kHz : réglage de niveau des aigus
  • H.F.D (High Frequency Dyna­mics) : ajoute de la satu­ra­tion au contenu harmo­nique et de la présence
  • Gain : ajuste le taux de satu­ra­tion
  • Master : ajuste le volume géné­ral (assez de puis­sance claire pour une utili­sa­tion comme Clean Boost)

Le côté droit de l’Orama rassemble les diffé­rents réglages du circuit de fuzz : 

  • Fuzz : ajuste le taux et l’in­ten­sité de la satu­ra­tion
  • Tone : permet d’éga­li­ser le son
  • Volume : niveau de sortie du circuit de fuzz
  • Switch Raw/Burn : permet de bascu­ler entre deux modes de fuzz

Les diffé­rentes fiches sont dispo­sées sur le dessus de la pédale et une boucle d’ef­fets est insé­rée entre les deux circuits. Elle offre deux utili­sa­tions pratiques : on peut placer des effets entre les deux circuits mais égale­ment utili­ser les fiches Send et Return comme Out et In des deux circuits et ainsi les placer dans deux boucles diffé­rentes d’un swit­cher externe. 

Orama-8

Le circuit Preamp/Amp in a Box en détails

Pour l’Orama, Crazy Tube Circuits a choisi de minia­tu­ri­ser le circuit de l’Orange OR120. Pour rele­ver cette lourde tâche, le fabri­cant a utilisé un agen­ce­ment de tran­sis­tors à effet de champ (JFET) qui fonc­tionne à 34 Volts DC. Un boos­ter de voltage interne élève la tension de 9 Volts à 34 Volts ce qui four­nit au circuit une grosse puis­sance claire, beau­coup de dyna­mique et une assise dans le bas du spectre aussi auto­ri­taire que celle de l’am­pli. L’OR120 est un ampli à lampes qui date de la fin des années 60, quand Orange colla­bo­rait avec Matamp. Il inté­grait les réglages F.A.C (Frequency Atte­nua­tor Control) et High Frequency Drive (H.F Drive), qu’on retrouve sur l’Orama sous la forme des poten­tio­mètres F.A.T et H.F.D. Les réglages Hz et kHz de l’OR120 se retrouvent égale­ment sur la pédale. Le poten­tio­mètre cranté F.A.C de l’am­pli origi­nal permet­tait de déter­mi­ner la quan­tité de basses et de bas-médiums qui allait rejoindre les étages de satu­ra­tion. Cela chan­geait donc dras­tique­ment le son et la couleur globale de la satu­ra­tion. Le réglage F.A.T de l’Orama réagit de la même façon, j’y revien­drai. De la même façon, le poten­tio­mètre H.F Drive de l’am­pli a été conçue pour boos­ter la satu­ra­tion des hautes harmo­niques et la présence géné­rale. On le retrouve sur l’Orama sous la forme du réglage H.F.D.

Crazy Tube Circuits quali­fie son circuit de Preamp/Amp in a Box. Grâce à la tension de fonc­tion­ne­ment de 34 Volts, la pédale déve­loppe une grosse puis­sance claire ce qui lui permet d’être utili­sée comme un préam­pli, direc­te­ment dans l’en­trée Return d’une boucle d’ef­fets ou celle d’un ampli de puis­sance. Elle sera égale­ment très à l’aise comme pédale Amp in a Box, en face d’un ampli au son clair. 

Le circuit de fuzz en détails

Occu­pant la droite de la pédale, le circuit de fuzz est large­ment inspiré de celui de la Fran­tone Peach­fuzz. Fran­tone est une marque Boutique installé à Phila­del­phie diri­gée par Fran Blanche. Elle a sorti la Peach­fuzz dans les années 90, une pédale de fuzz compa­rée par erreur à la Big Muff. Son circuit à base d’am­plis-OP produit une sono­rité plus épaisse et proche de celle d’un over­drive d’am­pli à lampes sur le point d’ex­plo­ser. Le circuit de fuzz de l’Orama a été ajusté pour répondre aux exigences de Crazy Tube Circuits, surtout en termes de poly­va­lence. Un switch à deux posi­tions permet en effet de profi­ter de deux modes : 

  • Raw : fuzz ouverte et dyna­mique, avec des basses resser­rées et des médiums précis
  • Burn : basses plus profondes et plus de satu­ra­tion

La marque grecque a ajusté ce circuit afin qu’il déve­loppe moins de basse tout en conser­vant son épais­seur et son sustain carac­té­ris­tiques. 

