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Chase Bliss Audio Brothers
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Test de la pédale de saturations Chase Bliss Audio Brothers

Test écrit
10 réactions
Une affaire de famille
8/10
Award Innovation 2017
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Créer des effets analogiques, mais dotés de fonctions modernes et innovantes, voilà l’ambition du fabricant américain Chase Bliss Audio. Pour cela, la marque s’appuie sur un contrôle numérique, tout en proposant un traitement du signal purement analogique. Chase Bliss a d’ailleurs pour maxime : « Digital brain, analog heart ». Tout un programme… La rédaction d’Audiofanzine s’est procuré l’un des derniers nés du constructeur, la Brothers. Cette pédale pleine de promesses permet de mêler six saturations différentes de manières variées. Avons-nous affaire au Graal des pédales de saturations ?

Test de la pédale de saturations Chase Bliss Audio Brothers : Une affaire de famille

Pour chacune de ses pédales, Chase Bliss s’ap­puie sur une recette hybride analo­gique/numé­rique maintes fois éprou­vée. La Brothers reprend donc l’ar­chi­tec­ture des précé­dents modèles de la marque, mais, cette fois, finis les effets de modu­la­tions et les delays ! C’est aux satu­ra­tions que les améri­cains s’at­taquent. Cette machine dispose de deux sections utili­sant des circuits diffé­rents : l’une fonc­tionne avec un tran­sis­tor JFET, et l’autre avec un circuit inté­gré. Mais la grande origi­na­lité de la Brothers réside en la possi­bi­lité de réunir en série ou en paral­lèle ces deux sections. Chacune étant indé­pen­dam­ment para­mé­trable et dispo­sant de modes boost, over­drive et fuzz, c’est bel et bien à 6 sons diffé­rents que nous avons affaire, avec un total de 33 combi­nai­sons possibles. Il faut ajou­ter à cela des presets, une compa­ti­bi­lité MIDI, et un port EXP/CV. Plutôt impres­sion­nant, non ? Avant de débu­ter l’ana­lyse des fonc­tions et des sono­ri­tés de notre éton­nante machine, jetons un œil à ses carac­té­ris­tiques.

La guerre des boutons 

Chase Bliss Audio Brothers : Chase Bliss Audio Brothers (86171)

La Brothers est livrée dans un éton­nant petit coffre en bois. C’est très rare de béné­fi­cier d’un tel packa­ging, et l’on sent tout de suite que l’on est sur un produit haut de gamme. La machine en elle-même prend la forme d’une pédale au format simple, dont les dimen­sions sont de 12 × 6 × 4 cm. Doré et pailleté, le châs­sis en métal est élégant, mais chargé. De nombreux boutons et inscrip­tions parsèment en effet l’ap­pa­reil, ce qui peut effrayer de prime abord. Malgré son format simple, la machine de Chase Bliss est bien une double pédale dotée de deux sections de satu­ra­tions et de deux foots­witchs. Il faudra d’ailleurs être précis lors de l’ac­ti­va­tion de ces derniers, puisqu’ils sont proches l’un de l’autre.

La section A et la section B possèdent chacune des contrôles du gain et de la tona­lité, ainsi qu’un sélec­teur pour navi­guer entre les modes Boost, Drive et Fuzz. Deux boutons agis­sant sur les deux sections en même temps modi­fient le volume géné­ral, et le mix entre les deux sono­ri­tés lorsqu’elles sont cumu­lées. Un sélec­teur déter­mine d’ailleurs la façon dont les sections inter­agissent : en paral­lèle, A + B, ou B + A. L’ordre des sections dans la chaîne est donc pris en compte.

Enfin, un dernier sélec­teur placé entre les deux foots­witchs donne accès à deux presets. Il est très facile d’en­re­gis­trer à tout moment des réglages, mais il est impos­sible de les rappe­ler par l’in­ter­mé­diaire des foots­witchs. Il faudra donc utili­ser ses doigts. C’est dommage, mais vous pour­rez toujours utili­ser le foots­witch externe Faves de Chase Bliss, ce qui augmen­tera en plus le nombre de presets à 6. Une autre solu­tion consiste à pilo­ter la pédale en MIDI, mais il faudra pour cela acqué­rir un boîtier MIDI. 

