Sujet Le Pub des Instruments Électroniques

Citation de Raff Robinson :

Moi je trouve ça stylé comme déco
Ça doit être sympa d’habiter dans un quartier avec des boutiques comme ça,
plutôt qu’un C&A et 2 kebab

J'ai jamais dit le contraire et j'ai pas râlé de voir un AKS en photo dans la vitrine
La décoration de la vitrine change tous les deux mois à peu près, toujours très conceptuelle, et j'ai toujours plaisir à la regarder et à la détailler
Par contre je suis jamais rentré dedans, bien que je bosse juste à côté et que j'aime certains trucs, c'est vraiment trop cher
Quartier de l'Opéra à Marseille, juste à côté du vieux port, historiquement celui de la prostitution et des bars à hôtesses, et jusqu'à il y a peu populaire et vétuste. Puis "nettoyé" il y a 7 ou 8 ans suite à une série de fusillades (fermeture de tous les bars à hôtesses), et enfin gentrifié à mort depuis quelques années (snacks et restos branchés pour les nombreux jeunes touristes américains et allemands qui pullulent dans le quartier, et puis des fringues toujours des fringues)
Par contre la boutique etait là avant (2010)
PS : pitié on se lance pas dans un débat sur la gentrification

Tu me reprochais d'être péremptoire, et ici d'avoir un jugement négatif : c'est exactement ce que je pourrait te dire concernant le commentaire auquel je répondait à la base. (C&A et kebabs)
Je comprends que tu te sente agressé de voir un avis contraire au tiens, posé d'une manière également affirmée, mais ça fonctionne dans les deux sens. Tu pose un truc qui me semble plus que réducteur (et pouvant être perçu comme un brin méprisant), je t'en oppose un autre point de vue, et tu te sens agressé...
PS : tu ne me verras jamais employer le terme "bobo", d'une part car c'est un terme merveilleusement subjectif, ensuite parce-que j'en suis régulièrement la cible en tant qu'insulte de par mes luttes militantes, et que je peux difficilement en être plus éloigné.

C’est le côté négatif que je souligne
Usant à lire en permanence ces jugements qui tirent vers le bas
Tu te caches derriere un soit disant pragmatisme
C’est surtout quelqu’un d’aigri qu’on lit si tu veux savoir

Citation de emx :

Quartier de l'Opéra à Marseille, juste à côté du vieux port, historiquement celui de la prostitution et des bars à hôtesses, et jusqu'à il y a peu populaire et vétuste. Puis "nettoyé" il y a 7 ou 8 ans suite à une série de fusillades (fermeture de tous les bars à hôtesses), et enfin gentrifié à mort depuis quelques années (snacks et restos branchés pour les nombreux jeunes touristes américains et allemands qui pullulent dans le quartier, et puis des fringues toujours des fringues).

Cool un marseillais !! C'est vrai que la rénovation du Vieux Port, Marseille 2103 et du coup l'augmentation du tourisme ont bien boosté le quartier ! Par contre Marseille au niveau magasins de musique c'est dur dur, on les a qu'en photo les AKS

Le côté branchouille peut plaire.
Mais croire que c’est de la gentille déco sans aucune arrière-pensée serait une grossière erreur.

Derrière cette apparente déco vintâge se cachent des concepts de marketing parfaitement connus et rôdé : attirer une clientèle qui s’identifie à cette mise en scène.

Je prends un exemple tout simple, archi connu et facilement vérifiable: l’éclairage.
Quand on conçoit un commerce on a des impératifs d’éclairage (ERP, etc…) mais au-delà de ces impératifs il y a des choix libres. Ces choix sont simples :
1- respecter les normes et rien de plus
2- respecter les normes et en profiter pour proposer une mise en lumière travaillée

Dans le premier cas on retrouvera toutes les grandes enseignes allant du cheap low-cost à l’abordable. Sans citer de nom, vous pouvez insérer ici n’importe quelle boutique vendant le t-shirt à moins de 10€.

En montant en tarif, les boutiques s’adressent à une clientèle plus aisée et la lumière est évidemment de meilleure qualité, mieux ciblée (moins supermarché). Pour schématiser : on va passer de la rampe de fluos en plafonnier à des luminaires un peu moins « honteux ».

C’est assez facile de savoir, simplement en regardant de l’extérieur quel éclairage il y a, si la boutique vend du cheap ou non.

Cela crée des automatismes inconscients: en fonction de ses moyens on ira « naturellement » vers la lumière qui correspond à ses moyens. Pas besoin d’écrire « interdit aux pauvres » le sous-entendu est implicite.

Et maintenant il suffit d’étendre cette logique à tout le reste: la déco suit le même principe, d’aucune déco pour les boutiques par chères à du concept store hyper travaillé pour les gens qui en ont les moyens.

J’ai conçu quelques boutiques des deux catégories, le sujet ne m’est pas vraiment inconnu. Et la logique d’appartenance élitiste à la sauce Apple c’est un sujet très tôt mis sur la table durant les avant-projets.
Le commerce n’a qu’une seule fonction: vous vendre un maximum de choses à la hauteur de vos moyens. Ça n’est pas un lieu de bien-être ou un lieu de culte. Si vous entrez dans une boutique en ressentant l’un ou l’autre alors ils ont réussi leur pari.
Le terme le plus adapté n’est pas « bobo » mais « gogo ».