Le vif du sujet

Bien qu’on puisse aisé­ment empi­ler les deux circuits, ils ont été conçus pour fonc­tion­ner indé­pen­dam­ment. Comme le dit assez bien la marque, les utili­ser indi­vi­duel­le­ment révèle leur entière person­na­lité alors que les combi­ner dévoile leur facette la plus sauvage et extrême. Avant de faire trem­bler les murs, le plafond et le plan­cher de mon studio en empi­lant fuzz et Amp in a Box, je les écoute d’abord un par un.

Je commence par le circuit qui déve­loppe les sons de l’Orange OR120 en plaçant ses réglages à midi et le switch F.A.T sur son premier cran. Avec ce réglage, on obtient un son Rock très convain­cant et très musi­cal, avec de belles harmo­niques. En lais­sant tous les réglages à midi, je triture l’éga­li­sa­tion (Hz et kHZ). Ils ajustent la satu­ra­tion des fréquences basses et aiguës et permettent donc de sculp­ter le son avec préci­sion. Ce sont des réglages avec un champ d’ac­tion assez étendu. Le poten­tio­mètre kHz apporte pas mal de satu­ra­tion. Je pour­suis l’ex­plo­ra­tion du circuit OR120 en écou­tant les cinq posi­tions du réglage F.A.T. À chaque nouveau cran, on gagne en satu­ra­tion dans les basses et les bas-médiums mais égale­ment en punch et en lour­deur. C’est en plaçant ce réglage sur son dernier cran qu’on pourra faire trem­bler toute sa maison ce qui rappelle l’es­prit de l’am­pli origi­nal.

OR120 – Tout à midi
00:0001:01
  • OR120 – Tout à midi01:01
  • OR120 – F.A.T Switch02:45

 

J’écoute à présent la course des réglages Master et Gain. En plaçant le gain à zéro, aucun son ne sort de la pédale. Sur sa posi­tion mini­male, on obtient un son clair assez fluet. Au premier tiers de sa course, le son s’épais­sit et il est proche de celui de Peter Green à l’époque il utili­sait des amplis Orange/Matamp avec Fleet­wood Mac. Cette sono­rité sera idéale pour abor­der tout le réper­toire du groupe Oasis, Noel Galla­gher ayant lui-aussi utilisé des amplis Orange pendant sa carrière. Autour des deux tiers de la course du réglage de gain, on entend un autre étage de satu­ra­tion débou­ler et le son s’épais­sir une nouvelle fois pour entrer sur des terri­toires beau­coup plus mous­ta­chus. Enfin, aux trois quarts de ce réglage, on gagne une nouvelle fois en satu­ra­tion pour atteindre un son High Gain très défini et bien resserré dans les basses, selon la posi­tion du réglage F.A.T. Le poten­tio­mètre Master est étagé de la même façon que le poten­tio­mètre de gain. On gagne en épais­seur et en satu­ra­tion autour des deux tiers et des trois quarts de sa course. On doit donc équi­li­brer la satu­ra­tion entre les réglages d’éga­li­sa­tion, le switch F.A.T et les réglages Gain et Master. 

OR120 – Gain Tweak
00:0002:48
  • OR120 – Gain Tweak02:48
  • OR120 – Master Tweak01:46
  • OR120 – EQ Tweak01:56

Pour finir avec la section OR120, j’ac­tionne le réglage H.F.D. Sur sa posi­tion mini­male, le son est riche et épais. Mais à mesure qu’on augmente la valeur de ce poten­tio­mètre, de très belles harmo­niques appa­raissent (on les entend davan­tage parce que leur taux de satu­ra­tion est augmenté). On peut monter ce réglage assez haut en équi­li­brant le niveau des aigus via le réglage kHz. Les réglages sont inter­dé­pen­dants ce qui four­nit une grande poly­va­lence à l’Orama. Sa tension interne de 34 Volts lui offre une grande dyna­mique, on peut en effet éclair­cir le son très faci­le­ment sur simple rota­tion du réglage de volume de la guitare. Cette dyna­mique permet égale­ment une utili­sa­tion de ce circuit comme Clean Boost.