Nous avons fait le tour des boutons présents sur la face avant du boîtier, mais la Brothers nous réserve encore une surprise. Proba­ble­ment atteinte d’une forme de vari­celle aiguë, la pédale dispose de 16 commu­ta­teurs à l’ar­rière. Ils sont prin­ci­pa­le­ment desti­nés à l’as­si­gna­tion des diffé­rents para­mètres de la machine à une pédale d’ex­pres­sion, et permettent aussi d’al­ter­ner entre les modes True Bypass et Buffe­red Bypass. Mais nous revien­drons en détail sur cet élément.

Et soudain, le ciel s’as­som­brit

Avant de débu­ter la décou­verte sonore de notre pédale, insis­tons sur les diffé­rences de compor­te­ment d’une pédale de satu­ra­tion en fonc­tion de l’am­pli utilisé. Lampes, tran­sis­tors, modé­li­sa­tions, ampli sombre ou brillant, les confi­gu­ra­tions sont multiples. Nous avons utilisé un Kemper Profi­ler confi­guré pour déli­vrer le son d’un Twin Reverb. Il est enre­gis­tré via une carte son Stein­berg UR22. La guitare, quant à elle, est une Ibanez RG Pres­tige dotée de deux humbu­ckers et d’un micro simple. Nous navi­guons régu­liè­re­ment entre les micros dans les extraits, puisque leur nature influe forte­ment sur le compor­te­ment de la Brothers.

Chase Bliss Audio Brothers : Chase Bliss Audio Brothers (83279)

Commençons avec la section A. Que ce soit en mode Boost, Drive, ou Fuzz, le son de la guitare se colore énor­mé­ment. Il est assez sombre, et il ne faut pas hési­ter à pous­ser le potard de tona­lité au 3/4 pour retrou­ver la brillance origi­nelle de la guitare. Le son est donc plus mate, mais aussi chaud et crémeux. 

Le boost rehausse le volume tout en appliquant la couleur parti­cu­lière de la section. Avec des micros simples, il ne sature presque jamais et l’on peut pous­ser le potard de gain sans complexe. Inver­se­ment, un humbu­cker engen­drera très rapi­de­ment une légère satu­ra­tion agré­men­tée d’une compres­sion douce, mais présente. C’est très joli ! En pous­sant le gain, la satu­ra­tion se fait moins douce et prend la forme de « craque­ment » lorsque le guita­riste attaque forte­ment les cordes. C’est alors moins flat­teur, et le boost s’avère bien plus limité avec des humbu­ckers.

1. Section A Boost gain à 12h, micro simple
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  • 1. Section A Boost gain à 12h, micro simple 00:58
  • 2. Section A Boost gain variable, micro double 02:00
  • 3. Section A Boost gain à 12h, Tone à 12h puis variable 01:16

Le mode drive offre une montée en satu­ra­tion très graduée. On peut obte­nir un boost quasi­ment clean avec des micros simples, puis un léger crunch, pour termi­ner avec une satu­ra­tion rock, mais raison­nable. La réserve de gain est suffi­sante, mais on n’entre pas non plus sur les terri­toires d’une distor­sion métal. Le son est toujours aussi sombre et chaud, avec un côté vintage et boueux marqué, surtout lorsque le gain est à fond. C’est clai­re­ment un over­drive blues à l’an­cienne qui fait des merveilles en crunch, mais qui s’avère un peu brouillon, baveux dans les graves lorsqu’on pousse trop le gain.

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On sent assez vite que l’over­drive et la fuzz proviennent du même circuit. En effet, on a le senti­ment que la fuzz prolonge la réserve de gain de l’over­drive tout en appor­tant un petit côté « fuzzy » dans les aigus. Nous sommes donc plus sur le terri­toire d’une OD-Fuzz, voire d’une distor­sion, qu’en présence d’une fuzz épaisse avec un gate prononcé. Elle est très utile pour des sons façon Hendrix avec un gain modéré. La compres­sion est toujours impor­tante, sans toute­fois manger trop de dyna­mique, et l’uti­li­sa­tion du potard de volume permet­tra d’éclair­cir le tout. En augmen­tant le gain, le résul­tat est encore une fois un peu brouillon et il ne faut pas hési­ter à pous­ser la tona­lité pour retrou­ver de la défi­ni­tion.

5. Section A Fuzz gain au mini­mum
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  • 5. Section A Fuzz gain au mini­mum 01:58
  • 6. Section A Fuzz gain au max 02:36

Au final, il s’avère que la gestion des fréquences est commune à l’en­semble des trois modes, comme le symbo­lise la présence d’un unique potard de Tone. Les satu­ra­tions sont évidem­ment diffé­rentes, mais la tona­lité reste globa­le­ment la même. Ainsi, il est possible de rele­ver une forme d’iden­tité sonore propre à chaque mode, mais aussi à la section. Très typée, cette section A à base de tran­sis­tors JFET trou­vera son public, mais aussi des détrac­teurs. Heureu­se­ment, le terme poly­va­lence n’est pas galvaudé avec la Brothers, et vous trou­ve­rez certai­ne­ment votre bonheur dans les autres possi­bi­li­tés sonores de la pédale.

Rayon de soleil

Tout comme la section A, la section B se distingue par une iden­tité sonore commune à l’en­semble des modes. Mais, à l’in­verse de la première section, la section B préserve la brillance du maté­riel utilisé. Elle rehausse même la présence en offrant une belle bosse dans les médiums et les aigus. On se retrouve ainsi avec des sons plus typés Tube Screa­mer, voire Klon, ce qui se fait aux dépens des graves.

Avec cette section, le boost ne sature quasi­ment pas, même avec des humbu­ckers. Il faut vrai­ment pous­ser le gain au maxi­mum avec des micros à haut niveau de sortie pour entendre à nouveau des « craque­ments » que nous trou­vons déplai­sants. Le boost offre donc surtout un surplus de volume, et la bosse carac­té­ris­tique que nous avons évoquée. Il est idéal pour obte­nir des sono­ri­tés cris­tal­lines et ajoute une très jolie réso­nance qui n’est pas sans évoquer la KTR.

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Le mode Drive est dans la même lignée que le boost, avec une compres­sion moins marquée que la Section A et des hauts médiums et aigus assez présents. La satu­ra­tion augmente très fine­ment au fur et à mesure que l’on pousse le gain, et l’on obtient des crunchs subtils. Passé midi, le bouton de gain offre une satu­ra­tion assez franche, assez agres­sive et acide tout en étant maîtri­sée. Le bouton de tona­lité permet d’adou­cir le son en rédui­sant les aigus, et c’est l’oc­ca­sion d’en­tendre l’élé­gante légère compres­sion de cette section. Les notes restent toujours très distinctes les unes des autres, et la dyna­mique est admi­ra­ble­ment respec­tée. Il est donc possible de nuan­cer son jeu en fonc­tion de son attaque, mais aussi du bouton de volume de la guitare.

8. Section B Drive gain variable
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  • 8. Section B Drive gain variable 04:22
  • 9. Section B Drive gain au maxi­mum, Tone variable 01:48

Quant au mode Fuzz, il offre une satu­ra­tion plus précise et bien plus fuzzy que celle de la section A. Pour autant, il n’y a pas de gate prononcé et l’on a donc du liant entre les notes. Sans être d’une épais­seur déme­su­rée, puisqu’on reste dans la lignée très axée médiums de la section, la fuzz s’en sort tout aussi bien avec des riffs consti­tués d’une suite de notes qu’avec des accords. À l’ins­tar de l’over­drive, elle réagit assez bien au potard de volume de la guitare, bien qu’il soit diffi­cile d’ob­te­nir un son très clair sans perdre trop de volume. Nous avons en tout cas beau­coup appré­cié ce mode, et cette fuzz est indé­nia­ble­ment l’une des grandes réus­sites de la Brothers.