OR120 – H.F.D Tweak
00:0001:32

J’écoute à présent le circuit de fuzz en commençant par placer le réglage Fuzz à zéro. Sur ce réglage, le grain de la fuzz est déjà présent et on entend très bien l’ac­tion du switch Raw/Burn. J’aug­mente progres­si­ve­ment la valeur du poten­tio­mètre Fuzz qui possède une course assez longue. La satu­ra­tion est épaisse est un effet de « sag » agréable appa­raît quand on attaque fort sur les cordes. Le son est en effet plus assi­mi­lable à celui d’un petit ampli à lampes au bord de l’ex­plo­sion que de celui d’une fuzz typique. J’ai préféré le son de la fuzz sur un ampli au son très légè­re­ment crun­chy. Le poten­tio­mètre Tone très effec­tif et permet d’éga­li­ser le son suffi­sam­ment. Les valeurs extrêmes le sont un peu trop, bien que la sono­rité obte­nue sur la posi­tion maxi­male ne soit pas déplai­sante. Je termine en écou­tant le réglage de Volume qui four­nit une touche de satu­ra­tion supplé­men­taire autour des trois quarts de sa course. Ce circuit de fuzz possède lui-aussi une belle dyna­mique, c’est assez chouette. Le switch Raw/Burn est bien pratique si on souhaite profi­ter de deux décli­nai­sons du même circuit de fuzz. Selon les cas et les utili­sa­tions, on préfé­rera un mode plutôt que l’autre.

Fuzz – Fuzz à zéro, switch Raw:Burn
00:0001:02
  • Fuzz – Fuzz à zéro, switch Raw:Burn01:02
  • Fuzz – Fuzz tweak (mode RAW)01:44
  • Fuzz – Volume tweak (mode BURN)01:17
  • Fuzz – Tone Tweak01:28

J’ai terminé ce test en empi­lant les deux circuits (la fuzz rentre dans l’Amp in a Box) ce qui déclenche une véri­table avalanche de satu­ra­tion. J’ai obtenu des résul­tats inté­res­sants en réglant l’Amp in a Box sur un petit son crunch dans lequel rentre la fuzz. Dans ce registre, la pédale génère un son proche de celui de Tony Iommi et Matt Pike.

Deux circuits en même temps (DOOM)
00:0001:49
  • Orama-2
  • Orama-3
  • Orama-4
  • Orama

 

Notre avis : 9/10

L’Orama de Crazy Tube Circuits est une excel­lente pédale. Ses deux circuits sont savam­ment agen­cés et génèrent des sons et des sensa­tions de jeu excel­lents. Les Preamp/Amp in a Box qui reprennent la topo­lo­gie et les sons des amplis Orange sont un peu plus rares que ceux dédiés aux amplis Marshall et Fender, c’est donc une très bonne chose que la marque grecque se soit penchée sur la ques­tion avec son exper­tise habi­tuelle. Même chose pour le circuit de fuzz qui reprend celui d’une pédale assez rare. Propo­sée au tarif de 269 € en moyenne, l’Orama a un rapport qualité prix correct, bien que cela reste une somme ronde­lette. Si vous cher­chez un Amp in a Box repre­nant les sons et les sensa­tions de l’OR120, le tout agré­menté d’une fuzz hyper musi­cale, foncez essayer l’Orama.

  • Sons et sensations de jeu excellents
  • Qualité de fabrication
  • Originalité de la pédale
  • Partie Amp in a Box très réussie
  • Circuit de fuzz/overdrive très bien agencé

  • Pédale un peu chère
Pays de fabrication : Grèce
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  • Mix Jagger 333 posts au compteur
    Mix Jagger
    Administrateur·trice du site
    Posté le 09/12/2025 à 15:47:16
    Merci @Hushman pour ce test au top du top comme d'habitude !
    Grosse tuerie cette pédale :bravo:
    Vraiment la sensation d'avoir un "amp in a box".

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