10. Section B Fuzz gain au mini­mum
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  • 10. Section B Fuzz gain au mini­mum 02:08
  • 11. Section B Fuzz gain à fond 01:36

La section B s’avère au final très diffé­rente de la A. Elle la complète à merveille en offrant des sons plus tran­chants et moins compres­sés. Néan­moins, l’on perd un peu de graves, surtout avec un gain peu élevé. L’idéal serait en fait de pouvoir mêler les points forts de nos deux sections… Ça tombe bien, Chase Bliss y a pensé bien avant nous !

Combi­nai­son gagnante

Chase Bliss Audio Brothers : Chase Bliss Audio Brothers (35518)

Cumu­ler les deux sections en mode Drive ouvre l’ac­cès à des over­drives excel­lents. On peut fine­ment régler l’in­ter­ac­tion entre les deux circuits en utili­sant le sélec­teur Stack et le bouton Mix, mais aussi en modi­fiant les tona­li­tés et les gains de chacune des satu­ra­tions. Il faut prendre son temps, et comp­ter sur son oreille. Le mélange des deux sections n’est pas évident, mais en foui­nant l’on trouve des combi­nai­sons qui permettent réel­le­ment d’al­lier les quali­tés de chacun des circuits et d’ainsi obte­nir des sono­ri­tés jusque-là inac­ces­sibles. Vous souhai­tez une distor­sion tran­chante avec du bas ? C’est possible. Un over­drive doux et compressé, mais avec des aigus présent ? C’est possible aussi.

Voici trois extraits dans lesquels les réglages des sections A et B ne bougent pas. La section A est en mode drive avec le gain à 1/3 et le tone à midi. La section B est en mode drive avec le gain à 1/4 et le tone à midi. Ce sont en effet les réglages Stack et Mix qui nous inté­ressent. Nous commençons avec le bouton Mix à 12h, puis nous cher­chons diffé­rents réglages en passant par les trois modes de stack (paral­lèle, A+B, et B+A).

12 . Drive A+Drive B, mix variable
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  • 12 . Drive A+Drive B, mix variable 01:58
  • 13. Drive B+Drive A, mix variable 02:04
  • 14. Drive A et Drive B en paral­lèle, mix variable 02:22

Dans l’ex­trait qui suit, la section A est en mode Fuzz, et la section B en mode Drive. Nous ne touchons à aucun réglage, hormis le type de « chaî­nage ». Toute­fois, il y a une diffé­rence de niveau entre la section A et la section B. Ainsi, suivant le chaî­nage ou le place­ment du bouton Mix, le volume est dras­tique­ment modi­fié. Nous avons donc compensé cela. 

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Avec des gains très élevés, la machine commence à géné­rer beau­coup de souffle si les deux sections sont actives en même temps. La gestion des deux satu­ra­tions n’est pas évidente, et l’on cherche constam­ment à équi­li­brer le côté brouillon de la section A avec le côté plus sec de la section B. C’est en paral­lèle que cela fonc­tionne le mieux, et l’on obtient enfin cette fuzz à la fois épaisse et sèche, idéale pour des riffs.

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Chase Bliss Audio Brothers : Chase Bliss Audio Brothers (79292)

Fina­le­ment, bien mêler les deux sections néces­site une phase d’ap­pren­tis­sage. Un Master EQ et des volumes pour chaque circuit auraient été idéals, mais cela aurait encore alourdi la mani­pu­la­tion et Chase Bliss n’a pas fait ce choix. C’est une pédale de demi-bidouilleurs : on ne vous deman­dera pas de mettre complè­te­ment les mains dans le cambouis, mais il faudra tout de même lire le manuel et expé­ri­men­ter. Au cours de votre quête, vous obtien­drez des résul­tats déce­vants, mais aussi des petites perles sonores. En résumé, avec un peu de maîtrise, le mélange des sections offre une grande richesse à la Brothers et consti­tue indé­nia­ble­ment son meilleur atout. On regret­tera quand même l’ab­sence d’une sortie stéréo qui aurait été très utile lorsqu’on combine les deux sections de satu­ra­tions en paral­lèle.

Express your­self

Avant de clore ce test, nous nous devons d’abor­der les jolies possi­bi­li­tés de la pédale Chase Bliss en termes de pilo­tage externe. Tout d’abord la Brothers est compa­tible MIDI. Avec des messages CC, vous pour­rez modi­fier n’im­porte quel para­mètre. Malheu­reu­se­ment, il est obli­ga­toire de passer par une MIDI Box. Une autre possi­bi­lité est d’uti­li­ser le foots­witch Faves de Chase Bliss. Il s’ap­puie égale­ment sur le MIDI, et donne unique­ment accès à 6 presets, soit 4 de plus que la capa­cité initiale de la pédale.

Chase Bliss Audio Brothers : Chase Bliss Audio Brothers (90067)

Un autre port EXP/CV permet de pilo­ter la machine avec du Control Voltage, ou bien avec une pédale d’ex­pres­sion. C’est en utili­sant cette dernière que les commu­ta­teurs à l’ar­rière de la pédale sont utiles. Une première série de boutons permet de choi­sir les para­mètres pilo­tés : le master volume, le mix, les gains des sections A et B, et les tona­li­tés des deux sections. Ainsi, il est possible de pilo­ter à la fois le gain de la section A et la tona­lité de la section B, ou même de modi­fier d’un seul coup tous les réglages ! La deuxième série de dip switchs offre la possi­bi­lité d’in­ver­ser la course pour chacun des para­mètres. Ainsi, on pourra augmen­ter le gain tout en bais­sant la tona­lité lorsqu’on appuie sur la pédale d’ex­pres­sion, et inver­se­ment. C’est simple, mais fich­tre­ment bien foutu et très confi­gu­rable. Un autre commu­ta­teur permet d’af­fi­ner la course de la pédale d’ex­pres­sion : en posi­tion T la course débu­tera là où le potard est placé et se termi­nera en attei­gnant la valeur maxi­male dispo­nible, alors qu’en posi­tion B, la course débu­tera à la valeur mini­male et se termi­nera là où le potard est placé. Oui, il est néces­saire de lire le manuel… En tout cas, les possi­bi­li­tés sont énormes, mais il est diffi­cile de trou­ver faci­le­ment une utili­sa­tion autre que pour agir sur la tona­lité ou le gain. Il est possible de jouer avec le Mix lorsque les deux sections sont enclen­chées, mais les diffé­rences de volume rendent l’exer­cice diffi­cile. Il faudra clai­re­ment fouiller pour trou­ver des utili­sa­tions inté­res­santes et origi­nales. Voici une humble tenta­tive se conten­tant d’agir sur le gain.

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Outre le commu­ta­teur pour passer du mode True Bypass au mode Buffe­red Bypass, il nous reste deux dip switchs à décrire. Répon­dant aux doux noms de MoTo­Byp A et MoTo­Byp B, ils trans­forment les foots­witchs en inter­rup­teurs pour appuis momen­ta­nés. Le système est très simple et l’idée géniale : en bougeant le dip switch corres­pon­dant à une section éteinte, le foots­witch acti­vera la satu­ra­tion grâce à un appui perma­nent. Si vous rele­vez le pied, vous retrou­ve­rez votre son dry. Mais si l’on active le dip switch lorsqu’une section est allu­mée, un appui désac­tive alors l’ef­fet et l’on a donc du clean unique­ment lorsque le pied repose sur le foots­witch. Chez Chase Bliss, on a clai­re­ment le sens du détail, et on aime le travail bien fait !

Conclu­sion

La Brothers est une pédale de satu­ra­tion origi­nale capable de passer d’un clean boost à une bonne grosse disto, ou d’un over­drive doux à une fuzz rageuse. Les deux sections offrent des sono­ri­tés vrai­ment diffé­rentes et de qualité, et l’on retrouve le carac­tère analo­gique que certains appré­cient tant. La possi­bi­lité de cumu­ler les satu­ra­tions est au cœur de la machine, et lui permet de se distin­guer. Rares sont les pédales à propo­ser deux sections de satu­ra­tions action­nables en paral­lèle, surtout dans un format aussi compact. Il faudra néan­moins four­nir des efforts pour obte­nir la quin­tes­sence sonore du produit de Chase Bliss, et vous rencon­tre­rez quelques embûches, notam­ment à cause des diffé­rences de volume entre les deux sections. Des efforts, il en faudra aussi pour appré­hen­der les fonc­tions de la Brothers. Grâce à ses contrôles numé­riques, elle offre des presets et des pilo­tages variés (MIDI, CV, EXP), mais le nombre de boutons — et surtout de dip switchs — peut faire peur. Pas de panique, c’est en fait très simple, bien que peu intui­tif. La lecture du manuel est donc tout simple­ment obli­ga­toire.

Malgré des défauts qui auraient pu être évités, le bilan est posi­tif. Mais Chase Bliss n’est pas la seule marque à s’illus­trer avec des pédales de satu­ra­tion inno­vantes. Il y a quelques mois, nous avions testé l’Ana­log Drive d’Elek­tron. Les deux machines sont analo­giques, contrô­lées en numé­rique, et ultra poly­va­lentes. Côté son, il s’agira avant d’une ques­tion de goût. L’Ana­log Drive a des modes plus nombreux et variés, mais ne permet pas de cumu­ler des circuits. C’est là une diffé­rence majeure, et la Brothers tire donc son épingle du jeu. Pour autant, l’in­té­gra­tion MIDI est plus complète sur l’Ana­log Drive (pas besoin de MIDI Box…), le nombre de presets plus impor­tant, et la machine est certai­ne­ment plus facile d’ac­cès grâce à son écran. La Brothers est par contre bien plus compacte, mais aussi plus chère d’une soixan­taine d’eu­ros. Bref, le posi­tion­ne­ment n’est pas le même, et tout cela dépen­dra de vos attentes. Un autre produit mérite d’être cité : la Stry­mon Sunset. Moins chère que la Brothers, elle permet aussi de cumu­ler de diffé­rentes manières deux circuits. Elle parait même plus ergo­no­mique, tout en étant extrê­me­ment pilo­table. Oui, mais c’est une machine inté­gra­le­ment numé­rique, qui se concentre sur les over­drives. Encore une fois, ce n’est pas le même créneau. Fina­le­ment, toutes ces pédales se valent, mais ne corres­pondent pas aux mêmes attentes. 

Vous l’au­rez compris, Chase Bliss a réussi son pari en déli­vrant une pédale inno­vante, mais surtout unique. Le produit est loin d’être parfait et a les défauts de ses quali­tés, mais si vous ne jurez que par l’ana­lo­gique et aimez expé­ri­men­ter, il pour­rait bien être fait pour vous. D’autres instru­men­tistes que les guita­ristes devraient d’ailleurs se pencher sur la bête, elle pour­rait rendre de fiers services.

Tarif : à partir de 419 €

Nous remer­cions le maga­sin The Effect Factory pour le prêt de la pédale.

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8/10
Award Innovation 2017
Points forts
  • Jolie et compacte
  • Conception ingénieuse mêlant analogique et numérique
  • Avec les bons réglages, ça sonne diablement bien
  • Deux circuits très différents et complémentaires
  • À la fois boost, overdrive, distorsion et fuzz grâce aux trois modes par section
  • Possibilité de cumuler les sections de différentes manières, dont en parallèle
  • 33 combinaisons au total
  • Le master volume et le bouton Mix
  • Deux presets directement dans la machine
  • Compatible MIDI
  • Compatible CV
  • Énormément de possibilités avec une pédale d’expression
  • Modes pour transformer les footswitchs en interrupteurs pour appuis momentanés
Points faibles
  • Impossible de changer de presets avec les footswitchs (il faudra acheter le contrôleur Faves)
  • Nécessite un boîtier MIDI pour un pilotage complet
  • Footswitchs assez proches
  • Différence de volume entre les deux sections difficile à gérer
  • Commutateurs un peu fastidieux à utiliser
  • Tarif un poil élevé malgré la qualité de la pédale
  • La stéréo aurait pu être intéressante notamment avec les deux saturations en parallèle

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